Marie Delcourt Philologue classique Ixelles 18.11.1891 - Liège 11.02.1979 Ce texte est extrait de l'ouvrage Cent Wallons du siècle Institut Jules Destrée, Charleroi, 1995 Index Après une enfance passée à Arlon, Marie Delcourt doit préparer seule les examens à présenter devant le jury central; aucun lycée ne prépare les jeunes filles aux études supérieures; elle a 20 ans lorsqu'elle entre à l'ULg (1911); elle en sort docteur en philologie classique après la guerre (1919), durant laquelle elle a participé à la Résistance (service de renseignements de la "Dame blanche" - elle écrira Nos grands coeurs qui relate les actes de bravoure des résistants); lauréate du Concours des bourses de voyage (1920) et du Concours universitaire (1921), pendant deux ans, elle suivra encore des cours à Paris, à la Sorbonne et à l'Institut des Hautes études. Dès son retour, elle enseigne les langues anciennes à Liège au futur Lycée Léonie de Waha (1922-1942). Parallèlement, ses recherches personnelles l'amènent à publier de nombreux travaux dont la qualité lui permet de créer à l'ULg le cours libre d'Histoire de l'humanisme (1929). C'est de ce cours qu'est sortie l'école liégeoise d'Histoire de l'humanisme. Elle devient ainsi la première femme chargée de cours à l'ULg. Marie Delcourt dispensera ensuite les cours de Notions d'histoire des littératures puis de Méthodologie spéciale du grec et du latin; nommée professeur ordinaire en 1942, elle est titulaire d'un enseignement complet. Elle sera admise à l'éméritat en 1961. Epouse de l'écrivain Alexis Curvers (1932), elle poursuit l'écriture de nombreux ouvrages de référence. Spécialiste de l'histoire de la religion grecque ancienne, elle s'est tout particulièrement attachée à la dimension psychologique des faits religieux, en conservant tout son intérêt pour l'humanisme. En 1962, elle édite le Théâtre complet d'Euripide dans la collection La Pléiade, puis étudie le sanscrit et poursuit des travaux de traduction. Membre de l'équipe dirigeante de l'Union des Femmes de Wallonie présidée par Léonie de Waha (1912-1926), Marie Delcourt signe de nombreux articles dans le bulletin de l'Union sur le droit des femmes au suffrage : le vote des femmes est indispensable à la justice sociale, parce que, dans notre monde, il est impossible d'obtenir justice si l'on n'est pas électeur. Elle aborde aussi le thème du droit au travail pour les femmes (1930- 1935) : non seulement le travail des femmes est une juste revendication, mais la revendication à travail égal, salaire égal est également pleinement justifiée. Pour une biographie plus complète, on se reportera à la notice qui lui est consacrée dans l’Encyclopédie du Mouvement wallon, sous la direction scientifique de Paul Delforge, Philippe Destatte et Micheline Libon, Charleroi, 2000, tome 1, p. 437.