 |
Joseph Hanse
Grammairien
Floreffe 05.10.1902 - Watermael - Boitsfort 07.11.1992
Allocution d’accueil faite par Monsieur Jacques DE DECKER
Secrétaire perpétuel de
l’Académie royale de langue et de littérature françaises |
Hommage à Joseph HANSE
Palais des Académies
18 mars 2002
Index |
Mesdames,
Messieurs,
Nous sommes particulièrement heureux, à l’Académie Royale de Langue et de
Littérature Françaises, de pouvoir accueillir cette séance d’hommage à notre
confrère Joseph Hanse. Nous savons combien cette initiative, prise conjointement
par le Ministère de la Communauté Française et la Maison de la Francité, tient
à cœur à Ghislaine Hanse, dont la dévotion à son père nous émeut et force notre
admiration. Mais ce n’est pas seulement par souci de solidarité à l’égard de ces
institutions et par affection pour la fille de notre illustre confrère que nous
nous sommes associés à cette manifestation.
Joseph Hanse est une grande figure au sein de notre compagnie, il en a augmenté
le prestige et le renom, il a démultiplié à notre bénéfice l’honneur qui lui fut
fait lorsqu’il fut élu parmi nous. Il est, en d’autres termes, un académicien à
qui l’Académie doit beaucoup, et nous tenons à le signifier clairement en la
présente circonstance.
S’il est
doté d’une telle aura, c’est, bien sûr, par son rayonnement personnel, qui
trouva tout naturellement son prolongement lorsque les moyens de communication
moderne le répercutèrent : le fameux soir où il conquit la francophonie toute
entière sur le plateau de Bernard Pivot, ce n’est pas la télévision qui révéla
Joseph Hanse au grand public, c’est Joseph Hanse qui se servit des techniques
modernes pour répandre son message. Celui d’une connaissance profonde de sa
langue, de notre patrimoine linguistique commun, qu’il sut rendre accessible,
par son génie de la pédagogie, au plus grand nombre.
Hanse,
dans notre classe des philologues, comme nous la désignons pour la distinguer de
celle des écrivains, était ce que l’on pourrait appeler un athlète complet. Sa
compétence de linguiste et de grammairien le hisse au rang des plus grands, ces
éclaireurs de la langue française qui, en sa personne et en celles de ses
confrères Grevisse, Goosse ou Wilmet, sont si souvent belges et wallons. Mais
son apport en tant qu’historien de la littérature est au moins aussi
prestigieux. Sa thèse sur Charles de Coster, écrite dans son jeune âge et
toujours inégalée, est un jalon fondamental dans l’historiographie des lettres
belges, elle constitue un socle sur laquelle toute une discipline, dont on voit
l’ampleur qu’elle a prise aujourd’hui, a pu s’appuyer.
Sa
contribution au fameux « Charlier-Hanse » fait également de lui un pionnier
décisif en cette matière. Hanse est un peu le portique de ce domaine devenu si
vaste de l’étude rigoureuse et scrupuleuse de nos lettres. Son impulsion est
capitale, il est celui sans qui les Archives et Musée de la Littérature ne
seraient jamais devenus ce qu’ils sont à présent.
Mais on
n‘en finirait pas d’énumérer les projets où son rôle fut moteur et déterminant.
C’est ce combattant de la première heure, cet avant-gardiste naturel que nous
évoquons, fêtons et célébrons aujourd’hui, dans la gratitude et la
considération. Ce siècle lui doit tant que son souvenir, un siècle après sa
naissance , est intensément présent et lumineux. Au point qu’il nous semble
qu’il est vraiment parmi nous, lucide, courageux, tonique, tel qu’en lui-même en
somme.
Retour à la notice "Joseph Hanse"

|