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Les libertés sont la mémoire d'un peuple

Jean-Paul Brilmaker
Administrateur de la Ligue des Droits de l’Homme et
Président de la Section de Liège
 

Contraintes imposées : apporter une contribution au bilan de 10 ans de politique régionale et formuler des propositions à court, moyen et long terme, en restant dans le sujet du carrefour, et particulièrement sur les points suivants :

  • "l'opérationnalité" des institutions politiques régionales;
  • culture et pratiques politiques;
  • responsabilité citoyenne.

En termes iconoclastes, je dirais :

  • Identité : qui renvoie l'image ? Où est le miroir d'ailleurs ?
  • Institutions ? oui; politiques ? Quid. Qu'est-ce que le politique ? Qu'est-ce que le pouvoir ou qui le détient ici et aujourd'hui ?
    Gérer sous influence, c'est gérer sans projet crédible.
    Qui a la puissance tient le pouvoir en main et agite les fils institutionnels.
  • Pratiques politiques : bof, pour ne pas dire beurk.
  • Culture politique : elle est en chantier.

En termes de rhétorique j'ajouterai vive la république, car celle-ci n'est justement pas une institution, un régime, une étape de l'histoire politique mais une dynamique citoyenne permanente fondée sur l'attachement aux libertés acquises et sur la lutte pour en gagner d'autres.

L'article 1er, point 1 du Pacte de New-York de 1966 relatif aux droits économiques, sociaux et culturels énonce :
Tous les peuples ont le droit de disposer d'eux-mêmes. En vertu de ce droit, ils déterminent librement leur statut politique et assurent librement leur développement économique, social et culturel.

Le même article ajoute au point 2 :

Pour atteindre leurs fins, tous les peuples peuvent disposer librement de leurs richesses et de leurs ressources naturelles, sans préjudice des obligations qui découlent de la coopération économique internationale, fondée sur le principe de l'intérêt mutuel, et du droit international. En aucun cas un peuple ne pourra être privé de ses propres moyens de subsistance.

Ce texte donne la mesure de la créance, immense, à notre égard, des peuples que nous avons spolié et que nous spolions sans vergogne depuis des siècles et que nous étouffons réglementairement quand ils fuient nos chiens de garde placés par nos services de renseignement démocratiques à la tête de leurs institutions tyranniques.

Mais ce texte nous donne aussi la mesure et la légitimité du travail à accomplir pour faire de nos institutions un outil au service du peuple et non un instrument plus ou moins servile de l'économie spéculative et phagocytaire.

L'identité wallonne ne serait plus un repli nostalgique sur une origine ethnique aussi douteuse qu'improbable, mais sur un contrat social républicain et fraternel, où le lieu de naissance, à quelque endroit sur la terre, est source d'enrichissement et d'estime réciproque de soi.

Au hasard des vents planétaires, de tout temps, les hommes et les femmes ont bougé, bougent et s'installent parfois.

Qu'est-ce que la Wallonie, si ce n'est un ensemble de personnes installées, parfois, récemment, plus souvent qu'on ne le croit d'ailleurs, sur une terre et dans un milieu qui les agrée.

Ce n'est pas du nationalisme que de vouloir protéger ce plaisir de vivre ensemble et de le transmettre à ses enfants, en faisant ce qu'il faut pour qu'ils puissent continuer à travailler et vivre près de nous, en conservant pour ce faire le tissu économique et culturel indispensable, en affermissant ou en acquérant les outils matériels propres à construire cet avenir, plutôt que de les vendre piteusement, comme Cockerill, que l'on brade sur des promesses que l'on sait déjà fausses.

La "révélation" de la vraie puissance économique capitaliste, puisqu'il faut parler ainsi à ceux que l'intelligence de l'observation scientifique rebute, doit d'abord ébranler ceux qui se croient au pouvoir politique.

A défaut, le peuple, c'est-à-dire ceux qui ne s'arrêtent de faire de la politique qu'aux moments électoraux, rituel et clownesques, poursuivra son lent travail de sape pour faire admettre qu'aucune règle de gestion économique ne peut justifier les atteintes les plus viles que nous subissons chaque jour à nos droits sociaux et culturels mais aussi à notre liberté démocratique qui se dissout peu à peu au rythme du pragmatisme du moindre mal.

En définitive, la responsabilité du politique n'est pas aujourd'hui de gérer mais de rendre l'espoir que l'on pourra survivre dans cette région sans l'infection spéculative qui fume et roule à tombeau ouvert.

 

 

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