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Joseph Hanse
Grammairien
Floreffe 05.10.1902 - Watermael - Boitsfort 07.11.1992
Allocution de M. Daniel LAROCHE
Directeur de la Maison de la Francité |
Hommage
à Joseph HANSE
Palais des Académies
18 mars 2002
Index |
Mesdames,
Messieurs,
Pour des raisons de mobilité réduite, auxquelles se mêle sans doute quelque
modestie, Madame Ghislaine Hanse m’a demandé de présenter à sa place le volume
d’hommage dont elle fut à la fois la conceptrice, l’architecte et la
contremaître inlassable. Au cours de nos entretiens des mois précédents, Madame
Hanse à vrai dire a préféré la formule « album de souvenirs », plus chaleureuse
en quelque sorte. Mais, vous pourrez en juger par vous-mêmes, ce recueil est si
vivant, si varié, il est d’une telle richesse humaine, qu’on ne peut
raisonnablement le confiner au genre du mémorial.
Madame Hanse, quand elle a conçu ce projet, n’a pas voulu une biographie
scientifique ou officielle, qui eût inévitablement figé le personnage de Joseph
Hanse, qui l’eût probablement appauvri, qui lui eût fatalement donné une unité
un peu factice. Il fallait au contraire montrer l’exceptionnelle diversité de
ses qualités, de ses centres d’intérêt, de ses initiatives, des relations qu’il
a nouées avec tant de personnes et de milieux, en Belgique et au-delà de nos
frontières. Il fallait rendre perceptibles les facettes d’une personnalité
fervente, dont la carrière scientifique est inséparable de sa stature morale, de
son ouverture à l’autre, de l’amour qu’il portait à sa famille, du souci qu’il
avait de rendre service.
Filial dans sa genèse, le projet a pris rapidement une grande ampleur, grâce
notamment au Ministère de la Communauté française. Plus de quatre-vingts
personnes ont prêté leur concours bénévole à sa réalisation, et bien d’autres
s’y fussent associées si les circonstances l’avaient permis. Ce seul fait, tout
comme la nombreuse assistance de ce soir, suffirait à lui seul à illustrer la
rayonnante personnalité de Joseph Hanse. Certes, toute prétention à
l’exhaustivité est ici hors de propos. On n’enferme pas un tel personnage dans
un livre, aussi fouillé soit celui-ci. Mais la méthode choisie, grande
polyphonie de subjectivités, était la plus propre à construire un portrait
vivant, vibrant et sensible, chaque collaborateur lui ayant apporté sa propre
part de vie et d’affectivité.
Intitulée « Tel qu’en ses racines », une première partie évoque quelques moments
forts de la carrière de Joseph Hanse, notamment son entrée à l’Académie royale
de langue et de littérature françaises, la création du Musée de la Littérature
ou encore l’instauration des championnats d’orthographe. Plusieurs photos le
montrent dans des circonstances officielles ou familières. La deuxième partie
rassemble les témoignages de septante-deux personnes qui l’ont rencontré ou
fréquenté durablement, que ce soit comme collègue, comme professeur, comme
auteur de publications savantes, comme président d’un organisme culturel. Si
elle est la plus brève en nombre de pages, la troisième partie enfin n'est pas
la moins précieuse. Elle contient, en dix pages très serrées, une biographie
très complète que Madame Ghislaine Hanse a établie en prenant pour base celle
que Michel Otten avait réalisée en 1978.
Enfin le volume s’agrémente d’un disque compact réalisé par les Archives et
Musée de la Littérature, et qui permet d’entendre la voix de Joseph Hanse dans
trois circonstances qui vont de 1958 à 1981 en passant par 1974.
Voici donc un volume porté avec force par une vague d’amitié, de gratitude,
d’admiration, et même de piété – si l’on veut bien conserver à ce mot toute sa
spontanéité. Un volume qui réussit l’exploit de nous rendre un peu, beaucoup,
tendrement la présence de cette personnalité qui n’a laissé indifférent aucun de
ceux et de celles qui l’ont croisée. De cet humaniste qui n’a cessé d’œuvré pour
que le monde change en mieux. De cet homme qui semblait miraculeusement épargné
par toute forme de mesquinerie ou de petitesse. Pour cet exploit, chère Madame
Hanse, nous ne dirons qu’un seul mot, mais nous le dirons avec toute l’intensité
et toute la sincérité dont il nous a si souvent montré l’exemple : merci !
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