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Histoire économique de la Wallonie  Retour au Plan thématique du portail Wallonie-en-ligne

 

Avec l'appui de la Région wallonne, Direction générale des Technologies, de la Recherche et de l'Energie

Séminaire "Innovation, savoir-faire, performance
Une histoire économique de la Wallonie dans le cadre européen

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Retour haut de page Programme du 25.03.2003
 

Château de Namur (Wallonie) -  25 mars 2003

 

Retour haut de page Innovation et savoir-faire : thèmes et méthodes d’un projet
Exposé introductif de la troisième table ronde
Sven Steffens, historien, conseiller à l'Institut Jules-Destrée


La troisième table ronde ayant pour objectif d’identifier les thèmes et les approches méthodologiques les plus en phase avec l’histoire économique de la Wallonie, je dresserai une liste idéale de pistes à explorer lorsqu’on veut analyser l’innovation et le savoir-faire. Pour cela, je m’inspire aussi bien de travaux déjà réalisés à l’étranger qu’en Belgique.

 En guise d’état de la question, il est à noter que le thème de l’innovation a fait l’objet d’un certain nombre de travaux historiques en Belgique, mais jusqu’ici principalement sous la forme d’articles [1]. Seulement deux monographies, dues à Nicole Caulier-Mathy et à Robert Halleux, ont été réalisées [2]. Ainsi, il n’existe, pour la Belgique, aucune vue d’ensemble de la problématique, ni sur le plan théorique, ni sur le plan empirique. En outre, l’attention des historiens belges s’est principalement concentrée sur le secteur secondaire, laissant les secteurs primaire et tertiaire largement en friche. On citera cependant les travaux récents menés à bien par Jean-Jacques Van Mol sur la modernisation de l’agriculture dans l’extrême sud de la Wallonie [3]. Le thème des savoir-faire, quant à lui, est à peine abordé par les historiens belges, si ce n’est sur le plan de l’histoire de l’enseignement technique et professionnel étudié par Mark D’hoker et par Dominique Grootaers [4]. En revanche, la sociologie du travail belge (et étrangère) s’y est beaucoup intéressée [5]. Cette dernière discipline ouvre notamment deux perspectives, celle de la déqualification suite à la division et à la spécialisation du travail ainsi que celle de l’apparition de qualifications étendues et complexes nouvelles. Les deux perspectives ne s’excluent pas l’une l’autre étant donné qu’elles concernent différentes catégories de travailleurs et qu’elles ne touchent pas nécessairement les mêmes activités.

 Un souci majeur de l’Institut Jules-Destrée est de définir un cadre conceptuel de l’innovation et du savoir-faire qui dépasse une vision techniciste de l’activité économique. A titre de point de départ stimulant, il est utile de rappeler les idées de Joseph Schumpeter qui parle de cinq types d’innovations ou, comme il l'indique, de cinq types de "nouvelles combinaisons de moyens de production" : 1° la fabrication d’un bien nouveau ou la réalisation d’une nouvelle qualité d’un bien, 2° l’introduction d’une nouvelle méthode de production ou d’une nouvelle méthode de commercialisation, 3° l’ouverture d’un marché nouveau ou la conquête d’un marché existant, 4° la découverte ou la conquête d’une nouvelle source de matières premières ou de produits semi-finis, 5° la réalisation d’une nouvelle organisation, par exemple, la création ou la destruction d’un monopole [6]. La liste n’est pas limitative, elle pourrait être prolongée. Dans la suite de cette première idée, il importe de faire apparaître que l’innovation entretient des rapports nombreux avec les différents domaines d’une société donnée. En effet, la technique et, partant, l’innovation sont des constructions éminemment sociales [7]. Entre autres facteurs, les mentalités et les idéologies y jouent un rôle crucial [8]. L’évolution de la technique et de l’innovation n’est pas autonome. S’il n’y avait qu’un seul enseignement à retenir de la littérature, ce serait bien celui-là.

Avant de présenter quelques pistes de travail, permettez-moi de vous livrer ma vision de la nature de l‘innovation et les conséquences qui en découlent sur le plan méthodologique. Le phénomène appelé innovation est caractérisé, entre autres, par sa quasi-permanence (ce qui n’exclut en rien des "pauses" ou des "ratages"). A côté d’un certain nombre d’innovations qu’il faut considérer comme majeures parce qu’elles induisent des changements radicaux dans un domaine donné, il existe un nombre infiniment plus grand d’innovations secondaires, aussi appelées incrémentales, qui consistent en l’amélioration de ce que les innovations majeures ont permis de concevoir et de produire. En vue du travail sur la Wallonie, il ne me paraît ni souhaitable, ni réalisable de procéder à un inventaire exhaustif de toutes les innovations secondaires appliquées dans tous les domaines de l’économie. L’exhaustivité encyclopédique ne constitue pas un but en soi. En revanche, il pourrait s’avérer passionnant d’étudier, à titre d’exemple, ce flux innovant, avec ses accélérations et ses blocages, à l’intérieur d’un sous-secteur ou à l’intérieur d’une entreprise. Le récent ouvrage de Robert Halleux concernant les entreprises réunies sous l’enseigne de Cockerill constitue une contribution importante à une telle démarche [9]. Du reste, concernant les innovations majeures pour les différents secteurs de l’économie wallonne,, un travail préalable à réaliser serait d’identifier des innovations qui se sont avérées durablement marquantes sur le plan international, puis de vérifier le degré de leur diffusion et de leur utilisation au sein des entreprises wallonnes [10]. Ce serait, en même temps, un début de réponse à la question de connaître la réceptivité des entreprises face à l’innovation ainsi qu’un indicateur de leur capacité d’adaptation. J’ajoute que cette démarche ne se veut en aucune matière normative; toute innovation n’est pas un progrès pour l’humanité ou pour une économie régionale, et personne ne niera les coûts sociaux et environnementaux de la civilisation technicienne.

 La nature de l’innovation est donc un élément dont il faudra tenir compte. Un deuxième élément utile aux choix thématiques et méthodologiques à opérer est de dresser une liste des acteurs de l’innovation, acteurs individuels et collectifs, organisés ‑ voire institutionnalisés ‑ ou non, connus ou anonymes, principaux et secondaires, etc. En effet, la typologie des acteurs constitue en elle-même une étape nécessaire à la structuration de la recherche. Je les passerai rapidement en revue.

1. Les inventeurs-concepteurs et les inventeurs-fabricants individuels. Ils forment une catégorie d’acteurs plus importante aux débuts de la Révolution industrielle que par la suite, d'autant que, même aux débuts de la première Révolution industrielle, les inventeurs-concepteurs et les inventeurs-fabricants ne parvenaient guère seuls à transposer et à commercialiser leurs inventions. Sans vouloir nier le génie patent – et souvent patenté – de certains de ces personnages, il faut se garder de trop se focaliser sur des individus, aussi remarquables soient-ils, car même des individus de génie agissent dans des contextes historiques donnés et dépendent des structures de la société dans laquelle ils vivent. Une piste thématique à citer ici, pour cette première catégorie d’acteurs et pour la suivante, est celle des brevets d’inventions [11].

2. Les équipes de scientifiques travaillant dans des laboratoires d’entreprises. Ceci nécessiterait l’identification des entreprises ayant ouvert des laboratoires. On peut ajouter le personnel des départements de développement de nouveaux produits.

3. Les dirigeants d’entreprises, les entrepreneurs individuels, les managers. Le travail de Ginette Kurgan-van Hentenryk sur la gestion de la Société générale de Belgique doit être cité comme exemple d’étude innovante [12]. L’approche prosopographique serait applicable à d’autres catégories d’acteurs de l’innovation également.

4. Etant donné l’importance des transferts de technologie et de qualifications, il faudrait être attentif aux fabricants, ingénieurs, techniciens, ouvriers qualifiés étrangers actifs en Wallonie. De même, les fabricants, ingénieurs, techniciens, ouvriers qualifiés belges actifs à l’étranger peuvent nous renseigner, pour des périodes données, sur l’état des savoir-faire en Wallonie [13]. Une question particulière se pose : comment évaluer, sous le rapport de la qualification, l’immigration flamande du XIXème siècle et l’appel aux travailleurs étrangers du XXème siècle ?

5. Les ingénieurs et autres techniciens; les "concepteurs" de l’organisation la plus rationnelle et efficiente possible de la production et du travail (du taylorisme jusqu’au toyotisme) et ceux qui, comme cadres, comme contre-maîtres, comme chefs de bureau, supervisent l’application des nouveaux concepts. Ceci inclut la question de la formation des ingénieurs ainsi que de leur trajectoire professionnelle collective [14].

6. Les explorateurs de nouveaux marchés, les commerciaux, publicitaires, etc., qui inventent de nouvelles méthodes de communication et de commercialisation. Je voudrais citer ici le cas particulier de la sous-traitance et sa place dans l’histoire de l’innovation [15]. Il s’agit en l’occurrence d’une organisation pré-scientifique mais apparemment fort efficace, économiquement parlant, s’entend. Au XIXème siècle, la sous-traitance a favorisé non pas de nouvelles techniques de production mais une division du travail poussée entre diverses catégories de travailleurs, les uns comme semi-indépendants, employant à leur tour une main-d’œuvre familiale et parfois extra-familiale, les autres comme salariés isolés. Qu’en est-il, depuis lors et aujourd’hui, de la sous-traitance ? – De manière plus générale, je tiens à signaler que l’innovation en matière de commerce et de publicité n’est pas l’apanage des seules grandes entreprises, les petits commerçants se sont montrés eux aussi inventifs, comme Serge Jaumain l’a bien noté pour la Belgique [16] –. Enfin, il semble évident que les stratégies commerciales sont d’une importance capitale pour le succès économique, qu’elles constituent donc une piste à privilégier comme l’a suggéré Michel Oris [17]. Dans cette même optique, il serait utile de mesurer la part respective des produits semi-finis et des produits finis à (plus) haute valeur ajoutée à l’exportation.

7. Essentielle, évidemment, serait une analyse de l’attitude du monde de la finance à l’égard de l’innovation.

8. L’évolution de la qualification de la main-d’œuvre employée et ouvrière peut être envisagée sous deux angles : D’une part, la main-d’œuvre employée et ouvrière confrontée avec de nouvelles techniques et avec de nouvelles formes d’organisation du travail est forcée de s’adapter mais ne le fait pas toujours aisément – ce qui n’est pas un jugement de valeur ! Voici un exemple ancien pris au hasard, à savoir les techniques du cristal moulu, cité par Natalis Briavoinne, en 1838 :

Tout le monde connaît le cristal et le demi-cristal moulé; mais deux améliorations sont venues dans ces dernières années lui donner de grands avantages. Il ne s’obtenait d’abord que par l’insufflation. On lui a depuis substitué deux méthodes : la première est le piston, la seconde la presse. Le piston a été inventé en France par un ouvrier valétudinaire qui éprouvait la nécessité de se soustraire à la fatigue de l’insufflation. Cette découverte fut très largement récompensé par le gouvernement français. La presse a été pratiquée d’abord par les Américains et importée depuis six ans environ en Europe. Ces deux procédés se trouvent à Namur comme au Val-St-Lambert; mais les ouvriers, sans doute par esprit d’habitude, recourent plus généralement à l’insufflation qu’au piston. La presse au contraire est pour eux d’un très grand usage; elle permet d’exécuter des pièces que la taille elle-même ne pourrait fournir [18].

Comment expliquer l’attitude sélective des ouvriers verriers ? S’agit-il d’une résistance aveugle due à l’esprit de routine présumé des ouvriers ou est-ce une logique sociale à l’œuvre qui s’oppose à l’une des nouvelles méthodes de travail ?

D’autre part, il ne faudrait pas sous-estimer la contribution des employés et ouvriers à la réalisation d’innovations, via l’adaptation des procédés aux conditions de production locales et via des innovations incrémentales. Je cite un exemple fourni par le même Natalis Briavoinne : Les porcelaines qui, avant 1789, étaient le partage exclusif de l’opulence, ont été successivement ramenées à des prix qui les mettent à la portée de presque toutes les fortunes, par suite des seuls progrès des ouvriers. […] [19].

9. Les "intermédiaires" de l’innovation, à savoir les personnes, les groupes et les réseaux, ainsi que les supports matériels qui assurent la circulation, la diffusion et la transmission des idées, des concepts, des procédés, des savoirs nouveaux : Les spécialistes que l’on fait venir de l’étranger, les personnes qui pratiquent l’espionnage industriel, les éditeurs et rédacteurs de publications scientifiques et techniques, les académies des sciences et autres cercles préoccupés par la circulation de savoirs pratiques, les divers types d’écoles dispensant des cours en relation avec les techniques industrielles, commerciales et organisationnelles. Il serait profitable d’étudier, par exemple, le contenu des cours et le profil des curriculums, mais aussi le nombre et le profil de leurs diplômés. Les expositions industrielles nationales, internationales et universelles qui se sont tenues en Belgique pourraient être étudiées en tant que vitrine de l’innovation. Il est à noter que des délégations ouvrières belges ont été envoyées par les pouvoirs publics visiter de telles expositions.

Il faudra également être attentif aux problèmes de circulation, de diffusion et de réception de l’information innovante ! Ainsi, d’après Malte Helfer, auteur d’un article récent sur les innovations techniques dans les charbonnages de plusieurs bassins houillers européens, les charbonnages wallons auraient souffert, jusqu’à la Seconde Guerre mondiale, d’un manque certain en matière d’échange d’informations technologiques [20]. La piste est à creuser.

10. On ne peut oublier les instances responsables de la politique économique, leur vision de la possibilité de maintenir des structures économiques et techniques anciennes et leur vision de la nécessité du changement structurel [21]. Ceci dans le cadre de la politique économique nationale, régionale et européenne.

11. Enfin, les écrits sur l’innovation contemporaine rappellent utilement l’importance d’un acteur anonyme, c’est-à-dire le marché. En effet, l’acceptation ou le rejet d’innovations dépendent pour une grande part des aspirations des consommateurs à disposer de produits et de services nouveaux.

12. Est-ce possible d’intégrer les pistes pré-citées dans une vision globale ? Autrement dit, comment faire pour ne pas se limiter à une simple juxtaposition d’analyses du rôle et de l’apport des différents acteurs ? Une approche récente consiste à reconstituer ce qui est alors appelé le "système national (ou régional) d’innovation" [22]. Ces travaux, dus à des économistes, sont d’autant plus stimulants pour les historiens qu’ils incluent la dimension historique.

13. Une dernière approche – il s’agit, en réalité, d’approches multiples –, utilisée surtout en sciences économiques et moins en histoire de l’innovation, est celle de l’économie de l’innovation. Sont analysés les facteurs explicatifs permettant de comprendre pourquoi et sous quelles conditions des entreprises innovent. Si cette démarche semble applicable à la Wallonie actuelle, elle est sans doute plus difficile à manier au fur et à mesure que l’on remonte le courant du temps. Néanmoins, un concept particulier que je retiens est celui de la dépendance de sentier (path dependence, en anglais) qui postule que les choix en matière d’innovation ne se font pas de manière purement logique, mais en partie en fonction de préférences qui dépendent de particularités socio-culturelles locales [23]. Une fois qu’un choix a donné lieu à telle configuration technologique dominante, celle-ci développe une dynamique propre qui influe sur l’orientation générale d’une économie locale, régionale ou nationale. Est-ce que l’industrie lourde, longtemps dominante en Wallonie, aurait entravé la reconversion régionale ou serait-ce une explication trop simple ?

Ce rapide survol a sciemment négligé des questions liées au cadre spatial et temporel des thèmes proposés. De même, il n’a pas visé l’exhaustivité sur le plan méthodologique. S’il peut donner, comme je l’espère, une impulsion structurée à la discussion, il aura déjà rendu service.

 

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Notes

[1] Cf., à titre d’exemple, L'innovation technologique, facteur de changement (XIXème–XXème siècles). Etudes rassem‑blées par Ginette Kurgan-van Hentenryk et Jean Stengers (Faculté de Philosophie et Lettres, n° XCVIII. [Série] Histoire), Bruxelles, Editions de l'Université de Bruxelles, 1986 ; Michel Oris, "Inventivité technique et naissance d’industries innovantes en Belgique, 1860–1910", in : Proceedings of the XXth International Congress of History of Science. Liège, 20–26 July 1997, t. VI : Science, Technology and Industry, Turnhout, Brepols, 2000, p. 139–162.

[2] Nicole Caulier-Mathy, La modernisation des charbonnages liégeois pendant la première moitié du XIXe siècle. Techniques d’exploitation (Bibliothèque de la Faculté de philosophie et lettres de l'Université de Liège, n° CXCII), Paris, Société d'édition "Les Belles Lettres", 1971 ; Robert Halleux, Cockerill, deux siècles de technologie, Alleur-Liège, Ed. du Perron, 2002.

[3] Jean-Jacques Van mol, Le paysan et la machine. Innovations techniques en agriculture en Belgique aux 19e et 20e siècles (L’homme et son terroir, n° 3), Treignes, Ed. DIRE – Centre d’études et de documentation archéologiques, 1998 ; Jean-Jacques Van mol, Vital Deforge, Paysans et paysages au pays du Viroin. Chronique du 20e siècle (L’homme et son terroir), Treignes, Ed. DIRE – Ecomusée de la Région du Viroin, 2002.

[4] Dominique Grootaers, avec la collab. de Francis Tilman, Histoire de l’enseignement technique et professionnel en Belgique (1860–1960), Bruxelles, EVO, 1994. Une contribution à l’étude des modes de transmission de savoir-faire en milieu artisanal : Sven Steffens, "Le métier volé. Transmission des savoir-faire et socialisation dans les métiers qualifiés au XIXe siècle (Belgique – Allemagne)", in : Gérard Gayot, Philippe Minard (éds.), Les ouvriers qualifiés de l’industrie (XVIe–XXe siècle). Formation, emploi, migrations, n° thématique de la Revue du Nord, hors série, coll. Histoire, n° 15, 2001, p. 121–135.

[5] Cf. comme principales contributions Mateo Alaluf, Le temps du labeur. Formation, emploi et qualification en sociologie du travail (Sociologie du travail et des organisations, n° 8), Bruxelles, Ed. de l’Université de Bruxelles, 1986 ; Marcelle Stroobants, Savoir-faire et compétences au travail. Une sociologie de la fabrication des aptitudes (Sociologie du travail et des organisations), Bruxelles, Ed. de l’Université de Bruxelles, 1993.

[6] Joseph Schumpeter, Theorie der wirtschaftlichen Entwicklung. Eine Untersuchung über Unternehmergewinn, Kapital, Kredit, Zins und den Konjunkturzyklus, 2e éd. rev., München – Leipzig, Verlag Duncker & Humblot, 1926 [19121], p. 100–101 (je ne cite la 2e éd. à la place de la 1ère que pour des raisons de commodité). L’expression "neue Kombinationen von Produktionsmitteln" est utilisée p. 100.

[7] Cf., par exemple, Wiebe E. Bijker, Of Bicycles, Bakelites, and Bulbs. Toward a Theory of Sociotechnical Change-ment (Inside Technology), Cambridge, Mass. – London, MIT Press, 1995.

[8] Eclairant est l’essai de Pierre Thuillier, L’aventure industrielle et ses mythes. Savoirs, techniques et mentalités (De la science, n° 24), Bruxelles, Ed. Complexe, 1982.

[9] R. Halleux, Cockerill, deux siècles de technologie (cf. supra, note 2).

[10] Citons, comme points de départ, Bertrand Gille (dir.), Histoire des techniques. Technique et civilisations, technique et sciences (Encyclopédie de la Pléiade, n° 41), Paris, Ed. Gallimard, 1978 ; François Caron, Le résistible déclin des sociétés industrielles, (Histoire et décadence), Paris, Libr. Académique Perrin, 1985 ; Idem, Les deux révolutions industrielles du XXe siècle (L’évolution de l’Humanité), Paris, Ed. Albin Michel, 1997. Des ouvrages de type encyclopédique doivent être mis à contribution, par exemple : Maurice Daumas (dir.), Histoire générale des techniques (coll. Quadrige, n° 221–225), [rééd.], Paris, Presses universitaires de France, 1996 [1962–19791], 5 vol. ; Wolfgang König (Hg.), Propyläen Technikgeschichte, Berlin, Propyläen Verlag, 1990–1992, 5 vol., etc.

[11] Cf., pour la Belgique, M. Oris, "Inventivité technique et naissance d’industries innovantes en Belgique, 1860–1910" (cf. supra, note 1) ; Paul Servais, "Les brevets d'invention en Belgique de 1854 à 1914", in : LIe Congrès de la Fédération des Cercles d'Archéologie et d'Histoire de Belgique et 4e Congrès de l'Association des Cercles francophones d'Histoire et d'Archéologie de Belgique. Congrès de Liège 20–23.VIII.1992. Actes, t. 2, Liège, 1994, p. 360–377. Pour la France : Alain Beltran, Sophie Chauveau, Gabriel Galvez-Behar, Des brevets et des marques, une histoire de la propriété industrielle, Paris, Ed. Fayard, 2001.

[12] Ginette Kurgan-van Hentenryk, Gouverner la Générale de Belgique. Essai de biographie collective (Pol-His, n° 18), Paris – Bruxelles, De Boeck Université, 1996.

[13] Cf. Jean-François Potelle (coord.), Les Wallons à l'étranger, hier et aujourd'hui, Charleroi, Institut Jules-Destrée – Bruxelles, AWEX, 2000.

[14] Cf. John Rae, Rudi Volti, The Engineer in History (Worcester Polytechnic Institute Studies in Science, Technology and Culture, n° 14), New York e.a., Peter Lang, 1993. Pour la Belgique, voir les travaux pionniers de Jean C[laude] Baudet, avec la collab. de André-Bernard Ergo e.a., Les ingénieurs belges, de la machine à vapeur à l’an 2000. Histoire des techniques et prospective industrielle, n° spécial de la Revue de l’ingénieur industriel, juin 1986, Bruxelles, Ed. APPS, 1986 ; Idem, Introduction à l’histoire des ingénieurs (Collection belge d’histoire des sciences, des techniques et de l’industrie, n° 1), Bruxelles, Ed. APPS, 1987.

[15] Cf. le n° thématique de la Tijdschrift voor sociale geschiedenis, t. 20, 1994, n° 4 : Onderaanneming en huisarbeit.

[16] Serge Jaumain, Les petits commerçants belges face à la modernité (1880–1914) (Faculté de Philosophie et Lettres. Histoire, n° 105), Bruxelles, Ed. de l’Université de Bruxelles, 1995.

[17] Michel Oris, "Un enfant du siècle : la fabrication du zinc", in : Bart Van der herten, Michel Oris, Jan Roegiers (dir.), La Belgique industrielle en 1850. Deux cents images d’un monde nouveau, Bruxelles, Ed. MIM – Crédit communal de Belgique, 1995, p. 225–245, ici p. 237a.

[18] N[atalis] Briavoinne, "Sur les inventions et perfectionnements dans l'industrie, depuis la fin du XVIIIe siècle jusqu'à nos jours", in : Mémoires couronnés par l'Académie royale des Sciences et Belles-Lettres de Bruxelles, t. 13, Bruxelles, M. Hayez impr., 1838, p. 171–172.

[19] Ibidem, p. 167–168.

[20] Malte Helfer, "Meilensteine technischer Innovationen und ihre räumlichen Auswirkungen im Steinkohlenbergbau der Nachkriegszeit. Eine vergleichende Betrachtung der Reviere Saar, Lothringen, Aachen, Wallonien und Campine", in : Hans-Walter Herrmann, Paul Wynants (dir.), Acht Jahrhunderte Steinkohlenbergbau. Huit siècles de charbonnage. Colloque international organisé aux Facultés universitaires Notre-Dame de la Paix, par la Fondation Meuse-Moselle, Namur, 9–11 septembre 1999 (Colloques Meuse-Moselle, n° 2), Namur, CERUNA, 2002, p. 403–425, ici p. 405.

[21] Il serait intéressant de reprendre l’analyse de Michel Quévit, Les causes du déclin wallon. L’influence du pouvoir politique et des groupes financiers sur le développement régional, 2e éd., Bruxelles, Ed. Vie Ouvrière, 1978, et de la prolonger.

[22] Cf. Richard R. Nelson (ed.), National Innovation Systems. A Comparative Analysis, New York – Oxford, Oxford University Press, 1993 ; Bengt-Ake Lundvall (ed.), National Systems of Innovation. Towards a Theory of Innovation and Interactive Learning, London – New York, Pinter, 1995 [19921] ; Hans-Joachim Braczyk, Philip Cooke, Martin Heidenreich (eds.), with editorial assistance from Gerhard Krauss, Regional Innovation Systems. The Role of Governances in a Globalized World, London – Bristol, Pa., UCL Press, 1998.

[23] Hans-Jörg Gilomen, Rudolf Jaun, Margrit Müller, Béatrice Veyrassat (Hg.), Innovationen. Voraussetzungen und Folgen – Antriebskräfte und Widerstände. Innovations. Incitations et résistances – des sources de l’innovation à ses effets (Schweizerische Gesellschaft für Wirtschafts- und Sozialgeschichte, Bd. 17, Jg. 17 – Société suisse d’histoire économique et sociale, n° 17, 17e année), Zürich, Chronos Verlag, 2001; Laurent Tissot, Béatrice Veyrassat (eds.), with the collaboration of Michèle Merger and Antoine Glaenzer, Technological Trajectories, Markets, Institutions. Industrialized Countries, 19th–20th Centuries. From Context Dependency to Path Dependency. Trajectoires technologiques, Marchés, Institutions. Les pays industrialisés, 19e–20e siècles. De la dépendance du contexte à la dépendance de sentier, Bern e.a., Peter Lang, 2001.

 


 

 

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