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Jo
Delahaut Peintre
abstrait
Vottem-lez-Liège 22.07.1911 - Schaerbeek 20.02.1992 |
Ce texte est extrait de
l'ouvrage
Cent Wallons du siècle
Institut Jules Destrée,
Charleroi, 1995
Index |
Jo Delahaut fait ses études à l'Académie des
Beaux-Arts de Liège, où il est l'élève d'Auguste Mambour (1928-1934), puis réussit
une licence en histoire de l'art et archéologie (1935) avant de défendre une thèse de
doctorat sur Le néoclassicisme en Belgique, à l'ULg (1939). Professeur à
l'Athénée de Schaerbeek (1936-1962), il devient ensuite professeur à l'INSAS et à
l'Institut de La Cambre (1962-1976).
Après une première exposition à Charleroi
(1942), il réalise ses premières oeuvres abstraites, encore figuratives, à l'instar
d'autres artistes des groupes Jeune Peinture belge et Apport dont il fait
partie (1945). Progressivement, la figuration est abandonnée et le mouvement disparaît
(1949). Influencé par le style d'Auguste Herbin, il construit des formes géométriques
statiques dans lesquelles, dans un premier temps, la couleur des surfaces joue le rôle
principal. Il est d'ailleurs considéré comme un des initiateurs de l'abstraction
géométrique, que certains estiment être réduite à ses froides composantes. Au fil des
années, son oeuvre s'épure et on peut dire qu'elle équivaut - dates y comprises voire
anticipées - aux ouvrages américains du "hard edge" et du
"minimalisme".
La géométrie est à mon avis la science la
plus représentative de l'homme. Elle ajoute à la clarté d'un exposé, elle est lisible,
compréhensible intuitivement même par ceux qui en ignorent la théorie, écrit-il
pour qualifier ses oeuvres.
Membre-fondateur des groupes Art abstrait
(1952) avec Milo, Bury, Carrey, Collignon et Saverys, Art abstrait-Formes (1956), Art
construit (1960), signataire du manifeste Le Spatialisme (1954) avec Bury
notamment, Delahaut écrit énormément sur l'art parce qu'il n'y a dans sa pratique
aucune habitude, aucune répétition. Le peintre est un poète usant du champ des couleurs
pour dilater le temps et l'espace, coïncider avec ce sentiment d'infini qui est objet de
la poésie. Son art est parlant par sa simplicité, sa sensibilité au dynamisme et à
l'harmonie des couleurs et des formes
Auteur de plusieurs oeuvres monumentales, de
céramiques (notamment la station de métro Montgomery à Bruxelles) et de reliefs
spatiaux, ainsi que de sérigraphies, de bijoux et de reliures, il expose dans de nombreux
pays. Une de ses dernières rétrospectives s'est tenue au Musée d'Art wallon en 1990.

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