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Deuxième congrès La Wallonie au Futur
1991 -
Le Défi de l'Education

Congrès permanent La Wallonie au futur - Index des congrès

 

 
Allocution d'ouverture

Jean-Louis CLOSE
Bourgmestre de la Ville de Namur
Président de NEW - Namur - Europe - Wallonie

 

Me pardonnerez-vous, Mesdames, Messieurs, de déroger aux règles de préséance pour saluer, avant les éminents participants, les organisateurs de ce Congrès?

Ils se sont fixé l'objectif le plus ambitieux qui soit : être concrets. Je m'efforcerai donc de respecter dans mes propos cette courageuse option.

Quoique la problématique du développement des Villes soit le plus souvent abordée à propos des métropoles, les Villes intermédiaires sont aujourd'hui confrontées à des enjeux décisifs dans le cadre de l'intégration européenne face auxquels elles sont à priori bien moins outillées que leurs grandes rivales.

Faible capacité de lobbying politique et économique, manque d'instruments performants de gestion coordonnée, clientélisme des circuits de décision qui fonctionnent dans une sorte d'illusion d'autarcie communale, faible perception des multiples interactions sectorielles et des interdépendances régionales, pauvreté - voire absence - d'une analyse globale quelque peu distanciée sont autant de handicaps qui pèsent sur leur développement.

Le Grand Namur, au lendemain de la fusion des communes, ne faisait pas exception à la règle.

Héritière de nombreuses structures de type villageois gravitant autour d'un centre bourgeois assez imperméable à l'innovation, elle doit une bonne part de son essor à la volonté d'ouverture des fédéralistes au combat desquels nous devons d'être aujourd'hui capitale régionale.

La fusion, qui a fait de Namur une ville de plus de 100.000 habitants, et l'installation des institutions wallonnes sont deux facteurs prépondérants de dynamisation de l'activité locale dont les mots-clés sont "ouverture" et "communication".

Mais il s'agit là de conditions nécessaires, non de conditions suffisantes.

Namur s'est dotée voici bientôt trois ans d'une structure de sensibilisation aux enjeux de développement et de soutien aux initiatives publiques et privées dont le nom "NEW", "Namur-Europe-Wallonie", illustre bien le projet.

Il s'agit d'une structure fédérative, au service de la région namuroise, postulant explicitement que la création d'un pôle d'activité à Dinant, Couvin et Philippeville ne prend toute sa dimension qu'intégrée à une stratégie plus large, significative à l'échelle des régions d'Europe.

Le caractère identitaire de cette démarche est également important en ceci que la qualité de l'image que nous allons promouvoir par l'intermédiaire de NEW constituera incontestablement une part non-négligeable de la valeur ajoutée de nos produits.

La création du label Namur-Région-Capitale participe de cette logique et constitue un bon exemple des efforts que nous consentons en matière de communication.

L'inscription d'un voilier namurois à la transat 6.50 en solitaire en est une des expressions.

Mais NEW est aussi, et peut être avant tout, un centre d'aide à la décision.

Il y a quelques années, considérant que les villes, et la mienne en particulier, devaient reprendre l'initiative sur le terrain de l'activité économique, je me suis trouvé confronté au cruel constat qu'il fallait piloter en aveugle.

Ni les entrepreneurs, ni les décideurs politiques ne disposaient d'un tableau de bord de l'économie namuroise.

Non seulement le secteur public était sans prise sur la vie économique, mais le privé, constitué essentiellement de PME, se confinait souvent dans les limites étroites que permettaient une visibilité approximative.

Une des missions prioritaires dès lors assignée à NEW a été la création et la mise à jour d'indicateurs de l'activité économique qui permettent aux décideurs d'intégrer leur réflexion à une vision d'ensemble et, le cas échéant, d'infléchir leurs projets en fonction de stratégies plus amples.

Un autre axe de travail, tout aussi important à mes yeux, consiste à faire entrer le monde dans la tête des Namurois et Namur dans le monde.

Il va de soi que la taille de Namur et de ses entreprises ne donne pas naturellement accès aux échanges internationaux.

La participation à un ou des réseaux de villes offre cette opportunité pour peu que l'on cible ses choix sur base d'affinités sociales, politiques, économiques et culturelles.

NEW s'est donc vu confier la tâche d'exploiter les potentialités dont étaient porteuses des relations anciennes mais peu suivies avec, par exemple, Québec, Lafayette et Poitiers.

Sur fond de francophonie, d'échanges culturels et de sympathie mutuelle, nous trouvons là des ouvertures privilégiées pour des relations scientifiques et commerciales dimensionnées à notre mesure.

Le marché américain est une abstraction pour nos producteurs. Mais la Louisiane, francophile, qui compte approximativement le même nombre d'habitants que la Région wallonne et dont la capitale, Lafayette, est jumelée avec Namur, constitue une excellente tête de pont.

Je citerai enfin la réflexion en cours sur les télécommunications. Il nous paraît évident qu'il faille promouvoir, dans le paysage économique essentiellement tertiaire qui est le nôtre, une rentabilisation optimale des nouvelles technologies de la communication.

Mais nous devons tout à la fois veiller à faire l'économie de coûteux doublons. La présence de deux téléports à 25 kilomètres de distance relèverait de la même logique ridicule qui a vu fleurir les piscines dans le moindre faubourg, il y a 10 ou 15 ans.

Pour résumer mon propos, je dirai que le défi que nous tentons de relever en nous dotant d'instruments adéquats, est de faire de Namur et de son hinterland une "région intelligente", à l'instar de ce que l'on appelle aujourd'hui les "bâtiments intelligents".

Bâtiments intelligents dont l'installation fait d'ailleurs partie de nos projets, de manière à disposer de réelles infrastructures d'accueil pour les promoteurs qui s'intéressent à notre région.

Voilà, très brièvement comme l'on m'en avait prié, la présentation des outils dont nous attendons qu'ils nous aident à répondre valablement aux opportunités de développement qui passent à notre portée.

Dans le contexte de ce Congrès, vous n'aurez pas été sans remarquer qu'il s'agit bien d'une démarche éducative au sens qui lui est donné ici.

A cet égard, je voudrais remercier l'Institut de l'Enseignement supérieur de Namur, l'Institut technique Henri Maus, l'Ecole provinciale d'Agriculture de Ciney et l'Institut technique de la Communauté française de Dinant qui contribuent précieusement à cet effort.

Il me reste à vous souhaiter bon travail et à remercier également l'Institut Jules Destrée d'avoir songé que La Wallonie au Futur pouvait s'écrire à Namur.

(Octobre 1991)

 


 

 

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