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Débats avec les participants
 

Pierre Preud'homme
Architecte
Habitat convivial asbl

Architecte de profession, je préside une asbl qui s'appelle "Habitat convivial".

On a parlé de la qualité de vie sans jamais se demander – et c'est caractéristique de notre société – pour qui ? Cette qualité de vie semble être simplement décernée à une relativement large majorité heureusement mais il y a quand même une minorité qui représente à peu près 30 % de la population en Europe qui est totalement oubliée. Quand on parle de projet de société, il faut à qui il s'adresse. J'ai le sentiment – c'est un sentiment qui est valable pour la Wallonie – mais qui est peut-être valable pour pas mal de pays d'Europe – que ce qui est gênant est écarté. Ce n'est pas comme ça qu'on résout le problème. Une société sans projet social est une société sans avenir. Je prendrai l'exemple de cette fameuse loi de l'aménagement du territoire qui est symptomatique de cette société plus ou moins bloquée, qui cherche surtout à protéger ses avantages. Je m'attaque à cette théorie qui consiste à dire qu'il faut grouper les gens dans une entité urbaine et laisser les campagnes aux privilégiés qui ne désirent évidemment pas voir le voisinage du balayeur de rue ou du facteur de sa région. Il n'est pas évident du tout qu'il soit économiquement valable d'intégrer tout le monde dans les villes. Il faut savoir qu'une ville de plus de 200.000 habitants est ingérable. Nos villes sont vétustes, nos canalisations électriques sont vétustes, notre circulation est impossible.

Joseph Libion
Citoyen de Wallonie

L'objet de ce carrefour est territoire, qualité de vie et bien-être social. Mme la Présidente nous a interpellés tout à l'heure en disant : Voulez-vous bien nous dire, d'une part, ce que vous proposez comme mesures concrètes dans le cadre de ce carrefour et, deuxièmement, nous dire comment vous percevez, depuis dix ans qu'existe le congrès, ce qui a été réalisé à vos yeux par les dirigeants".

Je voudrais faire passer comme message que les hommes politiques devraient, une fois pour toutes, se mettre en concordance avec leurs paroles lorsqu'ils parlent de la politique de notre cadre de vie. Et je ne prendrai comme exemple que les chemins de fer. On souhaite que le train soit plus utilisé mais on ne fait pas les efforts nécessaires pour qu'ils soient de qualité.

Autre remarque à propos des éco-taxes : on pourrait en instaurer pour ceux qui utilisent les véhicules les plus polluants. On pourrait aussi faire payer les gros transports sur l'autoroute de Wallonie et sur l'autoroute qui va de Bruxelles vers Arlon. Mais c'est un projet qui ne voit pas le jour. On est en train de démolir nos autoroutes avec des transports qui pèsent de plus en plus lourd et, d'autre part, on nous pollue.

Enfin, on souhaite que le rail et la voie d'eau soient plus utilisés pour transporter les matières. On a des grands projets mais rien ne se réalise

En matière de transport – et les transports sont à la base d'une pollution qui ne fait que croître –, les gouvernements devraient mettre en action très vite des mesures très concrètes pour éliminer les effets de cette mauvaise politique de transport qui existe dans notre Wallonie uniquement.

Anne Quévit
Sociologue

J'ai beaucoup apprécié que d'une part, M. Philippe Adam ait témoigné de l'intérêt de prendre en compte ce que M. Michel Foucart a appelé l'utilisateur, la personne humaine qui est utilisatrice du territoire. Je crois vraiment qu'il y a un travail de formation à faire au niveau des commanditaires de travaux et des politiques pour qu'ils négligent moins la personne humaine. Ils doivent apprendre à écouter les plaintes, apprendre à dire qu'ils les ont entendues, apprendre à y répondre, même s'il ne s'agit pas de les satisfaire toutes, apprendre à informer la population. Cela fait partie des questions de gestion du territoire.

Vous parlez de l'aménagement du territoire, vous ne parlez pas, jusqu'à présent, du logement. Par rapport au problème de la qualité de vie, j'attirerai l'attention sur le problème de la population peu solvable, qu'il est difficile de loger et qui est la plupart du temps une population non-active. Loger des personnes non-actives veut dire donner un logement si possible décent. C'est un grand problème au niveau du logement que de s'interroger sur : Que peut être la vie communautaire de cette population qui est sans travail ? La première réponse que nous partageons tous, c'est : Il faudrait leur trouver du travail, ou il vaut mieux qu'ils s'inscrivent dans des démarches d'insertion". Mais on sait qu'il y a une partie de la population qui n'accède pas à cela et il y a un problème de logement pour cette population.

Michel Jacques
Conseiller – Fonds du Logement wallon

Sans vouloir polémiquer sur le problème des lotissements, il faut se garder de généralisations excessives : dans certaines sous-régions de Wallonie, il est indispensable de répondre aux besoins d’expansion qui se manifestent. Je ne pense pas seulement au Brabant wallon; songez par exemple à la situation spécifique des arrondissements d’Arlon et de Virton.

Il faudrait par ailleurs réfléchir à d’autres formules que les lotissements pour "4 façades". Et pourquoi ne pas envisager des lotissements réalisés par les pouvoirs publics, répondant à des critères d’intérêt général, offrant des parcelles à prix accessibles pour les familles. Le FLW le suggère depuis plusieurs années.

Enfin, et plus fondamentalement, j’invite tous les observateurs à analyser sur le long terme le déséquilibre entre les investissements en biens mobiliers d’une part, en biens immobiliers d’autre part. Les chiffres des recensements décennaux montrent que le pourcentage de logements locatifs – surtout en Région wallonne – est en diminution constante.

Il en résulte un déséquilibre entre l’offre et la demande de logements, ce qui se traduit par une augmentation des loyers nettement plus forte que l’évolution des prix à la consommation. Cette situation pénalise davantage les personnes à faibles revenus. Il y a donc intérêt à examiner cette interaction "aspect social – aspect économique" du logement.

Quoi qu’il en soit, il me paraît plus judicieux de développer une réelle politique du logement, diversifiée du point de vue de l’offre, plutôt que de tenter de résoudre les problèmes du marché locatif par la seule politique fiscale, ou, pire, par des blocages de loyer.

Jacques Wybauw
Architecte – Urbaniste

J'ai dirigé un important cabinet d'architecture pendant 30 puis j'ai abandonné la direction de ce cabinet pour me consacrer exclusivement à la recherche en architecture, urbanisme et transport.

Je vous dirai tout d'abord que la région galvaude son territoire en dispersant sans grande réflexion, habitants et entreprises.

Pour améliorer la circulation des piétons, réduire la circulation automobile, favoriser les transports en commun, nous avons inventé un carrefour urbain innovant et tout à fait inédit dans lequel transports en commun, automobiles et piétons ne se rencontrent plus jamais, à ceci près, bien sûr, que les piétons rencontrent les tramways pour monter dedans – c'est la moindre des choses. Nous avons également inventé un petit véhicule urbain avec une porte unique à l'arrière, nous croyons très fort à son exploitation par carte à puces. C'est-à-dire que ce véhicule devrait être interdit de vente aux particuliers. Les gens l'utiliseraient avec une carte à puce comme pour une cabine téléphonique.

Dans le rapport préliminaire, quelqu'un dit : tout projet économique wallon reste boiteux dès qu'il ignore la métropole économico-financière qu'est Bruxelles Je suis absolument convaincu de cela, Bruxelles sans la Wallonie et la Wallonie sans Bruxelles sont incomplets.

Bertrand Baudelet
Etudiant

Par rapport à la mobilité, je suis totalement d'accord avec Mme Thérèse Snoy : la voiture réduit notre mobilité en général. Il y en a de plus en plus, on avance de moins en moins. Dire que la voiture nous encombre, c'est vrai mais il faudrait peut-être penser aussi à des solutions alternatives et réalistes. Que font les pouvoirs publics face à ce problème ? Rien. Au contraire, ils diminuent leur offre de service public : de plus en plus de lignes de train ou de bus disparaissent, des gares ferment. Le problème est géré différemment en Flandre, les gares sont propres et l'offre de mobilité est plus importante.

Je me demande si le concept de qualité totale est imputable à toutes les entreprises, grandes et petites.

Irina Vassileva
Architecte - photographe

Le logement social n’est pas structuré. On pense toujours "famille nombreuse" et cela peut coûter cher lors des réhabilitations des anciennes bâtisses.

Recenser les demandeurs de logement social – familles, personnes seules, artistes – : cela permet de transformer une grange en deux appartements et trois ateliers, si la solution est plus adéquate et moins onéreuse, plutôt qu’en cinq appartements.

Il faut inciter le comportement de propreté quotidienne, dans la ville wallonne :

  • placer des poubelles à distances plus appropriées;

  • promouvoir l’entretien des trottoirs par les propriétaires;

  • appliquer des amendes sévères sur chiens et hommes transformant les rues en WC publics.

Aujourd’hui encore la politique se sert de l’architecture dans un objectif totalitaire (exemples avenue du Progrès à Bruxelles). Concernant l’aménagement du territoire, le monde politique doit prendre en compte non seulement le renouvellement de l’infrastructure administrative, mais aussi les aspects sociologiques, économiques, anthropologiques, géographiques dans l’aura de l’évolution continue.

Pratiquement, il faudrait intégrer, dans le monde politique (composé dans sa majorité d’hommes du droit), des acteurs du terrain : économistes, industriels, architectes, anthropologues....

De par sa conjoncture arriviste, le monde politique semble dissocié du secteur privé, plus qualitatif et chercheur que le secteur administratif. Il serait enrichissant de créer davantage des collaborations sur bases démocratiques entre politiques et privés.

 

 

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