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Allocution de clôture

Robert Collignon
Ministre-Président du Gouvernement wallon chargé de l'Economie, du Commerce extérieur, des PME, du Tourisme et du Patrimoine

 

Monsieur le Président,
Chers Collègues,
Mesdames, Mesdemoiselles, Messieurs,

J'estime que j'ai beaucoup de chance aujourd'hui, non pas de clôturer le troisième Congrès de la Wallonie au Futur mais d'avoir pu écouter le Professeur Quévit.

C'est vrai, Jean-Claude (1), qu'il nous a interpellés. Et, c'est vrai qu'un certain nombre de réflexions, nous interpellent déjà depuis un certain temps et nous aurons l'occasion probablement avec nos collègues du Gouvernement wallon, de poser les différentes questions et d'essayer, avec l'aide des travaux de ce Congrès, d'y répondre.

Je voudrais dire aussi que c'est vrai que le monde politique ne peut pas régler seul les problèmes qui sont posés. C'est vrai que l'appel à une concertation permanente et peut-être aussi à des efforts des uns et des autres sera nécessaire et j'y reviendrai. Je crois que c'est en bonne voie.

Je me dois, personnellement, d'évoquer ici la politique économique telle que le Gouvernement wallon essaie de la promouvoir et c'est vrai qu'il le fait en symbiose avec des acteurs de la vie socio-économique. Il essaie de réfléchir aux politiques de l'emploi, à la fois dans mon département qui est le département économique et dans le département de Jean-Claude Van Cauwenberghe qui est celui de l'emploi, où se traitent aussi les problèmes de ceux qui, malheureusement, se trouvent dans une situation difficile.

Je voudrais d'ailleurs profiter de ce Congrès pour réaffirmer, avec force et conviction, la nécessité d'un secteur économique sain, dynamique, diversifié. Ce secteur économique est indispensable, non seulement à la bonne santé de notre Région - je crois que nous en sommes convaincus -, mais aussi au maintien des équilibres qui persistent et qui nous autorisent encore aujourd'hui une qualité supérieure à celle, théorique, reflétée dans les enquêtes et les indices internationaux. Pourtant, aujourd'hui, la crise socio-économique que nous connaissons depuis plusieurs années met en péril cette situation et nous devons faire face à des difficultés croissantes.

Je crois qu'il est temps de réagir avec vigueur, sans rien nier et en se rendant compte des limites et contraintes de nos actions, mais en ayant la volonté de mobiliser au mieux les moyens humains et financiers non négligeables dont nous disposons encore.

De nouveaux équilibres doivent, sans doute, être recherchés. Ils ne peuvent cependant compromettre ce qui fait la richesse et le potentiel de notre Région, à savoir : une société qui, actuellement, est encore socialement équilibrée, un consensus et un dialogue social permanents, un patrimoine, un environnement de qualité.

Il est nécessaire de s'attaquer au problème de l'emploi de façon volontariste car on ne peut pas continuer à maintenir cette société si elle exclut vingt pour cent des actifs. L'attaque de ce problème impose une solidarité entre tous et, on vient de le dire, de le répéter, la recherche de mesures aussi qui doivent permettre, à court terme, d'améliorer rapidement la situation. Même si, économiquement parlant, des décisions non optimales doivent être prises et si, de ce point de vue économique, les solutions sont davantage à moyen et à long terme.

Quels sont les liens que nous comptons établir pour ce qui nous concerne et, pour ce qui me concerne plus particulièrement, entre la politique économique et l'emploi ? Il est vrai que c'est le secteur économique qui pourra réaliser la création d'emplois durables et de qualité. Je vous ai écouté avec beaucoup d'intérêt sur le problème des aides directes, des aides indirectes : c'est une réflexion et je lirai les Actes de ce Congrès. Dans les décrets de 1992, déjà, nous nous sommes efforcés de préciser le critère de l'emploi et la nécessité de création d'emplois pour permettre ces aides. L'innovation technologique était également considérée sous cet angle ainsi que la protection de l'environnement.

Je pense cependant qu'il convient de procéder - pratiquement en permanence - à une évaluation de ce que nous faisons de ces aides afin de savoir si elles sont un élément déterminant pour la création d'emplois.

Nous avons, au niveau qui me concerne de la politique plus particulièrement économique, dégagé quatre priorités.

  • Tout d'abord, la nécessité de renforcer les pôles d'excellence existant. A l'échelle régionale et dans différents secteurs d'activités, de nombreuses entreprises de différentes tailles constituent, par la qualité de leurs produits, par leur management, par leur secteur Recherche & Développement, par leurs travailleurs, par leurs outils, des pôles d'excellence et de développement. Ces entreprises m'apparaissent être la colonne vertébrale de la Wallonie : elles doivent toujours être soutenues et pouvoir se renforcer encore. Il faut veiller à ce que quelques vertèbres supplémentaires viennent consolider cette colonne afin que nous puissions disposer d'une structure industrielle de base diversifiée et de valeur, capable d'assurer par elle-même son avenir et, à travers le succès, de générer et de développer de la valeur ajoutée périphérique.

  • Il conviendra aussi, deuxième priorité, d'essayer de densifier le réseau des Petites et Moyennes Entreprises. C'est vrai que le manque de PME est une conséquence de la structure industrielle wallonne, je n'apprends rien à personne : l'existence, en Wallonie, de l'industrie charbonnière, de l'industrie sidérurgique, de l'industrie textile, avec un nombre important de sous-traitants développant un seul produit et ayant un seul client, a eu des conséquences que nous connaissons encore aujourd'hui. D'où la nécessité de créer une nouvelle mentalité d'entrepreneurs qui est malheureusement, à mon sens, trop peu développée en Wallonie. Mais nous devons essayer de la privilégier. Il faut le faire - Michel Quévit l'a dit dans son rapport - en privilégiant l'innovation technologique. Certains ne s'y adaptent pas et, cependant, je suis persuadé que, dans les Petites et Moyennes Entreprises, cette innovation technologique peut germer vite, quitte à se développer définitivement, par après, dans le cadre d'entreprises plus importantes. Anticipant sur mes propos relatifs à la Recherche et au Développement - et pour répondre au Professeur Quévit -, il me paraît en tout cas qu'il conviendrait, au niveau des universités notamment, de permettre aux Petites et Moyennes Entreprises l'accès à la Recherche & Développement. Il y a là une réflexion que nous pourrions essayer de concrétiser dans les prochains mois.

    Il convient également de ne pas négliger les services de proximité à valeur ajoutée moins nobles mais tout aussi nécessaires pour accompagner les opérateurs économiques, qu'ils soient industriels ou de services. Petite réflexion en passant, depuis un an et demi que les services d'aide à la consultance interviennent, ils ont un succès non négligeable et ils me paraissent, précisément, de nature à promouvoir l'action des Petites et Moyennes Entreprises.

  • Troisième priorité, la restructuration des entreprises en difficulté. Elles sont encore nombreuses, aujourd'hui, les entreprises qui connaissent de graves difficultés. Je l'ai résumé devant l'Union wallonne des Entreprises en disant que le Ministre de l'Economie en Wallonie est un peu fatigué de "jouer directement au pompier". Il convient peut-être davantage de voir les entreprises au départ et d'essayer de régler les problèmes de manière préventive. Ces difficultés sont dues tant à des problèmes liés au coût élevé qu'à ceux résultant d'une structure financière insuffisante ou encore - et c'est très fréquent malheureusement - à un management déficient ayant fait, tout simplement, les choix stratégiques mauvais ou incompétents dans la gestion des affaires.

    Ces entreprises doivent être prises en main et aidées, mais elles doivent être aidées pour autant que leur avenir à long terme présente un potentiel suffisant et que cette mission puisse être menée avec des partenaires capables de gérer leurs problèmes, de concrétiser leurs potentialités. L'objectif ultime est que, à travers ces actions de rationalisation et mon département "restructuration", nous puissions faire en sorte que ces entreprises rejoignent les premières dont je viens de parler - et les deuxièmes s'il s'agit de Petites et Moyennes Entreprises -.

  • La quatrième priorité - et elle peut être discutée - est la recherche de nouveaux investisseurs étrangers. L'attrait de nos systèmes d'aides aux investissements s'est amplifié depuis que certaines sous-régions peuvent bénéficier d'aides européennes, mais la tentation est grande, dans ces conditions, d'attirer à tout prix - et je dirai à n'importe quel prix - des investisseurs étrangers dans notre Région. Mon expérience de Ministre-Président chargé de l'Economie me fait dire que, régulièrement, je reçois les forces vives, qu'il s'agisse des opérateurs économiques d'une Région, des opérateurs politiques, ou des forces syndicales. Ils se rendent à mon Cabinet et me disent : "il faut intervenir pour que tel investisseur étranger s'installe chez nous, il faut lui donner un maximum d'aides, il faut faire en sorte qu'il bénéficie d'exemptions fiscales". A la limite, le terrain doit être gratuit et le bâtiment doit lui être donné...

    Tout est beau et on appelle l'investissement parce qu'on espère qu'il sera créateur d'emplois. Parfois les années passent et, trois ou quatre ans après - comme l'entreprise Knogo dans le Borinage -, l'investisseur s'en va pour fabriquer des systèmes d'alarme à Porto-Rico parce que c'est moins cher. Alors on dit - ce n'était pas moi le Ministre-Président à l'époque, mais j'en suis solidaire : "le Ministre-Président a bien été dispendieux dans le cadre des aides qu'il a données et il n'a pas veillé au maintien de l'entreprise".

    Je crois qu'il faut faire l'investissement d'accueil. Cependant, il faut le faire de manière sélective pour des projets qui s'intègrent, qui complètent, qui renforcent la structure locale, qui ont un impact significatif au niveau de l'emploi, et ce, dans des conditions de pérennité correctes. Je suis d'ailleurs assez rassuré lorsqu'un investisseur étranger vient et qu'il fabrique plusieurs produits. Je pourrais - mais je ne le ferai pas - citer certaines entreprises et certains investisseurs étrangers qui ne fabriquent qu'un seul produit et je suis manifestement alarmé et craintif en la matière.

    Je suis également rassuré lorsque l'investisseur étranger investit en partie dans la Recherche et le Développement à proximité de son entreprise. Je crois qu'il y a là un caractère de pérennité qui est important.

Par ailleurs, on ne pourrait comprendre que soient amenées, en Wallonie, des sociétés dont l'activité risquerait de mettre à mal d'autres qui y sont déjà bien établies, ou des sociétés qui auraient un impact destructeur trop important sur l'environnement ou qui requerraient des aides disproportionnées par rapport aux emplois créés.

Les priorités que je compte développer dans le cadre de ces compétences s'inscrivent parfaitement dans les axes retenus par les interlocuteurs sociaux. Vous avez fait un appel : le Ministre de l'Emploi, Jean-Claude Van Cauwenberghe, et moi-même, nous nous sommes rendus successivement au Conseil économique et social de la Région wallonne - qui groupe à la fois les interlocuteurs sociaux que sont les syndicats, l'Union wallonne des Entreprises, les Ententes des Classes moyennes - et au Département agricole - que j'estime, moi, relever de l'Economie - et nous avons mis en exergue un plan qui sera concrétisé dans les prochaines semaines et qui m'apparaît politiquement important, parce qu'il est important d'avoir un consensus général pour aborder les problèmes.

Je reprends, plus ou moins dans l'ordre, ce qu'ils en ont tiré :

  • La nécessité de développer une stratégie industrielle dans quelques filières offrant d'importantes retombées en terme d'emplois. En cette fin d'octobre 1995, le Ministre Taminiaux a présidé une conférence sur la construction et sur le logement, qui permettra de soutenir le secteur de la construction en complément aux retombées sur celui-ci des mesures décidées en février relativement à la réduction des taux de TVA.

  • La relance sélective dans certains projets créateurs d'emploi : en particulier, les secteurs de la rénovation urbaine et rurale, la réhabilitation de logements anciens, l'aménagement de sites désaffectés, le logement social, le patrimoine, l'environnement. Plus j'avance dans ces dossiers, plus je me rends compte que le choix des investisseurs - qu'ils soient de notre région, qu'ils soient de notre pays ou qu'ils soient étrangers - dépend de la qualité du cadre de vie. D'où l'importance de l'action que j'avais développée, lorsque je suis devenu ministre de l'Aménagement du Territoire, au niveau de la rénovation urbaine, ainsi que de la nécessité de ramener une partie de l'habitat au centre des villes et de faire en sorte qu'il n'y ait pas uniquement des secteurs de service. C'est important en tant que phénomène de société et aussi par rapport aux problèmes de délinquance que l'on connaît.

  • Le soutien à la Recherche et au Développement, vous en avez parlé Monsieur Quévit, et je voudrais peut-être aussi lancer un appel. Je l'ai dit tout à l'heure, à propos des synergies entre les universités et les entreprises, et au niveau des entreprises, je l'ai dit à l'Union wallonne : il ne suffit pas de dire qu'il faut augmenter les budgets, il faut aussi que le Ministre qui a la Recherche et le Développement dans ses compétences puisse dépenser ces budgets pour des dossiers de qualité. On ne peut effectivement pas régler les problèmes uniquement en ajoutant un demi milliard ou un milliard ici ou là.

  • La promotion du commerce extérieur dans le cadre des entreprises exportatrices et de l'emploi engendré. Pour le moment, on peut estimer que la Wallonie exporte 67 % de sa production. C'est un phénomène important et il faudrait probablement, pour que nous puissions maintenir notre prospérité, que nous exportions davantage. Il faut des produits de qualité, il faut aussi un marketing important et - en m'adressant aux Petites et Moyennes Entreprises, dans le même sens où elles devraient être liées au phénomène de la recherche -, probablement aussi faudrait-il leur apprendre à procéder à l'exportation.

    Je suis frappé - je m'excuse de faire une digression, mais c'est vous qui me l'avez suggérée - je suis frappé de voir, dans les missions - qu'il s'agisse des missions de l'Office belge du Commerce extérieur ou des missions de l'Agence wallonne à l'Exportation -, que nous avons des Petites et Moyennes Entreprises qui entament leur première mission par le Japon, par la Corée du Sud, par l'Argentine. J'ai le sentiment qu'elles vont beaucoup trop vite et que c'est beaucoup d'efforts, à la fois pour l'Agence wallonne à l'Exportation mais aussi pour la PME. Il y a nécessité d'une exportation de "proximité". Essayons d'abord avec les pays qui nous sont proches ! C'est vrai que c'est plus facile en France parce que la langue est la même. Essayons de vendre au nord du pays, mais il y a aussi un énorme marché - on parlait tout à l'heure de la Nord-Rhénanie-Westphalie ou de la Rhénanie-Palatinat - en Nord-Rhénanie- Westphalie : c'est 17 millions d'habitants et je crois qu'on peut y aller en 24 ou 48 heures sans perdre le contact avec le patron. Dernièrement, j'étais en contact avec des Chambres de Commerce des Pays-Bas : je trouve que la Wallonie n'a pas assez d'échanges avec les Pays- Bas. Essayons donc que les exportations de proximité se développent prioritairement. Au niveau, par exemple, de l'Europe de l'Est, il m'apparaît que les Petites et Moyennes Entreprises pourraient commencer par les pays qui sont les plus proches, à savoir, la Tchèquie, la Hongrie, la Slovaquie et la Pologne sans aller se précipiter immédiatement dans des pays où l'issue politique est encore incertaine : je veux parler de la Fédération de Russie, de l'Ukraine ou même de la Bulgarie ou de la Roumanie. Je crois que c'est un problème important.

  • L'accueil des investisseurs étrangers me paraît tout à fait nécessaire mais avec les réserves que je formulais tout à l'heure.

  • La simplification des procédures administratives. On a parlé du développement durable et j'en suis partisan. Effectivement, les lois doivent être respectées mais, si les délais étaient déjà respectés pour les investisseurs, ce serait quelque chose de particulier. Mais il est vrai aussi que, en tant que parlementaire, nous avons voté un nombre incroyable de Conseils consultatifs. Il y a le Conseil de l'Environnement, il faut parfois l'avis du Conseil de la Pêche ou le Conseil de la Chasse... J'ai fait le relevé des conseils de compétences d'avis, c'est un parcours de combattant pour l'investisseur dans certaines circonstances. Cela a été voté, cela doit donc être respecté mais des simplifications peuvent probablement intervenir au niveau des délivrances de permis de bâtir ou des délivrances de permis d'exploiter.

  • L'amélioration de la base financière des entreprises et de leur succession - j'en parlais tout à l'heure - : je suis encore très frappé par le fait que certains industriels commettent de graves erreurs et je comprends parfois l'émoi de certains travailleurs dans différentes circonstances lorsqu'ils ont été conduits à la perte de leur emploi du fait d'erreurs qui sont manifestes, qui sautent aux yeux : mais cela est probablement dû à notre système et on a beau leur dire que l'on peut faire de l'accompagnement d'entreprises au niveau de la Région wallonne, ce sont malheureusement celles-là qui ne viennent pas nous trouver, ou bien elles viennent nous trouver lorsqu'il n'y a pratiquement plus rien à faire.

  • Le développement et redéploiement des services d'utilité publique particulièrement porteurs d'emplois dans le secteur de l'aide aux personnes et du soutien à l'économie sociale. J'ai pu me rendre compte, notamment avec le Ministre Van Cauwenberghe, de ce que l'asbl Terre, dans un domaine tout à fait particulier, a développé 277 emplois sur le site de Fontaine-l'Evêque et à Herstal-Grivegnée. C'est absolument prodigieux et ce sont des choses qui doivent être mises en valeur dans un système sans doute un peu particulier d'économie sociale marchande, mais qui peut être un créneau créateur d'emplois.

  • L'insertion professionnelle des chômeurs difficiles à placer.

  • La redistribution du temps de travail, vous en avez parlé.

  • La formation-insertion, j'y reviendrai.

L'approfondissement de ces différents axes est nécessaire. Il faudra aussi que nous élaborions des mesures économiques et sociales concrètes qui nous permettent de développer cette politique. La Déclaration de Politique régionale prévoit d'ailleurs que le Gouvernement wallon, au travers de l'exercice, s'efforcera de relever ces défis dans l'ensemble de ses compétences et d'intégrer aussi, pour les réaliser, le recours aux aides développées par l'autorité fédérale.

C'est dans ce contexte de collaboration que viennent d'être discutés, par Jean-Claude Van Cauwenberghe en conférence interministérielle, les différents axes de mesures qui peuvent être menées de pair avec l'autorité fédérale :

  • le contrat de première expérience professionnelle (PEP) dans les programmes pour l'emploi dans les régions;

  • le contrat de première expérience professionnelle dans la fonction publique régionale;

  • l'occupation des chômeurs dans les ALE à des activités de la compétence des Communautés et des Régions;

  • l'exploitation des gisements d'emploi dans le secteur non marchand;

  • le Plan d'accompagnement des chômeurs (PAC) - nous venons d'obtenir la garantie de son financement.

  • En outre, des discussions auront également lieu sur les nouvelles mesures d'emploi et d'évaluation des mesures existantes. Nous serons associés en qualité de Communautés et Régions au Conseil supérieur de l'Emploi. C'était nécessaire.

Voilà, Mesdames, Messieurs, ce que la présente législature a inscrit dans le développement de l'emploi et de la lutte contre le chômage, et cela constitue deux de ses priorités. J'y ajouterai aussi la lutte contre l'exclusion sociale parce qu'elle me paraît nécessaire et qu'elle est le complément des deux premières.

Les mesures que nous avons déjà prises, ainsi celles que nous allons adopter, vont résolument dans ce sens. Toutefois, j'ai parfois le sentiment que le phénomène de lutte pour l'emploi est un phénomène de type culturel. Il conviendrait probablement que nos jeunes puissent se réhabituer à cette notion et à cette nécessité de travail. J'y vois en tous cas un phénomène d'état d'esprit qu'il est nécessaire d'aménager.

Vous avez parlé aussi, Monsieur Quévit, du problème de la mobilité, le liant aux infrastructures : c'est absolument nécessaire. Je suis frappé du manque de mobilité de nos travailleurs et, parfois aussi, de nos entreprises au niveau de la manière dont ils voient les choses. Des travaux sont à faire au niveau de l'infrastructure, cela me paraît également nécessaire.

Enfin, votre réflexion à propos de l'enseignement est un combat que je mène, moi, depuis plusieurs années. En dix ans, il conviendrait d'avoir un partenariat, une synergie, une collaboration - peu importe le terme utilisé - entre les entreprises et les centres de formation professionnelle du FOREM, d'une part, et, d'autre part, l'enseignement technique et professionnel.

Nous avons déjà avancé. Le fait que Monsieur Van Cauwenberghe soit à la fois Ministre régional et communautaire m'apparaît être un élément positif au niveau de l'infrastructure, mais il conviendra aussi de ne pas taper uniquement sur les Centres de formation professionnelle ou bien sur le Ministre de l'Education : il faut que les entreprises s'engagent davantage. Je suis étonné que, très souvent, elles disent que leur problème est la recherche de main-d'oeuvre. C'est quelque chose d'insoutenable dans notre situation où, en Belgique, il y a un demi million de chômeurs et encore davantage de sous-emploi. Mais, par ailleurs, quand on entend les communiqués du FOREM, dont les offres d'emploi demandent cinq ans de qualification ou cinq ans d'expérience, cela est aussi quelque peu risible. Donc, ayons cette collaboration. Elle existe dans d'autres pays. Il ne suffit pas de les citer en exemple, je crois que c'est sur le terrain qu'il convient de concrétiser et nous avons un effort à faire au niveau des mesures immédiates puisque les pouvoirs publics n'auront pas les moyens, au niveau de leurs écoles techniques et professionnelles, pas davantage que nous, au niveau des Centres professionnels, de nous adapter à la rapidité que vous évoquiez tout à l'heure concernant la technicité des machines, concernant les télécommunications. Les outils sont là, dans les entreprises : que l'on permette aux jeunes d'aller se familiariser avec eux. Cela me paraît être une réalité et, d'ailleurs, dans un précédent Congrès, vous aviez déjà fait des remarques dans ce sens. Je crois que c'est là le problème tout à fait spécifique que nous devrons affronter. C'est vrai qu'il y a des problèmes dans l'enseignement, mais il devrait y avoir aussi, au niveau de l'enseignement, une réflexion de type pédagogique à conséquences économiques : nous ne l'entendons pas assez souvent dans la bouche de ceux qui représentent ou prétendent représenter les enseignants !

Voilà, j'ose espérer que ce Congrès qui se termine nous permettra à nous, Gouvernement, à nous, Ministres, d'avancer plus vite au regard de la tâche difficile qui nous attend mais je suis persuadé que si cette collaboration à laquelle vous faisiez appel entre les autorités publiques, les autorités économiques et sociales devient effective, nous pourrons réussir ce redressement qui est indispensable. Il sera porteur d'espérance pour notre population et pour les jeunes en particulier.

La Région wallonne existe maintenant depuis quinze ans. La période transitoire se termine en 1999, et dès 1999, la réalité budgétaire à laquelle nous sommes présentement confrontés, chers Collègues, sera aussi la réalité de la situation des Wallonnes et des Wallons par rapport à leur richesse intérieure brute. Et, à ce moment là, c'est uniquement avec eux que nous devrons compter.

Ce sont des choses que nous devons intégrer dès à présent. Il convient de se battre pour maintenir et pour développer cette prospérité dont nous avons tous besoin et nos concitoyens sont attentifs à ce que nous faisons. Ne pas y réfléchir, ce serait dramatique. Il faut aborder les problèmes avec courage et discernement, je crois que c'est un gage de confiance.

Je vous remercie.

 Note

1. Jean-Claude Van Cauwenberghe, Ministre du Budget.

 


 

 

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