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Deuxième congrès La Wallonie au Futur
1991 -
Le Défi de l'Education

Congrès permanent La Wallonie au futur - Index des congrès

 


1. L'histoire - l'espace

Jean-Marie Klinkenberg
Professeur à l'Université de Liège

 

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Les propositions détaillées qui suivent portent sur la subdivision "espace" de cette section. Les deux subdivisions ont cependant un point commun : de la même manière qu'il n'y a pas de mémoire historique wallonne, en dépit de la découverte sur le sol wallon de l'homme de Spy (pour ne pas remonter aux iguanodons de Bernissart), il n'y a pas d'aperception d'un espace proprement wallon. Le lieu commun veut souvent ici que l'on parle d'éclatement, de dispersion .... Ce lieu commun ne doit pas être repoussé, mais au moins mis en perspective, de deux manières. Tout d'abord, l'éparpillement est un effet de discours, ce qui ne préjuge en rien de la réalité des choses. On observera d'ailleurs qu'il coexiste avec d'autres concepts qui sembleraient devoir entrer en contradiction avec lui, comme celui d'intimisme. D'autre part, le motif de l'éparpillement est abondamment représenté dans toute la culture européenne contemporaine, et semble même être un des points les plus forts d'une définition de l'époque post-moderne.

Il faut enfin noter qu'il y aura inévitablement des recoupements avec les sections "l'eau", "les bassins", "la campagne", "l'intimisme".

 

1. L'espace comme imaginaire

Les trois paramètres de l'espace sont l'orientation, l'altitude et la distance. Ces trois dimensions sont vécues de manière différentes par les cultures.

a. Ainsi l'orientation compte beaucoup aux yeux d'un nord-Américain, mais moins à ceux d'un Européen. Le seul axe à être un peu valorisé par le Wallon est l'axe Nord-Sud (au nord, les Flamands, au sud, mais un sud lointain, les pays chauds).
- Illustration : à trouver.

b. La distance est aussi vécue de manière subjective : plus la densité de population est forte, plus les distances sont senties comme longues. Mais ce n'est pas là le seul facteur : songeons à la distance énorme à laquelle Bruxelles se situe pour un Liégeois.
- Illustration de la petitesse de l'espace : Les trous de la rue Lartoil, de P. Samain p. 33. Variabilité des distances : Le pain noir, de Krains.

c. L'altitude peut également être surévaluée ou sous-évaluée, en fonction des valeurs attachées à des objets comme la plaine, la montagne, etc. A l'époque romantique par exemple, ce qui est aujourd'hui la Wallonie est vue comme plus accidentée que par les auteurs contemporains.

  • Illustration : un passage de Victor Hugo sur la Vallée de la Vesdre dans Le Rhin. Une légende de Marcel in Lagarde; un passage de Pimpurniaux, Guide du voyageur en Ardennes. Il descend de ceci une image de Wallonie sauvage, un peu occultée de nos jours.

  • Illustration : Fagnes de Wallonie de G. Apollinaire.

d. La prise en considération des trois paramètres débouche sur une géographie imaginaire.

  • Illustration : les déformations narquoises de la carte de Belgique dans les productions du Daily-Bûl. Les points de référence de cette géographie imaginaire n'épousent que peu les frontières de la Wallonie.

2. Le cadre naturel

a. Temps d'arrêt sur quelques thèmes :

  • L'eau (avec des corollaires comme la boue, les canaux, les marécages, rivières).

  • Illustration : Conrad Detrez, Ludo (pour l'eau) et Les plumes du coq (pour la boue); J.P. Verheggen, Pubères, putains (pour les marécages).

  • Végétaux pauvres et drus.

  • Illustration : J.-P. Otte, Le coeur dans sa gousse.

b. Temps d'arrêt sur quelques valeurs attachées au paysage wallon.

  • Illustration (qui devra être assez développée) : Offrande wallonne, de Albert Henry, p. 26-28 : alliance entre éléments, rythme harmonieux, contrastes atténués...

 

3. L'espace humain

a. L'industrialisation a évidemment marqué de manière puissante l'imaginaire spatial wallon, depuis le XIXème siècle. Les interprétations du phénomène sont évidemment très divergentes. Cela va de la malédiction du pourtant inévitable modernisme :

  • Illustration : Les forges d'Iwan Gilkin
    à la transcendance du matériel

  • Illustration : Fers, aciers... dans Les râpes de Norge; du même Mariemont, Bascoup, Haine....

b. Le décor urbain est aujourd'hui vu non dans son présent, mais de deux manières :

  1. Comme signe d'un passé sans projection sur l'avenir.

    • Illustration : Regards dans Ecrasez-le de William Cliff, marque crûment l'articulation entre le vieillissement et la petitesse. Aussi, Samain, p. 104,144.

  2. Comme accouchant - et ici on est plutôt tourné vers l'avenir - d'une "nouvelle nature", issue de l'homme mais vivant contre lui, modestement, ainsi que l'a illustré Italo Calvino dans Marcovaldo ou les saisons en ville

    • Illustration : textes de Jacques Izoard, dans Corps, maisons, tumultes et De la paume à la paume.

 

4. Espace intérieur et expansion

L'exportation du wallon n'a eu que peu de répercussion sur son imaginaire spatial, sinon dans un exotisme conventionnel ou de manière fantasmatique.

  • Illustration : Michaux, Voyage en grande Garabagne.

En contrepartie, il y a eu élaboration d'un "espace de dedans", selon la formule de Michaux, qui doit être examiné en même temps que l'intimisme wallon.

  •  Illustration : Magie ou Une tête sort du mur dans Lointain intérieur de Michaux.

(Octobre 1991)

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