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Jules Mahieu Militant wallon
Wasmes 22.03.1897 - La Brigue, Nice (France) 11.07.1968 |
Ce texte est extrait de
l'ouvrage
Cent Wallons du siècle
Institut Jules Destrée,
Charleroi, 1995
Index |
Après l'Ecole normale de Mons (1913) et le Petit
Séminaire puis la section de Philosophie de Bonne Espérance à Binche (1918), Jules
Mahieu entre au Grand Séminaire de Tournai et est ordonné prêtre (6 août 1922).
Vicaire à Pâturages puis à Roux (1926), il se lance dans l'action wallonne suite à une
polémique avec un vicaire flamand, membre actif du Broederbond, association militante
s'adressant aux Flamands installés en Wallonie. Sanctionné par l'évêque en raison de
son engagement wallon trop voyant, il refuse d'être déplacé, est considéré comme
démissionnaire et privé de traitement. Par la suite, il lui sera aussi interdit de
porter la robe dans le diocèse de Tournai. Il est alors aidé par la Ligue wallonne de
Charleroi, dont il est un membre actif, et notamment par l'avocat Arille Carlier.
Co-fondateur de l'hebdomadaire Wallonie nouvelle,
dont il assume la publication depuis 1934 avec son ami Carlier, il annonce, à l'occasion
du neuvième Pèlerinage wallon de Waterloo, le 14 juin 1936, la création du Front
démocratique wallon, dont l'objectif consiste à rassembler toutes les énergies sous
le signe de la défense farouche des libertés démocratiques, politiques et sociales du
peuple wallon.
C'est le rexisme qui est ainsi visé.
Lorsque, en 1937, les sections du Front
démocratique adhèrent au mouvement wallon Concentration wallonne, l'Abbé Mahieu devient
président de cet organisme. Quelques semaines avant les élections d'avril 1939, Mahieu
transforme le Front démocratique wallon en un parti politique : le Parti wallon
indépendant. Il obtient l'appui de la Concentration wallonne désertée par la Ligue
d'Action wallonne. Aux élections de 1939, l'échec est cuisant car, hormis Arille
Carlier, les figures de proue du Mouvement wallon, militant au sein des partis
traditionnels, ne l'ont pas suivi. Il quitte la Wallonie en octobre 1939 afin de se mettre
au service de la France. Il y participera à la Résistance et obtiendra la nationalité
française. Mahieu finit sa carrière ecclésiastique dans le Midi : vicaire à Antibes,
curé de La Bocca et enfin, directeur de l'Oeuvre des vocations et aumônier du Secours
catholique. Membre de l'Institut d'Archéologie et de Fouilles des Alpes-Maritimes, il
dirigea, jusqu'à sa mort, la revue Le Souvenir napoléonien.
Pour
une biographie plus complète, on se reportera à la notice qui lui est consacrée
dans l’Encyclopédie du Mouvement wallon, sous la direction scientifique
de Paul Delforge, Philippe
Destatte et Micheline
Libon, Charleroi, 2000, tome 2, p.
1057-1060.

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