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Dialogue stratégique Décloisonnement

Véronique De Keyser
Doyen de la Faculté de Psychologie de l’Université de Liège
 

Tout d'abord, je remercie les membres de mon panel d'avoir accepté d'être présents. Ce panel a pour thème le décloisonnement, décloisonnement dont tout le monde parle, qui n'est certainement pas un mot étranger à chacun d'entre nous. Nous allons bénéficier, dans nos débats, du panel précédent. En effet, il y a de thèmes qui reviennent, qui se posent en filigrane un peu partout dans le congrès. Ce sera notamment le problème de l'évaluation, qui nous permettra de faire le lien avec le panel précédent.

Néanmoins, même si tout le monde parle du décloisonnement, je pense qu'il y a différentes manières de l'interpréter et je voudrais rappeler – certains des hommes politiques qui sont parmi nous aujourd'hui peut-être s'en souviennent – que Shimon Perez, lorsqu'il a été reçu Docteur Honoris Causa de l'Université de Liège, nous a fait part des choses merveilleuses, du style : les frontières sont dans la tête, les frontières ne sont plus que dans la tête, le monde s'est élargi, vous avez construit le Benelux, vous construisez l'Europe etc., vous avez le pouvoir de la science, l'information, les nouvelles technologies, bref, le monde devient ouvert". C'était extraordinaire parce qu'on s'est dit, mais oui, on est idiots, si on ne bouge pas c'est que les frontières sont dans nos têtes. Il faut savoir que la veille au soir, Semira Adamu avait été reconduite à la frontière de Belgique, ce qui nous rappelait cruellement que les frontières n'étaient pas uniquement dans nos têtes.

Donc, dans tout ce qui est décloisonnement, il y a une partie de rêve, nous rêvons tous de décloisonnement, puis il y a la réalité à laquelle tous les acteurs, tous les citoyens sont confrontés, face aux administrations, face à l'enseignement, face à la bureaucratisation de la Wallonie.

Pour lever ces frontières-là, qui, hélas, ne sont pas seulement dans les têtes, il faut des volontés politiques convergentes extraordinaires, il faut des méthodes, il faut une ténacité. Il y a véritablement un projet de décloisonnement à mener et il est dur à mener. Donc, je ne vous propose pas aujourd'hui – même si je dis qu'elle est nécessaire et qu'elle est déjà bien avancée – de prendre la piste du rêve. Je pense que ce n'est pas ça que nous attendons des politiques aujourd'hui. Nous n'attendons pas non plus, autour de la table, qu'ils nous déclinent le décloisonnement qu'ils ont tenté de faire à l'intérieur de leur parti et à l'extérieur – je pense qu'ils meurent probablement d'envie de le faire mais on va essayer de les limiter sur ce point. Je vous proposerais très concrètement et très prosaïquement, de voir sur des plans très précis : le territoire, la qualité de vie, le bien être social et l'éducation, la culture d'initiative et l'autonomie, quels sont des points qui mériteraient un projet commun, de la ténacité et des efforts.

Nous avons un peu modifié les règles du jeu par rapport au panel précédent, dans la mesure où aucun des rapporteurs ne veut réellement faire de synthèse des carrefours d'hier, parce que la synthèse serait longue et peut-être qu'elle n'est pas porteuse nécessairement d'axes stratégiques qui seraient utiles aujourd'hui. Donc, nous ne ferons pas la synthèse, nous allons, par rapport à deux grands thèmes qui sont l'évaluation et la coopération, poser, à l'ensemble du panel, à chaque fois deux questions, vous choisirez de répondre à toutes les deux ou à l'une ou à l'autre. Puis, nous passerons la parole à la salle pour une ou deux questions, aux politiques, par rapport à ces thématiques.

Encore un mot, je ne sais pas si nous aurons l'occasion d'en reparler au cours de ce panel, parce que de nouveau, c'est quelque chose qui est en filigrane dans toutes les interventions qu'on a entendues hier. Par rapport au constat qui avait été fait au cours des précédents congrès La Wallonie au futur, ce qui est apparu avec beaucoup de force, ce n'est pas seulement le qualitatif, ce n'est pas seulement l'individuel, le citoyen, l'élève qui prend une place extrêmement importante ou le citoyen dans la région, c'est aussi l'ombre de la situation sociale. Dans l'enseignement, dans le domaine de l'information, dans le domaine du logement, on a beaucoup parlé des problèmes particuliers que nous pose une société avec près d'un quart de sa population active, dans certaines régions, qui est sans emploi. Cette question du chômage est évidemment liée aux problèmes de formation, aux problèmes de logement etc. Il y a certainement, dans l'idée du décloisonnement, l'idée de prendre en compte les particularités que ça va nous poser. Je ne sais pas si nous aurons l'occasion d'en parler, dans l'évaluation et dans la coopération, mais je le donne comme une piste aux hommes politiques qui sont là, en disant, attention, c'était présent tout le temps, et c'est tout de même un fait nouveau qui est très prenant.

 

 

 

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