Description d'un modèle
d'analyse prospective
de la situation budgétaire en Communauté française
(secteur enseignement) (4/4)
Muriel Bouchet
Assistante au Groupe d'Economie
wallonne, Faculté des Sciences économiques et sociales, FUNDP
Jean-Charles Jacquemin
Professeur à la Faculté des
Sciences économiques et sociales, FUNDP
.../...
Tableau 15 : Situation
financière : variation par rapport à la référence (en milliards de FB)
|
Solde primaire |
Solde net |
Dette |
1989 |
0,00 |
0,00 |
0,00 |
1990 |
0,02 |
0,02 |
-0,02 |
1991 |
0,05 |
0,04 |
-0,07 |
1992 |
0,10 |
0,10 |
-0,17 |
1993 |
0,17 |
0,18 |
-0,36 |
1994 |
0,27 |
0,30 |
-0,66 |
1995 |
0,39 |
0,44 |
-1,10 |
1996 |
0,52 |
0,63 |
-1,74 |
1997 |
0,70 |
0,86 |
-2,60 |
1998 |
0,90 |
1,15 |
-3,74 |
1999 |
1,13 |
1,49 |
-5,22 |
Comme le tableau 15 en
témoigne, l'incidence du sursaut nataliste wallon est surtout manifeste
lorsqu'on aborde les recettes budgétaires, puisque le solde et le niveau
d'endettement traduisent une amélioration de la situation financière de notre
Communauté. Ce résultat, qui ne manquera pas d'en surprendre plus d'un, est en
réalité fort aisément explicable.
Trois facteurs
contribuent à altérer l'impact des naissances additionnelles sur les besoins. Le
décalage entre l'apparition des nouveaux-nés et leur entrée dans le circuit
scolaire, que nous avons déjà évoqué, exerce un impact d'autant plus substantiel
que les recettes régies par la Loi spéciale sont, quant à elles, directement
ajustées lors de la survenance de naissances additionnelles
(22). Il est évident que cet avantage va graduellement s'éroder au cours du
temps, mais la création de dette étant retardée, les charges d'intérêt associées
évolueront de façon moins explosive que dans la référence. En outre, les chocs
démographiques enregistrés en fin de période transitoire n'exercent qu'un impact
limité (et même nul durant la période 1997 à 1999) alors que l'intensité de ces
impulsions finales est considérable (Cfr. le tableau 11).
Le second facteur
décelable est associé à l'existence d'un certain degré d'inertie dans
l'ajustement du nombre d'enseignants à la population scolaire, dont témoigne la
forme des "fonctions de retard" calculées à partir des données du fichier
SCOLARI. Cette inertie recouvre deux phénomènes, à savoir d'une part l'effet de
"lag" en vertu duquel un accroissement d'1 % de la population scolaire va se
répartir sur un certain nombre d'années pour ce qui est de son incidence sur le
nombre d'enseignants, ce qui signifie que les dernières impulsions qui s'opèrent
dans le cadre de la période transitoire n'auront guère le temps d'influencer
l'emploi enseignant durant cette même période.
On observe d'autre part
l'existence d'un phénomène de sur- ou de sous-réaction, qui implique qu'une
hausse d'1 % du nombre d'élèves se traduit par une variation différente sur le
plan des charges enseignantes, même lorsque l'écoulement du temps a permis à
l'ajustement de se réaliser intégralement.
Le dernier facteur
agissant est loin d'être le moindre. Il est issu de la présence de dépenses dont
l'évolution n'est pas tributaire de l'évolution des effectifs scolaires. Il
s'agit notamment des dépenses d'entretien et de fonctionnement (reprenant les
frais de chauffage des locaux, les rémunérations du personnel ouvrier, ...), au
sein desquelles les "coûts fixes" occupent une place prépondérante.
Les crédits courants aux
universités et aux enseignants du supérieur ne sont quant à eux pas insensibles
aux fluctuations du nombre d'étudiants, mais ils ne sont réellement influencés
par le choc nataliste qu'après un délai considérable
(23). Il en est d'ailleurs de même pour la promotion sociale.
Ces postes budgétaires,
dont le montant global demeure pratiquement inchangé suite à la survenance de
l'impulsion démographique, représentent non moins de 44,31 milliards de francs
en 1989 (salaires de la promotion sociale compris), ce qui leur confère un poids
de 31,7 %
(24) dans l'ensemble des dépenses courantes de l'éducation. En d'autres
termes, une croissance d'1 % du nombre d'enfants de moins de 18 ans ne va
gonfler les besoins de l'enseignement qu'à concurrence de (1 - 0,317) = 0,683 %
(25). Ce chiffre est nettement inférieur au coefficient de 0,8 que la LSF
applique à l'évolution effective du nombre de moins de 18 ans (entre juin 1988
et l'année considérée) afin d'en dériver les "coefficients de correction
démographique" qui interviennent dans le calcul des montants transférés.
Il paraît donc
raisonnable d'affirmer que le troisième facteur cité peut à lui seul expliquer
l'incidence globalement favorable de l'accroissement démographique. La
contribution des deux autres facteurs évoqués consolide évidemment la
crédibilité de cette dernière constatation, dont l'importance justifie la
longueur de la tentative de démonstration qui précède.
Avant de conclure cet
examen de la deuxième simulation élémen-taire, il importe néanmoins de constater
que le phénomène de compensation entre forces antagonistes se traduit par la
faiblesse de l'incidence relative du choc démographique. Malgré une progres-sion
du nombre de naissances à raison de 10,1 % en 1999 par rapport à la référence,
la variation du niveau d'endettement observée cette même année se limite à 5,22
milliards (toujours en comparaison avec la projection de base), tandis que le
solde net ne s'ajuste qu'à raison de 1,49 milliards. En clair, une quelconque
imprécision dans l'appréhension de l'évolution démographique future n'est guère
de nature à alimenter l'incertitude en matière d'évolution des soldes.
Comme la première
simulation le laissait prévoir, c'est plutôt sur le comportement des
rémunérations (voire même des ratios d'encadrement) qu'il convient de
s'interroger pour esquisser les contours de l'avenir financier de la Communauté.
Partie IV. Exemple de
simulations à finalité normative
A travers cette section,
nous allons mettre l'accent sur l'apport potentiel du modèle en matière d'aide à
la décision, sans prétendre aller au delà de la simple mise en évidence de ses
particularités. Cette caractéristique de l'exposé sera particulièrement présente
lorsqu'il s'agira de calculer le taux additionnel à l'IPP compatible avec
l'objectif de résorption de l'endettement communautaire à l'horizon 1999 : la
publication de ce qui n'est qu'un "taux-solution" intimement dépendant des
contraintes inhérentes à la simulation ne présage en rien de l'opportunité de
son introduction par les décideurs politiques, sur laquelle nous ne pourrions
d'ailleurs nous prononcer qu'à l'issue d'une vaste étude portant sur son
caractère "soutenable" dans le contexte économique actuel.
La même remarque est
d'application lorsque nous traitons d'éventuelles variations de l'emploi
enseignant.
En clair, l'apport
normatif de cette section ne réside pas dans la désignation de "policy-mix"
précises, mais dans la mise en relief de toute une série de constantes,
d'informations inédites susceptibles de guider le décideur politique.
4.1. Scénario 1 : option
revalorisation au sein du cadre institutionnel actuel, sous diverses contraintes
financières
Il importe tout d'abord
de définir les termes-clés utilisés dans l'intitulé de la simulation :
L'option revalorisation
fait référence aux revendications de nombreux enseignants, qui exigent un
rattrapage salarial par rapport au sec-teur privé (à qualification identique,
naturellement) en guise de contribution à la "remotivation" du corps enseignant.
Par souci de prudence, la revalorisation est implémentée dans le modèle sous
forme d'un accroissement annuel du traitement enseignant égal à 2 % (à prix
constants) pendant les dix années de la période transitoire et pour tous les
niveaux. Cet apport salarial est inférieur à la croissance probable du PNB (2,5
% en moyenne), et donc vraisem-blablement à l'accroissement des salaires dans le
secteur privé
(26)
ce qui souligne le fait que notre simulation introduit tout au plus un
ralentissement de l'élargissement de l'écart secteur enseignant/secteur privé.
Il ne s'agit assurément que d'un pâle succédané du "rattrapage" préconisé par
les enseignants.
La contrepartie de cette
revalorisation salariale , souvent évoquée (en dehors des milieux enseignants,
cela va de soi) est une réduction des effectifs enseignants à population
scolaire constante. Concrètement, nous allons sélectionner le ratio
d'encadrement
(27) qui nous permettra de respecter l'objectif ultime sur lequel cette
simulation repose en définitive, à savoir l'exigence de résorption de
l'endettement communautaire, avec l'année 1999 en ligne de mire (ou,
alternativement, la nullité du solde net cette même année).
L'expression "cadre
institutionnel actuel" fait référence à l'absence de ristourne intégrale de la
redevance radio-télévision, et d'additionnels communautaires à l'IPP. Ces deux
éléments seront ajoutés au modè-le dans la sous-section 4.2.
Les résultats obtenus
Ceux-ci sont synthétisés
dans les tableaux 16 et 17.
Tableau 16 : Evolution
des soldes et de l'endettement (montant absolu en mlliards de FB)
Objectif = Dette
nulle en 1999 |
|
Solde primaire |
Solde net |
Dette |
1989 |
-3,41 |
-3,41 |
3,41 |
1990 |
-1,15 |
-1,47 |
4,89 |
1991 |
-0,70 |
-1,17 |
6,06 |
1992 |
-0,57 |
-1,14 |
7,20 |
1993 |
-0,25 |
-0,94 |
8,14 |
1994 |
0,27 |
-0,50 |
8,64 |
1995 |
0,93 |
0,10 |
8,53 |
1996 |
1,71 |
0,90 |
7,63 |
1997 |
2,50 |
1,78 |
5,85 |
1998 |
3,18 |
2,63 |
3,23 |
1999 |
3,54 |
3,23 |
0,00 |
Objectif = Solde net
nul en 1999 |
|
Solde primaire |
Solde net |
Dette |
1989 |
-3,41 |
-3,41 |
3,41 |
1990 |
-1,15 |
-1,47 |
4,89 |
1991 |
-0,91 |
-1,38 |
6,27 |
1992 |
-1,00 |
-1,59 |
7,86 |
1993 |
-0,91 |
-1,66 |
9,52 |
1994 |
-0,62 |
-1,53 |
11,05 |
1995 |
-0,22 |
-1,27 |
12,31 |
1996 |
0,31 |
-0,86 |
13,18 |
1997 |
0,83 |
-0,42 |
13,60 |
1998 |
1,23 |
-0,06 |
13,66 |
1999 |
1,30 |
0,00 |
13,66 |
Le ratio d'encadrement
compatible avec notre objectif financier va se traduire par l'évolution suivante
du nombre d'emplois dans le secteur éducatif :
Tableau 17 : Nombre
absolu d'enseignants et variation par rapport au scénario de référence (en
unités)
|
Dette nulle en 1999 |
Solde net nul en 1999 |
Années |
Nombre absolu |
Variation par rapport
au scénario de référence |
Nombre absolu |
Variation par rapport
au scénario de référence |
1989 |
95309 |
0 |
95309 |
0 |
1990 |
95058 |
0 |
95058 |
0 |
1991 |
92021 |
-3307 |
92221 |
-2837 |
1992 |
89173 |
-5861 |
89560 |
-5474 |
1993 |
86547 |
-8782 |
-87111 |
-8218 |
1994 |
84000 |
-11552 |
84731 |
-10821 |
1995 |
81492 |
-14241 |
82379 |
-13354 |
1996 |
79022 |
-16849 |
80056 |
-15815 |
1997 |
76574 |
-19369 |
77744 |
-18199 |
1998 |
74081 |
-21777 |
75376 |
-20482 |
1999 |
71610 |
-24084 |
73020 |
-22674 |
Les variations observées
en bout de course nous paraissent constituer un obstacle rédhibitoire à la mise
en oeuvre politique de ce scénario. En outre, un phénomène d'externalité
financière ne manquera pas de se manifester, puisque les mises à la pension et
la hausse des inscriptions au chômage associées à ces réductions vont accabler
l'Etat central de charges supplémentaires, de sorte que l'ensemble des pouvoirs
publics ne bénéficiera que d'une fraction de l'assainissement budgétaire dont
profiteraient les Communautés.
4.2. Seconde simulation
: réalisation de l'objectif de résorption de l'endettement au moyen du produit
de la redevance radio-télévision (RRT) et des additionnels à l'IPP
Avant d'entreprendre
l'étude détaillée de cette simulation, il paraît utile de souligner que les
ratios d'encadrement, les traitements et les variables macro-économiques sont
fixés au même niveau que dans la référence.
1. Les recettes
dégagées par les récentes décisions du conclave gouvernemental
-
La redevance
radio-télévision (RRT) : Le rendement additionnel dont bénéficie la
Communauté grâce à la ristourne intégrale à partir de 1993 est estimée à
partir de l'évolution prévue du nombre de postes de télévision. Il est en
outre supposé que la redevance moyenne (par téléviseur) est indexée
annuellement sur l'indice des prix à la consommation.
-
Le mécanisme des
additionnels à l'IPP est également intégré dans le modèle. Ils sont fixés au
niveau constant (sur l'horizon 1992-1999) qui permet d'aboutir à l'absence
de dette dans le secteur de l'enseignement, en 1999.
2. Résultats
obtenus
Le taux additionnel
compatible avec l'objectif de suppression de l'endettement se monte à 3,89 %.
Les recettes qu'il permet de dégager, ainsi que les répercussions budgétaires du
versement intégral de la RRT apparaissent au tableau 18.
Tableau 18. Rendement
des nouveaux mécanismes préconisés
(additionnels à l'IPP = 3,89 %). Milliards de FB
Année |
Ristourne
(28) intégrale RTT |
Additionnels (3,89 %) |
1989 |
0,00 |
0,00 |
1990 |
0,00 |
0,00 |
1991 |
0,00 |
0,00 |
1992 |
1,76 |
11,39 |
1993 |
2,23 |
12,22 |
1994 |
2,32 |
13,11 |
1995 |
2,41 |
14,08 |
1996 |
2,50 |
15,11 |
1997 |
2,59 |
16,21 |
1998 |
2,68 |
17,40 |
1999 |
2,78 |
16,68 |
L'impact budgétaire réel
qu'induisent les nouvelles possibilités de financement est quant à lui mis en
évidence au tableau 19.
Tableau 19. Soldes et
endettement (milliards de FB)
|
Solde primaire |
Solde net |
Dette |
1989 |
-3,41 |
-3,41 |
3,41 |
1990 |
-1,15 |
-1,47 |
4,89 |
1991 |
-3,41 |
-3,86 |
8,75 |
1992 |
7,01 |
6,18 |
2,58 |
1993 |
5,54 |
5,30 |
-2,72 |
1994 |
3,75 |
4,01 |
-6,73 |
1995 |
1,93 |
2,57 |
-9,30 |
1996 |
0,09 |
0,97 |
-10,27 |
1997 |
-1,91 |
-0,94 |
-9,33 |
1998 |
-4,15 |
-3,27 |
-6,06 |
1999 |
-6,86 |
-6,28 |
0,00 |
Par construction de la
simulation, le niveau d'endettement doit nécessairement être nul en 1999, ce qui
traduit néanmoins une détérioration par rapport aux six années précédentes,
durant lesquelles le secteur enseignement dégageait une capacité de financement
positive lui permettant d'accumuler des créances jusqu'à un plafond de 10,27
milliards de FB.
Conclusion générale
Cet article, dont la
lecture doit sembler quelque peu ardue de temps à autre en raison de son haut
degré de technicité, a cependant permis de décrire un modèle dont les
possibilités d'utilisation sont étendues.
Il nous reste à indiquer
que nous envisageons une forte extension de son potentiel en direction de
l'intégration de l'ensemble des données budgétaires en matière d'éducation (en
clair, il s'agit de prendre en compte les recettes et dépenses liées aux
bâtiments scolaires, à la formation, et le budget des opérations de capital).
Par ailleurs, il semble
opportun de spécifier les exogènes de façon plus précise qu'actuellement, de
sorte que le décideur "actif sur le terrain" puisse disposer d'un outil
relativement proche de ses préoccupations concrètes. A titre d'illustration,
citons le cas des variations exogènes du ratio d'encadrement, que nous pouvons "endogénéiser"
par rapport à de nouvelles impulsions de nature plus techniques, concernant par
exemple les règles relatives au capital-période. La même démarche peut être
accomplie en matière de traitement des enseignants.
(Octobre 1991)
Bibliographie
Pour des informations relatives aux mécanismes de la Loi spéciale de financement
et à ses implications financières :
CLAEYS J. et FAMEREE H., La loi spéciale de janvier 1989 relative au
financement des Communautés et des Régions, juillet 1989.
Cahiers de la Banque nationale de Belgique, N° 3.
INSTALLE M. et PEFFER M., Le financement des Communautés et des Régions dans
l'accord gouvernemental de mai 1988, 1988.
Courrier hebdomadaire du CRISP , numéro 1209-10.
INSTALLE M., PEFFER M. et SAVAGE R., Le financement des Communautés et des
Régions, 1989.
Courrier hebdomadaire du CRISP , numéro 1240-41.
PAGANO G., La loi de financement des Régions et des Communautés ou la
contrainte financière, 1991.
Avant-projet de contribution au congrès de l'Institut Jules Destrée "La
Wallonie au futur - Le défi de l'éducation".
Sources utilisées lors de la confection du modèle:
-
Evaluation du salaire moyen par enseignant, et évolution des crédits aux
universités de 1989 à 1990 :
FORUM (du SNEC), 21ème année - n°11/12 de juin 1990.
Documents du Conseil de la Communauté française pour les années 1980 à 1984.
-
Evolution passée de la population scolaire :
Y. YLIEFF, "L'enseignement de l'an II", avril 1990.
Documents du Conseil de la Communauté française pour les années 1980 à 1984.
-
Evolution du nombre de charges enseignantes entre 1986 et 1989 :
Projet de décret modifiant certaines législations en matière
d'enseignement - Rapport présenté au nom de la commission de l'enseignement,
de la formation et de la recherche, 6 juillet 1990, page 24 (annexe 4).
Notes
(22)
Le critère auquel la LSF fait appel pour déterminer le montant du transfert est
en effet le nombre d'enfants de zéro à 18 ans (dont l'évolution, cela dit en
passant, n'est prise en compte qu'à concurrence de 80 % pour calculer la
dotation : Cfr. G. PAGANO (1991)), même si les 0 à 2 ans ne contribuent
nullement à alimenter les besoins de l'enseignement.
(23) Ce raisonnement trouve son fondement dans la
comparaison effectuée entre deux coefficients d'élasticité calculés
conditionnellement à une modification des effectifs des moins de 18 ans à
concurrence d'1 %. Le premier coefficient, qui se rapporte aux recettes, est
proche de 0,8 en vertu de la LSF (Cfr. la note (23)) tandis que l'autre concerne
le versant "dépenses" du budget communautaire. Ce dernier coefficient est
amoindri sous l'action de deux phénomènes, dont l'un est issu de l'existence de
coûts de fonctionnement autonomes vis-à-vis des variations du nombre d'élèves,
alors que le second dérive du fait que les effectifs scolaires relatifs à
l'université, au secondaire et à la promotion sociale stagnent durant la période
de transition (du moins par rapport au scénario de base). Cette "apathie" est
tout aussi manifeste dans le secondaire, mais les dépenses relatives à ce
dernier niveau n'interviennent pas dans le calcul de la quotité 0,683 (Cfr. le
texte, infra) car ce niveau d'enseignement concerne essentiellement des enfants
appartenant à la classe des 0 à 18 ans. Or l'"élasticité-dépenses" est
précisément censée refléter la réaction des dépenses suite à une hausse de la
population des moins de 18 ans. (= le référent) standardisée à 1 %. Par
ailleurs, les besoins des "universités et autres" sont indépendants des
fluctuations de cette même population. En conséquence, l' "élasticité partielle"
(qui ne rend compte que du troisième facteur décrit dans le corps du texte) est
bien égale à 1-0,317 = 0,683 dans l'hypothèse où 100 % des "autres dépenses"
constituent des "coûts fixes"; Cfr. les notes (24) et (25).
Ce coefficient inférieur à l'"élasticité-recettes" (0,8) dénote un incidence
favorable de l'essor nataliste sur les finances francophones, mais elle ne
prévaut que durant la période transitoire. Au delà, l'accroissement du nombre de
naissances va se traduire par un gonflement des effectifs des 18 à 24 ans. Or
l'économie de la LSF engendre une "élasticité-recettes" égale à 0,0 (contre 0,8
pour les moins de 18 ans), alors que le chiffre correspondant, mais calculé sous
l'aspect "dépenses" est vraisemblablement proche de l'unité. L'avantage
budgétaire de départ sera donc "grignoté" à mesure que les 18 à 24 ans verront
leurs rangs s'étoffer (un processus qui ne s'amorcera de toute manière qu'après
la période de transition).
(24) Mais rappelons que toutes les "autres dépenses de
l'éducation" ne constituent pas des "coûts fixes", même s'il est légitime de
présumer qu'ils prédominent.
(25) Et 0,749 % si les "autres dépenses" se composent de 50
% de "coûts fixes" (une proportion qui me semble être en-deçà de la réalité).
(26) En cas de stabilisation du ratio salaires privés/PNB,
ceux-ci augmenteront en effet de 2,5 % par an.
(27) En fait, c'est un pourcentage unique (c'est-à-dire
relatif à tous les niveaux d'enseignement, et constant à travers le temps) de
progression annuelle des ratios d'encadrement qui est sélectionné. La
configuration du modèle permet bien évidemment de le moduler en fonction de ces
deux critères, mais il n'existe a priori aucune raison de privilégier une
catégorie d'enseignants au détriment des autres. Par ailleurs, nous désirons
asseoir la stabilité temporelle de la politique simulée. Notons que le taux
unique retenu est égal à 3,17 % (et 2,96 % pour la variante "solde nul"). Ces
3,17 % se comprennent par rapport aux ratios d'encadrement de référence.
(28) Les commentaires figurant en (F°) supra permettent de
mettre à jour une hypothèse tacitement adoptée lors du processus de calcul, qui
consiste à considérer que la Communauté flamande ne va pas user de sa compétence
fiscale propre en matière de RRT pour instaurer une redevance moyenne différente
du niveau national observé avant la ristourne intégrale.
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