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Maurice Des Ombiaux Ecrivain
Beauraing 16.03.1868 - Paris (France) 21.09.1943 |
Ce texte est extrait de
l'ouvrage
Cent Wallons du siècle
Institut Jules Destrée,
Charleroi, 1995
Index |
Ses humanités achevées (1884), Maurice Des
Ombiaux est poussé par son père à entreprendre des études notariales. Mais, déjà
attiré par le renouveau littéraire des années 1880, il se lance dans la littérature.
D'abord auteur de quelques pièces en vers et en prose dont il tire plusieurs recueils,
ainsi que d'un drame symboliste, Les Amants de Taillemark (1892), il part ensuite
à la recherche de son style, affiche des opinions extrémistes et quitte La Jeune
Belgique pour Le Coq rouge, mouvement qui se veut le défenseur de la liberté
en art (1895).
Après avoir pourfendu Edmond Picard, champion de
l'âme belge, il opte pour la prose ainsi que pour une veine réaliste et populaire qui
correspond mieux à sa nature. Il dévoile ses talents de conteur gaillard et sentimental.
En fait, Des Ombiaux plonge aux sources de son enfance lorsque lui étaient racontées les
vieilles légendes locales. Ses meilleurs écrits atteignent aux sommets du roman
naturaliste (Mihien d'Avène et surtout Le Maugré), considérés par
Lemonnier et Maeterlinck comme des chefs-d'oeuvre. Entre 1898 et 1914, il publie plus d'un
ouvrage par an tout en consacrant des études à des artistes wallons. Critique d'art, il
signe ainsi un Essai sur l'Art wallon, collabore à la revue Jeune Wallonie.
Fondateur, avec Jules Destrée, son ami d'enfance, d'une Fédération des Artistes
wallons, il est aussi à la base de la Société des Amis de l'Art wallon.
Co-organisateur de la première exposition d'Art
wallon (Charleroi, 1911), il ne cessera de montrer que la Wallonie, trop souvent
négligée au profit de la Flandre, est en réalité un des berceaux de l'art en Occident.
Il révèle ou vulgarise quelques-unes des illustrations de notre patrimoine artistique :
l'école de Tournai, qui influença l'art flamand, l'école de l'abbaye de Lobbes, Roger
de le Pasture, Victor Rousseau... Il exige que l'apport artistique de la Wallonie soit
reconnu et sa filiation française proclamée. Occupé par le seul passé wallon, Des
Ombiaux ne se livrera jamais à une peinture de la Wallonie industrielle, même s'il ne
resta pas insensible aux villes (Namur, Liège...).
Installé à Paris (1921), connaisseur du bien
boire et du bien manger, épicurien raffiné, chroniqueur gastronomique, il rédige un
code de la table et acquiert en France la grande célébrité avec ses différents
ouvrages. Ses confrères lui décernent le titre de Cardinal du Bien manger. Il réalise
aussi des romans historiques qui manquent parfois de méthode. Connaissant les honneurs
tant dans son pays natal qu'à l'étranger, Des Ombiaux ne retrouve cependant plus la
maîtrise de son art. Il doit vivre de sa plume et multiplie les manuscrits, mais leur
valeur littéraire subit le contrecoup de la nécessité. La part prise par Maurice Des
Ombiaux dans la définition de la personnalité wallonne est considérable. Il est
peut-être l'un des écrivains wallons qui a le plus fait pour révéler la Wallonie à
elle- même.
Pour
une biographie plus complète, on se reportera à la notice qui lui est consacrée
dans l’Encyclopédie du Mouvement wallon, sous la direction scientifique
de Paul Delforge, Philippe
Destatte et Micheline
Libon, Charleroi, 2000, tome 1, p.
478-479.

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