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La place du citoyen dans une Wallonie fédérée

Roberto GIARROCCO et Jean-Pol DELORY
Secrétaires nationaux du Mouvement des Jeunes Socialistes

 

Dans sa Lettre au Roi (1912), Jules Destrée, Député socialiste, préconisait "une Belgique faite de l'union de deux peuples indépendants et libres, accordés précisément à cause de cette indépendance réciproque". Septante-cinq ans plus tard, le voeu de Jules Destrée n'est toujours pas exaucé. Les structures de l'Etat belge sont restées unitaires. Certes, certaines compétences ont été octroyées à des institutions régionales ou communautaires, mais les moyens financiers de celles-ci sont dérisoires et dépendent de décisions prises au sein de l'Exécutif national.

Les peuples de Belgique n'ont à aucun moment de leur histoire été libres de décider souverainement de leur sort et de la forme de leur association. Pour la Wallonie, le fédéralisme demeure un objectif historique non atteint.

Il nous faut rechercher les racines des relations conflictuelles entre Flamands et Wallons dans les débuts de l'histoire de l'Etat belge. La Constitution votée le 7 février 1831 par le Congrès National établissait une monarchie parlementaire basée sur le suffrage censitaire. Or, cette bourgeoisie (45.000 électeurs) qui s'attribuait le pouvoir était francophone et entendait assurer un monopole au français en tant que langue officielle, arguant de ce que la langue flamande était trop différenciée selon les localités.

L'année 1847 voyait la publication du Manifeste du Mouvement flamand contenant une série de revendications notamment en matière d'emploi du néerlandais dans l'administration et dans l'enseignement. Il est intéressant de reproduire ici le passage sur la partie "Rapport avec la partie wallonne du pays": "Notre souhait le plus cher est qu'un jour nous puissions vivre dans la concorde et avec des sentiments d'amitié et de fraternité affectueuse envers nos compatriotes wallons; car ce n'est qu'à partir de ce moment-là que le pays des Belges sera établi sur des bases solides (...) Que l'on nous accorde à nous, majorité de la nation, avec la moitié des charges et des devoirs, également la moitié des droits et avantages; que l'on donne au peuple flamand les mêmes sources de civilisation et la même influence sur les affaires de l'Etat: en un mot, que l'on fasse en sorte qu'en Belgique, toutes les parties de la nation soient traitées de la même façon, et les plaintes et l'hostilité se changeront automatiquement en louanges en l'honneur de la patrie commune, dans l'amitié et la fraternité."

Le mouvement flamand prit peu à peu de l'ampleur pour obtenir ses premières satisfactions sur la plan législatif par le vote des lois de 1873 (sur l'emploi des langues en matière répressive), de 1878 (en matière administrative), de 1883 (en matière d'enseignement). En 1898, la loi dite "d'égalité" établit le principe d'équivalence sur le plan juridique des textes flamands et français des lois et arrêtés royaux. La revendication d'une université flamande devient ensuite la principale revendication du mouvement flamand désireux de doter la Flandre d'une classe de cadres dirigeants dans la nation indépendamment de la culture française.

Il faudra attendre 1930 pour voir l'Université d'Etat de Gand flamandisée, après bien des péripéties. C'est en effet avec un rythme inégal que les divers gouvernements de l'entre-deux-guerres donnèrent gain de cause aux revendications flamandes. De 1921 à 1928, des compromis furent adoptés, conciliant la promotion du bilinguisme et la reconnaissance des régions linguistiques. A partir de 1932, ils furent remplacés par des lois qui favorisaient l'unilinguisme en Flandre et en Wallonie et le bilinguisme à Bruxelles.

On mettra en évidence le fait que le mouvement wallon est né bien après le mouvement flamand et est en quelque sorte la conséquence du développement de ce dernier: les Wallons prennent conscience (tardivement) qu'"il n'y a pas de Belges, mais des Wallons et des Flamands." (Jules Destrée, 1912).

A partir de 1930, les projets de réforme de l'Etat belge unitaire prolifèrent tant au nord qu'au sud du pays. Par exemple, le Vlaamsch Studiecomite voor politieke, sociale en culturele Aangelegenheden (en provenance des milieux universitaires louvanistes) retient, en 1930, la formule de l'union réelle. entre Etats intérieurement souverains et indépendants tout en laissant la souveraineté extérieure à l'Union dirigée par un seul chef d'Etat.

Les idées fédéralistes progressent dans l'opinion catholique flamande. Lors d'un Congrès, tenu en janvier 1937, par le Katholieke vlaamsche Landsbond (organisation assurant la liaison entre le Parti catholique et les grandes organisations culturelles flamandes), il fut présenté un projet de statut fédéral prévoyant l'exercice du pouvoir législatif par le Roi, la Chambre des Représentants et les Conseils régionaux de Flandre et de Wallonie, Bruxelles appartenant politiquement à la Flandre.

D'un autre côté, le député socialiste Georges Truffaut dépose en 1938 à la Chambre un projet d'Etat fédéral à trois, élaboré en collaboration avec le professeur Fernand Dehousse. En fait, les années de l'entre-deux-guerres marquent une avancée considérable du mouvement flamand qui obtient le principe de l'homogénéité linguistique de la Flandre.

L'autre élément important de cette période est le fait que le problème des relations entre Flamands et Wallons se pose désormais en termes institutionnels. Les années de la deuxième Guerre mondiale et de l'immédiate après-guerre virent un important développement du mouvement wallon. Les deux premiers Congrès nationaux wallons (octobre 1945 à Liège et mai 1946 à Charleroi) aboutirent à un projet institutionnel axé sur deux Etats régionaux, Flandre et Wallonie, et une Ville fédérale "Bruxelles". Ce projet fut traduit en une proposition de loi, déposée en mars 1947 mais qui ne fut pas prise en considération, vu que la Constitution ne pouvait être révisée sous une Régence (t.84).

Cependant la progression des idées fédéralistes est inexorable, même si les problèmes non réglés sont repoussés ou encommissionnés. Tels les travaux du Centre Harmel qui, après 12 années (1946-1958) accouchent d'une souris: se préoccuper de la réalisation de l'autonomie culturelle. En réalité, les revendications fédéralistes ont dorénavant largement dépassé le cadre linguistique ou culturel. L'enjeu est devenu économique. Chaque région aspire à la maîtrise de son destin économique.

Au Congrès wallon du 26 mars 1950, André Renard, leader de la FGTB liégeoise, apporte au mouvement wallon une assise populaire qui lui faisait défaut jusqu'alors. Dans les années cinquante, les socialistes wallons adoptent en grande majorité les thèses fédéralistes, aboutissant au Congrès de juin 1959 (à Namur),où la revendication du fédéralisme est liée à un programme de réformes de structures économiques inspiré de celui de la FGTB adopté en 1956.

A partir de 1961, il ne fait plus de doute que les questions communautaires ne sont plus du ressort du seul domaine linguistique, mais sont des manifestations d'enjeux et de batailles économiques entre deux régions aux intérêts de plus en plus divergents, et dont la reconnaissance de Bruxelles comme région, va être de plus en plus le champ.

Il faut noter que le mouvement flamand a perdu au fil du temps sa nature démocratique originelle pour devenir le héraut d'une classe dirigeante flamande désireuse de conquérir les rênes du pouvoir dans ce pays pour mieux profiter de la croissance du gâteau national et, le cas échéant, pour faire supporter le poids de la crise par la Wallonie.

C'est désormais le droit du sol qui prime, et non le droit des gens. Il s'agit d'arrêter l'extension de la "tâche d'huile" francophone dans l'agglomération bruxelloise, et de clicher une fois pour toutes le tracé de la frontière linguistique. La législation de 1962-63 qui rattache notamment les Fourons au Limbourg contre l'avis de la majorité de leur population, ne réalise pas la concorde entre les peuples de Belgique, car elle ne respecte pas la démocratie. Elle satisfait des revendications politiques flamandes, fondées sur une volonté de défendre les intérêts-économiques d'une région contre une autre, au mépris des droits et de la volonté démocratique des populations.

En opposition aux lois linguistiques relatives à Bruxelles et à sa périphérie. se crée en 1964 le Front démocratique des Bruxellois d'Expression française, le FDF, avec un programme simple: l'abrogation des lois linguistiques de 1962-1963, et la consultation des populations en vue de déterminer le territoire et le statut de la région bruxelloise.

La multiplication des pressions en vue de fédéraliser l'Etat belge, conséquence de clivages régionaux croissants, ne catalyse pas l'instauration du fédéralisme.

En effet, au sommet de l'Etat belge subsistent des forces opposées à ces tendances qualifiées de centrifuges. Qu'il s'agisse de responsables wallons qui voient un intérêt politique vital de rester dans le cadre d'un Etat unitaire ou de responsables flamands qui désirent continuer à exercer, par hégémonie, une influence sur les affaires de la Wallonie et de Bruxelles.

D'autre part, l'argument essentiel avancé pour éviter tout progrès dans la voie de la réforme de l'Etat a toujours consisté en l'affirmation de la nécessité de donner la priorité aux problèmes économiques et financiers. Cette logique trompeuse ne fait que retarder les échéances, en réduisant de plus en plus les possibilités d'une solution simple et démocratique des problèmes posés.

Toutefois, la volonté de préserver le cadre des structures politiques et institutionnelles n'a pas empêché la scission-distanciation entre ailes flamande et francophone du Parti social-chrétien en 1968, dans la foulée de l'affaire de Louvain (expulsion en Wallonie de la section française de l'Université catholique de Louvain).

Compte tenu des difficultés croissantes rencontrées par l'Etat unitaire de 1830 pour continuer à exister face à un mouvement flamand voulant assurer l'unité linguistique et économique de la Flandre et face à une Wallonie cherchant à gérer par ses propres moyens et méthodes la sortie de sa crise économique, il est devenu en cette fin des années soixante absolument nécessaire de réaménager cet Etat en créant de nouvelles institutions: les Régions et les Communautés.

La révision de la Constitution intervenue en 1970. point de départ de ce processus, introduit par l'article 107 quater le principe de trois régions et par l'article 59 bis le principe de l'autonomie (les Conseils culturels). Cependant, le 107 quater demeura à un niveau purement théorique (à l'inverse du 59 bis qui trouve une application immédiate). Sans doute. le fait qu'il soit à l'origine une revendication wallonne n'est-il pas étranger à cette situation.

De fait, la réforme de l'Etat devient l'objet d'un marchandage politique où les différentes parties en présence, après de multiples rebondissements, négocient un compromis instable dans lequel chacun y retrouve un peu du sien, mais, au bout du compte, le plus fort obtient seul la réalisation des dispositions qui lui conviennent et/ou la non-réalisation des dispositions concédées. Et ce plus fort est désormais la Flandre faisant jouer son poids numérique et économique vis-à-vis d'une Wallonie en déclin.

Il en fut ainsi du projet gouvernemental Eyskens-Cools sur le détachement des Fourons de la Province du Limbourg (en 1971) qui ne fut jamais adopté. Il en fut ainsi du Pacte d'Egmont en 1977-78 dont les dispositions relatives au droit d'inscription des francophones de la périphérie bruxelloise suscitant une vive opposition en Flandre furent à l'origine de son enterrement.

La troisième révision constitutionnelle de 1970 se limitait dans ses implications pratiques à la seule autonomie culturelle. Un nouvel équilibre politique devait intervenir pour trouver une application au 107 quater. Ce fut la quatrième révision de 1980. Une des caractéristique essentielles de cette révision est l'introduction d'un nouvel article 26 bis qui permet de conférer par la loi force de loi aux décrets des régions et communautés. C'est manifestement un progrès important vers le fédéralisme en tant que système institutionnel. Cependant, l'article 107 ter nouveau prévoit la création de la Cour d'arbitrage pour prévenir et régler les conflits entre lois et décrets ainsi qu'entre décrets. Cette disposition introduit une nouvelle institution, destinée à contrecarrer les effet "pervers" de la précédente, et basée sur le principe non démocratique de la supériorité des juges sur les législateurs élus par le peuple.

Les lois de réforme institutionnelle (de l'été 80) qui accompagnent la révision précisent et étendent les compétences à décentraliser (matières "personnalisables"). Les Communautés (qui perdent leur qualificatif de "culturelles") se voient attribuer, entre autres choses, certains aspects de la politique de santé et de l'aide aux personnes, certains aspects de la formation. Les compétences conférées aux Régions concernent notamment certains aspects de la politique de l'énergie, de l'aménagement du territoire, et de la politique économique.

Le système mis en place est rendu extrêmement compliqué par le fait que la plupart de ces compétences régionales ou communautaires et celles gardées par l'Etat central s'entrecroisent et s'interpénètrent. De plus, une liste de secteurs économiques relevant exclusivement de la politique nationale est précisée: charbonnages, construction navale, verre creux, textile et sidérurgie. Ce sont là des secteurs primordiaux de l'économie belge où existe un contentieux entre les régions. Cela signifie qu'outre la maigreur des moyens financiers attribués aux régions et communautés, ces dernières peuvent intervenir sur les secteurs économiques en marge et non sur les secteurs les plus importants.

Il faut ajouter à tous les manquements de cette réforme l'absence totale de statut pour Bruxelles. Il n'y a pas de Conseil régional, et l'Exécutif régional est partie intégrante du gouvernement national. Signalons que l'accord gouvernemental dit "de la Saint-Sylvestre" (31 décembre 1986) sur l'agglomération bruxelloise, traduit récemment en loi, fait perdurer cette situation tout en renforçant le poids du néerlandais par des transferts de compétence vers cette agglomération, institution paritaire et bilingue.

On peut poser le constat suivant: la régionalisation d'août 80 est le résultat d'un nouveau compromis à la fois entre les tendances fédéraliste et unitaire au sein de l'Etat belge et entre deux communautés concurrentes sur l'échiquier économique national. Elle ouvre de toute évidence une porte à une transformation de l'Etat, mais cette ouverture est bien trop étroite pour parler de fédéralisme.

Aucun des problèmes fondamentaux n'est réglé, aucune source de tensions n'est tarie. Bien au contraire, les événements graves de ces dernières années ont montré que l'on pouvait aller loin. dans la négation de la démocratie pour préserver les intérêts d'une communauté au détriment de ceux d'une autre.

Il nous faut donc sortir de l'ornière; il faut regarder la réalité telle qu'elle est: la Wallonie n'est pas dotée des institutions qu'elle mérite. Le citoyen wallon n'a pas en main toutes les cartes pour choisir le destin de sa région. Feindre l'existence d'une Wallonie maîtresse de ses choix c'est l'affaiblir.

Il faut donc réformer l'Etat en se fondant sur l'idée selon laquelle la souveraineté émane des Régions qui recherchent alors entre elles les convergences d'intérêts au niveau fédéral. Il ne s'agit plus d'arracher à grand peine des compétences à l'Etat central. Les Régions doivent posséder le pouvoir résiduaire, c'est-à-dire le pouvoir de décider dans toute les matières, sauf celles qui sont expressément réservées au pouvoir fédéral.

Le modèle que nous préconisons est celui d'une Belgique, réunion de trois Régions fédérées: la Flandre, la Wallonie et Bruxelles, cette dernière étant la capitale fédérale. C'est la volonté des populations concernées qui doit déterminer la fixation des limites des trois Régions; le cas échéant par la consultation des habitants en posant la question: "A quelle région Wallonie, Flandre ou Bruxelles, désirez-vous que votre commune soit rattachée?".

Chaque Région est dotée d'une assemblée législative élue au suffrage universel direct et au scrutin proportionnel: cette assemblée désigne le gouvernement régional qui est responsable devant elle. Les institutions fédérales (Parlement et Exécutif fédéral) doivent consacrer le principe de l'égalité des peuples, notamment par une représentation égale des deux communautés linguistiques au sein d'une assemblée fédérale. La politique fédérale sera mise en oeuvre dans une optique de coordination des efforts communs sur le plan du pays tout entier. Et il va sans dire que les droits de la Communauté germanophone seront garantis.

En espérant que la Wallonie jouira d'une évolution institutionnelle de la Belgique dans le sens que nous préconisons, voyons maintenant comment pourraient s'articuler les rapports du citoyen avec l'Etat de cette entité fédérée.

1. au niveau communal

La participation des citoyens à l'organisation des villes et communes offre des possibilités concrètes, directement accessibles et perceptibles. Pour créer une démocratie de base et favoriser une conception plus collective, plus solidaire, plus créative du cadre de vie. Le développement d'une démocratie directe et participative, notamment grâce au rôle des mouvements d'habitants, complèterait utilement la démocratie représentative. Dès lors, l'instauration des modalités suivantes d'information et de dialogue entre les citoyens et les gestionnaires dans un cadre décentralisé serait opportune:

1.1. Désignation et révocation du bourgmestre par le Conseil communal.

1.2. Droit d'interpellation du Collège ou du Conseil par les citoyens.

1.3. Droit de vote et d'éligibilité pour les immigrés résidant dans la commune depuis au moins 5 ans.

1.4. Installation d'un Conseil consultatif de la Jeunesse.

1.5. Recours au référendum d'initiative populaire avant toute prise de décision importante orientant ou modifiant la situation de la commune.

1.6. Création de Conseils de quartier là où les habitants en manifesteraient le désir par pétition. Ce Conseil élu par les habitants du quartier serait habilité à prendre des décisions concernant l'aménagement du territoire ou la rénovation urbaine, participerait au pouvoir de gestion de toute matière concernant directement les habitants du quartier.

1.7. Libre accès aux documents administratifs pour tous les citoyens.

1.8. Organisation d'un affichage sérieux des projets communaux sur des panneaux communaux permanents installés dans des lieux publics. Un espace de ces panneaux serait réservé aux associations socio-culturelles, sportives, et aux comités locaux.

 

2. au niveau régional

En vue de responsabiliser les citoyens et de les sensibiliser à l'évolution de leur région et à l'action des représentants qu'ils ont désignés, diverses pratiques devraient être instaurées:

2.1. ainsi, la retransmission à la télévision des séances publiques du Parlement régional.

2.2. l'organisation de conférences-débats, animées par des spécialistes (juristes, historiens,politologues...), dans les classes terminales du secondaire de façon à ce que les jeunes puissent être responsabilisés à leur futur rôle de citoyens.

2.3. de même, au moins une fois par année scolaire, les élèves des classes terminales du secondaire seraient invités à assister à une séance publique du Parlement régional;

2.4. la diffusion des compte rendus analytiques du Parlement régional devrait être maximisée par une publicité adéquate.

(Octobre 1987)

 


 

 

 

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