Le Bureau du Parti socialiste s'inscrit dans la démarche de son
Président E. Di Rupo.
Pour rappel, dans un communiqué de presse daté du 30 janvier, E. Di
Rupo, vice-président et membre de l'Exécutif de l'Internationale Socialiste tenait à
rappeler la position de l'Internationale Socialiste au sujet de la situation politique en
Autriche.
"L'Internationale Socialiste exprime sa consternation quant à
la possible formation en Autriche d'un gouvernement avec la participation d'un parti
d'extrême-droite, le FPO, dont le leader Joerg Haider a fait à plusieurs reprises des
déclarations à caractère xénophobe et contraires aux valeurs de tolérance, nous
rappelant les périodes les pires de l'histoire européenne.
Elle considère qu'il serait particulièrement préjudiciable pour la
démocratie dans l'ensemble du monde que l'Union européenne compte en son sein un
gouvernement avec une telle formation.
Au-delà de la recherche de la convergence économique et sociale,
l'Union européenne poursuit essentiellement un idéal de paix, de démocratie et
d'humanisme.
L'arrivée au sein du Conseil des ministres de l'Union européenne de
représentants d'un parti que exalte l'intolérance et la xénophobie, constituerait la
négation de ce qui unit la famille européenne.
Il est impératif que tous les courants politiques démocratiques
refusent clairement de conclure des pactes politiques avec l'extrême-droite.
L'Internationale Socialiste lance un appel au Parti populaire européen
et en particulier à l'ÖVP pour que ne se concrétise pas en Autriche un accord qui ne
respecte pas 50 ans de construction européenne basée sur les valeurs de la tolérance et
la démocratie".
Par ailleurs, le président du PS signalait qu'il avait adressé une
lettre à Wilfried Martens, président du Parti populaire européen, pour relayer la
position de l'Internationale Socialiste et lui demander d'user de toute son autorité pour
convaincre les responsables de l'ÖVP que la raison et les valeurs démocratiques doivent
l'emporter sur toute autre considération.
Le Bureau du PS se déclare extrêmement choqué par les déclarations
injurieuses de Joerg Haider selon qui le gouvernement belge serait corrompu et tolèrerait
les abus contre les enfants. Aux yeux des socialistes, de tels propos attestent du vrai
visage de l'extrême-droite qui utilise le mensonge, la simplification abusive et la
caricature comme seuls arguments politiques.
Le Bureau du PS exprime son soutien aux démarches diplomatiques de la
Belgique qui visent à ce q'un Conseil Affaires générales de l'Union européenne se
réunisse pour se prononcer sur la situation en Autriche et à ce qu'un acte déterminé
soit posé par les gouvernements de l'Union. Ces démarches vont en effet dans le sens de
ce que souhaitaient les socialistes. Ainsi, on se rappellera qu'Elio Di Rupo avait
refusé, en 1994, d'entretenir des relations avec les ministres du MSI membres du
gouvernement Berlusconi, en particulier au sein du Conseil des ministres de l'Union
européenne.
Dans le cadre de la prochaine conférence intergouvernementale (CIG)
sur les réformes institutionnelles de l'Union européenne, le PS invite le gouvernement
belge à inscrire à nouveau dans ses revendications la possibilité, outre la suspension,
de prendre des mesures progressives allant jusqu'à l'exclusion d'un Etat membre. De plus,
le PS souhaite que les discussions en cours sur la Charte européenne des droits
fondamentaux se penchent sur les moyens de ne pas accepter de la part d'un Etat-membre des
représentants d'un parti d'extrême-droite dans son gouvernement.
Le PS invite également la Commission européenne à prendre les
mesures adaptées pour exprimer la désapprobation totale de la Communauté européenne à
propos de la participation d'un parti d'extrême-droite au gouvernement d'un Etat-membre.
Le PS rappelle que le Parti des Socialistes européens et tous leurs
membres ont signé la Charte des Partis politiques européens pour une société
non-raciste. Lors de la signature de ce texte, le PSE avait invité les autres forces
démocratiques en Europe à unir leurs efforts pour isoler les partis racistes et
xénophobes et intégrer dans la vie politique tous les citoyens européens. Cette
invitation sera réitérée par le PS lors du prochain Bureau du PSE.