Wallonie 2020, 5ème congrès "La Wallonie au futur" - Namur, 25.10.2003 - Institut Jules-Destrée

Wallonie 2020 : le cinquième congrès La Wallonie au futur
Actes du congrès
- Namur, samedi 25 octobre 2003

Ouverture du congrès
Quel chemin, vous et nous !

Philippe Destatte
directeur de l'Institut Jules-Destrée

La tâche qui m'incombe aujourd'hui consiste à ouvrir le cinquième congrès La Wallonie au futur, intitulé Une réflexion prospective citoyenne sur le devenir de la Wallonie. Cette mission implique bien sûr la fonction d'accueil de toutes et de tous, que j'assume tant au nom des citoyens qui portent cette démarche, qu'en celui des organisations qui en sont partenaires. Contrairement à ce qu'écrivait un journal vespéral, ce congrès n'est que génériquement celui de l'Institut Jules-Destrée : Wallonie 2020 est fondamentalement votre congrès. Au titre d'opérateurs de cette dynamique, c'est donc avec bonheur que le président Jean-Marie Duvosquel et moi-même, nous vous souhaitons la bienvenue.

Ma mission comprend aussi deux tâches plus redoutables. La première est de relater, dans un temps limité, l'aventure qu'a constitué, depuis novembre 2001, le long processus qui nous rassemble à nouveau dans ce théâtre. Cette fonction est destinée en particulier à ceux qui n'ont pas eu l'occasion de suivre régulièrement et de bien comprendre nos travaux. La seconde mission qui m'est impartie consiste à fixer les règles du jeu de la journée, de telle sorte que ce congrès remplisse correctement sa tâche et que nous le clôturions dans la satisfaction de tous au moment déterminé, c'est-à-dire vers 17.15 heures, pour partager le cocktail, mot que j'ose à peine prononcer à une heure si matinale.

A défaut de pouvoir proclamer que la démarche La Wallonie au futur a marqué notre génération – laissons ce rôle aux historiens futurs – nous pouvons affirmer qu'elle a marqué ceux qui y ont participé. Assurément, elle a pu leur ouvrir les yeux sur les changements qui traversent l'Europe et le monde, mais aussi sur la manière dont les femmes et les hommes, les entreprises et les administrations, les nations et les régions portent ces mutations.

Ils sont nombreux ceux qui, à l'instar de Gérard Fourez, Elio Di Rupo, Jean-Louis Dethier, Philippe Busquin, Alain Lesage, Jean-Claude Van Cauwenberghe, et bien sûr Michel Quévit, ont capitalisé, dès et depuis 1987, cette définition d'un nouveau paradigme, à la fois comme changement d'état – le passage à la société cognitive – et comme changement de système de représentation de la Wallonie – une rupture décidée avec l'idée de déclin. Exprime-t-on, aujourd'hui, autre chose dans les grandes institutions que ce que affirmaient les rapports des congrès La Wallonie au futur sur le nouveau paradigme, sur le défi de l'éducation, sur les stratégies pour l'emploi, sur l'évaluation, l'innovation et la prospective ?

Dès le premier congrès, en 1987, l'idée de Gaston Berger – fondateur trente ans auparavant du Centre international de Prospective – était nôtre :

Demain ne sera pas comme hier, il sera nouveau et dépendra de nous. Il est moins à découvrir qu'à inventer [1].

Cette phrase – qui concluait le discours du ministre-président de l'époque, Melchior Wathelet – n'a cessé de nous accompagner depuis le lancement de Wallonie 2020 et, du reste, elle figure, depuis 2001, sur tous les feuillets et cartons d'invitation. Car, c'est bien ce principe, celui qu'on appelle la prospective normative, que nous avons fait nôtre pour cet exercice. Il consiste à inventer et à provoquer les conditions qui peuvent nous assurer, collectivement et individuellement, un avenir meilleur, parce que construit, choisi et voulu par nous.

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Quatre préoccupations méthodologiques

Dès sa conception en décembre 2000, quatre préoccupations nouvelles ont présidé à l'organisation de la démarche Wallonie 2020 [2].

Wallonie 2020, 5ème congrès "La Wallonie au futur" - Namur, 25.10.2003 - Institut Jules-Destrée  

1. Il s'agissait d'induire une mobilisation large, collective et participative de la société civile wallonne dans la préparation d'un projet stratégique commun.

Le Comité scientifique a souhaité inverser la logique habituelle de son travail. Cette fois, ce n'est pas lui qui a déterminé les enjeux sur lesquels les experts et les citoyens ont travaillé. Cette fois, en effet, ce n'est pas à partir de leurs compétences professionnelles mais bien à partir de leur expérience citoyenne que les participants ont exprimé leurs préoccupations et leurs attentes.

L'appel lancé tout azimut en novembre 2001 a rassemblé, sur base volontaire, quelques quatre cents personnes autour de l'initiative. Un bon tiers d'entre elles ont participé à l'ensemble des travaux pendant deux ans. Cinquante organisations ont accompagné le processus. Pour certaines, il s'est agi d'un investissement fort et constant, pour d'autres, d'un accompagnement plus distant. Aucune n'a renoncé officiellement.

L'apport le plus innovant est inspiré des travaux menés par Gordon Ollivere ‑  prospectiviste de Sunderland, en Angleterre, rencontré à Séville en mai 2002 et orateur au colloque sur La prospective territoriale comme outil de gouvernance, que nous avons organisé à Seneffe en septembre de la même année. Cet apport a consisté à associer directement à la réflexion des classes d'écoles secondaires, d'enseignement général, technique et professionnel. Associer veut dire, dans ce cas-ci, passer des journées dans les écoles avec les élèves, en appliquant la même méthode qu'avec les citoyens plus âgés.

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2. Il s'agissait d'intégrer une culture de la prospective chez les participants, un rapport passé / présent / futur, mettant en évidence la complexité du système wallon, ses contraintes, ses incertitudes et d'exprimer cette prospective en termes d'actions concrètes et réalisables.

En effet,  plutôt que de construire notre démarche à partir des techniques empiriques du discours stratégique, nous avons voulu nous inspirer des travaux menés ailleurs et notamment des expériences échangées tant au niveau de la prospective territoriale française qu'à celui du renouveau de la prospective et du foresight européens.

A cet égard, plusieurs apports et expériences nous ont été précieux à l'aube de la démarche : ceux de Marie-José Hansotte, de Fabienne Goux-Baudiment, des équipes techniques de Limousin 2017 et Millénaire 3 Lyon que nous sommes allés visiter, et surtout ceux de Nord - Pas-de-Calais 2020, avec qui nous avons construit nos travaux en parallèle par un échange constant.

Un important travail de formation continue et d'éducation permanente a été mené dans ce sens. Ainsi, plusieurs journées de séminaires ont été organisées pour les animateurs des groupes de travail, tandis qu'un processus de compréhension et d'acquisition des concepts-clefs de la prospective a été lancé : chaque acteur de la démarche s'est ainsi approprié les représentations, les enjeux, les souhaitables, les possibles, les axes stratégiques, les actions innovantes.

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3. Il s'agissait de mettre en évidence l'enjeu de la démarche dans le cadre de la bonne gouvernance régionale, en activant la responsabilité des acteurs face à la construction de l'avenir de la Wallonie et à tous les champs qui y sont liés : les institutions, la cohésion, la compétitivité, le développement durable, etc.

Nous avons rappelé aux plus jeunes dans les classes que, lorsqu'on a 18 ans en 2003, on en aura 35 en 2020. Formuler en 2003 dans quelle société on souhaite vivre 17 ans plus tard constitue une occasion réelle d'agir sur la société, d'exprimer les finalités et les causalités de nos réflexions et actions présentes, de même que de structurer et hiérarchiser nos choix, nos souhaits.

Parallèlement, nous avons constamment répété que si la prospective constitue un formidable outil de gouvernance, elle ne s'inscrit, pour ceux qui la pratiquent, que dans la légitimité du citoyen, en activant sa capacité de délibération, de dialogue avec le décideur, de proposition d'actions. La prospective ne saurait faire ou laisser croire au vizir qu'il va être calife à la place du calife, au citoyen que c'est lui qui va décider à la place du décideur.

Du reste, la dynamique Wallonie 2020 n'a été possible que parce que le dialogue avec les décideurs s'est inscrit en filigrane de toute la démarche et parce des décideurs politiques, économiques et sociaux importants – et je pense notamment au ministre-président du Gouvernement wallon –, ont suivi de près la démarche et y participent en force aujourd'hui.

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4. Quatrième préoccupation méthodologique : il s'agissait enfin d'articuler cet exercice avec les autres  travaux en cours.

 Un lien a été établi avec la mission de prospective menée par l'Institut Jules-Destrée pour le Gouvernement wallon, afin d'éviter toute confusion entre les démarches, mais aussi pour mettre en évidence la complémentarité des travaux menés de part et d'autres. C'est pourquoi le rapport La Wallonie à l'écoute de la prospective, introduction méthodologique et analyse des tendances qui pourraient affecter la Wallonie à l'horizon 2020, a été remis aux participants du congrès Wallonie 2020.

Ainsi, durant ces deux années, nous avons essayé de faire bénéficier les membres des groupes de travail des diverses approches prospectives et stratégiques en cours, afin de constituer un socle d'informations aussi robuste que possible. Dès le départ, l'ensemble des actes de La Wallonie au futur a été distribué aux inscrits. Il en a été de même de divers travaux, parmi lesquels les Repères pour une dynamique territoriale en Wallonie, réalisés par la Conférence permanente du Développement territorial (CPDT).

De plus, une dizaine de Leçons sur le futur ont nourri la réflexion. Ces séminaires ont accueilli des prospectivistes, des scientifiques de renom, des praticiens ou des chercheurs de nos universités et centres de recherche, qui ont dégagé des visions à l'horizon 2020 : Philippe Moati, André Lambert, Gérard Fourez, Yves Hanin, Ghislain Géron, Thierry Gaudin, Marc Halévy - van Keymeulen, Georges Thill, Marcel Crahay, Pierre Pestieau, Marc Luyckx-Ghisi.

Les apports individuels et collectifs ont été riches, eux aussi . Wallonie 2020 capitalise d'importants travaux qui se sont fait parallèlement chez les partenaires. L'exemple le plus dynamique est probablement celui de l'Université rurale de Wallonie, qui a abouti ce 18 octobre et dont on ne peut que relever la qualité, l'intelligence, l'innovation et la convergence avec nos travaux.

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Regarder l'avenir le bouleverse

Au moment où la démarche Wallonie 2020 ouvre le dialogue avec les décideurs, je pense particulièrement à tous ceux qui s'y sont investis et dont les actes se souviendront. Toutes celles et tous ceux, de tous les âges et de tous les horizons, qui ont participé à ces soirées namuroises à l'Arsenal, aux Tanneurs, au Beauregard, à l'Institut Jules-Destrée, à ces samedis entiers au Château de Namur, ou encore qui ont bénéficié de l'accueil d'organisations partenaires à Liège, à Charleroi, à Mons, à la Fondation Roi Baudouin à Bruxelles, ou encore dans des écoles, à Nivelles, à Soumagne, à Namur. Il suffit de parcourir les pages du portail Wallonie-en-ligne pour mesurer l'ampleur du travail réalisé, de la réflexion, patiemment construite.

Citons simplement les quatorze groupes aux quatorze prénoms de la première phase. Quatorze présidents, quatorze rapporteurs, quatorze animateurs professionnels pour une soixantaine de réunions destinées à déterminer les enjeux, de février à octobre 2002. Onze groupes – dont cinq classes secondaires – pour dire les futurs souhaitables et imaginer les futurs possibles, de novembre 2002 à février 2003. Les leçons, rédactions de contributions, synthèses, les quatre groupes de travail de la troisième phase, ont permis de construire les propositions d'actions innovantes. Celles-ci ont été retravaillées, restructurées, testées lors de trois longues réunions cumulant plus de treize heures de travail et associant successivement l'équipe de pilotage, le Comité scientifique et les rapporteurs, dans un même effort de retrait sur les concepts, tel que le préconise Thierry Gaudin [3]. Si l'on y ajoute les trois réunions plénières et les réunions trimestrielles du Conseil scientifique, on peut affirmer que jamais les congrès La Wallonie au futur n'avaient investi si largement, à la fois en temps, en réflexions, en débats, en matière grise, en ouverture sur la société.

Certes, les questions sur les méthodes utilisées restent nombreuses. S'est-on inscrit dans le meilleur retour sur investissement ? N'y avait-il pas des raccourcis heureux à prendre ? Certains participants se sont lassés, découragés, quelques-uns ont été irrités par le côté systématique, complexe, parfois ludique des travaux. La jonction entre les experts – majoritaires dans les congrès précédents – et les citoyens ne s'est pas réalisée. Bien souvent, les citoyens ont enlevé, dans la troisième phase, leur masque de citoyen pour dévoiler une expertise réelle dans un des domaines étudiés…

Néanmoins, ce n'est ni le lieu ni le moment d'évaluer la méthode, nous le ferons en 2004, sous la forme d'un séminaire international associant les parties prenantes, sur le modèle de l'atelier organisé à Berlin, en décembre 2002, pour l'exercice fédéral allemand de prospective technologique, Futur, Der deutsche Forschungsdialog.

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Quel chemin, toi et moi

C'est cette formule qui me vient à l'esprit, lorsque je pense au travail réalisé avec les participants dans le cadre de Wallonie 2020. Elle me revient en mémoire vive, extraite de mes souvenirs de ce beau film sur les derniers temps de la frontière américaine, réalisé par Kevin Costner à la fin des années 1980. C'est en effet cet attachant personnage appelé Oiseau bondissant, l'Homme Médecine de Danse avec les loups, qui, dans les dernières minutes de l'aventure, salue le Lieutenant John Dunbar par ces mots :

‑ Quel chemin, toi et moi.

Ce matin, je l'affirme : Oui, quel chemin, vous et nous !

Les prospectivistes insistent tous sur le fait que, suivre le chemin, c'est déjà construire le projet. Regarder un atome le change – écrivait Gaston Berger –, regarder un homme le transforme, regarder l'avenir le bouleverse [4].

Nous n'allons pas nous arrêter en chemin.

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Une pensée libre et volontaire

Aux quatre enjeux identifiés, ont été associées douze options stratégiques pour lesquelles sont proposées quinze actions que les rapporteurs et le Comité scientifique ont considérées comme étant suffisamment pertinentes et innovantes pour les présenter aux grands décideurs qui, aujourd'hui, ont accepté d'y réagir.

Comme l'histoire, la prospective travaille sur le temps. Mais le temps n'est pas toujours l'allié de la prospective. Aujourd'hui nous allons, une fois de plus, nous y heurter et devoir le gérer.

Les quatre rapporteurs, comme les grands décideurs, disposeront de dix minutes maximum chacun pour nous parler. Les premiers présenteront les actions, les seconds nous diront ce qu'elles leur inspirent, ce qu'ils en pensent, ce qu'ils sont prêts à en faire, s'ils en sont preneurs, s'ils ont la volonté de les appuyer, comment ils les amenderaient. Ils le feront en réponse aux rapporteurs et à la salle. Nous n'engagerons pas ici de nouveaux débats.

En principe, les participants de la salle devraient pouvoir faire un maximum de trois interventions par table ronde, à la mode québécoise : c'est-à-dire en se mettant en file derrière le micro et en intervenant pour un commentaire de moins d'une minute, avec une seule intervention par personne pour la journée, et sans poser de question. En réalité, je vous demande de n'utiliser le micro que si vous êtes sûr que votre apport sera fondamental pour la démarche et le progrès de la réflexion. Les deux ans de travaux favorisant constamment la prise de parole et les séances de restitution des différentes phases ont permis, je le pense profondément, une expression aussi large que possible en préalable à cette journée.

Les présidents des tables rondes seront les gardiens du bon fonctionnement, de la courtoisie, de la compréhension, de la modestie et surtout… du temps. Ils seront aidés par la vidéo et l'horloge qui nous rappellent nos échéances et mettent clairement en évidence nos dépassements d'aiguilles. L'enjeu est important, car le bon déroulement de nos travaux nous conduira à écouter le rapporteur général et le ministre-président dans leurs conclusions .

Les tâches que nous allons mener seront ardues. Mais nous savons déjà, grâce à la démarche prospective, que ni la complexité, ni la difficulté, ne peuvent entraver une pensée libre et volontaire.

Je vous souhaite un excellent congrès.

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Notes

[1] Allocution de Jean-François RASQUIN, Représentant le Ministre-Président de l'Exécutif régional wallon, Melchior Wathelet, dans La Wallonie au futur, Vers un nouveau paradigme, p. 532, Charleroi, Institut Jules-Destrée, 1989.
[2] Philippe DESTATTE, Cinquième congrès La Wallonie au futur, Première note d'intention en vue du Comité scientifique du 11 décembre 2000, Charleroi, Institut Jules-Destrée, 9 décembre 2000, 3 pages.
[3] Thierry GAUDIN, Discours de la méthode créatrice, Entretiens avec François L'YVONNET, Gordes, Le Relié, 2003.
[4] Gaston BERGER, Phénoménologie du temps et prospective,  p. 275, Paris, PUF, 1964.

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Page mise à jour le 23-08-2004

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