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Gustave
Camus Peintre expressionniste
Châtelet 04.04.1914 - Châtelet 09.06.1984 |
Ce texte est extrait de
l'ouvrage
Cent Wallons du siècle
Institut Jules Destrée,
Charleroi, 1995
Index |
A l'âge de 14 ans, Gustave Camus devient apprenti
chez un peintre en bâtiment. Il cesse cette activité au moment où il a acquis une
maturité artistique qui lui permet de vivre de son art (1939).
Après un bref séjour à Paris où il visite les
principaux musées (1929), il fréquente les cours de dessin du sculpteur Eugène Paulus
à l'École industrielle de Charleroi (1930- 1934), ainsi que ceux du peintre Léon Van
den Houten à l'Université du Travail (1932- 1937). Fondateur - avec le sculpteur Georges
Wasterlain - du groupe L'art vivant au pays de Charleroi (1933), il organise sa
première exposition personnelle (1937), et obtient une bourse ainsi que le Prix
Godecharle qui lui permettent de faire le voyage d'Italie et de retrouver Paris
(1938-1939). Après la guerre, son style est confirmé par la critique et il est nommé
professeur de peinture et de dessin à l'Académie des Beaux-Arts de Mons (1951-1976),
qu'il dirigera dix ans plus tard (1961-1966 puis 1975-1976). A partir de 1950, Camus
expose et est régulièrement invité à l'étranger.
La première période artistique du peintre peut
être qualifiée d'impressionniste (1930- 1946), même si l'appellation n'est pas tout à
fait exacte dans la mesure où son style se rapproche autant du fauvisme que du courant de
Monet. Sa technique est fluide et contient un certain "classicisme".
Sa sensibilité s'exprime au travers d'une série
de portraits avec de larges aplats.
Un voyage en Bretagne inaugure sa deuxième grande
période, déterminante dans l'accomplissement de son oeuvre (1946-1950). Il délaisse la
vision frontale de ses portraits antérieurs pour introduire un rythme important. Sa
palette se modifie : elle ne comprend plus que l'or, le rouge, l'orange-jaune, le gris, le
bleu, l'ocre, le noir.
Toute cette recherche le ramène sur sa terre
natale qu'est la Wallonie (1950). Les terrils et les belles fleurs entrent dans son
univers. Le cubisme et le constructivisme servent de nouveaux vecteurs à son langage qui
devient de plus en plus graphique.
Par ailleurs, Camus essaye à la fois de diffuser
l'art wallon dont il est un des ardents défenseurs, et d'introduire une certaine
déontologie de l'artisan ainsi qu'un respect de celui-ci. Il participe notamment à la
formation de deux groupes d'artistes : Hainaut cinq (1964) et Octo (1979)
qui parraine quatre jeunes artistes à chaque exposition collective.

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