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Un nouvel atout pour la Wallonie : les éco-conseillers

Catherine Blin
Institut Eco-Conseil, Namur

Camille Dermonne

Responsable de la Formation, Institut Eco-Conseil

 

Les origines

L'Institut Eco-Conseil de la Communauté française de Belgique a été créé officiellement le 13 mars 1989, après déjà plusieurs mois de travail de la part des initiateurs du projet en Belgique. Ce projet s'inscrit dans la lignée des projets de formation et de création de postes d'éco-conseillers qui ont vu le jour en Allemagne et en Autriche, il y a quelques années, et qui se sont peu à peu étendus (notamment à l'occasion de l'année européenne de l'environnement) à la France, au Royaume-Uni, au Luxembourg, à la Belgique, à l'Espagne et à l'Italie.

 

Les objectifs

En Belgique, l'Institut Eco-Conseil s'est constitué sous la forme d'une association sans but lucratif (asbl), pluraliste et indépendante. Ses objectifs sont les suivants :

  • dispenser la formation d'éco-conseiller et toute autre formation relative à l'environnement;

  • procurer une assistance technique aux éco-conseillers, en ce compris le placement après formation;

  • coordonner ses actions avec celles menées par les éco-conseillers des autres pays européens en vue d'assurer une meilleure protection de l'environnement;

  • sensibiliser l'opinion publique au rôle des éco-conseillers.

 

Les structures

Pour atteindre ces objectifs, l'Institut Eco-Conseil a mis en place un Conseil d'Administration, composé de personnes issues de divers milieux et des diverses tendances politiques de la partie francophone du pays. Il a également mis sur pied un Comité Scientifique et Pédagogique qui a pour mission de conseiller et d'orienter l'Institut dans la préparation, le suivi et l'évaluation des programmes de formation. Ce comité, constitué de dix-sept personnes, comporte un représentant de chacune des universités francophones de Belgique, des représentants du monde associatif, du milieu industriel et de la Commission des Communautés européennes (DG XI et DG XII).

Grâce à ces deux structures, qui traduisent la volonté de pluralisme et de travail en collaboration avec de nombreux secteurs et/ou institutions, l'Institut Eco-Conseil s'est assuré un large soutien autour des missions qu'il s'est fixées et de la reconnaissance de la qualité et des rôles importants que joueront les éco-conseillers après leur formation.

 

Les soutiens

Dès le début, l'Institut Eco-Conseil a été soutenu financièrement par le Fonds social européen de la Commission des Communautés européennes, et ce pour une période de trois ans, comme "projet pilote novateur de formation et de remise au travail de personnes au chômage, menacées de chômage ou sous-employées". Le Fonds de l'Environnement de la Fondation Roi Baudouin a également apporté son soutien au projet, dès avant son démarrage, en permettant aux futurs cadres de l'Institut d'aller suivre la formation d'éco-conseiller dispensée par Eco-Conseil Strasbourg. La Fondation Roi Baudouin a ensuite maintenu son appui, suivie en cela par la Direction générale de l'Environnement de la Commission des Communautés européennes, les Ministères de l'Environnement, de l'Emploi, de l'Aménagement du Territoire de la Région wallonne, le Secrétariat d'Etat à l'Environnement de la Région bruxelloise, le Forem, etc ...

 

La formation

L'Institut Eco-Conseil a entamé en mars de cette année (1991), la troisième session de formation d'éco-conseillers, chacune des sessions s'adressant à un groupe d'environ 30 stagiaires. La première session était destinée à former des éco-conseillers essentiellement pour les administrations communales. La deuxième et surtout la troisième sessions forment également des éco-conseillers pour les entreprises.

Les stagiaires sont, dans leur majorité, des demandeurs d'emploi. Ils doivent posséder au minimum un diplôme d'enseignement supérieur de type court (2 années après la fin du cycle secondaire) et un minimum de connaissances et/ou d'expérience en matière d'environnement ainsi, bien entendu, qu'une bonne motivation à devenir éco-conseiller. Dans la pratique, environ 80% des stagiaires ont déjà un diplôme universitaire.

Chaque formation est divisée en deux parties : 6 mois de cours théoriques à l'Institut Eco-Conseil, suivis de 6 mois de stage pratique en situation professionnelle (commune ou entreprise, éventuellement association).

La formation théorique s'articule autour de 3 axes principaux, afin de cerner le mieux possible la réalité concrète dans laquelle les éco-conseillers seront appelés à travailler en Belgique, et plus particulièrement en Régions wallonne et bruxelloise.

 

A. Les modules scientifiques :

La formation théorique est divisée en modules traitant chacun d'un domaine environnemental précis. On s'efforce ainsi d'aborder tous les éléments à prendre en compte pour la gestion et la protection de l'environnement (par exemple: eau, air, déchets, agriculture, énergie, santé, aménagement du territoire...), en insistant sur les aspects de prévention des nuisances pour l'environnement et des pollutions et leur réduction à la source, tout en présentant également les aspects de traitement des pollutions.

Au cours de chaque module, les notions enseignées sont interdisciplinaires. Il s'agit de faire prendre connaissance aux stagiaires, selon les besoins et les possibilités, d'un large éventail d'aspects concrets (scientifiques, techniques, législatifs, administratifs, économiques, sociologiques, culturels, éducatifs, éthiques ou autres), indispensables pour avoir une vision globale du problème tel qu'il se pose à des interlocuteurs venant d'horizons différents, tout en gardant à l'esprit qu'une politique de l'environnement peut et doit être compatible avec un développement économique et social équilibré.

Pour exposer les différents aspects du problème, nous faisons appel à des intervenants originaires d'horizons variés : spécialistes universitaires, fonctionnaires des différentes administrations compétentes dans le domaine de la protection de l'environnement, représentants du milieu associatif, des entreprises, du monde industriel et agricole ou du monde syndical.

 

B. Les techniques de communication :

De nombreux problèmes et conflits en matière d'environnement sont souvent accentués par des problèmes de communication entre les différents acteurs concernés. C'est là que les éco-conseillers ont un rôle fondamental à jouer, de médiateur, de négociateur ou d'agent de changement, selon les circonstances. Pour pouvoir jouer ce rôle d'interface, d'activateur de dialogue, de relais d'information, d'insufflateur d'idées nouvelles, etc, les éco-conseillers ont besoin de solides capacités et connaissances en communication: savoir parler, écrire, convaincre, débattre, négocier, mais aussi écouter, comprendre (leurs interlocuteurs ou l'institution dans laquelle ils s'insèrent), se mettre au niveau ou à la place de l'autre. Pour cela, l'enseignement des techniques de communication se déroule en continu du début à la fin du stage théorique, à raison d'une journée par semaine.

 

C. Les ateliers de travail en groupes :

Face à un problème concret, notamment en matière d'environnement, il est extrêmement rare qu'il existe une solution toute faite (même si les stagiaires attendent parfois des intervenants qu'ils leur en proposent !).

Il est donc primordial d'habituer les stagiaires à aborder d'une manière interdisciplinaire les problèmes concrets rencontrés. C'est pourquoi, afin de favoriser la réflexion et l'application des matières enseignées, des ateliers de travail sont organisés, à raison d'une journée par semaine. Les stagiaires, par petits groupes hétérogènes, travaillent sur des problèmes concrets, choisis en fonction de ceux qu'ont rencontrés les stagiaires des promotions antérieures au cours de leur stage pratique ou de leur travail. Ils sont ainsi amenés à s'approprier des méthodes de travail qu'ils pourront transposer dans leur fonction future.

 

Les éco-conseillers

Aujourd'hui, un bilan de création de postes d'éco-conseillers ne peut être effectué que sur base de la première promotion, étant donné que les deux autres groupes de stagiaires sont toujours en formation. A l'heure actuelle, 23 des stagiaires de la première promotion ont trouvé un emploi. Par ailleurs, les éco-conseillers qui travaillaient déjà effectivement, au moment de la création de l'Institut, au Centre Urbain (Bruxelles) et à Espace-Environnement (Charleroi) continuent leur travail.

 

Le Réseau Eco-Conseil

Les éco-conseillers de la première promotion ainsi que des personnes en fonction avant la création de l'Institut Eco-Conseil ont créé, le 4 mai 1990, une asbl dénommée "Réseau Eco-Conseil". Cette association a pour buts :

  • d'être le porte-parole des éco-conseillers auprès des pouvoirs publics, des associations, des entreprises ou de tout autre organisme concerné par l'environnement;

  • d'assurer les relations internationales entre les éco-conseillers de tous pays;

  • d'être un lieu d'échange d'informations, de partage d'expériences;

  • de promouvoir la profession et d'être un lieu de réflexion sur celle-ci;

  • de collaborer avec l'Institut Eco-Conseil à l'organisation d'une formation permanente, à des sessions de recyclage à l'intention de ses membres.

 

Les perspectives d'avenir

Les administrations communales, mais également certaines administrations régionales, montrent un intérêt croissant pour le travail des éco-conseillers. Leurs difficultés financières rendent cependant problématique, dans certains cas, l'engagement d'un éco-conseiller. C'est pourquoi l'Institut Eco-Conseil se réjouit de la décision, prise par l'Exécutif régional wallon d'octroyer une prime aux communes qui décideraient d'engager des éco-conseillers. Cette aide restera cependant d'une portée limitée et devrait idéalement être complétée d'autres mesures d'aides à l'emploi.

Les entreprises et le monde industriel, confrontés de manière grandissante à des problèmes d'environnement de plus en plus complexes, dont les solutions ne sont pas uniquement d'ordre technique, sont de plus en plus intéressés par ce nouveau métier d'éco-conseiller. Une des plus grosses fédérations d'entreprises belges (450 entreprises liées aux secteurs des fabrications métalliques, mécaniques et électriques), Fabrimétal, vient d'engager deux éco-conseillers et de prendre deux stagiaires de l'Institut pour leur stage pratique de six mois. Les nombreux contacts que l'Institut Eco-Conseil a établis avec divers partenaires (entreprises, milieu industriel, mais également monde syndical) permettent de croire que le rôle des éco-conseillers auprès des entreprises ne pourra que s'accroître dans un futur proche.

Par ailleurs, étant donné l'importance et le développement de multiples "métiers de l'environnement" en Belgique, l'Institut Eco-Conseil a décidé de lancer, en 1991, les Etats Généraux sur les métiers du Conseil en Environnement. Ils ont pour objets principaux :

  • de dresser un inventaire des pratiques des métiers de l'éco-conseil (au sens large);

  • de définir les spécificités de ces métiers;

  • de développer une réflexion, en collaboration avec l'ensemble des partenaires concernés (y compris les employeurs actuels ou potentiels des éco-conseillers), sur les rôles, le statut et la déontologie propres aux acteurs de l'éco-conseil.

Ces travaux se clôtureront, dans les prochaines semaines, par une série de tables rondes mettant en présence les différents partenaires concernés. Ils devraient permettre à l'Institut Eco-Conseil, à partir de réflexions critiques sur des pratiques quotidiennes, d'avoir une bonne vision concrète sur l'évolution des professions de l'environnement en général et de l'éco-conseil en particulier.

 


 

 

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