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Débats avec les participants
 

Renée Fosséprez

Pour promouvoir la prise de conscience et la reconnaissance de l’identité wallonne, n’est-il pas indispensable que les tenants du monde culturel, notamment se déclarent wallons ?

Pierre Preud'homme
Architecte
Habitat convivial asbl

Etant architecte, je suis venu ici attiré par le sujet La Wallonie au futur et Culture et société. Je voulais attirer l'attention sur l'aspect de l'architecture. L'architecture peut paraître comme le miroir d'une société. Et je voudrais vous soumettre une phrase de Michel Freytac, un sociologue canadien internationalement connu, qui dit ceci : L'architecture commence par faire une place, elle commence par construire un espace, comme espace proprement humain, c'est en cet espace que la société se rend visible à elle-même; l'architecture ne se montre pas elle-même, ce qu'elle montre, c'est la société, elle est la société. Je voudrais la lier à une autre du démographe Alfred Sauvy : Que peuvent faire des vieilles gens dans des vieilles maisons si ce n'est rabâcher des vieilles histoires. Le problème, en Wallonie, c'est que, dans ce domaine, on n'avance pas. Le nouveau règlement d'aménagement du territoire sacralise même un certain archaïsme et sanctionne toute velléité d'innovation. Le carrefour devrait s'interroger à ce sujet.

Joseph Pirson

Le rapport entre éducation et culture est un point très important.

Dans ce sens, il faut relever les initiatives positives qui existent dans l'enseignement secondaire ou fondamental et dans l'enseignement supérieur. Ces initiatives montrent une identité positive.

On parle souvent de "lutte contre l'échec". Ce qui me paraît fondamental, ce n'est pas de lutter contre l'échec mais de lutter contre la relégation par l'échec. Lorsqu'on veut promouvoir une culture d'innovation, il est important que le droit à l'échec et à l'erreur soit reconnu, c'est la base de la démarche scientifique. Souvent, dans les discours sur la lutte contre l'échec, on escamote complètement tout ce qu'il y a de positif dans l'évaluation, qui peut permettre de faire le point sur des échecs et qui peut donc permettre de progresser.

Le rapport entre l'inscription et l'universalité est un autre point qui me préoccupe. Il y a un clivage à rompre entre la démocratisation de la culture et la démocratie culturelle. Il faut montrer qu'il y a une continuité et non pas une opposition entre le travail fait dans un service ou un mouvement d'éducation permanente et le travail de créateur dans le domaine artistique, théâtral, dans le domaine de la création musicale, dans le domaine cinématographique. Il faut favoriser les rapports entre les créateurs, les artistes et les associations.

Thérèse Vincent

Pour aider les enfants à entrer en contact avec la culture, il existe des personnes qui ont beaucoup d'expérience, qui connaissent beaucoup de choses et qui pourraient en faire profiter les enfants, comme par exemple des grands-parents ou des chômeurs qui ont des connaissances artistiques et à qui on pourrait permettre de consacrer une partie de leur temps à se rendre utile.

Il devrait aussi y avoir moyen de permettre à des personnes qui n'ont pas d'abonnement de profiter des places libres dans les théâtres ou dans d'autres lieux de culture.

Jacques Pyfferoen
Directeur Centre de Jeunes de Lodelinsart

En 1998, il faut tout d'abord se convaincre – et convaincre les autres – que la Wallonie n'est pas un désert culturel et ce n'est pas simple. Si l'on accepte que la culture au sens générique est la résultante des composantes et des structures sociales auxquelles s'ajoutent les manifestations et les expressions artistiques, intellectuelles, sportives, religieuses et les traditions d'un peuple, d'une entité, force est de constater que nous sommes dans un pays de richesses culturelles abondantes et très diversifiées. Pour ce qui est des structures sociales, nous restons aujourd'hui encore et malgré les coups de boutoirs de l'économie capitaliste, un des pays les plus avancés en Europe et dans le monde. Et même si l'existentialisme n'est plus, en apparence, une analyse du monde très prisée, d'aucun lui préférant l'économisme comme mode de pensée, l'être humain se rappelle à la société lorsqu'il le juge nécessaire, l'affaire Dutroux en est un exemple. Faisons donc confiance à l'humanisme.

Quant aux productions culturelles de toutes sortes, depuis les fêtes locales de quartier jusqu'aux productions artistiques de très haut niveau intellectuel, nous n'avons pas à rougir de nos voisins européens et flamands. De Tournai à Eupen, de Rixensart à Arlon, il n'y a pas un jour où il ne se produise, quelque part en Wallonie, une pièce de théâtre, un concert, une exposition, une manifestation folklorique, écologique, environnementale, une conférence sur le politique, le social, l'économique, ... La Wallonie n'est donc pas, comme certains le disent, un désert culturel ou une terre de désertification culturelle. Les Wallons, les habitants de la Wallonie, les autochtones et les immigrés s'expriment et se manifestent culturellement et ce, de façon quasi spontanée. Il n'y a pas de culture mais des cultures qui coexistent dans un même espace territorial et on a un peu l'impression que toutes ces productions sont surtout réalisées dans le seul but de s'exprimer. Les habitants de Wallonie produisent culturellement pour eux-mêmes, là où ils vivent. Et peu leur chaut ce qui se passe à 50 ou 100 kilomètres de leur clocher. Les Wallons seraient de grands producteurs de cultures, d'histoires culturelles au quotidien, de l'histoire au jour le jour accomplie comme une ritualisation de l'envie, du besoin de faire et le faire se suffirait à lui-même. Mais toutes ces histoires même additionnées, empilées ne font pas l'Histoire d'un peuple et, plus inquiétant, ne constituent pas la culture identitaire et représentative d'un peuple, sauf au risque de s'y diluer, de se parcelliser. Les expressions culturelles se font au départ des particularismes individuels ou de petits groupes sur des sous-territoires, sans chercher à l'universel, sans oser se confronter aux autres, s'affronter et se frotter au monde, l'oiseau est bien dans son aire et s'obstine à y rester.

Paradoxalement, lorsqu'un Wallon – et il en existe quelques-uns, – quitte la Wallonie et réussit à imposer son mode d'expression sur la scène internationale, il devient purement et simplement un étranger à la Wallonie. Rester en Wallonie correspond à un étouffement, quitter la Wallonie devient un effacement de ses racines. Certes, c'est de la complexité que naît la richesse, mais tout de même, on peut se gratter le cuir chevelu pour comprendre. Se pose également la question des cultures dominantes et donc de celles qui sont dominées, mais lesquelles ? Des cultures officielles, médiatisées et des autres, celles de proximité. De la culture francophone et de la culture anglo-saxonne qui matraquent un peu partout mais dans lesquelles la plus grande majorité des jeunes disent se reconnaître, sans pour autant la comprendre ni savoir exactement pourquoi. La transmission culturelle pose aujourd'hui, plus que dans les années 75, la question cruciale de qui fréquente le culturel, qui va et qui reçoit le culturel, la culture ? Une culture ou des cultures qui ne sont pas comprises, voire compréhensibles, produisent des inégalités sociales. La culture d'initiés ne s'adresse qu'aux initiés. L'apprentissage des codes culturels, des normes de construction des produits culturels tels que le cinéma, les images informatiques, la musique doivent être accessibles au plus grand nombre et surtout aux couches sociales qui, de part leur naissance, ont peu de chance de les découvrir par eux-mêmes. Cela repose, en 1998, les questions suivantes : quel sens a la culture ? A quoi sert-elle ? Pour qui ? Avec qui ? et pour quoi faire ? Est-ce que la culture, les cultures servent encore la mobilité sociale en tant qu'outil d'émancipation et de libération des individus ? Et si c'est le cas, comment cela se traduit-il chez les Wallons ? Quels sont les actes et les comportements que le monde culturel induit chez les habitants de la Wallonie ? Est-ce que les institutions culturelles et éducatives favorisent l'adhésion des habitants à un sentiment positif d'appartenance à un espace multi-culturel ? Ce qui n'est pas la même chose que de favoriser l'émergence de lieux d'expression, le premier renvoi à la démocratisation de la culture, le second à la démocratie culturelle !

Voilà bientôt 40 ans que nous sommes dans la société de l'image, grâce à la télévision et aujourd'hui par les satellites, nous voici en prise directe sur le réel, où que ce soit dans le monde. Qu'en est-il de la culture ou des cultures wallonnes à la télévision francophone ? Est-ce simplement un outil de régulation sociale aux mains de puissants groupes dont les objectifs sont de faire vendre des produits au travers des publicités ? Est-ce une lucarne ouverte sur les drames du monde, du plus petit incendie d'une maison à la plus grande catastrophe écologique à l'échelle planétaire ? Il est étonnant de trouver plus d'informations positives à propos de manifestations culturelles de l'ouest de la Wallonie sur FR3 Région Nord - Pas-de-Calais que sur la RTBF. Ce qui pose la question des outils et des instruments de la diffusion culturelle. Doivent-ils être le reflet moyen des demandes moyennes de la population moyenne ou être un des instruments favorisant l'ouverture d'esprit de la population, soit un outil d'éducation permanente au sens le plus large ? Qu'on le veuille ou non, pour exister culturellement, il faut un projet culturel commun tenant compte de la diversité mais remisant, à leur juste et légitime niveau d'expression, les particularismes, les sous-régionalismes et autres baronnies localistes.

La culture, les cultures wallonnes existeront en Wallonie et à l'extérieur de la Wallonie lorsque les expressions et les manifestations identitaires seront visibles et lisibles par un maximum d'individus. Pour être reconnu, il faut d'abord exister, puis être vu et compris et ensuite susciter de l'intérêt par le contenu et l'originalité de ce que l'on propose. Trop souvent, quand je regarde la Wallonie, je pense immédiatement à un petit village gaulois du nord-ouest de la Gaule en 50 avant J.C., où l'exubérance des personnages l'emporte sur la cohérence et une certaine rigueur. Sorties de l'imagination d'Uderzo et de Goscinni, ces histoires en bandes dessinées ne tiennent que par la fameuse potion magique. Cette force externe ne pourrait-elle donc pas exister dans les Wallons ? Auraient-ils peur de ne pas être à la hauteur, et de qui, et de quoi ? Y aurait-il un syndrome inéluctablement néfaste aux Wallons, plus qu'ailleurs ?

Je ne le pense pas, ce qui est sans doute plus juste c'est de dire qu'il manque aux Wallons de la cohésion sociale au travers d'un projet ou d'un contrat social et culturel qui regarde l'avenir, les années 2010, 2020. Un plus de solidarité entre les Wallons pour faire face aux autres. Pour affirmer ce projet culturel wallon, il faut doter la Wallonie d'instruments pertinents et adéquats avec ou sans la Communauté française de Belgique ou d'ailleurs. Et sans aucun doute sans l'exclure ! ! Et pour y arriver, il sera nécessaire de concentrer les moyens financiers, de faire des choix et de donner des priorités planifiées dans le temps. L'imaginaire collectif en Wallonie est encore trop centré sur une vision des années 70, on croyait être dans un monde économique en croissance constante où le savoir-faire wallon serait reconnu immuablement et où l'économique nous permettrait une démocratisation culturelle basée sur le volontarisme des gens. Une vision quelque peu angélique d'un monde économique au service de l'homme. Monde économique de type capitaliste qui lui s'est reconverti dès les années 1974 pour arriver à sa forme actuelle et qui continue à se transformer pour se suffire à lui-même.

Hélène Michel
Maître assistant Haute Ecole de Bruxelles Defré
Membre du Conseil général des Hautes Ecoles

Dans l'enseignement, les choses ne changent pas assez dans les domaines sociaux et culturels, et ce qui touche la politique est assez aseptisé. Certaines branches sont mieux considérées que d'autres, les professeurs comme les élèves le ressentent.

Richard Miller
Chef de Cabinet du Président du PRL

Chef du Cabinet du PRL, philosophe de formation, auteur de plusieurs ouvrages de critique d'art et porteur du dossier culture à l'intérieur du PRL. C'est à ces titres divers que je prends la parole. Sans faire de la publicité pour mon parti, je vais évoquer des questions politiques parce que j'estime que le débat politique est un élément important de l'ensemble de nos débats.

Et ce, en réponse à l'excellent discours du professeur Quévit en introduction de ce Congrès. J'y ai senti une satisfaction légitime pour l'ensemble des travaux réalisés dans le cadre de La Wallonie au futur, lancé depuis onze ans. Mais j'y ai également perçu, et je pense que vous aussi, un certain regret ou un certain désabusement lorsqu'il a insisté notamment sur certaines idées que ces travaux avaient dégagées déjà depuis longtemps et qui n'ont pas trouvé application.

Pour ce qui concerne les travaux de notre commission culture, et bien que M. Panier ait rappelé les questions de décloisonnement, d'interdisciplinarité, etc., on a, pour reprendre les termes de M. Quévit, l'impression que les politiques n'ont pas entendu tous les messages qui ont été exprimés. Je crois, et cela rencontre également le problème de la citoyenneté, que l'un des défauts ou un des regrets que l'on peut avoir, c'est que, en fait, ces dix années se sont déroulées sur un fond de méfiance du citoyen vis-à-vis du politique. Il y a eu une critique, fondée probablement, mais il n'y a pas vraiment eu une prise en charge des dossiers, des problématiques telles qu'elles se posaient et qu'elles étaient posées par l'émergence de nouvelles technologies, l'émergence de nouveaux problèmes dans la société etc.

Concernant la culture de la créativité à laquelle on en appelait tout à l'heure, au moment où toute l'émergence d'une créativité, de nouvelles ressources, de l'immatériel devient tellement importante, il faut bien constater que les outils culturels n'ont pas suivi. Dans ce cas, il faut oser poser des questions, savoir si on a fait les bons choix, si on a bien, à un certain moment, choisi les voies qu'il fallait emprunter pour répondre aux questions de la nouvelle société. Par exemple, on a pris une option en faveur de l'éducation permanente, l'éducation permanente était-elle un bon choix ?

En résumé, il y a onze ans que les travaux de la Wallonie au futur ont lieu. Cela correspond pratiquement avec l'adoption de la loi de financement des communautés et des régions. Cette loi, c'est un choix politique qui a été fait, et on voit les résultats. J'ai dit que je ne ferais pas de publicité pour mon parti, mais il y a eu une majorité politique pendant dix ans, qui couvre la même période que celle pendant laquelle les présents travaux ont eu lieu. Je constate que, maintenant, dans vos textes on lit : la Wallonie vit une perte de confiance en elle-même; la Wallonie ne dispose pas d'institutions culturelles; la Wallonie est un cercle vicieux de désertification culturelle. Voilà les conséquences des choix politiques que l'on fait. Il faut essayer de redonner un sens au politique.

Lors de son intervention, M. Andrien a dit une chose extrêmement importante à propos de la rencontre entre les cultures. Il a dit que c'était aux portes du désert qu'il s'était rendu compte de l'importance de filmer la Wallonie, de filmer nos racines : c'est en s'ouvrant aux cultures des autres que l'on découvre la richesse de sa propre culture. Et inversement, c'est en ayant une culture riche, que l'on peut comprendre la culture des autres. C'est vraiment le sens de ce que vous appeliez tout à l'heure, M. le Président, le rapport entre les racines et l'universel.

Jean Louvet

Auteur dramatique

J'ai l'impression que ce congrès de la Wallonie au futur est un peu en retard sur ce que la société civile a pris comme avance notamment au plan de la culture en Wallonie.

Le vrai problème est de savoir si nous sommes d'accord de remettre en question la Communauté française, pas de la détruire, mais de la refonder.

Marcel Levaux
Député honoraire
Parti communiste

Le problème de la Wallonie, c'est aussi le problème de son expression propre sur le terrain culturel. La culture de la Wallonie est la culture de tous ceux qui y habitent même si, sur le terrain, les choses ne sont pas toujours faciles à réaliser.

 

José Fontaine
Philosophe

M. Panier se met au service de la Fondation Roi Baudouin. Il y a un problème de fond entre la culture wallonne et la Belgique monarchique que vous servez. Vous proposez, dans votre action à l'intérieur de la Fondation Roi Baudouin, en vue de promouvoir la Wallonie, de mettre la Wallonie non pas en dessous de la monarchie, mais au-dessus. Ma proposition est peut-être très radicale, et même excessive, parce que si l'on met la Wallonie au-dessus de la monarchie, la monarchie n'existe plus. Ce qui est mon vœu le plus cher.

Dogan Vancranen

Secrétaire administratif Province du Hainaut

Je déplore que, dans les ateliers, on n'ait pas lié l'éducation et la culture. La culture ne peut s'apprendre que s'il y a une bonne éducation. La solution concrète, pour moi, est de casser l'école actuelle où il y a un professeur qui donne un savoir à des étudiants. De plus en plus, dans différents réseaux d'enseignement, comme par exemple dans le système anglo-saxon – qui n'est pourtant pas parfait –, on fait venir des extérieurs (hommes politiques, écrivains, gens de théâtre etc.) dans les écoles pour apporter les clés d'accès, pour qu'ils comprennent la culture. Une fois qu'ils la comprendront, pas de problème, ils s'y investiront.

Irina Vassileva

Architecte-photographe

Trêve de liaison entre économie et culture, cela y contribue certes, mais n’en est point l’essence. L’artiste, avec ou sans argent, crée. C’est une nécessité. Ce dont il a besoin, c’est un milieu d’expression. Pratiquement :

  • favoriser la création de clubs d’artistes;

  • éducation et sensibilisation de la jeune population;

  • légalisation du statut social de l’artiste individuel (aujourd’hui artiste = chômeur).

C’est la culture des masses qui demande une infrastructure économique. La culture générale et individuelle a besoin d’un investissement personnel à plusieurs niveaux :

  • à la petite enfance; investissement en personnalités éducatives;

  • maintien de la curiosité scientifique et artistique; sortir de l’accoutumance de leur dissociation;

  • promotion de la modernité à tous les niveaux politiques et administratifs;

  • promouvoir le mécénat (des fonds privés existent, sans être valorisés).

Favoriser la mixité sociale dans les écoles car l’enfant apprend par l’enfant :

  • décloisonner l’enseignement en lui rendant une qualité généralisée d’enseignants;

  • ainsi disloquer "quartier marginal" = "enseignement marginal".

Ne pas sous-estimer l’importance de la qualité de l’image des médias. Sans exigences, il n’y pas d’innovation. Les médias belges se différencient peu par leur degré d’exigence dans la production.

Solution bon marché : supprimer, après analyse d’exemples concrets, les entraves administratives qui étouffent l’esprit d’initiative. Engager des "rapporteurs de l’Etat" qui vont recenser les échecs des civils face au pouvoir administratif, afin de proposer des améliorations continues du système.

Pierre Paquet
Directeur de l’Archéologie
MRW – DGATLP

J'ai participé, en tant que conseiller "patrimoine" de Robert Collignon, pendant six ans, à sa politique de mise en valeur du patrimoine. De nombreux efforts ont été réalisés, notamment au travers des journées du patrimoine, on a mis des lieux en valeur. Mais le patrimoine est encore trop souvent considéré comme une opération muséographique de retour aux racines. C'est cependant grâce à ces racines que l'on peut construire le reste. Actuellement, il y a une coalition des forces pour valoriser le patrimoine. Le fait que la Région wallonne et la Fondation Roi Baudouin s'en occupent tous deux est, à mon sens, très important. Ma proposition est très concrète : il faut continuer dans cette voie-là. N'oublions pas que valoriser le patrimoine permet aussi de maintenir ou de créer des emplois et de continuer un développement – qui est aujourd'hui embryonnaire – en matière de valorisation touristique.

Pierre Kutzner
Conseiller – Groupe PS
Parlement de la Communauté française

Je pense qu'il faut élargir la notion de culture et pas la restreindre au concept des Beaux-Arts. On n'a pas parlé du tout de la culture scientifique et technique. C'est un facteur de rationalité extrêmement important dont la démocratie a grand besoin aujourd'hui, ne fut-ce que face à la montée de l'irrationnel dans tous les domaines. Il faut saluer le travail de précurseurs avec des moyens extrêmement réduits dans certains musées des sciences.

Le développement des industries culturelles me semble un des liens fondamentaux en Wallonie puisqu'il fait la jonction entre culture et économie. Un modèle intéressant a été développé par Robert Collignon à propos de l'aide à l'industrie cinématographique.

Ensuite, en ce qui concerne les TV communautaires, je pense qu'on a un réseau fort intéressant et qu'il ne serait pas vain d'imaginer un échange des programmes des TV qui, généralement, sont limitées à leur arrondissement et que les programmes qui concernent un peu plus que les quartiers ou les villages puissent circuler dans toute la Wallonie. Ce serait très intéressant pour un sentiment identitaire en Wallonie, mais pas seulement.

Concernant le multimédia, on sait que les ordinateurs sont entrés dans les écoles grâce à une collaboration entre la Région et la Communauté. Il faut continuer à creuser et développer tout ce qui est multimédia.

Au niveau du financement, il existe une convergence culturelle qui met les moyens financiers à la disposition à la fois des communes, de la Communauté française, de la Région, de l'Etat fédéral et des provinces. C'est un axe qu'il faut absolument développer.

Un participant

En termes opérationnels et concrets, il faut déterminer, dans les toutes prochaines années, un projet culturel wallon avec ou sans la Communauté française. C'est la première des résolutions à prendre.

Deuxièmement, il faut que les Wallons dépassent tous les particularismes wallons. Nous devons développer et défendre un projet culturel global, en tout cas au niveau de la Wallonie. Si nous restons sur le particularisme, on n'arrivera à rien du tout.

Ensuite il faut déterminer quel est le sens que nous donnons aujourd'hui à la mobilité sociale. La culture doit servir à une mobilité sociale positive et elle doit être un outil d'émancipation, ce qu'elle a été dans le passé, ce qu'elle n'est plus aujourd'hui.

 

 

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