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Réactions de
Philippe Destatte
à deux articles publiés dans Vers l'Avenir
à propos du projet de contrat d'avenir
du gouvernement wallon
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- Réaction à
l'article de Charly Dodet, Contrat
d'avenir : il ne suscite pas de débat, Vers l'Avenir,
10.12.1999;
- Réaction à l'article de Dominique Vellande,
Parlement wallon - Contrat d'avenir, Combien ça coûtait, Vers
l'Avenir, 07.12.1999.
Monsieur Charly Dodet
Vers l’Avenir
12, Boulevard Ernest Mélot - 5000 Namur
Télécopieur : 081/226034
Namur, le 10 novembre
1999
IJD/PhD/99651/phd
Cher Monsieur Dodet,
Cest avec une certaine surprise que
jai lu votre article dans Vers lAvenir de ce mercredi Politique,
Contrat davenir, Il ne suscite pas de débat ! qui faisait suite à la
conférence de presse tenue ce mardi à lInstitut Jules Destrée et à laquelle vous
étiez présent.
En effet, tant le titre, que le sous-titre
(Une initiative qui ne mobilise pas !), et que les paroles qui me sont
prêtées laissent penser que, dune part, la conférence de presse aurait été
focalisée sur le Contrat davenir, et que,dautre part, le débat
nexisterait pas dans les rencontres organisées par le gouvernement wallon.
En réalité, vous le savez, cest
surtout la contractualisation comme mécanisme de gouvernance dont il a été question
hier, en faisant dailleurs davantage référence aux modèles français, italien et
hollandais quau modèle wallon.
Quant au Contrat davenir du
gouvernement wallon, je lai surtout abordé pour regretter labsence de
couverture médiatique, de la part des médias radio et télévisuels - particulièrement
publics - ainsi que le peu de mise en débat dans les journaux des thèmes abordés. Vous
vous souviendrez dailleurs que, par comparaison avec dautres couvertures
médiatiques, jai posé la question de savoir si lon voulait considérer les
habitants de nos provinces comme des sujets dun royaume ou plutôt que comme des
citoyens dune région
La relation de la présentation de notre
travail qui est faite dans Vers lAvenir de ce 10 novembre 1999
mattriste infiniment car, au lieu de valoriser une démarche que nous voulons
scientifique et pédagogique, elle met en cause de manière inexacte le débat
riche, croyez-moi, bien quencore limité par labsence despace
médiatique wallon initié par le gouvernement wallon. Jusquici, javais
cru comprendre ou osé espérer - que Vers LAvenir, voulait être
comme premier journal wallon lun des porteurs de cet espace.
Respectant trop votre travail et votre
attachement à la Wallonie pour mabstenir de vous faire connaître mon sentiment en
la circonstance, je vous prie de croire, cher Monsieur Dodet, à lassurance de mes
sentiments dévoués.
Philippe Destatte
Directeur
Monsieur Jo Mottet
Directeur de la Rédaction de Vers LAvenir
12, Bd. Ernest Mélot - 5000 Namur
Télécopieur : 081/22.60.24
Charleroi, le 7
décembre 1999
ijd/PhD/99654/jd
Monsieur le Directeur de la Rédaction,
La lecture de larticle de M.
Dominique Vellande Parlement wallon, Contrat davenir, Combien ça
coûtait ? dans Le Rappel de ce 7 décembre, p. 7, publié, semble-t-il,
dans lensemble des journaux de la chaîne Vers lAvenir, ma
atterré.
En effet, M. Dominique Vellande me prête
des positions relatives au projet de Contrat dAvenir pour la Wallonie que je
nai jamais défendues et mattribue un type de propos que je nai jamais
tenu.
Ce faisant, votre journal répercute des
informations que javais déjà démenties dans un courrier à M. Charly Dodet le 10
novembre dernier, démenti qui faisait suite à larticle paru dans votre journal du
même jour : Contrat dAvenir : il ne suscite pas de débat ! Démenti
auquel je nai eu de réponse, ni par écrit, ni oralement, ni par
lintermédiaire de votre journal.
En effet, contrairement à ce
quécrit M. Dominique Vellande, je nai jamais, ni dans mes écrits, ni dans
mes propos, émis " de solides réserves sur lefficacité " de
la communication du gouvernement wallon concernant le projet de Contrat dAvenir. De
même, je nai jamais laissé entendre que les Wallons semblaient " se
soucier de ce contrat davenir comme de leur première chemise ". Enfin, le
reproche de manque de médiatisation que jai adressé aux journalistes lors de la
conférence de presse que jai donnée le 9 novembre afin de présenter les actes de
notre journée détude Contrats, territoires et développement régional,
portait clairement non sur le gouvernement mais sur la presse elle-même,
particulièrement la presse audiovisuelle et plus particulièrement la RTBF, et encore
plus spécifiquement les services localisés au Boulevard Reyers. Tout au plus,
lorsquun journaliste ma demandé si le gouvernement wallon navait pas de
responsabilité en la matière, ai-je répondu que lon pouvait toujours faire
davantage et que, par exemple, chaque Wallonne et chaque Wallon aurait pu être invité à
se prononcer par courrier.
Ainsi, mon propos consistait à regretter
labsence de débat médiatique sur les thèmes du Contrat dAvenir,
particulièrement à la RTBF dont cela constitue pourtant une de ses missions naturelles
de Service public, et non de dénoncer une absence de débat dans les rencontres du
gouvernement, ce que je ne saurais avoir fait puisque je ne lai pas constatée.
Jai pourtant assisté à sept des huit rencontres qui ont eu lieu jusqu'à présent
et un de me collaborateurs ma rendu compte de celle tenue à Verviers.
Ainsi que le soulignait le professeur
Bernadette Mérenne et ainsi que je lévoquais dans lavant-propos de
louvrage présenté le 9 novembre, lefficacité, la pertinence de la
contractualisation - et donc du Contrat dAvenir pour la Wallonie - dépendent de
son mode délaboration, dévaluation, de sanction et surtout de
lengagement des acteurs tant du " haut " que de la
" base ".
En loccurrence, jai la
conviction que le gouvernement de M. Elio Di Rupo offre une chance extraordinaire à la
population wallonne en initiant une démarche citoyenne qui considère cette population
comme actrice de son devenir. Jai dailleurs dit, en conférence de presse, que
le Contrat dAvenir était ce qui arrivait de mieux à la Wallonie depuis le
transfert des secteurs dits nationaux.
Toutefois, en cette matière comme en
dautres, je dois répéter que la démocratie en Wallonie ne fonctionnera avec
efficacité que si se développe un espace médiatique wallon qui mette réellement en
débat les enjeux de la société wallonne.
A lheure où cet espace médiatique
se porte mal - en termes économiques - , à lheure où lhistorien que je
suis, dépouillant régulièrement la presse du XIXème siècle et de lavant-guerre,
constate laffaiblissement croissant de la qualité rédactionnelle, il me faut
relever que la presse belge francophone passe dun objectivisme soupçonneux à un
objectivisme captieux.
Pourtant - vous vous en souviendrez -,
partant de deux exemples flagrants de manque de déontologie de la part du journal Le
Soir, à légard dinformations diffusées par lInstitut Jules
Destrée, javais mis cette question en débat lors des derniers " Jardins
de Wallonie ", auxquels vous nous aviez fait lhonneur de participer
lété dernier.
Aujourdhui, cest Vers
lAvenir qui ouvre et gonfle une polémique de parti. LInstitut Jules
Destrée et son directeur veulent se situer au-dessus de ce type de débat et dès lors,
ne souhaitent pas être utilisés à de telles fins.
En conséquence, je vous demande, Monsieur
le Directeur de la Rédaction, de bien vouloir faire savoir à vos lecteurs que je
nai pas tenu les propos qui me sont prêtés concernant le Contrat dAvenir de
la Wallonie dans vos éditions du 10 novembre et du 7 décembre 1999.
En vous en remerciant déjà, je vous prie
de croire, Monsieur le Directeur de la Rédaction, à lassurance de mes sentiments
distingués.
Philippe Destatte
Directeur
Annexe : lettre adressée à M. Charly
Dodet le 10 novembre 1999.
Copie pour information :
- M. Elio Di Rupo, Ministre-président du Gouvernement wallon.
- M. René Thissen, Député wallon.
- Mme Anne-Marie Corbisier, Administratrice de lInstitut Jules Destrée.
- M. Daniel Ducarme, Administrateur de lInstitut Jules Destrée.
- M. Paul Ficheroulle, Administrateur de lInstitut Jules Destrée.
- M. Jacky Morael, Vice-Président de lInstitut Jules Destrée.
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