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Auguste
Donnay Peintre
impressionniste
Liège 22.03.1862 - Liège 18.07.1921 |
Ce texte est extrait de
l'ouvrage
Cent Wallons du siècle
Institut Jules Destrée,
Charleroi, 1995
Index |
En 1879, Auguste Donnay débute comme boiseur et
marbreur, peintre et décorateur chez un peintre en bâtiment. Le soir, il suit les cours
de l'Académie de Liège. Ami d'Armand Rassenfosse, il signe ses premières aquarelles
(1880) dans un style classique.
Dessinateur, illustrateur, il n'apprécie pas les
leçons d'Adrien de Witte; il suit plutôt les conseils de Mockel et se laisse tenter par
le symbolisme. Deux thèmes dominent déjà son oeuvre : la femme et l'arbre. Néanmoins,
l'artiste n'a pas encore trouvé sa voie. C'est Félicien Rops qui le rassurera sur son
talent, l'encourageant à étudier et à être lui-même (1892/93). Ce qu'il fait. Et le
succès vient.
Graveur et illustrateur, dessinateur d'ex-libris,
affichiste de renom, il multiplie ses expositions; en 1901, il devient professeur à
l'Académie de Liège. Il se tourne alors de plus en plus vers le paysage. En 1905, année
de l'exposition universelle de Liège, le discours qu'il prononce à l'occasion du
Congrès wallon (Quelques idées sur le sentiment wallon en peinture ) fait de
Donnay un porte-drapeau de la défense de la culture en Wallonie. A la peinture flamande,
colorée, primaire sinon primitive, il oppose la peinture wallonne, sensible,
intelligente, privilégiant la ligne et le dessin. Il suggère aussi de réunir une
collection complète de bonnes photographies de tous les tableaux wallons éparpillés à
travers le monde afin de dévoiler la beauté originale et personnelle d'un art longtemps
méconnu.
A Méry où il s'est retiré sur les hauteurs de
l'Ourthe (1905), il consacre l'essentiel de son temps et de son oeuvre au paysage; la
découverte du crayon Raffaëlli (bâtonnets de pastel broyé à l'huile) permet à Donnay
de peindre [...] comme il eût dessiné... La main obéissant, l'esprit pouvait à
nouveau commander, dit Albert Mockel. Dans ses oeuvres de maturité, il introduit des
personnages religieux le plus souvent, ne sacrifiant rien au paysage mais ajoutant une
dimension spirituelle et sociale.
Peintre de "Méry", écrit Jacques
Parisse, il a su synthétiser [...] la diversité de "son" pays wallon. De
Méry, de son village, il fit une province et bien davantage. L'intérêt, sinon le
génie, de Donnay se trouve dans cette intériorisation du paysage qui devient, sous son
pinceau, une surface à méditer, le support d'une réflexion qui conduit du local au
cosmos, qui abolit le relatif pour tendre à l'universel.
Pour
une biographie plus complète, on se reportera à la notice qui lui est consacrée
dans l’Encyclopédie du Mouvement wallon, sous la direction scientifique
de Paul Delforge, Philippe
Destatte et Micheline
Libon, Charleroi, 2000, tome 1, p.
507-508.

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