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Ethique et qualité de la vie

Nina ARIEL
Assistante sociale psychiatrique - Licenciée en Gestion hospitalière
 Chargée de cours à l'ISSHA (Institut supérieur des Sciences humaines appliquées)

 

Ce sujet est tellement vaste que toute une bibliothèque ne parviendrait pas à le cerner. Aussi, vais-je me contenter, modestement, de livrer quelques réflexions personnelles et sommaires, en espérant qu'elles pourront, éventuellement, servir de base à ceux qui pourraient se réunir autour de ce thème.

Nous savons tous "qu'il n'y a que des questions" comme le dit le proverbe chinois. Alors en voici quelques-unes:

De quelle éthique s'agit-il?

Quelle signification ce mot peut encore avoir à la fin du XXème siècle?

Peut-on le définir?

N'est-il pas différent selon les latitudes, les cultures, les âges, les individus, les circonstances?

Y aurait-il une éthique plus particulièrement wallonne ?

Je trouve, dans mon courrier de ce jour, le bulletin du "Centre féminin d'Education permanente"dans lequel Denise Loute écrit: "Dans toute société, chacun, à sa manière singulière, est porteur d'une éthique de vie, plus ou moins créative et consciente. La morale est liée à la personne humaine et doit donc être l'affaire de tous". Il ne peut donc être question de laisser des comités éthiques qui mobilisent savants et experts résoudre les questions vitales qui nous préoccupent. Leur avis est cependant important dans la recherche des valeurs fondamentales qui pourront nous permettre de créer et d'élaborer ensemble un avenir commun.

Pendant des siècles, on a confondu la morale et la religion avec les désastreuses conséquences que nous connaissons. L'étape suivante, vers le 19ème siècle a été la confusion entre la science et la morale. Cette confusion n'a pas disparu, mais, est toutefois remise en question et discutée dans de nombreux milieux intellectuels et scientifiques.

Reste une troisième confusion... qui va sans doute surprendre et qui est néanmoins très répandue. C'est confondre nature et morale. Nous sommes tous séduits et attirés par tout ce qui est "vert", mais considérer que les "lois naturelles" peuvent constituer des règles de vie peut, également, entraîner quelques fâcheuses conséquences...

La question se pose alors de savoir si la "qualité de la vie"est inévitablement dépendante d'un retour vers la nature. Là aussi, les choses ne sont pas aussi simples et les exemples ne manquent pas de situations où la nature, cette "bonne mère nourricière", fait parfois faux bond à ceux qui avaient mis tous leurs espoirs en elle.

Cette qualité de la vie n'est-elle pas différente, individuelle, personnelle, intime pour chacun de nous, dépendante d'une infinie série de facteurs qui vont nous influencer à des degrés divers?

Nous constatons, nous voyons autour de nous des gens pour qui respirer, exister, est déjà une satisfaction, un bonheur. Paralysés, mutilés, diminués, ils apprécient encore la vie et les quelques plaisirs qui peuvent sembler dérisoires à d'autres, leurs semblent importants. Ils tiennent profondément à la vie et souhaitent la voir se prolonger le plus longtemps possible.

Nous en connaissons d'autres: beaux, jeunes, intelligents, doués et admirés qui malgré tous ces dons et ces privilèges trouvent que la vie est absurde et n'accepteraient, en aucun cas, de la poursuivre s'ils devaient être diminués aussi peu que cela soit.

Voilà les deux extrêmes entre lesquels se situent de nombreux niveaux, dans lesquels nous pouvons nous retrouver, selon le temps et les circonstances. Entre la peur de vieillir et la peur de la mort, le choix est mince... Néanmoins, les décisions fondamentales qui nous concernent ne peuvent être prises que par nous et pour nous. Mettre un enfant au monde ou pas? Qui peut le décider si ce n'est la principale intéressée? Nous n'allons pas reprendre chaque terme de ce vieux débat, mais comment peut-on encore imaginer, qu'une telle décision puisse être laissée à une autre personne que celle qui est la mieux à même de juger de la qualité de la vie dont elle est porteuse?

Il en va de même pour les différentes circonstances de la vie: accident, maladie, vieillesse, qui font que pour certains cette vie est devenue une charge trop lourde par rapport au peu de satisfactions qu'ils peuvent encore en tirer. Ne peut-on à ce moment les laisser s'exprimer, les écouter et entamer, avec eux, un dialogue qui montre qu'ils ont été compris?

Personne ne possède la vérité ni ne détient une éthique immuable. Il ne nous reste donc plus que la possibilité de considérer que tous les êtres sont capables de prendre les décisions qui les concernent directement et sont, par conséquent, libres....

 


 

 

 

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