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Rapport préliminaire

Chapitre 5

 

5. Le défi de l'éducation

5.1. Le défi de l'éducation – Synthèse

Le sort de la Wallonie se trouve entre les mains de l'école.

Le projet éducatif pour la Wallonie implique d'opérer des ruptures avec un système scolaire largement hérité de la première Révolution industrielle, réservant une éducation de qualité à une élite intellectuelle et sociale, tout en sécrétant une société duale. Or, l'émergence d'une société basée sur le qualitatif rend ce modèle obsolète.

Je suis plus inquiet et plus en colère que jamais. Inquiet, parce que, lors de mes voyages à travers le monde, j'observe les évolutions sociales et compare ce qui se passe dans notre Wallonie par rapport à ce qui se passe à Singapour, au Japon, en France et en d'autres pays qui investissent massivement dans l'éducation et dans le pilotage du système. J'ai l'impression d'un énorme danger, d'un appauvrissement qui s'accélère, d'un désespoir qui s'installe. Or, je garde l'intime conviction que nous possédons des ressources extraordinaires en savoir, en savoir-faire et en d'autres qualités humaines. Si nous pouvions vraiment les valoriser, nous nous porterions beaucoup mieux.

La clef de ce succès reste évidemment la base, la formation des jeunes, l'éducation. Il serait temps que l'on puisse agir pour reconditionner, restructurer, redévelopper notre système d'éducation en fonction des données les plus sûres de la recherche en éducation et des nouvelles conditions sociales.

Gilbert de Landsheere
1994.

Dès lors, il y a urgence à ouvrir un débat démocratique sur les finalités de la société wallonne pour élaborer un projet éducatif cadre pour la Wallonie, sorte de charte à laquelle tous puissent adhérer sans devoir renoncer à leurs spécificités essentielles.

Le nouveau projet éducatif devra allier deux démarches complémentaires, d'une part, former à l'acquisition des connaissances : apprendre à connaître; d'autre part, développer les facultés d'autonomie et la créativité indispensable à l'épanouissement de nos capacités d'initiatives : apprendre à apprendre.

Les étapes suivantes seront donc essentielles :

  • améliorer la conduite du système éducatif;

Cette conduite implique trois aspects :

  1. Une meilleure définition des objectifs : ceux-ci doivent être élaborés à l'issue d'un débat démocratique, rassemblant, dans un cadre institutionnel permanent, tous les acteurs de la société.

  2. Une évaluation régulière et rigoureuse, dans une optique formative et dont les critères doivent être élaborés de manière participative (et non technocratique). Cette évaluation doit être diffusée largement, de manière à introduire davantage de transparence dans le système éducatif.

  3. Un réajustement régulier non seulement des objectifs mais également des actions entreprises, compte tenu des résultats observés.

Cette démarche, qualifiée aujourd'hui de "pilotage" (...), doit se retrouver, dans un souci de cohérence, à tous les niveaux de l'enseignement : la classe, l'établissement, la société. L'intérêt de ce large débat démocratique est de permettre éventuellement une redéfinition des moyens budgétaires consacrés à l'enseignement.

Extrait de la Déclaration consensus du Panel de la Société civile,1994.

  • promouvoir, dès l'enseignement fondamental, l'acquisition du "bagage élémentaire de tout Wallon", comprenant, d'une part, une culture générale qui permette de distinguer l'essentiel de l'accessoire face aux innovations et aux changements, et, d'autre part, une véritable alphabétisation scientifique et technologique, démystifiant un élitisme ambiant qui induit la compréhension des savoirs scientifiques par une minorité de surdoués ou d'hyper-spécialisés;

  • revaloriser la fonction d'enseignant, notamment par la formation continuée;

  • construire un réseau stable de centres de recherche en éducation, associés aux centres de décisions politiques;

  • établir des relations privilégiées entre enseignants et chercheurs en sciences de l'éducation;

  • réformer les modes d'organisation du système éducatif : décentralisation des décisions en matière de programmes et d'horaire, autonomie des enseignants dans le choix des matières et de l'organisation des tâches, désenclavement du système éducatif du reste de la société (entreprises, vie associative, institutions politiques et sociales, etc.);

  • coordonner l'enseignement et la formation scolaire et post-scolaire dans un projet d'ensemble, cohérent et solide (décloisonnement par rapport aux entreprises et à la formation spécifique, Forem, etc.).

Il est indispensable de donner à la Wallonie un cadre éducatif de référence : une conception éducative, des articulations de filières d'enseignement scolaire et extra-scolaire où reste privilégié l'apprentissage des processus d'acquisition des connaissances et de leur nécessaire adaptation aux évolutions tant des sciences humaines que de la science en général.

Il y a lieu de miser résolument sur les complémentarités entre les différents systèmes de formation – plutôt que de les opposer – afin de les inscrire dans une démarche commune qui se fonde sur un véritable projet de société humaniste. Plutôt que de viser à l'école pluraliste, l'option la plus réaliste et la plus lucide est de viser au pluralisme dans l'école par le partenariat entre les deux réseaux. Une Commission de la Coopération pluraliste mettant en présence les autorités concernées des deux réseaux aurait pour objectif de dégager les complémentarités et les économies budgétaires qu'elles pourraient entraîner.

5.2. Le défi de l’éducation – Constats, analyse, pistes et exemples

Constats Analyse Pistes et exemples
C1
En raison de la prédominance des facteurs immatériels, et parce que c’est l’individu "total" qui est interpellé par les mutations actuelles, l’éducation est devenue une fonction vitale de notre société. Or Il n'existe pas de projet innovant concerté en matière d'éducation, et pas d’objectifs assignés au système éducatif.
A1
L’éducation est un vecteur privilégié de changement d’attitudes et un facteur essentiel de succès pour les Wallons (adultes et enfants).
Il est nécessaire de créer un référentiel commun en matière d’éducation, se définir des objectifs et de mettre en place un système de "pilotage".
P1
  • Miser sur la complémentarité des réseaux pour les inscrire dans une approche commune qui se fonde sur un projet de société humaniste, s’appuyer sur un projet éducatif cadre pour la Wallonie et un partenariat entre les deux réseaux, et conduire le système éducatif vers des objectifs précis par un pilotage à tous les niveaux.
  • Créer une commission de coopération pluraliste.
  • Réformer les modes d'organisation du système éducatif, par la décentralisation des décisions, responsabilisation des enseignants en leur accordant plus d'autonomie et le désenclavement du système éducatif du reste de la société.
C2
Le système scolaire communautaire est hérité de la révolution industrielle machiniste. (éducation élitiste).
A2
Le système scolaire sécrète une société duale (il façonne une masse technicienne et une élite intellectuelle).
P2
Recentrer l’ensemble du système éducatif sur les choix fondamentaux suivants :
  • opter pour une formation interdisciplinaire (culture générale et culture scientifique et technologique) à tous niveaux (du fondamental au postscolaire)
  • se centrer sur le développement de la capacité d’apprendre et de modéliser. Promouvoir le bagage élémentaire (enseignement du français et du calcul dans le fondamental).
C3
Les jeunes wallons qui sortent de l’école primaire sont en retard par rapport aux jeunes flamands, mais aussi aux jeunes de Singapour.
A3
Les changements du système éducatif doivent être tant qualitatifs que quantitatifs et toucher le contenu, la pédagogie et l’organisation de l’enseignement scolaire et postscolaire.
P3
Former tous les enseignants pour leur donner la maîtrise des savoirs, des méthodes et des significations de ces savoirs pour le devenir de la société.
Construire un réseau stable de centres de recherche en éducation.
C4
L’école est coupée des grands enjeux sociétaux : évolution de la science et de la technologie, identité culturelle wallonne, mutations des cellules familiales, exclusion et marginalisation, santé publique et alimentation, ....
A4
Il faut fournir aux éducateurs les moyens (information, formation continue) d’être vecteurs des attitudes, des messages, des contenus à transmettre pour que les objectifs du système éducatif soient atteints.
P4
Soutenir l’éducation par le développement
  • d’un projet technologique,
  • d’une identité culturelle,
  • d’une industrie culturelle,
  • d’une politique de bien être et d’insertion sociale,
  • d’une éducation à l’alimentation et à la santé.

5.3. Le défi de l'éducation –Enquête réactive

Aux yeux de plusieurs interlocuteurs, l'image des congrès La Wallonie au futur restera associée à celle de la thématique du défi de l'éducation, c'est-à-dire à la nécessité, pour la Wallonie, d'accorder à l'éducation la place que mérite cet enjeu stratégique, compétence de la Communauté française. Les formules sont rappelées : Bâtir un pays, c'est construire son éducation et Le sort de la Wallonie se trouve entre les mains de l'école. Outre le congrès de 1991, plusieurs interlocuteurs ont rappelé la pertinence de la conférence consensus de 1994, consacrée à la problématique du pilotage scolaire – micro et macropilotages – concept alors sinon inconnu du moins négligé. Plusieurs décideurs politiques ont gardé en mémoire les colères du professeur Gilbert de Landsheere sur la faiblesse de nos investissements qualitatifs et quantitatifs dans l'éducation, comparativement à ce qui se fait ailleurs.

Successivement, nous analyserons les réactions aux questions du système éducatif, de la concurrence des réseaux, des enseignements supérieur, technique et professionnel, secondaire, fondamental ainsi que celle de la formation des enseignants.

5.3.1. Le système éducatif

Il faut arrêter de se leurrer en disant qu'il faut changer la société par l'enseignement, alors que celui-ci ne développe plus le sens critique de l'élève.

Une personnalité politique socialiste

Les principales critiques adressées par les différents interlocuteurs, unanimes quant à l’enseignement tel que pratiqué actuellement en Wallonie, sont :

  • l’insuffisante diffusion de la culture entrepreuneriale;

  • la mauvaise qualité de l’enseignement linguistique;

  • la place et la qualité trop faibles de l'initiation scientifique et surtout technologique.

Un grand nombre de jeunes et de décideurs politiques et sociaux ajoutent que l’enseignement est inapproprié. Il devrait être plus interdisciplinaire – c'est-à-dire conduisant à faire appel à plusieurs disciplines pour aborder un problème précis – et plus humaniste, centré sur une éducation civique et une capacité d’appréhender le monde, en favorisant la culture générale car si la base générale n’est pas présente, les techniques ne servent à rien.

Par ailleurs, – et certains indiquent qu'ils partagent sur ces questions l'avis donné par les congrès La Wallonie au futur – les écoles ne doivent pas être coupées de la société. Ainsi, la démarche scolaire actuelle pénalise la créativité, la recherche et n’octroie pas le droit à l'erreur; les choses changent trop peu, faute de laisser les jeunes s'exprimer.

La politique de l’enseignement n’est pas unanimement appréciée. Ainsi, selon un décideur politique, l’enseignement actuel est trop directif, il conviendrait plutôt de laisser chacun évoluer à son rythme sur base d’unités capitalisables. Une autre personnalité politique déplore le système d'organisation de l'enseignement qui déresponsabilise les acteurs : l'école doit être responsable de l'utilisation de ses moyens humains et matériels pour permettre une ouverture; les structures actuelles sont trop rigides. Il faut faire sortir l'école de ses murs. C'est un gage de réussite. La structure actuelle est aspirante vers le haut comme vers le bas. Un chef d'entreprise estime que les enseignants n'ont pas encore retrouvé la considération à laquelle ils doivent avoir droit et qui leur permettrait de se dépasser.

En ce qui concerne l’obligation scolaire, certains considèrent que l'enseignement obligatoire jusqu'à 18 ans est une erreur car il ne stimule pas l'intégration professionnelle. Pour d’autres, il faut une génération pour mesurer l’effet d’une telle mesure, il ne serait dès lors pas souhaitable de modifier une nouvelle fois le système.

Certains décideurs politiques et syndicaux demandent à ce qu’il y ait un projet éducatif wallon, enseignant aux enfants l’histoire et la géographie de leur région, sur le modèle prôné par La Wallonie au futur depuis 1987 et particulièrement en 1991, c'est-à-dire en articulant enracinement et universalité, ouverture sur le monde ainsi que valorisation des élèves provenant de l'immigration. D’autres souhaitent que le projet reste francophone, avec des spécificités wallonnes car il ne faut pas que les Wallons se coupent de la fenêtre (pas la vitrine) sur le monde qu’est Bruxelles.

Plus de relations entre l’enseignement et les entreprises ainsi qu'entre l’enseignement et le monde scientifique et technologique sont souhaitées. Il convient dès lors, selon un observateur de la Wallonie, de promouvoir, dès l'enseignement fondamental, les cours à vocation scientifique et technologique qui sont actuellement délaissés dans l’enseignement secondaire. Un jeune Traceur de Lendemains préconise davantage de cours sur les innovations techniques et scientifiques, afin d’inciter les élèves à s’orienter vers des domaines scientifiques.

5.3.2. Les réseaux concurrents

Plusieurs intervenants se souviennent que l'idée de la collaboration entre les réseaux constitue un cheval de bataille des congrès La Wallonie au futur, et plus généralement de l'Institut Jules Destrée. Les collaborations entre établissements scolaires de réseaux différents augmentent. La plupart des décideurs, y compris dans le monde chrétien, indiquent – en tous cas pour le niveau universitaire – que la division en réseaux est dépassée.

Selon un responsable d’université l’idéal serait donc d’avoir en Communauté française un centre par compétence (centres d'excellence pour l'aéronautique, pour la dentisterie, pour la biologie moléculaire, etc.). Ces centres seraient inter-universitaires et situés sur plusieurs sites mais travaillant en commun. Cela n'impliquerait pas nécessairement des regroupement pour les cours bien qu'avoir des sections en licence de moins de cent étudiants est très (trop) onéreux. Pour un autre dirigeant d’université, un tel regroupement augmenterait considérablement les moyens des universités aux points de vue humain, matériel et financier. Un décideur politique social-chrétien pointe les pertes qu’entraîne l’actuelle répartition des moyens financiers entre universités, ainsi que l’énergie et les coûts que demande l’équilibrage des contrats. De plus, la dispersion actuelle ne valorise pas les chercheurs.

Concernant l’enseignement fondamental et secondaire, la plupart des décideurs s’en tiennent à demander de plus nombreuses collaborations entre les réseaux existants.

Si une volonté de décloisonnement philosophique existe dans le domaine de l’enseignement, il est à remarquer qu’elle n’est pas non plus absente du secteur des soins de santé.

5.3.3. L’enseignement supérieur

Il faut former des étudiants à la fois pointus scientifiquement et éduqués de manière interdisciplinaire car les problèmes sont toujours pluridisciplinaires. Les gens doivent à la fois être des spécialistes et des humanistes (pour comprendre les autres et être tolérants), c'est pour cela que les universitaires doivent voyager.

Un recteur wallon

Les décideurs politiques, syndicaux et économiques trouvent que l’enseignement supérieur – y compris les hautes écoles et l’enseignement artistique – est globalement de qualité.

Un débat est actuellement en cours sur le poids à donner aux formations spécifiques et à l'interdisciplinaire. Certains responsables de l’enseignement supérieur souhaitent miser sur l'interdisciplinaire, même au niveau supérieur, la spécialisation ne venant que dans un second temps. Actuellement, le système de spécialisation est trop poussé, il y a 43 premières candidatures différentes et 330 programmes pour des formations de troisième cycle. Une rationalisation est indispensable.

Par ailleurs, il faut instaurer, dans l'enseignement, une culture de qualité et d'excellence plutôt que de sélection et d'exclusion. Avoir plus de diplômés n’est pas synonyme d’une diminution de la qualité de l'enseignement.

Selon un recteur d’université, on présente trop souvent l’université comme la panacée pour l’enseignement supérieur, les autres types d’enseignement supérieur sont aussi de qualité, il faut les revaloriser. Le regroupement des hautes écoles est positif car il valorise l’interdisciplinarité. Malheureusement cette réforme n’aurait pas été comprise par l’opinion publique.

5.3.4. L’enseignement technique et professionnel

Selon l’ensemble des décideurs, l’enseignement technique et professionnel doit être revalorisé. Un dirigeant du Forem précise que cette revalorisation peut être suffisante pour l’enseignement technique car il est de qualité, même si les élèves manquent de confiance en eux et de motivation personnelle à leur arrivée sur le marché de l’emploi. Un dirigeant de PME estime, quant à lui, que tous les indicateurs montrent que l'enseignement technique va à la dérive.

Il est suggéré, par un observateur de la Wallonie, de développer, à côté de l’enseignement technique tel qu’il existe, un enseignement technique de haut niveau, post-secondaire.

En ce qui concerne l’enseignement professionnel, une revalorisation est également nécessaire mais non suffisante. En effet, le projet pédagogique de cet enseignement n'est pas clairement défini, il faut revoir les programmes et augmenter la qualité par des économies d'échelle. Si certaines filières proposées sont intéressantes professionnellement, d'autres sont dépassées et devraient être supprimées. Singulièrement, ces dernières sont plus volontiers proposées aux jeunes filles et aux personnes d’origine étrangère, ce qui risque de conduire à la création de ghettos dans certaines filières de formation et, de toute manière, au chômage. Il y a là un réel danger.

Pour améliorer la qualité de l’enseignement professionnel, plusieurs décideurs évoquent la formation en alternance. Mais, selon un responsable pédagogique, il faut savoir que, si l’enseignement en alternance peut être la meilleure des choses car il aborde les problèmes en progressant du concret vers l'abstrait, il ne consiste pas en une succession de périodes en entreprises et à l'école, ce qui est la formule actuellement d’application. Un décideur économique rappelle, en outre, que l’enseignement en alternance est plus coûteux que l’enseignement professionnel traditionnel.

Un responsable du secteur de la formation, conscient des problèmes qui existent dans l’enseignement technique et professionnel, indique qu’il pourrait être judicieux que le Forem rencontre les jeunes quand ils sont encore à l’école plutôt que de travailler en parallèle ensuite.

5.3.5. L'enseignement secondaire

Toutes les personnes interrogées qui abordent cette question constatent un déficit considérable dans l'enseignement de base des mathématiques, des sciences et de l'éducation à la technologie. Tirant argument du rapport 1996-1997 du Conseil de l'Education et de la Formation, décideurs comme observateurs plaident pour un renforcement de ces matières ainsi que une formation critique des élèves au cours de science et par une solide éducation aux multiples démarches technologiques.

En outre, plusieurs interlocuteurs, au fait des problématiques de l'enseignement, ont appuyé la proposition – formulée lors des congrès La Wallonie au futur – de créer un réseau de centres de recherche en éducation, à la fois lieu de création et de dynamisation pédagogique et centre de formation permanente pour les enseignants. L'organisation de tels lieux apparaît comme la manière la plus efficace de renforcer la qualité des professeurs du secondaire et de leur apporter une motivation dont de nombreux décideurs et observateurs ont souligné la faiblesse.

5.3.6. L'enseignement fondamental

Outre l'alphabétisation scientifique et technologique, revendiquée par les congrès La Wallonie au futur, le discours des personnes interrogées sur cette question porte essentiellement sur la nécessité d'apporter une formation de base la plus complète possible au niveau de l'enseignement primaire. Pour un cadre d'entreprise, l'essentiel de cet enseignement reste, à l'issue des six années, de savoir calculer, lire et écrire et d'avoir conservé intacte sa curiosité. Un observateur politique souligne, lui aussi, la nécessité de centrer sur des apprentissages fondamentaux et sur quelques matières d'éveil, sans déflorer les matières de l'enseignement secondaire, au risque de tuer l'intérêt. Un décideur politique socialiste préconise un enseignement fondamental identique dans le monde entier et qui inculque aux élèves l'orthographe, le calcul ainsi qu'une notion de leur village, de leur région et de ce qui l'entoure.

Plusieurs intervenants rappellent – comme l'ont fait les congrès La Wallonie au futur – la nécessité de former tous les enseignants pendant une même période et de leur accorder les même niveaux salariaux.

5.3.7. La formation des enseignants

La fonction des enseignants doit être revalorisée. Pour que cela soit possible, un décideur syndical propose, d’une part, de réformer le mécanisme de formation des enseignants et, d’autre part, de miser sur un système de formation permanente comme, par exemple, instaurer une année de réactualisation après cinq années de cours. Une telle méthode permettrait aux enseignants d’être plus proches du monde des entreprises, des institutions, etc. Un autre intervenant insiste sur une formation continuée qui aide les enseignants à situer leur métier dans un contexte de société et leur discipline dans un cadre plus large, pour éviter un enseignement trop compartimentalisé.

Un décideur du secteur éducatif déplore la faible qualité de l’ensemble du corps enseignant et prône sa responsabilisation et l'octroi un meilleur barème salarial.

Plusieurs interlocuteurs se sont réjouis de la place réservée à l'importance des sciences de l'éducation dans les congrès La Wallonie au futur tout en regrettant que les nombreuses suggestions faites dans ce domaine n'aient pas été suivies d'effets, à l'initiative du monde politique.

 

 

 

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