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Léonie de Waha Pédagogue, philanthrope
Liège 31.03.1836 - Liège 08.07.1926 |
Ce texte est extrait de
l'ouvrage
Cent Wallons du siècle
Institut Jules Destrée,
Charleroi, 1995
Index |
Formée par une série de gouvernantes qui lui
donnent le goût de l'histoire et la connaissance de six langues, Léonie de Chestret se
proclame d'opinion libérale, démocrate, tolérante et croyante. Elle épouse le baron
Victor de Waha de Baillonville, qui décède quatre ans plus tard, à l'âge de 31 ans.
Veuve jeune, elle décide de se rendre utile à ses semblables : poursuivant l'oeuvre de
son mari, elle développe des bibliothèques à Chênée et à Esneux. Par ailleurs, elle
fait construire des maisons ouvrières suivant le système de Mulhouse (six groupes de
quatre maisons adossées avec jardinet en façade), maisons louées avec faculté d'en
devenir propriétaire en 16 ans. Elle développe aussi, dans le quartier de Saint-Gilles,
à Liège, plusieurs écoles et jardins d'enfants.
Jusqu'au deuxième tiers du XIXème siècle, il
n'existait, à Liège, aucun établissement scolaire formant les jeunes filles à
l'Université, hormis les couvents ou les écoles catholiques. A la demande du bourgmestre
d'Andrimont et sous la forme d'une société anonyme, Léonie de Waha achète un immeuble
rue Hazinelle et y crée l'Institut supérieur de demoiselles (1868), repris ensuite par
la Ville de Liège (1878) et devenu Lycée de Waha. A l'Institut supérieur de
demoiselles, l'enseignement de chaque culte est donné par un prêtre de cette religion,
avec faculté d'en être dispensé à la demande des parents. L'Institut est contesté par
l'évêque de Liège qui refuse d'admettre la présence d'un prêtre catholique, d'un
pasteur et peut-être d'un rabbin dans un même établissement. Lorsque l'Institut est
inauguré, l'Evêque de Liège, de Montpellier, excommunie tous ceux qui le fréquentent
(direction, personnel enseignant, élèves et parents). Le successeur de de Montpellier
lèvera l'excommunication.
Pionnière de l'enseignement féminin, elle
encourage aussi les "Djônes Auteûrs Walons", puis fonde et préside l'Union
des Femmes de Wallonie. Par le biais de diverses activités et de la publication de son
bulletin, l'UFW se veut le stimulant d'une conscience politique chez les femmes de
Wallonie. Féminine et féministe sans excès, sans outrance, en dehors de toute
politique partisane et donc ouverte à toutes les femmes qui pensent, à toutes celles
que préoccupent le souci de l'équité, de la solidarité, l'amour du sol natal,
l'orgueil du peuple wallon énergique et vaillant : telle est, pour ses initiatrices
liégeoises, la charte du mouvement.
Pour
une biographie plus complète, on se reportera à la notice qui lui est consacrée
dans l’Encyclopédie du Mouvement wallon, sous la direction scientifique
de Paul Delforge, Philippe
Destatte et Micheline
Libon, Charleroi, 2000, tome 1, p.
497.

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