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Politique - Approche générale


L'
identité wallonne: une volonté de participer plutôt qu'un sentiment d'appartenance.
Contribution à une réflexion citoyenne
- (1997)


Philippe Destatte

Historien -
Directeur de l'Institut Jules Destrée

 

On ne peut que s'étonner, dans un débat aussi complexe que celui de l'identification, au sein duquel tant d'efforts ont été faits pour la définition des concepts, de constater que l'on se situe encore dans un contexte d'excommunication intellectuelle et d'amalgames sournois lorsqu'on aborde la question de l'identité. Celui qui s'y risque est, du reste, immédiatement sommé d'endosser simultanément l'épuration ethnique dans la guerre de sécession yougoslave – expression la plus dramatique de l'opposition entre l'intérêt local et la globalisation (1) – et celui du génocide rwandais – miroir tendu depuis les tropiques à un peuple d'Europe lui aussi en train de se scinder au nom d'une "conscience ethnique" qui doit autant à la réinterprétation de l'histoire qu'à la réalité des faits (2).

Que l'influence du modèle ethnique – tel que conceptualisé au fil de l'histoire scientifique et politique, de Georges Vacher de Lapouge et Ferdinand de Saussure à Charles-François Becquet et Guy Héraud, sans évoquer les penseurs allemands, anglo-saxons ou russes – ait joué un rôle important dans la dynamique communautaire en Belgique – particulièrement en Flandre, mais aussi en Wallonie et à Bruxelles – ne fait aucun doute. Une bonne partie de la notion de communauté, telle qu'elle a été définie en 1970 et s'est cultivée plus tard, y plonge ses racines.

Toutefois, pour aider à la compréhension d'aujourd'hui, je crois avoir montré dans mon dernier ouvrage que la problématique communautaire – que sous-tendent la question linguistique et la dynamique du mouvement flamand – ne constitue qu'un des moteurs de l'affirmation de la Wallonie, les autres étant le régionalisme, le fédéralisme et le fédéralisme européen, la problématique économique et le renardisme, de même que, enfin, l'autonomie culturelle (3). Je n'y reviendrai donc pas.

Pour l'heure, tandis que le débat sur le projet wallon et l'espace francophone semble se poser avec une nouvelle acuité, il me paraît utile de relever ici quelques principes d'une affirmation de la Wallonie aujourd'hui, dans une approche qui se voudrait plus explicative que politique.

 

 

1. La Wallonie se construit une identité régionale citoyenne

La Wallonie existe. Depuis 1886, elle est un concept. Depuis 1898, elle est une idée politique. Depuis 1970, sous le nom de Région wallonne, elle est une entité de droit public inscrite dans la Constitution belge. Depuis 1974, la Wallonie a pris la forme d'un conseil régional, puis, vingt ans plus tard, d'un Parlement élu directement et séparément de toute autre assemblée. Elle dispose désormais d'un gouvernement responsable devant ce Parlement, d'une administration, de compétences exclusives, de moyens importants.

Est-elle une nation ? Il ne semble pas. La méfiance de ses habitants à l'égard du phénomène national observé en Flandre et mettant en péril l'Etat belge commun, l'absence de réponse au morcellement politique provincial et municipal accentué par la structure des médias et le poids de la France ont empêché l'éclosion d'une dynamique nationale wallonne tangible et durable. Le choix prédominant de la culture française, l'attachement au libéralisme hérité de la Révolution française et l'affinité politique avec le gaullisme de guerre ont fait le reste. De Pirenne et Destrée à Genicot et Bologne, chacun a intégré l'idée que la nation de référence, pour la Wallonie, et de concurrence, pour la Belgique, c'est la nation française : une région contiguë de la France, qui ne lui appartient pas mais qui partage depuis des siècles sa langue et sa civilisation, voilà le problème (4).

Si, toutefois, le retour à la France apparaît depuis très longtemps comme un recours dans le monde politique wallon, cette opinion reste encore globalement minoritaire en Wallonie. Pourquoi ? D'abord, parce que cent soixante-dix ans de participation à la nation belge ont créé de fortes affiliations à la Belgique; ensuite, parce que certains – dont je suis – pensent que l'avenir de la Wallonie dépendra davantage d'elle-même que du secours de Paris ou de Bruxelles; enfin, parce que, comme l'écrivait déjà l'avocat libéral Arille Carlier en 1938, il n'est pas démontré qu'un peuple de nationalité française ne puisse atteindre à la plénitude de sa vie nationale sans faire partie de l'Etat français (5).

Certains estimeront que, depuis 1938, la démonstration de cette incapacité a été faite. Ils rappelleront que, lors du Congrès national wallon de 1945 déjà, le choix du fédéralisme constitua un ultime ralliement à une expérience dont de nombreux Wallons disaient déjà qu'elle était vouée à l'échec. Toutefois, le fédéralisme n'a pas été instauré en 1950, ni même en 1960, ni encore en 1970. Celui de 1980 était encore bien modeste et nombreux sont ceux qui, en Flandre comme en Wallonie, relèvent des améliorations à apporter au système mis en place lors des accords de la Saint-Michel et de la Saint-Quentin, en 1993. Nous y reviendrons.

Dès lors, faut-il créer une nation wallonne, réceptacle et dynamique d'un Etat wallon indépendant à venir ? Cela ne me paraît pas souhaitable.

En effet, la nation, modèle de représentation de l'espace politique aux XIXème et XXème siècles apparaît être un concept dépassé pour la Wallonie. Premièrement, parce que, même dans sa vision la plus positive – construction à partir de la citoyenneté fondée sur la souveraineté populaire, communauté des citoyens chère à Dominique Schnapper (6) –, le sentiment et l'irrationnel conservent une part nécessaire dans la construction d'une identité nationale. Ensuite, parce que, comme l'indique Alain Touraine, l'idée de nation donne forme à la souveraineté populaire et accorde en même temps à l'Etat, qui parle au nom de la volonté générale, un pouvoir absolu, qui porte en lui un risque de totalitarisme (7). Enfin, parce qu'il n'existe pas de nation qui ne repose sur une prise de conscience de type culturel, voire ethnique – ou même mythique – et que, en affirmant que "est Wallon qui réside sur le territoire wallon", le mouvement wallon et ceux qui le portent ont – depuis longtemps – intégré la réalité interculturelle de la population de la région. Ainsi ont-ils renoncé à la constitution d'une communauté nationale wallonne, au profit d'une identification des habitants à un territoire générant les mêmes droits et les mêmes devoirs pour tous ceux qui y résident, au nom des valeurs mises en avant et destinées à assurer la cohésion sociale.

Ce sont en effet les valeurs qui sont déterminantes dans l'identification. Lors d'un colloque consacré à l'identité européenne, à l'Université de Mons-Hainaut en octobre 1994, Claude Julien – ancien directeur du Monde diplomatique – posait la question de savoir s'il est possible de se dire Français, de culture française aujourd'hui, sans dire si nous nous rangeons pour la période 1940-1945, du côté de Vichy ou du côté de la Résistance ? Or, il est intenable de soutenir que la France de Vichy n'était pas la France.

Ce questionnement montre bien l'importance d'une conception de l'identité qui puisse se définir par rapport à des engagements moraux, universels, ou historiques (8) et positionner la région par rapport à elle-même, à son histoire, à son avenir, à ses difficultés, à ses aspirations, évitant le syndrome du différentialisme. Le projet est, dès lors, celui d'une identité politique ouverte, respectueuse des personnes, participative et citoyenne, pluraliste et permettant d'autres affiliations. Cette identité consistera ainsi davantage en une volonté de participer au projet qu'en un sentiment d'appartenance. Du reste, cette approche n'empêche pas, pour les citoyens, une certaine prise de conscience du projet auquel ils participent, telle qu'exprimée par une formule empruntée à Bill Clinton lors de son discours inaugural du 20 janvier 1993 : chaque génération d'Américains se doit de dire ce qu'est un Américain (9).

 

 

2. L'éthique politique est indispensable pour faire émerger une démocratie wallonne

Le projet de développement régional wallon ne peut se réaliser que par l'action politique. Or celle-ci est dévalorisée par la crise de confiance qui, partout dans le monde, s'est instituée entre le personnel politique et ce que l'on qualifie de société civile, concept qui marque déjà une distanciation entre le citoyen et celui qui agit en son nom. En réalité, plus que l'impact des affaires qui ont touché le monde politique, en France comme en Belgique d'ailleurs, c'est davantage une certaine conception de la citoyenneté qui est en cause. Ainsi, la chute du mur de Berlin a consacré la faillite de ce type de citoyenneté qui, en tant que conscience collective chargée de l'idée républicaine de volonté générale, agit contre la société civile au nom des principes démocratiques sur lesquels elle a fondé son système. Contrairement à cette conception rousseauiste, il est possible de valoriser la citoyenneté qui affirme les droits de l'individu au sens de la déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen, face aux pouvoirs et aux institutions, et éventuellement contre eux (10).

Cette approche revisitée du politique implique une double éthique : celle du citoyen et celle de l'édile. L'éthique de l'engagement implique que le citoyen considère qu'il peut être acteur du changement et de la construction d'un futur. Cette ambition nécessite une formation citoyenne, une information adéquate et la création d'un espace d'expression politique permettant le dialogue avec les représentants élus. Le succès de cet engagement est également lié à la capacité de renouvellement de la classe politique grâce à son ouverture à la société civile. L'éthique de la représentation implique un effort constant de mise en concordance des valeurs proclamées, des programmes qui ont été défendus et des actions qui sont menées. C'est, en effet, par le respect scrupuleux des engagements pris que la femme ou l'homme politique pourront obtenir et garder la confiance du citoyen. Comme l'engagement, la confiance est personnelle et contractuelle : elle ne saurait donc accepter les reniements ou les atteintes à l'honnêteté civique en les retranchant derrière les instances de parti ou de gouvernement.

A nouvelle citoyenneté, nouvelles pratiques administratives. Plus que jamais, le citoyen doit faire l'objet de toutes les attentions, loin des réflexes bureaucratiques et en maximalisant les services qui peuvent être rencontrés par le monde associatif non gouvernemental, plus proche des réalités de terrain.

 

 

3. La société wallonne est une société pluriculturelle

La société wallonne est une société pluriculturelle. Cela signifie concrètement que l'identité culturelle française – La Wallonie, terre romane... – ou l'identité culturelle wallonne, dans le sens que lui attribue l'Union culturelle wallonne, sont insuffisantes pour rendre compte de toute la richesse culturelle de la Wallonie, ce constat n'étant porteur de mépris ni pour la culture française ni pour la culture wallonne. C'est pourquoi nous distinguons clairement identité politique et identité culturelle, et pourquoi nous nous refusons à mettre les deux identités en adéquation dans un quelconque projet national.

Cette démarche implique deux dynamiques.

La première consiste à accueillir les immigrés, d'où qu'ils viennent – de l'Union européenne ou du reste du monde –, dans une citoyenneté de participation active au projet de développement régional. Aucun fondement idéologique ne permettant ni ne nécessitant de distinguer ces immigrés du reste de la population de la Wallonie, il s'agit dès lors de leur accorder le droit de vote et d'éligibilité aux niveaux tant communal que régional. Le Parlement wallon a d'ailleurs pris une résolution dans ce sens lors de sa séance du 18 juillet 1997, tout en limitant la revendication de ce droit aux élections communales et provinciales (11). Si le pas du droit de vote au niveau régional n'a pas été franchi, c'est, semble-t-il, au nom d'une souveraineté nationale [belge] qui aurait été transmise lors de la réforme de l'Etat, lors des transferts de compétences et de moyens au niveau des entités fédérées.

Ce raisonnement se heurte à deux biais liés à la définition même de la souveraineté nationale comme pouvoir originaire dont procèdent tous les autres, dans lequel ils trouvent leur source légitime (12).

En effet, on peut, d'une part, soutenir que l'origine du droit se trouverait aujourd'hui, en Belgique au niveau de la Constitution belge. Dès lors, et au travers de l'article 33 proclamant que tous les pouvoirs émanent de la nation, fondement principal de notre système démocratique (13), on débouche sur un débat portant sur la nation belge, où l'on doit constater, avec le président du PRL, Louis Michel, que la Nation est constituée en premier lieu par le corps électoral, [...] que le corps électoral demeure le détenteur premier et dernier de la souveraineté, et que l'élection est le seul moment où les citoyens se trouvent en mesure d'exercer cette souveraineté (14). Dès lors, il faut constater que toute extension du corps électoral n'aurait pas d'autre conséquence politique nationale que l'élargissement de la nation [belge].

D'autre part, on pourrait également soutenir – et les rédacteurs du projet de Constitution wallonne n'ont pas manqué de le faire – que les origines de la souveraineté dans un pays comme le nôtre résident, historiquement, davantage dans la dynamique municipale (et j'ajouterais provinciale) que dans la dynamique nationale, ce concept ayant, hors de la Constitution belge, perdu beaucoup de sa pertinence. Dès lors, le droit de vote au niveau communal et le droit de vote au niveau régional participent de la même logique.

La deuxième dynamique découlant de la distinction entre identité politique et identité culturelle, de même que entre la culture, la société et le pouvoir, doit être celle du dialogue des cultures et de l'interculturalité dans le cadre même de la Région. Il s'agit, dès lors, de valoriser les différences et de se distancier aussi bien d'un communautarisme constitutif de ghettos hiérarchisés que d'un multiculturalisme satisfait d'un relativisme culturel superficiel. Ce dialogue entre les cultures qui se côtoient dans l'espace wallon sera celui de l'intégration démocratique, cher à Alain Touraine. Le sociologue français ne considère-t-il pas, à juste titre, que l'intégration des immigrants est réussie, non pas quand ils sont "fondus" dans la masse, mais bien quand ils ont été reconnus et respectés dans leur identité culturelle et que celle-ci est reconnue comme étant un enrichissement pour la société et pour le projet commun (15) ?

Ainsi, la société pluriculturelle navigue-t-elle entre deux courants qui déterminent son équilibre : d'un côté, une identité politique respectueuse des différences et, de l'autre, des communautés particulières qui laissent une latitude à leurs membres et ne tentent pas de les monopoliser. Une société vraiment libre n'est-elle pas une société dans laquelle les identités complexes peuvent s'épanouir (16) ? N'est-elle pas porteuse de ce qu'Edgar Morin appelle culturellement l'unité du multiple (17) ?

 

 

4. La Wallonie s'inscrit dans le fédéralisme belge

Le travail de préparation d'un projet de Constitution wallonne en atteste, la Wallonie entend continuer à s'inscrire dans la logique fédérale belge. Ce fédéralisme est évolutif et a connu, depuis les premières réformes constitutionnelles de la fin des années 60, de nombreux remodelages et recépages, au rythme de la gestion relativement pacifique des conflits entre Bruxellois francophones, Flamands ou Wallons, et par la négociation des revendications des uns et des autres (18).

Trois éléments nouveaux issus de la dernière réforme de l'Etat méritent d'être rappelés :

1. Le principe selon lequel les compétences d'attribution sont dédicacées à l'Etat fédéral et les compétences résiduelles aux entités fédérées a été inscrit dans la Constitution (article 35). Il reste donc à énumérer, par une loi à majorité spéciale, les compétences exclusivement fédérales. Cette opération, nécessaire et prévue, devra tôt ou tard faire l'objet d'une négociation entre les représentants des différentes entités fédérées. Dans le passé récent, un certain nombre de Wallons ont déjà marqué leur intérêt pour qu'une série de nouvelles compétences fédérales soient attribuées aux régions : la loi communale et provinciale, la coopération au développement, ce qui reste de l'agriculture, du commerce extérieur et de la recherche scientifique, la fiscalité, la gendarmerie, la politique des étrangers – pour tourner résolument le dos à la politique de la suspicion systématique et de l'enfermement administratif –, etc.

2. Le transfert de l'exercice de compétences de la Communauté française vers la Région wallonne, d'une part, et la Commission communautaire française de Bruxelles, d'autre part, est désormais possible, sans négociation avec la Communauté flamande, et ce, en vertu du nouvel article 138 de la Constitution. Cette procédure, réalisée par des votes à majorité spéciale au sein du Conseil de la Communauté française, du Parlement wallon et du groupe linguistique français du Conseil régional bruxellois permet en effet aux Bruxellois et aux Wallons de définir un nouveau mode de gestion des compétences de la Communauté française. Nombreux sont les Wallons qui, aujourd'hui, souhaitent revoir les accords dits de la Saint-Quentin et établir une véritable dynamique régionale, en articulant le projet économique et le projet culturel mais aussi en réalisant la véritable décentralisation culturelle que Freddy Terwagne appelait déjà de ses voeux en 1970.

Dans ce domaine, il faut d'ailleurs mettre fin au paradoxe qui voudrait que toute revendication de régionalisation de la culture, de l'enseignement ou de l'audiovisuel trouve, en réponse, des cris d'abandon, par la Wallonie, de Bruxelles à la Flandre. D'abord, parce que le discours sur la flamandisation de Bruxelles est un discours idéologique qui ne bénéficie pas, ni dans les faits ni dans les chiffres, de fondements objectifs – au contraire, puisque le poids politique et démographique flamand recule à Bruxelles. Ensuite, parce qu'aucune solidarité ne peut se fonder sur un déséquilibre imposé par un partenaire à l'autre partenaire. Enfin, parce que les compétences de la Communauté française n'apparaissent généralement pas aux Wallons comme celles sur lesquelles devrait porter la solidarité entre la Wallonie et la Région de Bruxelles. Ainsi, au lieu d'entendre nos partenaires bruxellois se plaindre du repli wallon et en appeler au renforcement de la présence wallonne à Bruxelles, ne pourrait-on imaginer les Bruxellois francophones s'affirmant en tant que garants de cette présence ? Ne pourrait-on envisager les Bruxellois s'engageant en tant que relais des intérêts wallons dans la capitale de la Belgique fédérale et de l'Europe ?

Sur cette question, l'urgence existe, dans tous les cas, de trouver un nouvel équilibre pour éviter que de nouvelles tensions entre Bruxellois francophones et Wallons ne fassent naître des ressentiments durables et éclore des positionnements qui nuiraient à cette cohésion que chacun, en Wallonie et à Bruxelles, appelle de ses voeux.

Certains voient d'ailleurs déjà, dans la distinction entre Bruxellois et Wallons, une sorte d'idéologie différentialiste de la part des seconds. On a déjà souligné ici le droit philosophique et politique à la différence. Pourtant, cette différence ne procède pas de ce que d'aucuns s'empresseraient de dénoncer comme une dérive wallonne : il s'agit bel et bien d'une réalité institutionnelle. Peu suspect de "wallingantisme", Marc Uyttendaele relève que les institutions de la Communauté française, sans doute conformes en cela à la réalité sociologique du sud du pays, apparaissent de plus en plus des structures de coopération entre deux catégories d'interlocuteurs nettement différenciées : les Wallons et les Bruxellois francophones (19). La ministre-présidente de la Communauté française, Laurette Onkelinx, estimait dernièrement, dans une interview au journal Le Monde, que nous avons des identités différentes à Bruxelles et en Région wallonne, tout en soulignant que nous avons la langue et la culture françaises en partage (20).

3. L'autonomie constitutive est un embryon de pouvoir constitutionnel au niveau des entités fédérées. La formule est de Jean-Maurice Dehousse et a été prononcée en Commission de la Chambre, le 29 janvier 1993, à l'occasion du débat sur la révision de l'article 118 de la Constitution fédérale, permettant cette autonomie constitutive (21). Cette faculté de certaines entités fédérées, dont le Parlement wallon, de faire preuve de créativité institutionnelle dans le cadre de leurs compétences n'a pas révélé toutes ses potentialités. Dans plusieurs domaines, et à certaines conditions, l'autonomie constitutive pourrait permettre des coups d'épaules dans le jeu institutionnel, par exemples en ce qui concerne le droit de vote des populations étrangères, ou la constitution d'un collège électoral unique au niveau de la Wallonie pour les élections régionales, ou encore la désignation du président du gouvernement wallon au suffrage universel.

Sans diabolisation des partenaires ni exacerbation des enjeux, un nouvel accord pourrait, dès lors, être négocié, en 1999 ou dans les années qui suivront. Les Wallons devraient venir à cette négociation avec un modèle de fédéralisme plus achevé et plus cohérent, sur base de quatre régions dotées d'un territoire propre et de compétences identiques – pour reprendre la formule qu'avait préconisée dès 1989 le sénateur Robert Collignon (22). De même, on pourrait s'inspirer d'un modèle de confédération belge qui dote Bruxelles d'un statut de Ville-Etat, comme Brême ou Hambourg, ainsi que l'avait esquissé le professeur Michel Quévit en 1984 (23).

Quel que soit le scénario, il devra assurer la plus grande cohésion de la Wallonie avec les institutions européennes et assurer, au sein de l'Etat belge, une alliance interrégionale privilégiée de la Wallonie avec Bruxelles, ainsi que des relations décrispées avec la Flandre.

 

 

6. Le redressement de la Wallonie est impossible sans réformes de structure

Le fédéralisme, n'ont cessé de répéter quelques renardistes depuis plus de vingt ans, ne consiste pas simplement à changer les structures politiques et administratives du pays, il implique aussi des réformes de structure économiques et sociales, indispensables au relèvement de la Wallonie. Faut-il rappeler que, en 1970, les auteurs d'un dossier pour un gouvernement wallon, Georges Vandersmissen et Emile Nols, se disaient persuadés que la Wallonie ne pourrait fondamentalement se rénover que par des réformes de structure économiques et sociales, que cette reconversion devait se faire non dans une perspective technocratique, qui donne priorité à la croissance des composantes macro-économiques, mais avec le souci de répondre aux besoins de la population et se réaliser avec la participation démocratique de celle-ci (24).

Vieux concept du libéralisme comme du socialisme (25), quelle est aujourd'hui l'actualité de ces réformes de structure à l'heure où l'on semble se rappeler que, si des institutions ont été revendiquées pour la Wallonie, c'était pour répondre à une perception de son déclin ? Quel concept opératoire peuvent encore constituer ces réformes de structure alors que la classe ouvrière wallonne, moteur du renardisme, a cessé de jouer le rôle qui fut le sien dans la société industrielle ?

Le premier sentiment est celui des occasions manquées : occasion manquée de rapprochements entre institutions financières locales ancrées dans différents bassins et qui auraient pu constituer un pôle financier wallon sur le modèle de la Kredietbank; occasion manquée d'une régionalisation des institutions publiques de crédit au moment où la préférence est allée à la privatisation ou à la stratégie d'occupation interne du pouvoir dans ces institutions; occasion manquée, plus récemment, de la création d'un pôle wallon de l'électricité au lieu de laisser Electrabel renégocier séparément avec chaque commune, etc.

Si les regrets sont éternels, ces dossiers n'en restent pas moins ouverts et urgents. Il faut souligner, par exemple, l'intérêt de la proposition des libéraux wallons de créer un organisme financier régional qui ferait appel à l'épargne privée et aurait pour mission de réinvestir ces fonds dans le capital à risque (26). Le ministre-président Robert Collignon et le président des socialistes wallons, Philippe Busquin, s'en sont fait également les relais à l'occasion de cette rentrée politique de septembre 1997. J'ajouterai que, dans mon esprit, la mise en place d'un tel outil, à partir de la SRIW, des invests ou en s'appuyant sur d'autres fondements (on peut songer à l'exemple du groupe coopératif Desjardins, au Québec), doit, d'une part, impérativement disposer d'une capacité de mobilisation de l'épargne venant de la population (27) au profit d'actions menées dans une optique de développement régional et, d'autre part, étendre son champ d'action au soutien de l'innovation technologique créatrice de nouveaux produits.

Evoquer les réformes de structure en 1997, c'est aller au delà des propositions de planification et d'organisation publique de l'économie voulues par les renardistes des années 50 à 70 (bien qu'il soit tentant d'évoquer la "planification" des critères de convergences européens). Evoquer aujourd'hui les réformes de structure, c'est, pour la Wallonie, marquer sa volonté d'être prête à modifier profondément les structures politiques sociales, culturelles vieillies ou dépassées par des mutations profondes.

Ainsi en est-il de la structure de l'enseignement en réseaux philosophiques concurrents, à laquelle il faudrait substituer un pluralisme dans l'école par un partenariat actif entre les réseaux, en créant, comme l'a suggéré le congrès La Wallonie au futur, une Commission de la Coopération pluraliste. Ainsi en est-il également, dans le même secteur de l'enseignement, des structures à inventer pour ouvrir grand l'enseignement – du fondamental à l'universitaire – à la société et à l'économie, au monde associatif et aux entreprises.

A ces mutations de structures doivent correspondre les mutations des esprits. En fait, il s'agit de mettre en place un véritable processus de changement par évaluation des besoins, mobilisation des ressources et motivation des acteurs, c'est-à-dire des citoyennes et des citoyens. Vouloir régionaliser sur papier, sans modifier fondamentalement les états d'esprit et les méthodes, c'est travestir les réformes, c'est accumuler les alibis, avait déjà prévenu Maurice Destenay au lendemain de la réforme de l'Etat en 1971 (28).

 

 

7. Le renouvellement des structures et habitudes sociales est une condition du projet
de développement régional

Le congrès La Wallonie au futur a, plusieurs fois, mis en évidence la nécessité d'innovations sociales impliquant le dépassement d'une conception taylorienne des rapports de travail. Cette faculté, pour la Wallonie comme pour d'autres régions, dépendra largement de la capacité du monde du travail à se mobiliser sur la dynamique de l'innovation – sociale autant que technologique – plutôt que de rejoindre les adeptes du syndrome On z'a toudi bin fait comme çoula, si bien et si souvent dénoncé par le professeur Robert Halleux, directeur du Centre d'Histoire des Sciences et des Techniques de l'Université de Liège.

Les formules, les expériences, les pistes ne manquent pas qui maximisent les effets sur la production et sur le développement de l'emploi en répartissant mieux le temps de travail, en baissant les coût du travail par réduction des cotisations patronales, en instaurant une cotisation sociale généralisée, en prélevant une taxe sur l'énergie ou sur les robots, pour ne citer que ces points ? L'imagination créatrice est ici aussi nécessaire et la ministre Martine Aubry a démontré, lors de la constitution du gouvernement de Lionel Jospin, qu'il était possible d'innover. L'essentiel est de favoriser un consensus et une implication réelle des différents acteurs, par exemple dans la prolongation des accords des partenaires sociaux wallons et du gouvernement wallon de décembre 1995. L'essentiel consiste aussi à faire en sorte que les décisions se prennent après décryptage du discours idéologique ambiant, langage et mensonge, parole et persuasion, qui tend à nous enfermer dans des logiques économiques auxquelles on n'échappe que par la critique et l'analyse scientifique : qui, à part le professeur Pierre Lebrun, a fait état des informations de l'Institut d'observation économique des patrons allemands plaçant – en plein discours sur la nécessité d'un plan global teinté de néo-libéralisme – les entreprises manufacturières belges au premier rang du point de vue de la compétitivité, grâce à la durée plus longue d'activité journalière des machines, à la flexibilité du travail et au non-absentéisme des ouvriers (29) ?

Faut-il encore ici plaider sur l'enjeu que constitue la question de l'emploi dans la problématique de la participation de l'individu à la société ? Travail et emploi sont liés tant à la problématique de l'identité qu'à celle de la citoyenneté. D'une part, il existe un besoin vital de reconnaissance pour toute personne, d'autant que le travail est un facteur essentiel d'intégration sociale, y compris pour les femmes. D'autre part, l'exclusion du travail et de l'économie dégrade les conditions de la citoyenneté, notamment en provoquant une crise de confiance à l'égard des gestionnaires, en générant la méfiance envers toute solution potentielle et la mise en cause de tout système politique. Face au désordre social et à cette dégradation de la société démocratique, deux types de réponses sont nécessaires : d'abord, la réalisation du plein emploi, condition contemporaine de réalisation de la citoyenneté (30); ensuite, une transformation des règles de la citoyenneté qui ne confère plus au travail de monopole en cette matière.

 

 

8. Un printemps culturel doit renaître en Wallonie

La citoyenneté, c'est aussi vivre dans un espace où l'on se manifeste culturellement.

La tâche prioritaire en ce domaine consiste à créer un espace culturel wallon en mettant en place des institutions régionales qui permettent le développement d'une offre artistique et culturelle intense en Wallonie. Cet espace culturel ne peut être qu'un espace de liberté et de création dans lequel ouverture et mobilité internationales constitueront les maîtres-mots. Aux atouts tels l'Opéra royal de Wallonie, l'Orchestre philharmonique de Liège, Charleroi-Danse, Le Théâtre de la Place, le Théâtre Jean Vilar, le Centre dramatique hainuyer, nos grands musées – Mariemont, Vie wallonne, Art wallon, Art moderne –, etc., s'ajoutera le nécessaire redéploiement de l'audiovisuel : création d'une filière du cinéma en Wallonie, à l'instar du dynamisme des régions françaises en pointe dans ce domaine, organisation d'un réseau de radios et de télévisions sur le plan wallon à partir des centres régionaux wallons de la RTBF et des télévisions communautaires, avec décrochages et collaborations croisées avec TV5, les télévisions françaises, québécoise et bruxelloise, entre autres.

De même, une société de promotion et de soutien des industries culturelles, y compris des médias, pourrait être mise en place sur le modèle de la Société de Développement des Entreprises culturelles du Québec, avec vocation de soutenir la production, la diffusion et l'exportation de produits culturels wallons, de contribuer à la consolidation des entreprises et à la structuration des marchés.

Dans le domaine culturel, plus que dans tout autre, le paradigme enracinement - universalité est de mise. L'objectif n'est pas de développer une culture wallonne en tant que telle – tout débat sur son existence ou non est stérile –, mais de créer les conditions d'un renouveau culturel en Wallonie qui favorise toutes les formes de créativités nécessaires au dynamisme d'une société et qui constitue la "vitrine" de ce dynamisme.

 

 

9. La politique extérieure doit être faite de présence, d'ouverture et de solidarité

Lors des rencontres intitulées Les Jardins de Wallonie, à Floreffe début septembre 1997, le ministre-président Robert Collignon répondait, au risque de repli de la Wallonie évoqué par d'aucuns, que nous refermer sur nous-mêmes, c'est l'Albanie en trois mois.

Paradoxalement, depuis que la Wallonie a pu disposer de la souveraineté internationale pour la gestion des compétences dont elle a la charge – la formule est de Guy Spitaels devant le Parlement wallon le 23 novembre 1993 –, sa représentation extérieure paraît s'être affaiblie.

Ainsi, parlant d'identification, nul ne peut nier que ce processus implique une part de reconnaissance extérieure, reconnaissance indispensable aux relations internationales et au commerce extérieur. Or, à une volonté – souvent dénoncée comme dispendieuse – de constituer un réseau de délégués représentant la Wallonie dans des Etats et régions partenaires avérés ou potentiels de nos relations diplomatiques et commerciales, s'est substituée, particulièrement depuis la dernière réforme de l'Etat et la mise en œuvre tardive du protocole d'accord du 25 juillet 1988 (31), une politique de collaboration avec les pouvoirs fédéraux et communautaires qui a brouillé totalement ou partiellement – selon les lieux – l'image de la Wallonie à l'étranger.

Un énorme travail est à refaire, avec une approche plus volontariste, plus conquérante d'amitiés comme de marchés, où les pouvoirs publics apparaîtront davantage comme des fédérateurs et des soutiens d'initiatives communes avec les entreprises et les institutions non-gouvernementales; où les stratégies de contacts tiendront compte autant des contingences politiques que des enjeux commerciaux; où des relations privilégiées seront instaurées avec la France, particulièrement dans le domaine culturel, scientifique et technologique et dans celui de la Francophonie – au sein de laquelle la Wallonie, malgré ses cotisations, apparaît particulièrement absente –; où l'Europe et la coopération interrégionale occuperont une place déterminante dans la diplomatie des Wallons : au Comité des Régions, à l'Assemblée des Régions d'Europe, à l'Association des régions frontalières européennes.

Là aussi, lorsqu'on se situe sur l'axe européen, la question se pose en termes de projet comme en termes de mobilisation populaire et citoyenne pour laquelle l'appel de Barcelone peut permettre de baliser le terrain, dans la mesure où il plaide notamment pour une solidarité des communes et des régions reconnues comme premiers espaces de participation civique, ainsi que pour une véritable union fédérale des communautés nationales et régionales (32). C'est Dominique Schnapper, en effet, qui doutait, à juste titre, que les nations européennes puissent entrer en Europe, sans volonté politique explicite des peuples qui les composent, sans projet politique commun (33).

Mais nos frontières ne s'arrêtent pas à l'Europe ou à la Francophonie. Comment rester indifférent aux continents africain, sud-américain, asiatique ? Comment ne pas intégrer dans notre horizon ces terres et ces populations en friches d'affection, d'espoir et de solidarité, vers lesquelles nous devons pourtant tourner notre jeunesse à défaut d'y avoir été suffisamment présents nous-mêmes ? Comment ne pas puiser dans ces mondes de joies et de malheurs les éléments de relativité qui rendent nos plaintes et nos conflits locaux dérisoires, parfois même dans leurs principes ?

 

 

Conclusion

Qu'on aime ou non le concept, l'identité politique est une des conditions de fonctionnement démocratique, tout comme, dans un Etat-nation démocratique, la nation constitue l'espace politique où s'exerce la démocratie. L'identité politique ouverte et non exclusive, tout comme l'idée postnationale de patriotisme constitutionnel, doivent constituer les garants de la liberté et du pluralisme de l'espace politique. Comme le soulignait récemment Alain Finkielkraut, dans nos pays, contrairement à la situation de la Croatie où c'est l'identité qui pose des difficultés à la démocratie, c'est précisément l'absence de communauté qui fait problème (34). Ce sont ces deux préoccupations qu'avait déjà exprimées le Manifeste pour la culture wallonne de 1983, lorsqu'il affirmait que

Sont de Wallonie sans réserve tous ceux qui vivent, travaillent, dans l'espace wallon. Sont de Wallonie toutes les pensées et toutes les croyances respectueuses de l'homme, sans exclusive.

En tant que communauté simplement humaine, la Wallonie veut émerger dans une appropriation de soi qui sera aussi ouverture sur le monde (35).

 

Comment dire mieux ?

Le fédéralisme – largement teinté de confédéralisme – mis en place par les différentes réformes de l'Etat est porteur, pour les citoyens, de la nécessité d'une pluralité des affiliations. L'enjeu, sur le plan wallon – il en est d'autres : la commune, la Belgique, l'Europe, la francophonie, etc. – est de construire un espace d'expression et de fonctionnement de la démocratie wallonne, porteur d'avenir.

C'est là que réside la nécessité d'un projet de développement pour la Wallonie. Des documents portés par des citoyens existent. Trois d'entre eux ont été évoqués ici : Le Manifeste pour la culture wallonne, le congrès permanent La Wallonie au futur et ses 2000 pages de travaux (36), ainsi que la Proposition pour lancer un débat sur un projet de Constitution wallonne.

Tous ces documents ont pour vocation de faire en sorte que des valeurs nouvelles émergent en Wallonie, que la créativité, la responsabilité et la solidarité soient réintroduites dans le débat régional et trouvent leurs modes de réalisation dans les projets concrets.

(septembre 1997)

 

 

Notes

(1) Stéfano BIANCHINI, La question yougoslave, coll. XXème siècle, p. 185, Tournai-Florence, Casterman-Giunti, 1996.
(2) Colette BRAECKMAN, Terreur africaine, Burundi, Rwanda, Zaïre : les racines de la violence, p. 15, Paris, Fayard, 1996.
(3) Philippe DESTATTE, L'identité wallonne, Essai sur l'affirmation politique de la Wallonie, Charleroi, Institut Jules Destrée, 1997.
(4) Léopold GENICOT, Histoire de la Wallonie, p. 5, Toulouse, Privat, Editions universitaires, 1973.
(5) Arille CARLIER, Qu'est-ce qu'une nation ? Qu'est-ce qu'un Etat ?, dans La Wallonie nouvelle, 6 mars 1938, p. 1 & 2.
(6) Dominique SCHNAPPER, La communauté des citoyens, Sur l'idée moderne de la nation, Paris, Gallimard, 1994.
(7) Alain TOURAINE, Pourrons-nous vivre ensemble ? Egaux et différents, p. 250, Paris, Fayard, 1997.
(8) Charles TAYLOR, Les sources de l'identité moderne, dans Mikhaël ELBAZ e.a., Les frontières de l'identité, p. 351-353, Sainte-Foy, Les Presses de l'Université Laval, Paris, L'harmattan, 1996.
(9) Cité dans Denis LACORNE, La crise de l'identité américaine, Du melting-pot au multiculturalisme, p. 50, Paris, Fayard, 1997.
(10) Alain TOURAINE, op. cit., p. 244.
(11) Parlement wallon, Compte rendu analytique de la séance du 18 juillet 1997, CRA (1996-1997), n°26, p. 63. Le vote est intervenu par 52 voix contre 14 et une abstention.
(12) André LALANDE, Vocabulaire technique et critique de la philosophie, p. 1016 , Paris, Puf, 12ème éd., 1976.
(13) Louis MICHEL, Droit de vote : pas de liberté sans devoir, dans Le Soir, 29 août 1997, p. 2. – Voir aussi l'intéressante critique de ce concept dans Marc UYTTENDAELE, Regards sur un système institutionnel paradoxal, Précis de Droit public belge, p. 43-48, Bruxelles, Bruylant, 1997.
(14) Ibidem.
(15) Alain TOURAINE, Qu'est-ce que la démocratie ?, p. 202, Paris, Fayard, 1994.
(16) Interview de Charles Taylor, dans Marcos ANCELOVICI et Francis DUPUIS-DERI, L'archipel identitaire, Recueil d'entretiens sur l'identité culturelle, p. 27, Québec, Boréal, 1997.
(17) Les vues d'un sociologue et d'un paléontologue sur l'avenir de l'espèce humaine, dans Le Monde, 16 septembre 1997, p. 18.
(18) Voir Philippe DESTATTE, La Wallonie : une entité fédérée ? dans La Wallonie, une Région en Europe, La décentralisation et les droits de l'homme, Nice, Cife, Charleroi, Institut Jules Destrée (à paraître en 1997).
(19) Marc UYTTENDAELE, Regards sur un système institutionnel paradoxal...,p. 877.
(20) Laurette Onkelinx, ministre-présidente de la communauté française de Belgique : "Nous refusons une déstructuration du pouvoir fédéralé", Propos recueillis par Luc ROSENZWEIG, dans Le Monde, 20 septembre 1997, Supplément, p. II.
(21) Annales parlementaires, Chambre des Représentants, 29 janvier 1993, Doc. 725/6-92/93, p. 66.
(22) Robert COLLIGNON, La Communauté française ou le paradoxe de la réforme de l'Etat, dans A l'enseigne de la Belgique nouvelle, Revue de l'Université libre de Bruxelles, 1989, 3-4, p. 179-181.
(23) Michel QUEVIT, Un confédération belge : solution équitable pour la Flandre, la Wallonie et Bruxelles, dans Res publica, n°3, 1984, p. 351-362. – Voir aussi Robert DESCHAMPS, Michel QUEVIT, Robert TOLLET, Vers une réforme de type confédéral de l'Etat belge dans le cadre du maintien de l'unité monétaire, dans Wallonie 84, n° 62, Namur, CESRW, 1984, p. 95-II.
(24) Walter Nova, Dossier pour un gouvernement wallon, Fédéralisme et perspectives économiques, Liège, Fondation André Renard, 1970.
(25) Philippe DESTATTE, La société wallonne depuis la Libération, Moteurs politiques et sociaux, dans Paul DELFORGE, dir., Wallons d'ici et d'ailleurs, La société wallonne depuis la Libération, p.204-210, Charleroi, Institut Jules Destrée, 1996. Wallons.
(26). Louis MICHEL, Wallons et optimistes, Un programme de gouvernement pour la Wallonie, p. 65, Bruxelles, Luc Pire, 1997.
(27) Yves de WASSEIGE, Eléments d'une stratégie de développement de la Wallonie, dans La Wallonie au futur, Quelles stratégies pour l'emploi ?, coll. Etudes et Documents, p. 41, Charleroi, Institut Jules Destrée, 1995.
(28) Déclaration de Maurice Destenay, Ministre d'Etat, Bourgmestre de Liège, le 26 septembre 1971, cité dans Jean-Marie ROBERTI, Pour une radio-télévision wallonne démocratique, dans Combat, 30 septembre 1971, p. 7.
(29) Pierre LEBRUN, L'idéologie et son décryptage, D'une nouvelle histoire de la pensée économique à une analyse du discours actuel, dans Contradictions, n°80, p. 85. – voir aussi Pierre LEBRUN, Le secteur économique en perspective d'intersectorialité socio-historique, dans Wallons d'ici et d'ailleurs, La société wallonne depuis la Libération, p. 81-104, Charleroi, Institut Jules Destrée, 1996.
(30) Michel MOLITOR, Une société peut-elle maintenir longtemps une situation de sous-emploi et de chômage massif ?, p. 58, Bruxelles, Justice et Paix, 1994.
(31) Voir à ce sujet Philippe SUINEN, Les relations internationales de la Wallonie, dans Freddy JORIS dir., Wallonie, Atouts et références d'une région, p. 438, Namur, Gouvernement wallon, 1995.
(32) Appel de Barcelone pour une Europe démocratique, régionale, fédérale et écologique, 19 décembre 1995, dans Mark DUBRULLE éd., Régionalisme, fédéralisme, écologisme, L'union de l'Europe sur de nouvelles bases économiques et culturelles, p. 123-124, Bruxelles, Presses universitaires européennes, 1997.
(33) Nation et démocratie, Entretien avec Dominique Schnapper, dans La pensée politique, La nation, p. 165, Hautes Etudes-Gallimard- Le Seuil, 1995..
(34) Interview d'Alain Finkielkraut dans Marcos ANCELOVICI et Francis DUPUIS-DERI, op. cit., p. 41.
(35) Manifeste pour la culture wallonne, dans Culture et Politique, p. 96-101, Charleroi, Institut Jules Destrée, 1984. – Voir aussi texte et analyses dans le numéro commun des Cahiers marxistes, n° 187, et de Toudi, n° 7.
(36) Philippe DESTATTE, La Wallonie au futur, 10 ans de construction d'un projet de société, Charleroi, Institut Jules Destrée, 1997. (Cette brochure de synthèse contient le cédérom reprenant les trois congrès et la conférence-consensus) - voir également Ph. DESTATTE, La Wallonie aujourd'hui, Le pari d'une identité sans complexe et sans fantasme nationaliste, [exposé présenté au Parlement wallon le 9 octobre 1995], dans Joël KOTEK, dir., L'Europe et ses villes-frontières, Bruxelles, Complexe, 1996.


 

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