Institut Destrée - The Destree Institute

               Accueil

Organisation

Recherche scientifique

Education permanente

Conseil

Action

Evénements

 

 
La Wallonie à l'écoute de la prospective - Dix tendances lourdes pour une prospective territoriale à l'horizon 2020 Mission prospective Wallonie 21 - Index

1. La Révolution cognitive

1.1. Les progrès structurants des technologies de l'information et de la communication
par Marie-Anne Delahaut ,
conseillère Pôle Information de l'Institut Destrée

 

L'internet a été analysé jusqu'à ses extrêmes possibles par Paul Soriano, président de l'Institut de Recherches et de Prospectives postales (IREPP), considérant la conver­gence de trois phénomènes d'ordre technique (le développement du Réseau et du génie génétique), économique (la mondialisation et la conquête de l'existence humaine par la sphère marchande) et idéologique (la crise des régulations et des institutions) [1]. Ces éléments fondateurs et outils à la fois de la nouvelle technologie de l'information avaient déjà conduit, en mars 1998 et sous l'impulsion d'Olivier Itéanu – avocat parisien et président de l'ISOC France – un panel d'utilisateurs informés à conclure que la viabilité de l'internet dépendait des devoirs suivants :

– L'obligation de se soumettre à des règles internationales précises, garantissant les libertés individuelles et favorisant la coopération en matière de recherche et poursuite d'infractions.
–  L'obligation de se soumettre à la réglementation édictée par les États ‑ qui devront le faire ‑ pour en réguler les excès.
– L'obligation de se soumettre à des soins techniques conformes à une déontologie acceptée par les acteurs de l'internet.
– L'obligation de former ses utilisateurs à une éthique du comportement, car les utilisateurs sont les premiers responsables des crimes imputés à Internet
[2].

Particulièrement attentive à ces enjeux, l'Internet Society [3], et particulièrement le congrès INET tenu à Stockholm en juin 2001, met en évidence deux constats qui inter­pellent tous les acteurs des NTIC : d'une part, le développement de ces technologies est en croissance, tant par la qualité des produits fournis que par le nombre de leurs utilisateurs partout dans le monde; d'autre part, la fracture numérique est présente dans tous les créneaux d'utilisation des technologies s'ouvrant sur le monde virtuel, tant sur les plans techniques que sociétaux.

Le président honoraire et fondateur de l'ISOC, Vint Cerf, a mis au point avec Robert Khann, en 1972, un protocole de transfert de données, le "TCP/IP"sur lequel toute l'architecture de l'internet s'est développée, notamment sur la version 4 de son programme, l'IPv4, actuellement utilisée partout dans le monde. Il rappelle ainsi la structure des noms de domaines, s'inquiétant de la difficulté du multilin­guisme adapté à cette nomenclature :

Le système DNS actuel n'est PAS gouverné par des règles de langue en anglais mais par un identifiant grammatical simple : il est composé de toute chaîne de caractères pouvant être écrite avec les lettres de A à Z, les nombres 0 à 9. Le trait d'union et le point sont les séparateurs de ces données. Une règle permet d'adapter les lettres majuscules et minuscules. C'est tout.

Faire en sorte que ces règles simples fonctionnent avec d'autres chaînes de caractères est très difficile [4].

Le Dr Vinton G. Cerf, en tant que président de l'IPv6 (Internet Protocol version 6 [5]) Forum, se réjouit du développement de cette technologie [6]. L'internet bénéficie d'un nouvel espace d'adresses avec un renforcement de la sécurité. Des milliards d'outils (ordinateurs, appareils électroniques en tous genres) pourront être connectés au réseau par le biais d'une adresse globale personnalisée à chaque utilisateur et connectée à l'interface du réseau internet par le nouveau protocole. Les réseaux de travail tels que l'IETF (Internet Engineering Task Force) continuent leur étude sur cette technologie afin de permettre l'application de l'IPv6 par le biais de logiciels et du matériel adéquats. Le professeur Jun Murai (Keo University) au Japon a construit le projet WIDE pour le développement de l'IPv6 [7]. Un effort de diffusion est actuellement mené afin de faire comprendre et appliquer cette nouvelle technologie partout où l'internet se développe, au niveau mondial.

Le développement et la restructuration du DNS sur le plan mondial (nouvelles exten­sions, nouvelle gestion financière, nouvelles répartitions géographiques) sont des données importantes pour l'internet. La réglementation en est organisée sur un plan mondial par l'ICANN (Internet Corporation for Assigned Names and Numbers). Son principal responsable pour la Commission européenne, Christopher Wilkinson, travaille à incorporer les approches législatives et économiques des différents Etats du monde pour adapter la gestion du DNS et de tout son réseau d'attribution. Cette charge englobe, pour le DNS et en vue du déploiement croissant de l'internet, les questions d'enregistrement, de protection des données privées, de transparence de la gestions, de l'organisation de la base de données des propriétaires de DNS, de la représentation des intérêts publics et de la participation des gouvernements. Christopher Wilkinson a également marqué sa préoccupation à l'égard de la nouvelle extension ".EU", enjeu politique et économique pour les pays membres de l'Union [8].

Mission prospective Wallonie 21 - Index L'évolution technique du secteur de l'informatique

Le secteur de l’informatique connaît toujours une évolution exponentielle sur le plan technique. Les processeurs sont de plus en plus perfectionnés (doublement des performances tous les 18 mois). On évoque souvent, dans la littérature spécialisée [9], le cap de 2010 où l’évolution des circuits intégrés atteindrait son point de saturation. Il faudrait dès lors s’orienter vers une autre technologie. La capacité des mémoires de masse augmente régulièrement alors que le coût au Giga diminue fortement [10]. Il en est de même pour la mémoire dynamique. Les performances s’améliorent de manière générale et un simple ordinateur personnel prend désormais une ampleur réelle en termes de technologie avancée. La concurrence au niveau des composants a aussi une influence sur leur prix et leur diminution générale se ressent sur le marché de l’ordinateur domestique. Dans ces conditions, l’ordinateur devient accessible au plus grand nombre et devient un produit de consommation. Le développement du réseau internet, a été un élément essentiel de déploiement informatique commercial. D’autres éléments, comme la compression des données et les images en trois dimensions (réalité virtuelle) qui sont à la pointe du progrès technologique, ouvrent des pistes insoupçonnables voici peu pour de nombreuses applications (imagerie médicale, archivage, transmission de données, etc.). L’hétéro­généité des composants matériels et logiciels tend à ne plus constituer un obstacle pour la trans­mission de données. Les nombreuses potentialités de l’outil informatique découlent non seulement de l’évolution de l’offre technologique et de l’amélioration des performances mais aussi d’une baisse constante des prix de production des micro-ordinateurs.

Hormis les composants techniques qui évoluent constamment, la pénétration sociale de l’outil informatique dépend aussi des progrès des logiciels et du cadre conceptuel qui les accompagne. Aujourd’hui l’offre logicielle connaît une convivialité accrue (mode conversationnel en plus d’interfaces plus ergonomiques), d’une facilité d’utilisation qui permet d’utiliser des applications parfois complexes sans pour autant devoir en maîtriser la technologie. L’enjeu logiciel est un enjeu primordial pour les nouvelles technologies de l’information. Une nouvelle discipline est en train de voir le jour : l’ingénierie du logiciel. Cette ingénierie tend à standardiser, à normaliser, à structurer davantage la réalisation de projets informatiques de moyenne et de grande ampleurs. Des critères de qualité sont formalisés afin d’évaluer des logiciels ou des systèmes. Les outils d’analyse et de développement se multiplient et permettent, notamment grâce à la modélisation orientée vers l'objet, de concevoir des applications très évoluées et de plus mieux adaptées aux besoins des entreprises. Une certaine rationa­lisation est appliquée dans la conception (documentation, standardisation et norma­lisation des étapes d’un projet informatique, outils de maquettage et de prototypage, référentiel, dictionnaire de données, etc.). Le langage Java ou encore l’outil de modélisation UML (Unified Modeling Language) sont des exemples frappants de la nouvelle philosophie qui émerge du domaine informatique. La portabilité, la notion de réutilisation, l’assemblage de composants représente une nouvelle manière de penser l’informatique. Ces développements auront un impact à moyen terme sur le coût du logiciel. Restent cependant quelques problèmes face à la diversité des outils, face à la surenchère de l’offre technique et logicielle (renouvellement du matériel tous les six mois ?) mais aussi face à l'évolution de l’internet. L’évolution du marché de l’informatique dépendra aussi de l’issue de la confrontation entre les partisans de standards ouverts (logiciels libres et gratuits) et ceux des systèmes propriétaires (logiciels payants).

Les solutions informatiques actuelles sont conçues dans une approche non seulement informationnelle (stockage, organisation de l’accès à l’information, etc.) ou opération­nelle (temps réel, puissance calculatoire, etc.), mais aussi dans une approche productrice d’informations, communicationnelle (réseaux : internet, intranets d’entre­prise) et intégrée (e-business, systèmes distribués, etc.). Les systèmes permettent des accès multi-utilisateurs qui peuvent interroger en même temps les mêmes bases de données, qui se développent donc le plus souvent en réseau. Les collecticiels (logiciels de travail en groupe et de coopération) sont aussi en pleine expansion. Internet reste le modèle en matière de réseau et cet esprit réseau règne en maître dans l’implé­mentation des nouveaux systèmes informatiques (modèle client-serveur et systèmes distribués). Toutefois, les systèmes de sécurisation se doivent de progresser encore. C’est la condition sine qua non de la réussite et du développement des réseaux. Mais le réseau reste un support : sa valeur ajoutée se situe essentiellement dans le contenu et les services qui y sont présents. Le webcasting permet de fournir de l’information pertinente en fonction du profil d’un client. Dans la masse d’informations disponibles sur l'internet, il s’avère indispensable de créer des outils de sélection directement adapté aux utilisateurs. Galeries marchandes virtuelles, catalogues en ligne se multi­plient sur internet. Une réflexion approfondie et des investissements importants sont en cours pour sécuriser au maximum le paiement en ligne, ce qui rassurerait le consom­mateur, relativement frileux face au paiement électronique par carte de crédit. Par ailleurs, l’explosion du commerce électronique fait émerger une question impor­tante relative aux droits d’auteurs (œuvres musicales, photographiques, littéraires ou intel­lectuelles).

Conserver l’information et pouvoir y accéder sont des potentialités énormes offertes par l’outil informatique (mémoire technique ou commerciale, documentation des projets, archivage). Le développement du datawarehouse ("hangar de données") va dans le sens d’une conservation intelligente et efficace des ces multiples informations. A partir de cette information accessible, il est alors intéressant de produire de l’infor­mation par déduction, analyse ou études statistiques. Des outils, regroupés sous le terme de datamining commencent à être utilisés pour interroger des bases de données importantes [11]. L’automatisation accrue nécessite la formalisation des processus (enchaînement des tâches réalisées pour remplir une fonction dans l’entreprise). C’est là qu’apparaît le workflow system qui permet d’organiser, de maîtriser et de contrôler des processus, par une assistance à l’utilisateur et non à l’automatisation [12].

Mission prospective Wallonie 21 - Index L'impact des produits et outils fournis aux utilisateurs de la société de la connaissance

Le développement technique dans le domaine des nouvelles technologies de l'infor­mation a atteint une qualité et une diversité telles que, désormais, ne comptent plus la difficulté de réalisation mais bien la mode et l'imagination quant aux usages des outils. La miniaturisation des processeurs permet de réduire sans cesse la taille des supports informatisés (capacité de stockage des données) tout en augmentant la capacité d'accès multimédia (mémoire vive de ces outils). Une simple puce électro­nique miniaturisée peut contenir l'ensemble des données (texte, image, son) des plus grands musées ou bibliothèques du monde [13]. De l'ordinateur portable au téléphone avec écran en passant par les voitures informatisées et les cartes de connexion par satellite, les technologies de l'information et de la communication s'imposent dans tous les domaines de la vie professionnelle ou privée. A la question de savoir si l'internet va vraiment changer la société ou si ce n'est qu'une passade temporaire, la réponse des techniciens et des industriels du secteur est unanime : l'internet sera bientôt aussi présent et indispensable, dans tous les domaines de la vie, que ne l'est devenue l'électricité.

Cependant, si l'énergie électrique ou pétrolière se consomment à l'utilisation, au contraire l'énergie distribuée par la société de l'information se multiplie en cours du processus d'échange. Joël de Rosnay remarque également que l'internet correspond typiquement à une technologie d'intégration (écrit, son et image sont intégrés et interactifs dans le monde virtuel) et non plus à une technologie de substitution. […] La société de l'information fonde ainsi son développement sur la convergence techno­logique : convergence entre ordinateurs, réseaux de télécommuni­cations et protocoles d'échanges entre machines. Le directeur de la Prospective et de l'Evaluation de la Cité des Sciences et de l'Industrie de la Villette résume en trois concepts le potentiel des réseaux, du cyberespace : l'intercommutabilité, l'interopérabilité et l'intercréativité. […] Programmation, pilotage et catalyse sont les modes de gestion adaptés à la société de l'information  [14]

De même, Xavier Dalloz et André-Yves Portnoff relèvent que la principale caracté­ristique des réseaux numériques est-elle de favoriser, outre la communication, la coordination et la coopération, que ce soit localement ou à grande distance. Ce sont donc les vecteurs d'une logique de partenariat [15].

De fait, les outils construits et l'évolution des technologies, comme par exemple la nouvelle version des protocoles de connexion par l'internet (la version 6 (IPv6), sont finalisés. Leur implantation réelle se fera au fil des prochaines années, puisqu'elles feront appel à une adaptation tant des points d'accès et des lignes de connexion à haut débit que du matériel informatique de chaque utilisateur, dans tous les domaines de la vie sociale. Par ailleurs, un groupe de recherche, présidé par Vint Cerf et auxquels sont associés des spécialistes de la NASA [16], travaille à l'internet interplanétaire, afin d'envisager les moyens de permettre le transport de l'intelligence humaine dans l'ensemble du système solaire.

Des études approfondies et régulières sont réalisées sur le développement du réseau au niveau mondial (accès et publics). La tendance générale est à la hausse dans tous ces domaines : tant au niveau des connexions possibles dans des régions non privilégiées jusqu'à présent qu'à celui des publics dans les pays hautement connectés (minorités, femmes, foyers à revenus limités, personnes âgées).

Le Rapport mondial sur le développement humain 1999 titre notamment sur les nouvelles technologies et la course mondiale au savoir, indiquant cet élément surprenant :

Au début des années quatre-vingt-dix, le rapprochement, puis la fusion de l'infor­matique et des communications ont déclenché un essor sans précédent des différentes formes de communication. Depuis lors, ce secteur s'est métamor­phosé à la faveur de gains de productivité colossaux, d'une diminution constante des coûts et d'une expansion échevelée des réseaux informatiques. Si la productivité de l'industrie automobile avait progressé au même rythme, une voiture coûterait aujourd'hui trois dollars [17].

De fait, le développement technologique que nous appréhendons en ce début de XXIème siècle mérite toute notre attention si nous voulons nous tenir prêts à en maîtriser les enjeux pour les prochaines génération. Dans The Futurist de juillet-août 2001, Carter Henderson rejoint le président de Disney Online, Jake Winebaum : l'internet n'est inventé qu'à 20 %. Les 80 % restant sont seulement en train d'arriver… [18].

Parmi les technologies en développement, le Système mondial de Navigation par Satellite (GNSS) est désormais perçu comme un élément clé de l'infrastructure des TIC : l'information de position et l'utilisation intelligente de cette information améliorent considérablement l'efficacité avec laquelle toutes sortes d'objets et de données se déplacent dans le temps et l'espace [19].

GALILEO, système européen de positionnement et de navigation par satellite, a reçu l'aval, le 26 mars 2002, du Conseil européen de Barcelone : le Conseil des ministres des Transports a débloqué ce jour les 450 millions d'Euros nécessaires à son développement :

GALILEO, le premier système de positionnement et de navigation par satellites conçu pour des besoins civils, sera plus avancé, plus performant et plus fiable que le GPS américain, actuellement en situation de monopole. […]

L'utilité de GALILEO ne se limite pas au champ de l'économie et des entreprises, elle touchera l'ensemble de la société. Elle est évidente pour les services de secours (pompiers, police, urgence médicale, secours en mer ou en montagne…) qui pourront intervenir plus rapidement pour porter assistance aux personnes en danger; pour le guidage des aveugles, pour le suivi de personnes atteintes de la maladie d'Alzheimer qui souffrent de pertes de mémoire, comme pour l'orientation des explorateurs, des randon­neurs ou des marins de plaisance [20].

Il est intéressant de considérer les statistiques des personnes connectées à l'internet dans le monde (août 2001) [21]:

World Total

513.41 millions

Africa

4.15 millions

Asia/Pacific

143.99 millions

Europe

154.63 millions

Middle East

4.65 millions

Canada & USA

180.68 millions

Latin America

25.33 millions

Parmi les nombreux travaux d'analyses statistiques du développement de l'internet, nous retiendrons les pistes suivantes :

 L'analyse compare cinq données de mesure démographique avec trois mesures des ressources internet, détaillées par continents (avec mention de pays représentatifs). Il se confirme, de toute évidence, que deux continents (l'Amérique du Nord et l'Europe) et un pays (les Etats-Unis) produi­sent et consomment une part considérable de ces ressources : 80 % des routeurs contôlés par l'administration centrale du réseau internet et près de 75 % des fournisseurs d'accès. Par contre, l'Asie, l'Afrique et l'Amérique du Sud, comprenant plus de 75 % de la population mondiale, ne disposent pas beaucoup plus que 10 % des ressources internet.

Telegeography Inc. présente des cartes détaillées de l'infrastructure mondiale de l'internet, permettant de visualiser comment le cyberespace s'imbrique dans le monde réel : implantation des câblages sous les océans reliant les quelque 300 relais d'accès. La carte présentée ici confirme l'analyse proposée en figure 1.1.1. : la masse prépon­dérante de ce câblage relie l'Amérique du Nord et l'Europe.

La technologie des communications s'est développée de telle sorte que les transferts par satellites ‑ essentiels pour la téléphonie, par exemple ‑ sont trop lents (1/4 seconde) pour l'efficacité requise par l'internet. Le câblage intercontinental par fibres optiques devrait rendre les échanges de communications sur l'internet mesurables en nanosecondes, balayant les distances et le temps. National Geographic présente, sur la carte jointe, le détail du câblage en fibres optiques installé en septembre 2001 : les larges lignes roses indiquent une capacité de 1000 à 2999 Gigbits, tandis que les larges lignes grises (+ de 3000 Gigabits) sont prévues pour décembre 2003. La coloration des pays indique la télédensité : le nombre de lignes téléphoniques et de téléphones cellulaires par 1000 habitants (en rouge = plus de 1000, en blanc = moins de 100). Les satellites représentés dans l'orbite (en bas à droite) indiquent la capacité d'appels simultanés : en mauve = plus de 54000, en blanc = moins de 22500.

Mission prospective Wallonie 21 - Index La fracture numérique entre les nations riches et les nations pauvres mais aussi au sein des pays riches entre les couches sociales

S'agissant des domaines sociétaux liés aux technologies de l'information et de la communication, Bernard Lang souligne l'importance de bien distinguer entre les causes et les effets : selon lui, il est nécessaire d'identifier correctement les lieux d'action possible (causes : taxation, législation) afin d'améliorer les problématiques sociétales (effets) ‑ parmi lesquelles la fracture numérique, le respect de la vie privée et la sécurité [25]. Comme l'affirme Joël de Rosnay, le grand défi de l'avenir ne sera pas technique, il sera humain [26] .

Depuis le milieu des années 1990, la fracture numérique s'est développée, à la fois comme un concept et comme une réalité bien tangible. Aujourd'hui, les pays indus­trialisés, avec seulement 15 % de la population mondiale, rassemblent 88 % de tous les internautes. La Finlande, à elle seule, en compte plus que l'ensemble de l'Amérique latine [27] .

Ainsi, l'Institut français de Relations internationales a établi un indice de diffusion des TIC par zones géographiques en prenant en compte une série de six critères :

– le nombre de lignes téléphoniques pour 1000 habitants ;
– le nombre de téléphones mobiles pour 1000 habitants ;
– les dépenses en infrastructures d'information par habitant ;
– la part de la Recherche-développement dans le PIB ;
– le nombre de techniciens pour un million d'habitants ;
– le nombre de scientifiques pour un million d'habitants [28].

Une moyenne non-pondérée de chacun des six critères, ramené à une échelle de 0 à 100 correspondant à la zone la mieux dotée (dans tous les cas les pays de l'OCDE) a permis d'établir une moyenne composite de la diffusion des TIC.

Il s'agit en effet d'une fracture bien réelle et profonde : alors que l'OCDE affiche l'indice 100, l'Afrique subsaharienne est à 7,3, l'Amérique latine à 19,6 et l'Europe de l'Est à 34,1. Cette fracture se creuse d'ailleurs encore depuis 1998 par rapport aux pays les moins développés, du moins dans le domaine de l'accès à l'internet. Ainsi, entre 1997 et 1999, le nombre d'ordinateurs permettant l'accès à internet par personne a aug­menté de 29 % en Afrique subsharienne, contre 87 % dans les pays de l'OCDE [30].

Fort de cette analyse, et parmi d'autres initiatives, le World Economic Forum tente de rassembler les acteurs des secteurs public et privé, afin de transformer la "fracture numérique" en "opportunité numérique" [31]. Les Nations Unies (UN ICT Task Force) et l'Unesco sont particulièrement attentifs à ces questions et tentent, par de nombreuses initiatives, de proposer le matériel et l'apprentissage nécessaire à des populations démunies dans l'espoir d'éradiquer la pauvreté, comme celles du Bangladesh, du Bhutan et du Nepal [32]. L'Union européenne a, de son côté, pris un certain nombre d'initiatives, avec la volonté de s'inscrire dans une démarche endogène d'appui techno­logique aux pays en développement [33].

Confirmant que l'internet est la première communauté réellement globale, l'ISOC soutient l'idée d'un "Design universel pour l'internet", afin de veiller à ce que le contenu de l'internet et la conception de ses technologies soient suffisamment flexibles pour s'adapter au plus grand nombre d'utilisateurs possible ‑ parmi lesquels les quelque 750 millions de personnes moins valides recensées dans le monde. Selon l'ISOC, l'internet est vraiment pour tous : seule l'éducation peut permettre d'atteindre ces objectifs [34]. De même, de nombreux organismes et institutions internationaux ‑ parmi lesquels la Commission européenne ‑ prennent des mesures économiques, techniques ou politiques afin de favoriser l'accès des NTIC aux personnes moins valides (vue, ouie, mobilité notamment) [35].

Les enfants restent une cible facile sur le réseau (harcèlement médiatique, écono­mique, pornographique ou sexuel. Afin de les protéger, de nombreuses mesures ont été prises et une législation mise en place sous le nom de Children's Internet Protection Act (CIPA). Des organismes proposent leur assistance contre ces abus [36].

A l'instant de la catastrophe du 11 septembre 2001, l'internet a prouvé sa force de réseau et son utilité humanitaire : alors que, aux Etats-Unis, les réseaux de commu­nications terrestres et aériennes étaient stoppés, alors que le réseau téléphonique était coupé ou saturé, les premières nouvelles ont pu s'échanger, au niveau mondial, par le réseau de l'internet (web et mail). Le réseau de l'Institut Jules-Destrée lui-même a pu véhiculer des informations urgentes entre des rescapés de New York et des familles de Wallonie… Jean-Noël Tronc, Conseiller Technique au Cabinet du Premier ministre français, en charge des technologies et de la société de l'information, l'a confirmé dans un message posté le 12 septembre à Vint Cerf : Il se confirme que le web a été le seul moyen de communication pendant des heures pour ceux parmi nous qui cherchaient à avoir des nouvelles de NY et de W DC. Les lignes téléphoniques étaient saturées au-dessus de l'Atlantique  [37]. Une enquête faite au sein du Forum sociétal de l'internet a confirmé ces éléments.

Par ailleurs, il a été démontré rapidement que les réseaux terroristes avaient eux aussi utilisé le réseau internet pour transmettre, sous la forme de messages normaux, des données hautement cryptées contenant leurs plans d'actions. Est-ce l'une des conséquences de cette sécurisation ? Le 23 novembre 2001, le réseau de téléphonie somalien (un unique fournisseur d'accès) alimenté par des sociétés américaines et géré par des sociétés somaliennes soupçonnées de complicité avec Al-Qaida a été coupé : les Somaliens dans leur ensemble ont donc été privés de toute connexion (téléphonie, transferts bancaires, courriel, internet) [38]. En ce début janvier 2002, le Pakistan ‑ craignant des menaces de guerre en provenance de l'Inde ‑ a fermé l'accès public à l'internet par les cybercafés ou les centres téléphoniques parce que les terroristes utilisent ces moyens pour coordonner leurs activités de manière anonyme [39]. La sécurité générale du réseau est ainsi envisagée sous un nouvel angle, tout en confirmant son renforcement inéluctable pour l'avenir.

Lors de son congrès d'août 2002 à Montréal, l'IFIP (International Federation for Information Processing) a adopté la "Déclaration UNESCO-IFIP du Congrès international 2002 des Technologies de l'Information", affirmant son engagement à contribuer à assurer une "digital inclusion" favorisant les jeunes, et plus particulièrement dans les domaines de l'éducation, de la science, de la culture et de la communication  [40'].

Mission prospective Wallonie 21 - Index La gouvernance de l'internet

 La nécessité d'établir une gouvernance pour l'internet est apparue lorsque les échanges commerciaux se sont développés sur le réseau internet afin de réguler les paiements électroniques, signature électronique, administration en ligne et protection des données. Dans ce domaine de l'eCommerce également, la certification des noms de domaines s'est avérée indispensable à la sécurisation des échanges en ligne.

Co-auteur d'un ouvrage sur l'éthique et la gouvernance de l'internet, Jacques Berleur estime que ces concepts sont indispensables sur le réseau lorsque la protection des mineurs et la dignité humaine sont mis en cause. Ces questions concer­nent le "citoyens" et les "consommateurs" mais touchent surtout aux questions sociétales dont les perceptions varient d'une culture à l'autre. Les enjeux éthiques liés à l'accrois­sement constant de l'utilisation des NTIC sont considérables et devront être étudiés en fonction de tous les membres de la société ainsi que du développement des techno­logies [40]. Comme y insiste Philippe Quéau, la régulation mondiale d’Internet doit être traitée par des institutions de compétence et d’envergure mondiales. C’est à l’opinion publique et à la société civile mondiales de se mobiliser pour encourager les gouver­nements à accélérer ce processus néces­saire [41].

Concernant la gouvernance européenne, la Commission de l'Union européenne formule des recommandations dans son Livre blanc du 25 juillet 2001 :

Cinq principes sont à la base d'une bonne gouvernance et des changements proposés dans le présent Livre blanc : ouverture, participation, responsabilité, efficacité et cohérence. Chacun de ces principes est essentiel pour l'instauration d'une gouver­nance plus démocratique. Ils sont à la base de la démocratie et de l'état de droit dans les Etats membres, mais s'appliquent à tous les niveaux de gouvernement, qu'il soit mondial, européen, national, régional ou local [42].

La Commission soutient que les technologies de l'information et de la communication ont un rôle important à jouer. Le Livre blanc sur la gouvernance souligne la nécessité de créer un espace transnational dans lequel les citoyens de divers pays peuvent débattre de ce qu'ils considèrent comme les défis majeurs de l'Union [43].

C'est à l'initiative du gouvernement des Etats-Unis que l'ICANN a été créée en octobre 1998 [44]. Sa mission est de succéder aux autorités américaines dans l'administration de l'internet. L'ICANN doit traiter à ce titre des questions relatives aux noms de domaines, mais aussi aux adresses IP (chaînes numériques identifiant chaque machine sur l'Internet) et aux protocoles permettant aux machines de communiquer entre elles. L'ICANN est une organisation internationale : ses équipes et ses dirigeants sont des personnes de tous pays et disposant d'un large éventail de compétences. Elle est la plus haute autorité internationale pour toutes les questions liées aux noms de domaines, adresses et protocoles. Juridiquement, l'ICANN est une société à but non lucratif fonctionnant selon les lois de l'Etat de Californie [45]. Le Rapport mondial sur le développement humain 2001 insiste sur un fait essentiel :

Pour garantir la crédibilité de la gouvernance Internet et pour permettre aux nouveaux arrivants en provenance des pays en développement de prendre le train en marche, il convient d'ouvrir un débat public concernant :

‑ la transparence, avec accès au débat et aux informations pour toutes les parties prenantes;
‑ la représentation, qui doit englober les gouvernements, les concepteurs de technologies de l'information et les internautes présents et à venir de toutes les régions du monde  [46].

Une réforme de l'ICANN est en cours, suite à sa réunion à Accra (Ghana, 10-14.03.2002) : un Forum des utilisateurs européens est en formation, en partenariat avec le Parlement européen. Le Chapitre Wallonie de l'ISOC participera à ce Forum.

Le développement des structures de gouvernement électronique et la simplification adminis­trative, à tous les niveaux de pouvoirs citoyens, ont été étudiés par le Chapitre Wallonie de l'ISOC, dans le cadre de la réunion des chapitres européens de l'ISOC à Namur, le 8 décembre 2001. L'interrogation principale relative à ces programmes en développement est leur adéquation avec les citoyens qui devraient en devenir les utilisateurs quels que soient leur approche personnelle des technologies de l'infor­mation et de la communication : il est donc fondamental d'inclure cette nouvelle relation avec les services citoyens (législatifs, administratifs) dans un plan d'apprentissage accessible à tous.

Giuseppe Zilioli constate que, de manière générale, les gouvernements ont mis du temps à intégrer le potentiel de l'internet, considérant exclusivement les fonctions de l'eCommerce et peu celles de l'eGouvernement [47]. Les gouvernements ont pourtant compris la nécessité de modernisation au même titre que des entreprises : des fonc­tions basiques des TIC ont été mises en place sans toujours être adaptées aux besoins politiques ou administratifs. Une reformulation majeure est nécessaires dans ce domaine, qui utilise les TIC comme outil modulable et non comme fin en soi d'une tendance à la modernité. Dans ce but, il importe de former les utilisateurs des TIC, tant au sein des structures gouvernementales qu'au niveau citoyen. L'utilisation de ces outils technologiques exige complémen­tairement une simplification des procédures permettant d'ouvrir l'horizon à l'échelle de plusieurs niveaux de pouvoirs au sein de la démocratie, tels ceux de l'Europe. La nature même de la gouver­nance s'adapte en fonction de la nature des institutions démocratiques et de leurs relations avec les citoyens, permettant l'émergence d'un nouveau paradigme pour la conception des ser­vices publics en fonction de la multiplicité des informations possibles. L'apprentissage de ces outils se fait par la vie quotidienne et l'éducation. Giuseppe Zilioli considère ainsi que l'intégration de nouvelles technologies révolutionnaires ne peut se faire que par la pratique : il se peut donc que l'effet des changements liés à l'eGovernment et à la simplification administrative ne puissent être pris mesurés que lorsque la génération actuelle aura vécu cet apprentissage à l'école, c'est-à-dire dans un minimum de dix ans.

Chargé de mission auprès du Ministre de la Fonction publique et de la Réforme administrative à Paris, George Chatillon ‑ Maître de Conférences à Paris I ‑, constate, au vu de l'expérience française, qu'il est également difficile d'établir des communi­cations directes par le biais des NTIC entre les différents services administratifs ou ministériels rompus aux anciennes méthodes. Il insiste sur la nécessité de rendre transparente cette gestion administrative électronique tant côté administration que côté citoyen utilisateur. Il suggère, comme facteur de succès, une réforme fondamentale du fonctionnement administratif afin, par une logique claire, de construire une politique de confiance, d'aider les personnes ne maîtrisant pas l'outil informatique et de faire admettre par tous le formulaire informatique en ligne au même titre qu'un document original traditionnel. Par ailleurs, cette nouvelle conception de l'administration permet au citoyen, par l'informatique, d'avoir droit à l'erreur : c'est un changement consi­dérable. Il importe d'appliquer l'infrastructure du réseau aux procédures adminis­tratives : cette démarche prend du temps car il n'est pas naturel pour les administratifs d'"aller vers" l'usager". Habitués à l'auto-protection du langage juridique et des règles administratives, ils se doivent désormais de les appliquer sur un plan humain, en les traduisant en langage humain. La fonction citoyenne de ces services ne peut qu'y gagner. Georges Chatillon conclut que l'Etat français a eu raison d'associer la moder­nisation de l'Etat et des services administratifs en utilisant la simplification électronique par les réseaux. La hiérarchie s'en trouve bousculée, mais l'accélération de l'histoire en est remarquable [48].

Mission prospective Wallonie 21 - Index La difficile promotion de la diversité culturelle

L'observation montre que la technologie et l'humanisme fonctionnent d'autant mieux qu'ils concourent à un projet commun, estime le professeur Michaël Dertouzos, scientifique hautement respecté et visionnaire des TIC. Directeur du MIT (Massa­chusetts Institute of Technology), le professeur de Computer Science and Electrical Engineering a pris à cœur de réapproprier au monde virtuel la dimension humaine indispensable à son développement harmonieux construit sur la durée : s'il considère le déploiement informatique comme inéluctable, il n'en conçoit pas les effets positifs sans leur association à l'éducation et à la production de contenu, car ils réclament un changement radical de la pensée et des comportements qui sont les nôtres depuis des siècles. Il nous faudra beaucoup d'efforts et de persévérance. Mais cela en vaut la peine. Car alors l'âge de l'unification reliera en nous la foi et la raison, la nature et l'homme, pavant la voie pour une quatrième révolution, celle qui, au-delà des artefacts, aura pour but de nous comprendre nous-mêmes [49]

Thierry de Montbrial constate, quant à lui, dans Les enjeux internationaux des technologies de l'information :

Internet a d'autres effets intéressants. Certaines communautés dispersées dans le monde avaient autrefois tendance à s'intégrer dans les lieux où elles se trouvaient. Aujourd'hui, on constate une forme de "retribalisation" à travers internet. Le fait de pouvoir conserver des liens quotidiens entre les membres d'une communauté dispersée géographiquement permet de l'entretenir et de la garder vivante. On aboutit à ce paradoxe de la mondialisation, qui est que cette communication omnidirectionnelle se traduit par un accroissement, et non par une diminution, de la fragmentation [50].

Le multilinguisme est un objectif essentiel pour le développement harmonieux des NTIC dans le monde. Toute la pertinence requise pour cette affirmation peut sans conteste être accordée à M. Koïchiro Matsuura, directeur-général de l'Unesco, dans son discours du 10 décembre 2001 à Helsinki, à l'occasion du Séminaire sur l'Unesco et la diversité culturelle :

L'Unesco entend également encourager résolument la promotion de la diversité linguistique et le développement d'une éducation multilingue dès l'enfance. Une éducation multilingue doit permettre à tous les enfants de devenir de vrais citoyens, non seulement de leur pays respectif, mais aussi du monde.

Les regrettables et tragiques événements récents nous ont enseigné beaucoup de leçons. Aujourd'hui, dans un effort pour aller au-delà de la simple reconnais­sance et de la valorisation de la diversité, l'Unesco cherche à promouvoir une vision constructive du pluralisme, parce que nous sommes convaincus que le dialogue intellectuel est la meilleure garantie de paix pour le plus long terme.

La Déclaration universelle de l'Unesco sur la Diversité culturelle souligne l'importance de l'interaction entre la diversité, les droits de l'Homme et le développement durable. Accompagnée d'un Plan d'action pour son application, la Déclaration constitue une contribution essentielle de l'Unesco pour une "globalisation humanisante" et représente l'un des textes fondamentaux d'une nouvelle forme de référence éthique pour le vingt-et-unième siècle [51].

Sur le plan européen, la preuve est faite désormais de l'intérêt de l'internet et de l'attention qu'y ont accordée tous les domaines de la société, créateurs de contenu et utilisateurs. En 1999 déjà, Michel Catinat affirmait ceci :

Internet peut devenir un instrument d'expression et donc de promotion de la diversité culturelle européenne. Prétendre le contraire revient à confondre le support technologique d'internet, actuellement contrôlé par les Etats-Unis, et le contenu échangé qui dépend des usagers eux-mêmes. Internet sera européen si les acteurs européens y mettent du contenu européen [52].

De fait, le Conseil européen qui s'est tenu à Lisbonne les 23 et 24 mars 2000 a fixé pour l'Europe un objectif ambitieux : devenir l'économie de la connaissance la plus compétitive et la plus dynamique du monde. Il a reconnu la nécessité urgente pour l'Europe d'exploiter rapidement les possibilités offertes par la nouvelle économie, et notamment l'internet : ainsi a pris forme le Plan global d'action eEurope [53].

A l'autre bout du monde, YJ Park, protagoniste d'un internet culturellement conscient, membre du MINC (Multilingual Internet Names Consortium) contribue à la coordination d'une cyber-communauté mondiale représentant toutes les langues dont les lettres ou caractères différents devraient, à l'horizon 2010, pouvoir s'intégrer à l'internet [54].

Un outil performant est proposé par la Commission européenne, direction générale Société de l'Information : eContent, Programme communautaire pluriannuel visant à encourager le développement et l'utilisation du contenu numérique européen sur les réseaux mondiaux ainsi qu'à promou­voir la diversité linguistique dans la société de l'information. Ce programme propose notamment d'améliorer l'accès à l'information du secteur public et de son exploitation, de développer la production de contenu dans un environnement multilingue et multiculturel et d'accroître le dynamisme du marché du contenu numérique. Le programme eContent active sa mise en œuvre en relation avec les autres programmes communautaires [55].

Global Reach propose les dernières estimations (15 décembre 2001) du nombre de personnes connectées dans chaque région linguistique (langue maternelle). Le classe­ment est organisé en fonction des langues plutôt qu'en fonction des pays, puisque des personnes parlant la même langue construisent leurs communautés virtuelles indépen­damment du lieu où elles vivent. Les données prises en compte sont : (1) Millions de personnes connectées; (2) Pourcentage de la population mondiale connectée; (3) Estimation de la population connectée en 2003; (4) Population mondiale connectée. Sont extraites, ci-dessous, les principales langues européennes :

 

Internet
access (M)

% world
online pop.

2003
(est. in M)

Total pop.
 (M)

English

220

43.0%

270

860

Non-English

292

57.0%

505

5340

European Languages
(non-English)

163

31.8%

290

1,089

Dutch

11.1

2.2%

12.8

23.6

French

16.8

3.3%

30

80.7

German

34.2

6.7%

46

97.2

Spanish

34.6

6.7%

60

336.5

Total European Languages
(excl. English)

163

31.8%

290

1,162.4

Total Asian Languages

129.5

25.3%

270

 

TOTAL WORLD

505

 

793

6,200

 Pourcentage du contenu de l'internet par langue (15.12.01.) [57]

English

68.4%

Japanese

5.9%

German

5.8%

Chinese

3.9%

French

3.0%

Spanish

2.4%

Russian

1.9%

Italian

1.6%

Portuguese

1.4%

Korean

1.3%

Other

4.6%

Ce graphique indique une forte croissance de l'utilisation des langues autres que l'anglais, depuis 1996. Les tendances d'évolution sont proposées jusqu'en 2005, le chinois et le japonais marquant le plus fort développement d'utilisation en ligne.

"Davantage d'individus ont accès…" (zéro en 1994 - 400 millions en 2000) "à davantage d'informations…" (+/- 200 sites en 1994 - 20 millions de sites fin 2000) "à un coût inférieur" (150.000 $ en 1970 - 0,12 $ en 1999). La vitesse de calcul des micro­processeurs double tous les 18 mois.

Cinq facteurs clés sont identifiés pour favoriser l'exploitation des NTIC dans le monde :

‑ l'actualisation permanente des compétences;
‑ le choix et l'application des nouvelles règles mondiales (ex. : propriété intellectuelle);
‑ la recherche et le développement liés aux TIC et aux biotechnologies financés principa­lement par les entreprises;
‑ la mobilité internationale croissante des spécialistes des technologies sur un marché devenu mondial;
‑ le développement de technopôles d'innovation alliant les savoir-faire, les capitaux et les opportunités (46 identifiés : 13 aux Etats-Unis, 16 en Europe (dont 2 en France et 1 en Flandres, Belgique), 9 en Asie, 2 en Amérique du Sud, en Afrique et en Australie, 1 au Canada et en Israël).

Mission prospective Wallonie 21 - Index Conclusion

 L'ensemble des éléments analysés confirme que le développement des technologies de l'information et de la communication est croissant et incontournable. Les fractures sont nombreuses mais un élément essentiel de la culture et de l'éducation au monde numérique ne laisse pas de doute : les chercheurs et les scientifiques maîtrisant ces technologies ont pris conscience de l'importance de cette évolution. Ainsi, leur mission consiste à trouver une solution à la diffusion de ces nouveaux outils de communication, compte tenu de l'espace (pays et régions en voie de développement, qu'il faut assister sur le plan du matériel adéquat et des connexions indispensables) et du temps (formation et éducation à promouvoir pour toutes les générations de citoyens).

Toujours dépendantes du leadership américain, les technologies de l'information et de la communication s'implantent partout dans le monde. Les facteurs de leur expansion tendent à intégrer la diversité des langues et des cultures, l'importance de la codification des droits et des devoirs des internautes, favorisant le respect de la citoyenneté nouvellement ouverte à un horizon international. Comme l'indiquent Anita Rozenholc et Alain Veyret, le téléenseignement, la télémédecine, la téléculture, la télémaintenance… sont autant de services qui se dévelop­peront à l'avenir et qui bous­culeront nos modes de vie [60]. Joël de Rosnay insiste sur la richesse des nouveaux réseaux :

La classe, le professeur et Internet constituent un nouveau système de commu­nication interactif permettant d'intégrer des données dans des informations, des informations dans des savoirs, des savoirs dans des connaissances et des connaissances dans des cultures.

[…]

Le développement des réseaux interactifs multimédias, auquel nous participons aujourd'hui, n'est autre que l'ébauche d'un phénomène encore plus profond : la construction progressive d'une sorte de système nerveux de l'organisme sociétal construit par l'humanité à la surface de la planète  [61].

Toutes ces tendances, telles que rapidement évoquées dans ce rapport, indiquent un développement positif possible des technologies de l'information et de la commu­nication, pour l'apprentissage de la connaissance, le partage du savoir, la valorisation des identités sur un plan mondial et la constitution d'une forme de culture respectant les valeurs humanistes.

Mission prospective Wallonie 21 - Index Notes

[1] Paul Soriano est président de l’Institut de recherches et de prospective postales (Irepp) dont les travaux portent sur l’économie et la société en réseau. Il est membre de l’Internet Society (où il anime le groupe Tocqueville, Internet et le politique) et de l’Association pour le commerce et les échanges en ligne (ACSEL). Il préside par ailleurs le CICV Pierre Schaeffer, centre international de création dans les arts numériques. Il a publié Lire, écrire, penser dans la société de l’information aux éditions Descartes & Cie. et, avec Alain Finkielkraut, Internet : l’inquiétante extase (Le zéro-un et l’infini), aux éditions Mille et une nuits (2001) : html et http://www.irepp.com/index.cfm .

[2] Procès de l'internet ( http://services.worldnet.net/~denoue/index.html  ) organisé à l'occasion de la première fête de l'internet par Olivier Itéanu (http://www.isoc.asso.fr/AUTRANS2000/cv/cvoi.htm).

[3] L'Internet Society, créée par les inventeurs de l'internet ‑ parmi lesquels Vint Cerf ‑, travaille, à l'échelle mondiale, au développement de standards, de protocoles, d’une administration et d’une infrastructure technique de l'Internet (notamment en supportant l'Internet Engineering Task Force (IETF)). Elle soutient également l’éducation et la formation à l'Internet, tant en faveur des pays moins développés que dans le domaine de l'accessibilité ou encore en regard de tous les problèmes sociétaux liés à l'internet, par le biais de l'Internet Societal Discussion Forum (ISDF) (qui remplace l'ISTF, Internet Societal Task Force). La base de données des liens cités par l'ISTF et l'ISDF est accessible page http://www.wallonie-isoc.org/ISTF.htm . L'ISOC s’adresse aux structures et personnes identifiées comme appropriées pour soulever ces questions et les amener à une conclusion favorable à la communauté mondiale de l’internet. Le titre de "chapitre" de l'ISOC, tel le Chapitre Wallonie ( http://www.wallonie-isoc.org/ ), ouvre des perspectives de recherche et d'échange souvent de haut niveau sur toutes les thématiques liées au développement des NTIC et, ce, dans un cadre mondial : en effet, l'ISOC compte une cinquantaine de chapitres actifs répartis sur les cinq continents et interconnectés par une série de listes de travail thématiques.

[4] Message de Vint Cerf à l'ISDEF, 10 décembre 2001.

[6] Vint Cerf, Internet : 21st Century Tidal Wave, ISOC Luxembourg, 04.07.02.              
ftp://ftp.isoc.lu/pub/21st-century-internet.ppt  - http://www.wallonie-isoc.org/2002-07-05_Accueil_Vint-Cerf.htm .

[8] Rencontres ISOC Wallonie - ECC organisées à la DG INFSO à Bruxelles le 7 décembre 2001. – Christopher Wilkinson, membre de l'ISOC-Wallonie de puis sa fondation et Adviser, Directorate General Information Society European Commission a été élu vice-président du GAC (The Internet Domain Name System and the Governmental Advisory Committee (GAC) of the Internet Corporation for Assigned Names and Numbers (ICANN) - en septembre 2001 - ( http://www.noie.gov.au/projects/international/DNS/gac/index.htm ).

[9] Jean-Paul FIGER, Les grandes tendances de l‘évolution de l’informatique 1950-2010, 1996, publié sur http://www.figer.com  – René Trégouet, Rapport sur les NTIC. La pyramide des Pouvoirs et les Réseaux de Savoirs, avril 1998, publié sur http ://www.tregouet.org/senat/ntic/original/Tome1-LES.html. – VOLLE, Michel, Economie des nouvelles technologies. Internet, Télécommunications, Informatique, Audiovisuel, Transport aérien, Paris, Economica, 1999.

[10] A titre indicatif, en FF, le coût de stockage de 10.000 caractères est passé de 100 francs, en 1980, à 1 centime, en 1995.

[12] L'évolution logicielle a été analysée par Marie-Paule Bouvy pour l'Institut Jules-Destrée.

[13] Voir l'étonnante analyse du Dr Kim H. Veltman, (Maastricht McLuhan Institute), The Future of the Internet, Stockholm, INET 08.06.2001 : http://www.newuses.net/ .

[14] Joël de Rosnay, La société de l'information au XXIème siècle, Enjeux, promesses et defis, dans Thierry de Montbrial et Pierre Jacquet, dir, L'entrée dans le XXIème siècle, Ramses 2000, Rapport annuel mondial sur le Système économique et les Stratégies, Institut français des Relations internationales, Paris, Dunod, p. 145-162, 1999.

[15] Xavier Dalloz et André-Yves Portnoff La prolifération numérique : ressorts et impacts, dans Futuribles, Analyse et prospective, n° 266, Paris, Juillet-août 2001, p. 34.

[16] Scott BURLEIGH, Vint CERF, Bob DURST, Adrian HOOKE, Robert RUMEAU, Keith SCOTT, Eric TRAVIS, Howard WEISS, The Interplanetary Internet: The Next Frontier in Mobility, INET 2001 Proceedings, Technology Summit, Internet Society cederom, Stockholm, juin 2001.

[17] Les nouvelles technologies et la course mondiale au savoir, dans Rapport mondial sur le développement humain 1999, Programme des Nations Unies pour le Développement, Paris - Bruxelles, 1999, p. 57.

[18] Carter Henderson, How the internet is changing our lives, dans The Futurist, Forecasts, Trends and Ideas about the Future, World Future Society, USA, juillet-aoput 2001, p. 45.

[19] Société de l'information, Perspectives des technologies de l'information de l'OCDE, TIC, Commerce électronique et économie de l'information, Paris, OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques), 2000, p. 195.  
 http://www.oecd.org/dsti/sti/prod/it-out2000-f.htm .

[20] Commission européenne, GALILEO : enfin c'est OUI, Bruxelles, 26 mars 2002       
http://europa.eu.int/comm/energy_transport/en/gal_en.html

[21] Source : Nua Internet Survey, http://www.nua.com/surveys/how_many_online/index.html , 31/12/01.

[22] BGP (Border Gateway Protocol) Geopolitical Analysis, Brad Huffaker (28.08.02.) 
http://www.caida.org/analysis/geopolitical/bgp2country/index.xml  , août 2002..

[23] Global Internet Map 2002, TeleGeography Inc., août 2002        
http://www.telegeography.com/products/maps/internet/index.html

[24] Connecting the Planet, The whole wired world, dans Thomas B. Allen, The Future is calling,                
National Geographic
, décembre 2001, p. 76-83.

[25] Message de Bernard Lang à l'ISDF, 16 décembre 2001. Bernard Lang est directeur de recherche à l'Institut national de recherche en informatique et en automatique (Inria), spécialiste des langages et de l'environnement de programmation, fondateur de l'AFUL (Association francophone des utilisateurs de Linux et de logiciels libres) et administrateur de l'ISOC France. – Les prochaines rencontres de l'ISOC France, sur le thème "L'internet au défi des usages"permettront, dès début janvier 2002, de faire le point sur ces enjeux ( http://www.isocfrance.org/ ).

[26] Joël de Rosnay, L'Homme symbiotique, Regards sur le 3ème millénaire, Paris, Le Seuil, 1995.

[28] Françoise NICOLAS et Nicolas OCCIS, Technologies de l'information : une chance pour le développement ? dans Thierry de MONTBRIAL et Pierre JACQUET, Rapport annuel mondial sur le système économique et les stratégies (Ramses), p. 94, Paris, Dunod-IFRI, 2001.

[29] Graphique DM Institut Jules-Destrée, Données IFRI sur base de la Banque mondiale, juin 2000.

[30] Ibidem, p. 93-94.

[32] A titre d'exemple, An International Seminar addressing the digital divide in some of the poorest communities of the developing world, Kothmale, Sri Lanka, janvier 2001 ‑ ( http://www.unesco.org/webworld/public_domain/kothmale.shtml . - 19/12/01.

[33] Developping countries and the ICT Revolution, Final Study, Luxembourg, European Parliament, Mars 2001, (Working Document for the STOA Panel). (PE 296.692/Fin.st.)

[34] Universal Design for the Internet, http://www.isoc.org/briefings/002/ , 06/12/01.

[35] A titre d'exemple, voir ce témoignage d'un médecin chinois quadri­plégique sauvé par les NTIC, cité par l'ICDRI, International Center for Disability Resources on the Internet ( http://www.icdri.org/no_disability_in_digitalized_com.htm ).

[36] citons simplement, aux Etats-Unis, CyberAngels, reconnu par le programme de l'UNESCO "L'innocence en danger" (http://www.cyberangels.org/ ) et, en Wallonie, le MAPI, Mouvement Anti-Pédophilie sur Internet (http://www.info.fundp.ac.be/~mapi/mapi-fr.html)

[37] Vinton G. Cerf, A note from France regarding the Terrorist's attack, mail sent on ISTF list, 12.09.01, containing Jean-Noël Tronc's, mail "with you in this terrible moment, sent to Vint Cerf, 12.09.01.

[38] Voir http://news.bbc.co.uk/hi/english/world/africa/newsid_1672000/1672220.stm . – Le GAC de l'ICANN, réuni en novembre 2001 (Marina del Rey, California), a reconnu que les événements du 11 septembre "ne sont pas seulement une sérieuse attaque contre les valeurs de la démocratie, mais ont aussi eu un impact sur l'infrastructure vitale de la communication internationale. Le GAC se réjouit de l'initiative de l'ICANN de consacrer cette réunion aux questions de la sécurité de l'internet. Dans ce cadre, le GAC a engagé une réflexion considérable sur ces sujets et travaillera avec l'ICANN pour développer les stratégies futures qui assureront la sécurité et la stabilité du système de noms et d'adresses de l'internet.         
(
http://www.icann.org/committees/gac/communique-15nov01.htm ).

[39] Vickram Crishna, CEO, Net Radiophony India Pvt Ltd, Wireless Freedom! www.radiophony.com, Message à la liste de l'ISDF, 12.01.02.

[40] Jacques BERLEUR, Peny DUQUENOY et Diane WHITEHOUSE, Ethics and the Governance of the Internet, International Federation for Informaiton Processing (IFIP), Laxenburg (Austria), 1999. – Jacques Berleur est recteur honoraire des Facultés Notre-Dame-de-la-Paix à Namur.

[40'] UNESCO-IFIP World Computer Congress 2002 Youth Declaration, communiqué par Jacques Berleur, ISOC Belgium (Wallonie) Chair, IFIP-TC9 Chair, 19.09.2002 - (http://www.ifip.or.at/minutes/ga2002/youth_declaration.pdf).

[41] Philippe QUEAU, La régulation mondiale de la société de l’information

http://www.balises.org/actu/isp/philippequeau.htm , 04.07.01 – Philippe Quéau est directeur de la division de la Société de l’information de l’Unesco.

[42] Gouvernance européenne, Un livre blanc  (Bruxelles, 25.07.01. (COM(2001) 428 final), p. 12. - http://europa.eu.int/comm/governance/index_fr.htm

[43] Ibidem, p. 14.

[46] Des initiatives mondiales en faveur des technologies propices au développement humain, dans Rapport mondial sur le développement humain 2001, Mettre les nouvelles technologies au service du développement humain, Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD, De Boeck Université, Paris-Bruxelles, 2001, p. 116.

[47] Giuseppe ZILIOLI (European Commission, Information Society Technologies), Systems and Services for the Citizen eGovernment and administrative simplification,Some considerations, 2nd ISOC Wallonia Workshop, Namur, 08.12.2001. http://www.wallonie-isoc.org

[48] Georges CHATILLON, L'administration électronique et les simplifications administratives, 2nd ISOC Wallonia Workshop, Namur, 08.12.2001 - Georges Chatillon est assistant à l'Université de Paris I (Panthéon-Sorbonne). http://www.wallonie-isoc.org .

[49] Michaël Dertouzos, Demain, Comment les nouvelles technologies vont changer notre vie, Paris, Calman-Lévy, 1999, p. 319-320. Les travaux du professeur Michaël Dertouzos, décédé en août 2001, sont présentés sur le site du MIT : http://the-tech.mit.edu/V121/N39/Obit39.39n.html ; http://web.mit.edu/newsoffice/nr/2001/dertouzos.html . Il structure et explique "les cinq piliers de l'âge de l'information" : 1. L'information est représentée par des nombres. 2. Ces nombres sont exprimés par des 0 et des 1. 3. Les ordinateurs transforment l'information par le biais d'opérations arithmétiques sur ces nombres. 4. Les systèmes de communication déplacent l'information en déplaçant ces nombres. 5. Les réseaux informatiques sont une combinaison d'ordinateurs et de systèmes de communication. Ils sont la base des infrastructures de demain, qui à leur tour sont la base du marché de l'information.

[50] Thierry de Montbrial, dir, Séminaire-débat Observation et théorie des relations internationales , Institut français des Relations internationales, Nancy, 2001, p. 125. Thierry de Montbrial, membre de l'Institut de France, est professeur titulaire de la chaire d'économie appliquée au Conservatoire national des arts et métiers (CNAM) ( ) depuis 1995 et professeur à l'École polytechnique - dont il a présidé le département des Sciences économiques entre 1974 et 1992 - depuis 1974. Chargé de mettre en place le Centre d'Analyse et de Prévision du ministère des affaires étrangères, il en a été le premier directeur de 1973 à 1979. A cette date, il a créé l'Institut Français des Relations Internationales dont il est depuis le directeur. Il dirige également le rapport annuel Ramses. Il est par ailleurs président de la Fondation pour la recherche stratégique (FRS) depuis 1993. ( http://www.ifri.org/F/Recherche/Thierry%20de%20Montbrial.htm ).

[51]  A l'initiative de le Commission nationale finlandaise de l'UNESCO.  ( http://unesdoc.unesco.org/images/0012/001245/124582e.pdf . - Traduction MAD.

[52] Michel Catinat, Entrer dans la société de l'information, dans Futuribles, Analyse et prospective, Paris, Futuribles, n° 42, mai 1999, p. 32. Michel Catinat, Conseiller du directeur général de l'Industrie, Commission européenne, et professeur au Collège de l'Europe à Bruges.

[53] eEurope 2002, Une société de l'information pour tous, Projet de plan d'action paréparé par la Commission européenne en vue du Conseil européen de Feira, 19-20 juin 2000.  http://europa.eu.int/information_society/eeurope/index_fr.htm .

[54] YJ Park, Culture-conscius Internet, MINC, Multilingual Internet Names Consortium, INET 2001, Stockholm, 08.06.01. http://www.newuses.net/

[55] Commission européenne, Direction générale Société de l'Information,  eContent, Programme de travail 2001-2001, Harvard Business School, décembre 2000. http://europa.eu.int/comm/information_society/econtent/index_en.htm .

[56] Global Reach, Bring the World to your Website,: Belgium has a population of 10.2 Million, out of which 3 Million are in "la Wallonie" (French-speaking Belgium). (1999 est.; CIA) - http://global-reach.biz/ggbc/fr/french.ph3 . (28.08.02.) - http://global-reach.biz/globstats/refs.php3 .

[59] Les transformations technologiques d'aujourd'hui : vers la société en réseau, dans Rapport mondial sur le développement humain 2001, Mettre les nouvelles technologies au service du développement humain, Programme des Nations Unies pour le dévelop­pement (PNUD, De Boeck Université, Paris-Bruxelles, 2001, p. 27-63. - Source : http://www.undp.org/hdr2001/french/ .

[60] Anita Rozenholc et Alain Veyret, Activités immatérielles et télétravail, dans Pierre Musso, dir., Communiquer demain, Nouvelles technologies de l'information et de la communication, Datar, La Tour d'Aigues, Editions de l'Aube, 1999, p. 132.

[61] Joël de Rosnay, La société de l'information au XXIème siècle, Enjeux, promesses et defis, op. cit.

Mission prospective Wallonie 21 - Rapport au Ministre-Président du Gouvernement wallon

 

L'Institut Destrée L'Institut Destrée,
ONG partenaire officiel de l'UNESCO (statut de consultation) et 
en statut consultatif spécial auprès du Conseil économique et social
des Nations Unies (ECOSOC) depuis 2012
  The Destree Institute The Destrée Institute,
NGO official partner of UNESCO (consultative status) and 
in Special consultative status with the United Nations Economic
and Social Council (ECOSOC) since 2012 

www.institut-destree.eu  -  www.institut-destree.org  -  www.wallonie-en-ligne.net  ©   Institut Destrée - The Destree Institute