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La Wallonie à l'écoute de la prospective - Dix tendances lourdes pour une prospective territoriale à l'horizon 2020 Mission prospective Wallonie 21 - Index

1. La Révolution cognitive

1.2. Les avancées de la biologie moléculaire :
vers une nouvelle genèse

par Philippe Destatte , directeur de l'Institut Jules-Destrée

 

Révolution biotechnologique [1], Age du gène [2], Siècle de la Biotechnologie [3] , la coïncidence de l'entrée dans le nouveau millénaire et de la première lecture – certes encore floue – de l'ensembles des gènes humains (le génome) a frappé les esprits. Qu'il soit prêt ou non, comme le suggère Clifton E. Anderson, le monde est entré dans l'âge de l'ingénierie génétique [4]. Ainsi, pour le prospectiviste américain, environ­nements modifiés et vies créées de la main de l'homme constitueront la caractéristique du nouveau millénaire : notre nouvelle genèse.

Ce concept est foudroyant et rejoint l'interrogation de Jeremy Rifkin et de Ted Howard fin des années soixante-dix : Qui devrait jouer Dieu ? [5]. Ainsi, Clifton E. Anderson fait, d'emblée, porter la question de la mutation techno-économique sur l'éthique qui l'accompagne et qui en travestit souvent l'appropriation, voire la compréhension elle-même. Avec l'aide de l'ouvrage au titre explicite d'Enzo Russo et de David Cove "L'ingénierie génétique : rêves et cauchemars", Anderson balise toutefois l'approche d'un tel sujet lorsqu'on le conjugue au futur :

– La science en elle-même n'est ni bonne ni mauvaise. C'est l'usage que l'on en fait qui fait naître les questions éthiques.
– L'ingénierie génétique n'est qu'une technique. Nous devons décider ce que nous voulons en faire, et quand, et comment.
– Ces décisions relèvent de la responsabilité collective. Nous espérons que tous les citoyens respon­sables souhaiteront prendre une part active dans la résolution des questions que soulève l'ingénierie génétique.
– Ce n'est qu'en restant informés que nous pourrons résoudre ces questions démocra­tiquement
[6].

Cette dernière considération est essentielle. Largement impliqué dans ces problé­matiques comme directeur général de Génoscope ‑ Centre national de Séquençage, Jean Weissenbach en appelle à davantage d'éducation du citoyen.

Le niveau de connaissances en biologie de nos concitoyens doit être suffisant pour que les choix qui seront à faire puissent être faits en connaissance de cause. Cela est moins facile qu'il n'y paraît, car la biologie n'est pas la science des certitudes absolues [7].

La mise au service de l'homme du travail de la vie, c'est-à-dire les biotechnologies, nous ont, selon Axel Kahn, accompagnés depuis l'aube des temps : de la création du blé à la fermentation de la bière – 6000 ou 7000 ans avant Jésus-Christ – aux missions de transplantations des espèces comme celle confiée à l'équipage du Bounty, dont chacun se souvient des révoltés [8]. Le terme de biotechnologie aurait été utilisé pour la première fois après la Première Guerre mondiale par un ingénieur hongrois pour évoquer les méthodes scientifiques permettant, à partir de matières premières, de fabriquer des produits à l'aide d'organismes vivants [9]. Ce qui est nouveau aujourd'hui selon Axel Kahn, c'est le génie génétique : la possibilité de transférer n'importe quel gène de n'importe quelle cellule vivante dans une autre cellule vivante [10].

Depuis plus de vingt ans, un certain nombre de personnalités ou d'institutions ont insisté sur les applications de la biotechnologie, sur les conditions de son dévelop­pement ainsi que sur ses évolutions potentielles, en ce compris dans le domaine des manipulations génétiques. C'est le cas de l'OCDE qui, en 1982, a publié un rapport qui fait toujours référence : Biotechnologie, Tendances et perspectives internationales [11]. Tant le rapport que le groupe d'experts qui l'avait validé soulignaient alors que l'enthousiasme provoqué par les avancées des biotechnologies était excessif et ils estimaient impératif de revenir à la réalité. Le premier effort de l'OCDE a consisté à créer un consensus sur une définition de la biotechnologie qui, d'une part, ne se réduise pas à l'ingénierie génétique et, d'autre part, puisse inclure toutes les activités dans lesquelles des matériaux vivants sont utilisés, et donc tout l'agro-alimentaire :

Biotechnologie : application de principes scientifiques et techniques pour le traitement de matériaux par des agents biologiques en vue de fournir des biens et des services [12].

Ainsi, la biotechnologie y est-elle décrite comme l'utilisation de fonctions biologiques en tant qu'outil technologique, avec une vocation à produire des biens et des services. Pour les auteurs du rapport, le grand danger consiste à mélanger les potentialités réelles qu'offriront, à terme, les biotechnologies avec la matérialisation de ces pers­pectives. Tout en reconnaissant l'importance de la biologie moléculaire et de l'ingé­nierie génétique, le rapport insiste fondamentalement sur les retombées possibles dans tous les domaines de l'agriculture, de l'industrie et des applications médicales. L'OCDE souligne également l'interaction nécessaire entre, d'une part, la recherche universitaire ou les institutions académiques au sens large et, d'autre part, l'industrie dans un secteur où les transferts de technologies sont essentiels.

Les prospectivistes accordent une très forte importance aux progrès de la biotech­nologie [13]. Joseph Coates, président de Coates et Jarratt (Washington), relève ce qu'il appelle la caractéristique décisive des développements dans la biologie molé­culaire : [...] nous sommes devenus la première espèce à être capable de directement influencer sa propre évolution [14]. Pour John L. Petersen, président de The Arlington Institute (Virginie), l'évolution de l'espèce humaine constitue un changement de para­digme dans lequel nous nous sommes engagés de notre plein gré : le premier changement global de paradigme conçu consciemment  [15]. Un troisième américain, Jeremy Rifkin, estime que les analystes de la prospective n'ont pas suffisamment mesuré l'ampleur du changement.

En fait l'économie globale subit une transformation bien plus profonde, car après s'être développées de façon parallèle pendant plus de quarante ans, les sciences de l'information et les sciences de la vie – les ordinateurs et les gènes – sont en train de fusionner pour constituer une seule puissance technologique et écono­mique qui sera à la base du siècle "biotech" à venir [16].

Mission prospective Wallonie 21 - Index La révolution fluo ?

 Alvin Toffler avait, dès 1980, bien posé les termes de l'introduction de l'ingénierie génétique dans l'agriculture mondiale :

L'ingénierie génétique, ce sont des récoltes à rendement élevé, des plantes qui s'épanouiront dans des sols sableux ou salins, et qui résisteront sans aide aux parasites. Elle a aussi pour objectif de créer des aliments et des fibres entiè­rement nouveaux et simultanément de mettre au point des méthodes plus simples, plus économiques et plus sobres en énergie pour stocker et transformer les produits vivriers. L'ingénierie génétique, comme pour compenser en partie les terribles périls dont elle est porteuse, nous rend l'espoir de juguler la montée des famines.

Devant les promesses de ces lendemains qui chantent, il convient de demeurer sceptique. Pourtant, si certains des champions de la culture génétique ont seulement à moitié raison, les conséquences sur l'agriculture seront extraor­dinaires. Entre autres, cette technologie pourrait modifier de manière drastique les rapports entre pays pauvres et pays riches. La révolution verte a rendu les premiers non pas moins mais plus tributaires des seconds. La révolution biologique aura peut-être le résultat inverse.

Il est trop tôt pour dire avec assurance comment elle se développera. Mais il est trop tard pour retourner à la case départ. Nous ne pouvons pas faire une croix sur ce que nous avons découvert et appris. Nous ne pouvons que nous battre pour contrôler l'application de notre savoir, pour en empêcher l'exploitation hâtive, pour la transnationaliser, pour réduire les rivalités commerciales, natio­nales et scientifiques dont cette discipline est l'objet et pour le faire alors qu'il en est encore temps [17].

Près de vingt ans plus tard, Guy Paillotin, président de l'Institut national de la Recher­che agronomique (INRA, France), confirme que la génétique joue […] un rôle straté­gique pour l'avenir de l'agriculture mondiale. Ainsi, la moitié des gains de productivité réalisés dans les dernières décennies provient de l'amélioration génétique des plantes et des animaux, tant dans les pays développés que dans ceux du Tiers-Monde [18].

Amélioration génétique, insémination artificielle, sélection, croisement, transferts d'embryons sont devenus le lot de l'ingénierie de l'agriculture contemporaine. Alors que l'application de la transgénèse [19]  à des micro-organismes a commencé voici plus de vingt-cinq ans, ce n'est qu'en 1993-1994 que les premières plantes transgéniques – des tomates à maturité retardées – sont apparues sur le marché mondial. Les coton, soja, maïs, colza, pomme de terre, etc. qui ont été fabriqués ensuite ont été modifiés pour permettre de résister à des agressions chimiques (insecticides) ou naturelles (maladies) et de disposer ainsi d'un avantage concurrentiel [20]. Ces organismes génétiquement modifiés (OGM) constituent eux-mêmes de nouvelles espèces auto­nomes dans la mesure où la modification du génome entraîne une transmission à la descendance et une adaptation en retour des organismes en contact avec la nouvelle production. Ainsi, il est avéré qu'une plante modifiée pour résister à un ravageur entraîne un renforcement des capacités de ce ravageur à l'encontre de tout son envi­ronnement.

Avant même de soulever la question de l'amélioration des rendements agricoles par l'introduction de ces organismes, il faut remarquer l'ampleur de leur diffusion, d'abord aux Etats-Unis. Ainsi, en 1999, 35 % de la récolte de maïs était composée de produits génétiquement modifiés et 55 % des plantations de soja (16 millions d'hectares) étaient des OGM [21].

De toute évidence, ces innovations posent le problème du franchissement de la barrière naturelle entre espèces et celui de la création d'une pollution génétique liée à l'introduction, dans la biosphère, d'espèces vivantes nouvelles qui peuvent elles-mêmes se transformer sans que l'on puisse exercer de réel contrôle ni même – par absence d'informations fiables – anticiper ces transformations [22]. Ces questions ont ouvert un large débat au niveau mondial, particulièrement l'introduction en Europe, en 1996, d'un maïs "insecticide" venant des Etats-Unis (par Ciba-Geigy  (Novartis)) [23].

Mission prospective Wallonie 21 - Index La lecture du génome humain, épine dorsale de la nouvelle technologie

La question du décryptage du génome humain [24] est au centre de la problématique génétique. Pour Walter P. Kistler, président de la Foundation for the Future, le grand projet de lecture du génome humain construira l'épine dorsale de la nouvelle science et de la nouvelle technologie [25]. Ce projet a d'ailleurs connu une singulière accélération depuis la découverte de la double structure en hélice de l'ADN – devenue l'emblème de la biologie moléculaire – par James Dewey Watson et Francis Crick en 1953. Des études de plus en plus complexe ont conduit jusqu'à la constitution de grands réseaux de séquençage des génomes [26] pour des espèces vivantes de plus en plus complexes [27].

Eléments de l'histoire de la conquête du génome humain [28]

1953

Découverte de la structure de l'ADN par James Watson et Francis Crick

1972

Paul Berg et son équipe créent le premier recombinant de molécule d'ADN

1980

David Botstein, Mark Skolnick et Ray White proposent une méthode de cartographie de la totalité du génome humain

1982

Akiyoshi Wada conçoit une méthode de séquençage automatique du génome

1985

Kary Mullis developpe une technique de réplication de grandes quantité d'ADN

1986

Charles DeLisi commence l'étude du génome humain au Département américain de l'Energie (DOE)

1987

Helen Donis-Keller publie la première carte génétique avec 403 marqueurs

1988

NIH crée l'Office of Human Genome Research sous la direction de James Watson. NIH signe un memorandum de collaboration avec le DOE pour l'Human Genome Project

1990

NIH et DOE publient un plan de 5 ans ainsi que des objectifs à 2005 prévoyant un séquençage de 20Mb d'ADN sur des organismes modèles

1992

Le biologiste J. Craig Venter quitte NIH pour un conflit lié au dépôt de brevet et crée The Institute for Genomic Research (TIGR). Venter établit le premier séquençage du génome d'un être vivant, celui de la bactérie Haemophilus Influenza.

Des équipes française et américaine complètent la première carte chromosomique sous la conduite de David Page (Whitehead Institute) et Daniel Cohen (Centre d'Etude du Polymorphisme humain et Généthon)

1993

Nouvel objectif NIH-DOE : le génome humain complet en 2005

1996

Affymetrix commercialise une puce à ADN

1998

Etablissement d'une collaboration scientifique internationale pour décoder le génome du riz (Conférence de Tsukuba, Japon).

J. Craig Venter annonce la création de Celera et déclare qu'il va séquencer le génome humain dans les trois ans pour 300 millions d'USD. En réponse, Wellcome Trust double son appui à HGP pour 330 millions d'USD

2000

Lors d'une cérémonie à la Maison blanche en juin, HGP et Celera annoncent la fin de leur dissension, l'aboutissement prochain de leurs travaux sur le génome humain et en promettent une publication simul-tanée [29]

2001

Le Consortium Human Genome Project publie sa copie avancée du génome humain dans Nature du 15 février 2001 et Celera publie le sien dans Science du 16 février 2001

C'est donc la course entre, d'une part, le National Institue of Health et ses nombreux partenaires publics de l'Human Genome Project (HGP) et, d'autre part, Celera, la firme privée de J. Craig Venter, fondateur de The Institute for Genomic Research (TIGR) et qui avait abouti au premier séquençage d'un organisme vivant, la bactérie H. Influenzae [30] .

Celera a été créé en mai 1998 par PE Corporation (Perkin-Elmer), avec l'objectif de produire et de commercialiser l'information génomique, afin d'accélérer la compréhen­sion des processus biologiques. Sous la direction de J. Craig Venter, Celera a séquencé et assemblé, en neuf mois, le génome humain à partir d'ADN provenant de cinq personnes, en travaillant par une approche globale (shotgun). Cette technique implique de diviser au hasard le génome en tout petits fragments puis de les séquen­cer sans connaissance préalable de leur position sur le chromosome. Des algorithmes spécifiques sont alors utilisés pour assembler les fragments en blocs continus positionnés à leur bonne place sur le génome. Le 16 février 2001, la revue Science a publié le résultat du travail de Celera Genomics et de ses partenaires américain, australien et catalan [32], sous forme d'un article que J. Craig Venter lui avait adressé le 5 décembre 2000 [33]. Celera a établi un partenariat avec Oracle pour faire tourner ce que la société dit être le plus puissant système informatique non gouvernemental du monde, afin de constituer des bases de données des génomes de la mouche drosophile, de l'homme, de la souris, notamment. Celera Genomics développe ainsi le concept de bioinformatique, comme application d'analyse assistée par ordinateur et appliquée à des systèmes biologiques, utilisant cette technologie pour analyser et comparer l'information biologique pour des recherches ultérieures [34].

Lancé en 1990 pour quinze ans, l'Human Genome Project est coordonné par le Dépar­tement d'Etat américain à l'Energie et le National Institute of Health. James Watson a assumé la direction du projet jusqu'en 1992, jusqu'à ce que le NIH manifeste la volonté de prendre des brevets sur des séquences partielles d'ADN [35]. L'Human Genome Project est en réseau avec d'autres opérateurs de la communauté scientifique internationale [36]. Ce programme a cinq objectifs :

– identifier les plus ou moins 30.000 gènes de l'ADN humain;
– déterminer les séquences des 3 milliards de paires chimiques qui forment l'ADN humain;
– classer ces informations dans des bases de données;
– transférer les technologies qui y sont liées au secteur privé;
– énoncer les questions éthiques, légales et sociales qui émergeront du projet
[37].

Après avoir déterminé la carte physique des chromosomes, le programme public inter­national de l'Human Genome Project a mis en œuvre une stratégie de long terme basée sur la lecture de grands fragments manipulables de molécules d'ADN. Celles-ci sont ensuite séquencées à partir de morceaux de ces fragments. Les séquences incomplètes – car il subsiste toujours des vides provenant du séquençage aléatoire – des grands fragments sont alors mises à la disposition de la communauté interna­tionale. L'objectif initial de l'Human Genome Project consistait à rendre accessible le génome humain à des études biologiques pour la fin 2003. Compte tenu de la course entamée pour séquencer le génome ainsi que pour des raisons de coût de recherche, HGP a décidé de rendre publique une copie avancée (working draft) du séquençage et de l'analyse du génome humain [38]. Ce document a été publié dans la revue Nature du 15 février 2001 [39].

En fait, et au-delà de la réconciliation orchestrée à la Maison blanche en juin 2000, les deux dynamiques de recherche ont impliqué chacune des acteurs privés et des acteurs publics. La compétition a été stimulante – sous l'aspect recherche scientifique comme sous l'aspect recherche de fonds – et les approches technologiques très complé­mentaires. Obtenir le séquençage, ou même un partie significative du génome humain en 2001 constitue un événement considérable que la communauté scientifique ne pensait même pas possible voici quinze ans à peine [41]. Au delà de l'inventaire des instructions, leur interprétation reste un défi considérable qui occupera sans doute une majorité de biologistes pendant plusieurs décennies [42].

Des quelques dizaines de milliers de gènes présents chez l'être humain, quelques milliers seulement sont connus, notamment ceux des 3000 maladies génétiques humaines recensées. Une maladie ne se déclare toutefois pas à partir de la déficience d'un gène mais bien par des prédispositions de formes multiples et par des suscep­tibilités plurielles également. C'est l'étude systématique de ces variables qui permettra d'identifier les prédispositions aux maladies et de développer des outils pour l'épidé­miologie moderne [43]. Les techniques de mutations des gènes, telles qu'étudiées notamment chez la souris, le lapin, le mouton ou la vache, ouvrent des applications en thérapie génique. Comme l'indique Daniel Metzger, des techniques sophistiquées et coûteuses ‑ comme la transgénèse, la mutagénèse ou la génomique fonctionnelle ‑ devraient avoir des retombées positives et multiples dans le domaine de la santé publique. On pense notamment à la capacité diagnostique de distinction entre des maladies dont les différences ne sont pas encore bien identifiées ‑ telles les tumeurs cancéreuses ou les diabètes, la maladie d'Alzheimer ou les pathologies génétiquement rares. Jo Coates souligne cet intérêt, pour le futur, d'un diagnostic systématique des maladies les plus fréquentes dès avant la naissance, avec la potentialité d'une prévention permettant le remplacement du gène défectueux, afin d"éviter le dévelop­pement de la maladie héritée. Coates voit, dans ces techniques, une possibilité d'éviter des interventions médicales agressives et à vif. Le prospectiviste américain relève également les potentialités futures dans le domaine de l'immunologie et de la méde­cine du cerveau. En conclusion, Jo Coates estime que les nouvelles approches médicales basées sur la génétique tiendront de plus en plus compte de l'individu en tant qu'être unique [44]. Il faut se rappeler toutefois que, bien que très prometteuses, ces techniques doivent maintenant faire leurs preuves en matière d'efficacité à long terme et d'innocuité totale chez l'homme [45].

En fait, si c'est l'informatique qui permet, aujourd'hui, par sa puissance de calcul, de déchiffrer et d'organiser les informations génétiques, l'interdisciplinarité entre chimistes, biologistes, physiologistes, physiciens et biologistes cellulaires apparaît comme une absolue nécessité pour résoudre cette complexité du vivant [46] . Des machines sont ainsi spécialement dédicacées à cette ambition, comme ces petaflop, deux millions de fois plus puissants que les bureaux d'ordinateurs aujourd'hui les plus puissants [47]. Ainsi que le montre la course entre Celera Genomics et le Human Genome Project, les compagnies privées sont au premier plan du déchiffrage et sont porteuses du gigantesque marché potentiel du commerce génétique [48].

Mission prospective Wallonie 21 - Index Diffusion technologique et gouvernance spécifique

 Un nombre croissant de secteurs industriels utilisent les biotechnologies. En effet, le passage d'un procédé physico-chimique classique à un procédé biologique permet généralement de réduire les dépenses d'investissement et les effets nocifs sur l'environnement. Comme l'indique un rapport de l'OCDE de décembre 2001, cette transition peut entraîner un recul de la consommation de ressources et de la pollution, sans nécessité d'investissements techniques ou financiers importants [49]. Les perspectives sont nombreuses. Citons le bioéthanol : carburant liquide produit à partir de déchets agricoles, il s'agit d'un substitut à l'essence utilisée pour les moteurs à explosion. Sa caractéristique est de ne pas diffuser de gaz à effet de serre [50] . Certes, il est aujourd'hui trop coûteux face aux énergies fossiles, mais il constitue l'une des réponses à leur abandon programmée, par raréfaction ou plus probablement par leur mise à l'index.

En dépit des contraintes morales, culturelles et juridiques, les recherches et dévelop­pements dans le domaine de la génétique ‑ en ce compris le clonage ‑, devraient se poursuivre tant sont grands leurs capacités de résolutions, à terme, des problèmes de nutrition et de santé des populations les plus pauvres du monde [51]. Un cadre juridique a d'ailleurs commencé à se construire depuis quelques dizaines d'années ans : il a fait passer le statut de la matière vivante d'une conception d'objet naturel ‑ dont les compo­santes étaient considérées comme des biens communs ‑ à la concep­tion d'invention issue de l'industrie humaine, assurant à cette matière vivante un statut aussi stric­tement protégée sur le plan juridique international que toute invention humaine originale [52]. Bernard Chevassus-au-Louis en rappelle les étapes déter­minantes :

– 1980 : reconnaissance de la brevetabilité de la matière vivante par la Cour suprême américaine;
– 1987 : premiers brevets relatifs à des micro-organismes, des plantes transgéniques, etc.;
– 1988 : brevet relatif à une souris de laboratoire;
– 1997 : directive européenne sur la brevetabilité des inventions biotechnologiques;
– 1992 : convention de Rio sur la diversité biologique;
– 1994 : accords de Marrakech obligeant les Etats signataires à protéger la propriété intellectuelle sur leur territoire
[53].

Toutefois, alors que les dépôts de brevets dans le domaine du génome se multiplient, les législations actuelles ne semblent pas jouer leur rôle de garantie et de stimulation de l'innovation : elles acceptent le dépôt de demandes trop lointaines de l'application tout en permettant, par le bénéfice du doute, de retirer profit des retombées poten­tielles de ces brevets [54].

L'évolution de la norme juridique révèle assurément une dynamique économique. Elle interroge l'Etat sur la mesure de l'implication, qui doit être la sienne, notamment en matière de régulation. Ainsi que le souligne Bernard Chevassus-au-Louis : définir et mettre en place des règles permettant l'appropriation du vivant, c'est donc implici­tement faire un choix sur l'organisation économique et sociale future : de technique, le débat devient politique […] [55]

Reste aussi la question de l'appropriation de ces questions par les populations concernées et la motivation d'encourager l'adoption ou la consommation des produits ainsi créés. Les crises alimentaires multiples, particulièrement en Europe, ont marqué la société et fait naître une méfiance légitime qui pourrait en retour provoquer des retards technologiques réels [56]. Comme l'indique Guy Paillotin, le risque zéro n'existant pas, l'acceptation par les consommateurs des produits issus des biotech­nologies repose en grande partie sur la confiance qu'ils accordent aux instances de contrôle. De ce point de vue, la transparence et l'information la plus sincère des consommateurs représentent la seule option raisonnable [57].

Au delà d'une certaine illusion mystificatrice [58], les progrès escomptés par les décou­vertes scientifiques et technologiques en matière de biotechnologie apparaissent aussi importants que rapides. Ces progrès ont montré qu'il existe, sur le plan biologique, une unité profonde du monde vivant à laquelle n'échappe pas l'univers de l'homme, accessible aux mêmes méthodes d'étude et de modification génétique que n'importe quel autre organisme, animal, végétal ou microbien [59].

La Direction de la Science, de la Technologie et de l'Industrie de l'OCDE s'attache à anticiper les évolutions futures et à préparer l'avenir en produisant études, données et indicateurs destinés à l'examen des politiques appliquées par les pays membres et de leur efficacité. En 1996, la DSTI a publié un numéro spécial de sa revue consacré aux biotechnologies dans laquelle l'OCDE soulignait qu'il ne fait plus aucun doute que la biotechnologie constitue une révolution, mue par le progrès des connaissances, qui va modifier l'avenir de la vie humaine sur notre planète [60]. Cette position est nette et certainement moins anodine qu'il n'y paraît. En effet, compte tenu de la large diffusion (le concept économique de pervasiveness) de la biotechnologie, des interrogations ont été exprimées sur l'impact industriel de ce que d'aucuns appelaient la révolution biologique. Ainsi, dans les années 1970 jusqu'au début des années quatre-vingt, la biotechnologie moderne ‑ et notamment la recomposition de l'ADN ‑ a été considérée comme une révolution scientifique induisant d'importantes retombées en matière de recherche et générant des potentialités pour fabriquer de nouveaux produits, particu­lièrement dans le domaine de la santé. Toutefois, un certain nombre d'observateurs n'y voyaient que des procédés dans la boîte à outil de l'industrie chimique tandis que d'autres s'enthousiasmaient sur ce qu'ils considéraient comme "la plus grande révo­lution depuis l'invention de l'agriculture". Les années 1994-1995 ont constitué un tournant dans la mesure où la vision du futur des biotechnologies a changé de cap. Ainsi, il s'est avéré que, bien moins perceptible que la révolution de l'information, les biotechnologies n'en constituent pas moins une mutation profonde de toutes les sphères de la société, c'est-à-dire la base structurante d'un nouveau paradigme [61]. Les Etats-Unis disposent d'ailleurs d'une avancée essentielle dans les biotechnologies et plus particulièrement dans le domaine de la génétique. Des analyses de la National Science Foundation montrent que, pour la période 1990-1994, la science et la recherche aux Etats-Unis ont produit 63% des inventions du secteur des biothech­nologies [62]. Avec la concurrence interne des programmes Celera et NHG, cette part s'est encore accrue en faveur des USA.

Un rapport publié en mai 2001 par l'OCDE, suite à une initiative japonaise datant de 1998, a tenu à alerter les pouvoirs publics et les acteurs du secteur sur le fait que la structure de développement des technologies du vivant est différente de celle des autres technologies. Réalisé dix-neuf ans après le rapport Biotechnologie, Tendances internationales et perspectives (1982), ce document résulte de deux ans de travail d'une Task Force consacrée aux Centres de Ressources biologiques, tels qu'ils ont été promus par la Convention sur la Biodiversité de 1992. En 2002, la prise de conscience des enjeux que constituent la conservation et la dissémination des informations biolo­giques est telle que l'OCDE considère que les Etats eux-mêmes ne sont plus capables d'assumer seuls techniquement et financièrement les services correspondant, particu­lièrement dans le domaine du génome. L'OCDE plaide dès lors pour une collaboration visant à une harmonisation internationale dans ce secteur. Le rapport comporte des premières recommandations à l'adresse des gouvernements, afin de mener un certain nombre d'initiatives de concert avec la communauté scientifique et dans le but de mettre en place un véritable réseau mondial de centres de ressources biologiques [63].

Mission prospective Wallonie 21 - Index Conclusion : faire entrer les sciences en démocratie

 Jeremy Rifkin clôturait son ouvrage consacré à la révolution technologiques sur le caractère sociétal du problème et la nécessité d'engager la collectivité sur un débat fondamental. Ainsi, Louise Vandelac appelait avec Bruno Latour à faire entrer les sciences en démocratie [64] . Pour répondre au scepticisme que cet appel pourrait provoquer compte tenu de la prégnance du quotidien sur la population, le président de la Foundation on Economic Trends soulignait que les questions que soulèvent les nouvelles technologies ne sont ni abstraites ni lointaines. Bien au contraire, ce sont les plus intimes et les plus urgentes qu'ait jamais affronté l'humanité, et elles concernent tous les êtres humains vivant sur cette terre.

La Révolution biotechnologique affectera tous les aspects de notre vie : notre façon de manger, notre vie sexuelle et conjugale, notre façon de faire des enfants et de les élever, notre façon de travailler, de faire de la, politique, d'expri­mer notre foi, de percevoir l'univers qui nous entoure et la place que nous y occupons – toutes les réalités individuelles et collectives de notre existence seront profondément boule­versées par les nouvelles technologies du prochain siècle, le siècle des biotech­nologies [65].

Ainsi, ce serait une erreur de considérer que, malgré les concepts d'apparence difficiles qui les couvrent, l'analyse des enjeux des biotechnologies devrait être réservée à des spécialistes [66].

Enzo Russo et David Cove, terminent leur ouvrage par un chapitre consacré à la science, la technologie et l'éthique. Après avoir cité la Genèse (3:22-24) [67], ils concluent :

Nous devons tous maintenant décider si, après avoir mangé le fruit de l'arbre de la connaissance, nous souhaitons retourner au Jardin d'Eden pour prendre le fruit de l'arbre de vie, pour modifier les gènes humains dans l'espoir de vivre éternellement [68].

Si cette interrogation est celle de la prospective, elle devra prendre en compte la dimension du temps. Comme le souligne Philippe Kourilsky, tout risque se décline en passé, présent et futur. Tout risque a une histoire [69]. Ceux qui voudront approfondir les notions de risque et de précaution – tel qu'en usage depuis la Conférence de Rio de 1992 – auront à prendre en compte cette dimension temporelle. Elle nécessite de manière impérative la mise en place de dispositifs d'évaluation et de systèmes de suivi, eux-mêmes nourris par le temps et l'expérience. Cette vision apparaît indispensable à qui souhaite, sur des questions qui interpellent aussi fort le développement durable, ne pas brider l'innovation technologique ni empêcher les productions bénéfiques.

Mission prospective Wallonie 21 - Index Notes

[1] Global Trends 2015 : A Dialogue…,  p. 23.

[2] Joseph F. COATES, John B. MAHAFFIE and Andy HINES, 2025, Scenario of US and Global Society Reshaped by Science and Technology, p. 113,  Greensboro, Oakhill Press-Coates & Jarratt, 1997.

[3] Jeremy RIFKIN, The Biotech Century, Playing Ecological Roulette with Mother Nature's Designs, dans eMagazine, vol. 9, n°3, Mai-Juin 1998. http://www.emazine.com/may-june_1998/0598feat2.html. The Nobel Prize-winning chemist Robert F. Curl of Rice University spoke for many of his colleagues in science when he proclaimed that the 20th century wa "the century of physics and chemistry. But it is clear that the next century will be the century of biology. (p. 1). – Jeremy RIFKIN, Le Siècle biotech : le commerce des gènes dans le meilleur des mondes, Paris, Pocket, 2000.

[4] Clifton E. ANDERSON, Genetic Engineering : our new Genesis, dans Howard F. DIDSBURY Jr ed., Frontiers of the 21st Century : Prelude to a New Millennium, p. 59, Bethesda, Maryland, World Future Society, 1999. – Clifton E. Anderson est professeur émérite de l'Université de l'Idaho.

[5] Jeremy RIFKIN et Ted HOWARD, Who Should Play God ? The Artificial Creation of Life and What it Means for the Future of the Human Race, New-York, Dell, 1977.  cité dans Alvin TOFFLER, La Troisième Vague, … p. 188.  – Dans son article The Biotech Century…, Jeremy RIFKIN évoque A second Genesis  et  the Genetic Age (p. 2). – J. RIFKIN, Le Siècle biotech, Le commerce des gènes dans le meilleur des mondes, p. 15-16, Paris, La Découverte, 1998. Jeremy Rifkin est président de la Foundation on Economic Trends, à Washington. Qualifié de Dark Prophet of Biogenetics par Scientific American, Jeremy Rifkin est une des références du mouvement anti-mondialisation. – Gary STIX, Jeremy Rifkin, Dark Prophet of Biogenetics, dans Scientific American, Août 1997. - http://www.sciam.com/0897issue/0897profile.htm .

[6] Clifton E. ANDERSON, Genetic Engineering…, p. 68. –Enzo RUSSO et David COVE, Genetic Engineering : Dreams and Nightmares, New-York, Oxford University Press, 1998. – The Genomic Institute, NHGRI, and NIH are currently studying this, providing grants, and holding meetings. It has to be debated biologically, legally, socially, and politically. Patents are a fact of life now. They have to be respected; informed consent is a must; industries, governments, and universities should lead this action, and religious views should be considered. Jérôme C. GLENN and Theodore J. GORDON, State of the Future 2001…, Challenges…, p. 373-424.

[7] Jean WEISSENBACH, Le séquençage du génome humain : comment et pourquoi, dans Yves MICHAUD, Qu'est-ce que la vie ?, Université de tous les savoirs, vol. 1, p. 343, Paris, Odile Jacob, 2000.

[8] Axel KAHN, Biotechnologies : vers le meilleur des mondes ? dans Jérôme BINDE dir., Les Clés du XXIème siècle, p. 77, Paris, Unesco-Seuil, 2000. – Axel Kahn est généticien , directeur de recherche à l'INSERN.

[9] La biotechnologie moderne et l'OCDE, Synthèse OCDE, Juin 1999, p. 1.

[10] Ibidem.

[11] Alan T. BULL, Geoffrey HOLT, Malcolm D. LILLY, Biotechnology, International Trends and perspectives, Paris, OCDE, Janvier 1982. - http://www1.oecd.org/dsti/sti/s_t/biotech/prod/INTERNAT.htm  - 31/12/01.

[12] Thus it seems reasonable to define biotechnology as : the application of scientific and engineering principles to the processing of materials by biological agents to provide goods and services. Alan T. BULL, e.a., op. cit., p. 18.

[13] voir Erwin SCHRÔDINGER, Qu'est-ce que la vie ? dans Futuribles, n°270,  Décembre 2001, p. 53-64.

[14] Joseph F. COATES, The Long-Term Implications of Genetics Research and the Future of Humanity, Annual Conference of the World Future Society, Future Focus 2000, Changes, Challenges & Choices, Houston, 23 juillet 2000. – Joseph F. COATES, John B. MAHAFFIE & Andy HINES, 2025, Scenarios for US and Global Society Reshaped by Science and Technology, Greensboro, Oakhill Press, 1998. – Graham T.T. MOLITOR, Genetic Engineering and Life Sciences : Controlling Evolution, Annual Conference of the World Future Society, FutureScope 2001, Exploring the 21st Century,  Minneapolis, 29 juillet 2001. – Dianne BARTELS ea, Future Legal Issues in Biotechnology, Annual Conference of the World Future Society, FutureScope 2001, Exploring the 21st Century,  Minneapolis, 29 juillet 2001.

[15] John L. PETERSEN, The Next Decade : What we must do, Annual Conference of the World Future Society, Future Focus 2000, Changes, Challenges & Choices, Houston, 23 juillet 2000. – John L. PETERSEN, Out of the Blue, Wild Cards and other Big Future Surprises, Arlington, The Arlington Institute, 1997.

[16] Jeremy RIFKIN, Biotechnologies : vers le meilleur des mondes ? dans Jérôme BINDE dir., Les Clés du XXIème siècle, p. 84-87, Paris, Unesco-Seuil, 2000.

[17] Alvin TOFFLER, La Troisième Vague…, p. 189-190.

[18] Guy PAILLOTIN, L'émergence des biotechnologies en agriculture, dans Futuribles, n°235, Octobre 1998, p. 54.

[19] La transgénèse est l'opération qui consi

Louis-Marie HOUDEBINE, La transgénèse et ses applications, dans Yves MICHAUD dir., Université de tous les savoirs, vol. 1,  Qu'est-ce que la vie ?, p. 372, Paris, Odile Jacobs, 2000.

[20] Guy PAILLOTIN, L'émergence des biotechnologies en agriculture…, p. 58. – Carliene BRENNER, Politiques de biotechnologie pour l'agriculture des pays en développement, coll. Cahier de politique économique n°14, Paris, Centre de Développement de l'OCDE, 1997.

[21] Données de la National Corn Growers Association, La biotechnologie moderne et l'OCDE, Synthèse OCDE, Juin 1999, p. 2.

[22] Jeremy RIFKIN, Biotechnologies : vers le meilleur des mondes ?…, p. 86. – Jeremy RIFKIN, The Biotechn Century, Playing…, p. 3.

[23] Patrick PHILIPON, Les OGM et la sécurité alimentaire, dans La science au présent 2001, p. 179-183, Paris, Encyclopaedia universalis, 2000. – Voir Genetic Enginnering and its Dangers, Compiled by Dr Ron EPSTEIN, San Francisco State University : - http://online.sfsu.edu/%7Erone/Geessays/gedanger.htm .

[24] Comme l'indique Jean Weissenbach, les cellules des êtres vivants contiennent un programme d'instructions (le génome) leur permettant de se maintenir en vie ou de se multiplier. Ces instructions (les gènes) sont codées sous une forme chimique le long de molécules géantes, les molécules d'ADN qui constituent les chromosomes. La connaissance de ces instructions est indispensable à la compréhension des phénomènes biologiques au niveau cellulaire et moléculaire. Mais elle est en outre le point de départ d'applications de plus en plus nombreuses dans les domaines de la médecine et des industries pharmaceutiques, biotechnologiques, agroalimentaires et dans d'autres domaines en prise directe avec les processus biologiques (agriculture, environnement). Jean WEISSENBACH, Le séquençage du génome humain : comment et pourquoi, dans Yves MICHAUD, Qu'est-ce que la vie ?…, p. 327.

[25] Walter P. KISTLER, Genetics in the New Millenium, The Promise of Reprogencis, World Future Society Social Innovation Forum, WFS, 2001. – http://www.wfs.irg/kistler.htm  - 2/01/02.

[26] Le séquençage est la lecture de l'enchaînement des signes élémentaires qui composent une molécule d'ADN. Le code génétique est constitué d'un alphabet chimique à quatre signes (les bases ou nucléotides) symbolisés par les lettres A, T, G et C. Si on compare à l'informatique, l'ADN serait la mémoire et l'enchaînement des signes la succession des octets.

[27] Leslie ROBERTS ea, A History of the Human Genome Project in Science, 16 février 2001, p. 1195sv.  - http://www.sciencemag.org/cgi/content/full/291/5507/1195  - 31/01/01.
voir aussi Alain BERNOT et Olivier ALIBERT, La naissance de la biologie moléculaire, Généthon, 1997, 28p.
http://www.genethon.fr/projets/HistoireBM/HistoireBM.html
 - 17/01/02.
Le prix Nobel Sir Peter Brian Medawar (1915-1987) a considéré que l'élaboration du modèle de la structure de l'ADN par Watson et Crick constituait la plus grande découverte scientifique du XXème siècle.

[28] Leslie ROBERTS eaA History of the Human Genome Project, … p. 1195sv.

[29] J. Craig VENTER, Remarks at The Human Genome Announce, The White House, Monday, June 26, 2000,
http://www.pecorporation.com/press/prccorp062700a.html
. 27/03/02.

[30] Celera Genomics, Tech Platforms,       - http://www.celera.com/company/home.cfm?ppage=overview&cpage=platforms  - 18/01/02.ibidem, Background and Frequently Asked Questions.

[32] GenetixXpress (Sydney), Berkeley Drosophila Genome Project (Berkeley), Département de Biologie de l'Université de Pennsylvanie, Depatement de Génétiqu

ste à ajouter un gène étranger à un organisme pluricellulaire (plantes ou animaux) entier ou à remplacer l'un de ses gènes par un autre. e de l'Ecole de médecune universitaire de Cleveland, Université John Hopkins (Baltimore), Rockefeller University de New-York, Applied Biosystems, Groupe de Recherche en Informatique de l'Université de Barcelone (Catalogne), etc.

[33] J. Craig VENTER e.a., The Sequence of the Human Genome, dans Science, vol 291, 16 février 2001, p. 1304-1350. - www.sciencemag.org  - 18 janvier 2002.

[34] Celera Genomics, Tech Platforms,       - http://www.celera.com/company/home.cfm?ppage=overview&cpage=platforms  - 18/01/02.ibidem, Background and Frequently Asked Questions.

[35] Alain BERNOT et Olivier ALIBERT, Naissance de la biologie moléculaire…, p. 23.

[36] Voir par exemple Genoscope, Centre national de Séquençage (Jean Weissenbach, Thomas Bruls et Roland Heillig), devenu le Centre français de Ressources INFOBIOGEN, créé le 10 juin 1999 par le ministère de l'Education nationale, de la Recherche et de la Technologie et l'Université d'Evry Val d'Essonne. - Voir aussi British Columbia Cancer Research Center, Vancoover, Canada. - Voir auss Institute of Human Genetics, Université de Kiel, Allemagne. - Voir aussi Department of Molecular Biology, Keio University School of Medecine, Tokio.
http://www.infobiogen.fr/presentation/infobiogen.html
 - 18/01/02.

[37] HGP, About the Human Genome Project, p. 1.
http://www.ornl.gov/TechRessources/Human_Genome/project/about.html  18/01/02.
Pour le dernier objectif, le HGP a développé le concept ELSI (Ethical, Legal and Social Issues) et a consacré entre 3 et 5% de son budget annuel à ces questions.

[38] DOE Biological and Environmental Research Program, Human Genome Research,
http://www.science.doe.gov/ober/hug_top.html
.

[39] The International Human Genome Mapping Consortium, A physical map of the human genome, dans Nature, vol. 409, 15 février 2001, p. 934-941. - http:// www.nature.com/cgi-taf/DynPage.taf?file=/natur/journal/…/4099340_r.html &filetype - 19/01/02.

[40] Stanley FIELDS, Proteomics in Genomeland, dans Science, 16 février 2002.
http://www.sciencemag.org/cgi/content/full/291/5507/1221

[41] Elizabeth PENNISI, The Human Genome, dans Science, 16 février 2001.
http://www.sciencemag.org/cgi/content/full/291/5507/1177  - 31/01/01.

[42] Jean WEISSENBACH, Le séquençage du génome humain.., p. 328.

[43] Yves TROUADEC, Décrypter le génome humain…, mais encore ? dans La science au présent 2001, Une année d'actualité scientifique, p. 170-174,  Paris, Encyclopaedia universalis, 2000. Yves Trouadec est biologiste.

[44] Joseph COATES, Your Life in 2025, Annual Conference of the World Future Society, FutureScope 2001, Exploring the 21st Century,  Minneapolis, 29 juillet 2001. Enregistrement. – Joseph F. COATES, John B. MAHAFFIE and Andy HINES, 2025, Scenario of US and Global Society…, part 4 : Harvesting the fruits of genetics, p. 69-112.

[45] Daniel METZGER, Transgénèse, mutagénèse et génomique fonctionnelle, dans Yves MICHAUD dir., Université de tous les savoirs, vol. 1,  Qu'est-ce que la vie ?, p. 369, Paris, Odile Jacobs, 2000. -Daniel Metzger est directeur de Recherche au CNRS, à l'Institut de Génétique et de Biologie moléculaire et cellulaire.

[46] Stanley FIELDS, Proteomics in Genomeland, dans Science, 16 février 2001 -
http://www.sciencemag.org/cgi/content/full/291/5507/1221
 - 31/01/01.
Stanley Fields est chercheur au Département de Génétique et de Medecine du Howard Hugues Medical Institute, Seattle.

[47] François MAINTENON, Un mégaordinateur pour le génome, dans Futuribles, n°251, mars 2000, p. 77-78.

[48] Voir notamment l'opposition entre Craig Vinter (Celera Genomics) et le Consortium international de séquençage du génome humain. Jean-Jacques SALOMON, La quête du Graal et du génome humain, dans Futuribles,  n° 266, Juillet-août 2001, p. 18-19.

[49] Les biotechnologies au service de la durabilité industrielle, p. 51, Paris, OCDE, Décembre 2001.

[50] La biotechnologie moderne et l'OCDE, Synthèse OCDE, Juin 1999, p. 2.

[51] Global Trends 2015 : A Dialogue About the Future With Nongovernement Experts, p. 23, National Intelligence Council, Décembre 2000. – Martin HUTCHINSON, Le boom de la gène-économie, Le marché des clones ou l'avènement de l'homme-dieu, dans Futuribles, n°264, Mai 2001, p. 27-32. Martin Hutchinson est rédacteur économique et commercial de United Press International (UPI).

[52] Bernard CHEVASSUS-AU-LOUIS, L'appropriation du vivant : de la biologie au débat social, dans Yves MICHAUD dir., Université de tous les savoirs, vol. 1,  Qu'est-ce que la vie ?, p. 284, Paris, Odile Jacobs, 2000.

[53] Ibidem.

[54] Jean WEISSENBACH, Le génome est-il brevetable ? dans Futuribles, n°262, Mars 2001, p. 73-75. - Membre de l'Académie des Sciences (France), Jean Weissenbach est directeur général au CNRS et directeur de Génoscope - centre national de séquençage.

[55] B. CHEVASSUS-AU-LOUIS, L'appropriation du vivant..., p. 286.

[56] Daniel BOY, Les biotechnologies et l'opinion publique européenne, dans Futuribles, n°238, Janvier 1999, p. 37-56.

[57] Guy PAILLOTIN, L'émergence des biotechnologies en agriculture…, p. 60, 65 et 66.

[58] Jacques TESTART, Du bluff génétique à la police moléculaire, dans Futuribles, n°266, Juillet-août 2001, p. 9. Jacques TESTART est directeur de recherches à l'Institut national de la santé et de la Recherche médicale (INSERM), à Clamart.

[59] Axel KAHN, Les enjeux éthiques de la génétique, dans Yves MICHAUD dir., Université de tous les savoirs, vol. 1,  Qu'est-ce que la vie ?, p. 381, Paris, Odile Jacobs, 2000

[60] Biotechnologie, Numéro spécial, STI revue, n°19, Décembre 1996-2.

[61] Salomon WALD, On the Pervasiveness of Biotechnology, in STI Review, Biotechnology, Special Issue, nr 19, Décembre 1996-2. - http://webnet1.oecd.org…/à,3371,FR-document-noteheme-1-no-no-17863-0-withoutnav,00.htm . - 31/12/01.

[62] Lawrence M. RAUSCH, International Patenting Trends in Biotechnology : Genetic Engineering, dans Issue Brief, National Science Foundation, Division of Science Ressources Studies, 18 juin 1999. - http://www.nsf.gov/sbe/srs/issuebrf/sib99351.htm

[63] Biological Resource Centres underpinning  the Future of Life Sciences and Biotechnology, coll. Science and technology, Paris, OCDE,  Mai 2001. – Lors des réunions de la Task Force à Paris les 24 et 25 janvier 2000 et les 13 et 14 février 2001, la Belgique était représentée par Mme Nicole Henry, des Services fédéraux des Affaires scientifiques, techniques et culturelles (SSTC). Biological Resources Centres…, p. 59.

[64] Bruno LATOUR, Politiques de la nature. Comment faire entrer les sciences en démocratie ?, Paris, La Découverte, 1999. – Louise VANDELAC, Menace sur l'espèce humaine, Démocratiser le génie génétique, dans Futuribles, n°264, Mai 2001, p. 26. – Stéphanie DEBRUYNE, Clonage ou l'art de se faire doubler, Compte rendu de la table ronde du mardi 12 décembre 2001, Paris, Futuribles, Mars 2002, 5 p.

[65] Jeremy RIFKIN, Le siècle biotech…, p. 391.

[66] Jacques ROBIN, Le jaillissement des biotechnologies, dans Jacques LESOURNE et Michel GODET, Les Mille sentiers de l'avenir, La fin des habitudes, p. 273, Paris, Seghers, 1985. Jacques Robin est directeur de la revue Biofutur.

[67] Alors Iahvé Elohim dit : "Voici que l'homme est devenu comme l'un de nous, grâce à la science du bien et du mal ! Maintenant il faut éviter qu'il étende la main, prenne aussi de l'arbre de la vie, en mange et vive à jamais." Iahvé Elohim le renvoya donc du jardin d'Eden pour qu'il cultivât le sol d'où il avait été pris. Il chassa l'homme et il installa à l'orient du jardin d'Eden les Chérubins et la flamme tournoyante de l'épée pour garder la route de l'arbre de vie. Nous avons repris la version de la Bibliothèque de la Pléiade : La Bible, Ancien Testament, Edition publiée sous la direction d'Edouard Dhorme, p. 12, Paris, Gallimard, 1956.

[68] Enzo RUSSO & David COVE, Genetic Engineering, Dreams and nightmares…, p. 213.

[69] Philippe KOURILSKY, La révolution biotechnologique, Pour qui ? pour quoi ? par qui ?, dans Thierry de MONTBRIAL et Pierre JACQUET, Rapport annuel mondial sur le système économique et les stratégies,  p. 130, Paris, Ifri-Dunod, 2000.

Mission prospective Wallonie 21 - Rapport au Ministre-Président du Gouvernement wallon

 

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