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CARREFOUR A
Articulation entre l'Economie et la Culture

Jean-François ESCARMELLE
Rapporteur
Professeur à l'Université de l'Etat à Mons

 

Voici la procédure que je vais vous proposer de suivre : comme convenu lors de la réunion préparatoire à ce congrès, je vais, en tant que rapporteur, faire la synthèse des papiers qui m'ont été soumis. Je passerai ensuite la parole aux communicants qui le souhaiteraient; je leur demanderai de veiller à s'en tenir à un temps de cinq minutes par intervenant, et ensuite je passerai la parole à la salle afin que vous puissiez réagir aux propos qui auront été tenus tant par les rapporteurs que par les communicants.

Je ne vous surprendrai pas, j'imagine, en vous disant combien les contributions écrites dont j'ai accepté, un peu en ignorance de cause, la responsabilité de vous livrer une synthèse, sont différentes.

Plusieurs raisons permettent sans doute d'expliquer ce premier constat. Tout d'abord le caractère relativement neuf du sujet abordé. En effet, même si l'analyse de l'articulation entre l'économique et le culturel constitue pour l'heure un thème porteur, l'économie de la culture, en science économique, ou l'analyse culturelle, en sociologie, sont encore des disciplines jeunes en pleine gestation. Faute de concepts stabilisés, faute d'une méthodologie rigoureuse et donc d'un corpus scientifique solide, il eut été pour le moins surprenant de retrouver dans toutes les communications le même fil conducteur.

Une seconde explication, ayant trait cette fois à la diversité des angles d'approche, tient évidemment à l'origine professionnelle des communicants. Ainsi, les contributions émanant des milieux académiques et culturels, celles de Michel Molitor, d'André Moreau et de Laurent Busine, s'attachent avant tout à décortiquer théoriquement les mécanismes de l'articulation économie-culture pour ensuite suggérer certaines pistes capables d'inverser les processus de déclin économique et culturel.

Les communications émanant du monde politique, celle du Député permanent Claude Durieux et celle d'Anne-Marie Straus, chef de cabinet du Ministre Decléty, abordent bien naturellement des considérations davantage pragmatiques. Après que tous les deux aient souligné l'interaction entre culture et économie dans les sociétés modernes, et l'importance de cette interaction pour une nouvelle dynamique de développement, Claude Durieux illustre la pertinence de l'interaction au travers d'une réalisation concrète dans le domaine des industries culturelles alors qu'Anne-Marie Straus démontre avec conviction que la renaissance et la promotion en Wallonie de l'esprit d'entreprendre constituent une véritable révolution culturelle.

Quant aux contributions provenant des milieux de l'Administration publique et para-publique, celles de Jean-Loup Blanchy de la Fondation rurale de Wallonie, d'Elio Di Rupo, Inspecteur général de l'Energie au sein de l'Administration régionale wallonne, de Joseph Henrotte, du Conseil économique et social de la Région wallonne et de Georges Viatour, Directeur de l'Iniex, quoi de plus normal également qu'elles abordent toute la problématique économie-culture au travers du prisme de leurs préoccupations professionnelles: alors que Georges Viatour met en lumière les enjeux culturels et éthiques actuels qui découlent des révolutions technologiques en cours, Elio Di Rupo souligne les répercussions pour la société du choix du mode de gestion centralisée ou participée des énergies, pendant que Joseph Henrotte énonce que toutes les cultures ne sont pas également adaptées au développement économique (et réciproquement), et Jean-Loup Blanchy place dans les stratégies locales de développement l'essentiel de ses espoirs pour les régions rurales wallonnes.

Mais au-delà de ces différences bien compréhensibles, les communications déposées contiennent fort heureusement de réelles convergences. Sans vouloir nier les spécificités, sans vouloir taire les différences, c'est surtout sur la force de ces convergences que je souhaite m'attarder ici.

La première caractéristique commune à plusieurs contributions réside dans la perception et dans l'analyse de la crise actuelle. Pour plusieurs auteurs, la crise n'est plus perçue comme un accident ou une simple panne de la machine économique mais comme le temps des mutations et des changements. Changements dans la division internationale du travail avec ses répercussions négatives pour les régions de vieille industrialisation comme la nôtre, bouleversements des structures industrielles où de nouveaux secteurs prennent progressivement le relais de branches en déclin, changements encore dans ce qu'il est convenu d'appeler la nouvelle révolution technologique.

Aux yeux de plusieurs communicants, une nouvelle conception de la crise s'est donc imposée: celle de la crise mutation, pour reprendre l'expression de Michel Molitor, caractérisée par la profondeur du changement et surtout par son caractère irréversible.

La crise que traverse l'économie mondiale depuis une douzaine d'années est donc un moment fort, lourd de conséquences pour l'avenir. L'ordre productif dans ses dimensions économiques, sociales, technologiques est en train de changer de base et bien évidemment les enjeux sont d'autant plus grands dans les régions de vieilles industries comme la Wallonie. Celles-ci sont amenées à conduire à la fois des tâches d'assainissement et de restructuration dans des secteurs en déclin, des tâches de renforcement des potentiels existants, mais surtout des tâches de recherches, d'innovations, de diffusions technologiques dans les nouveaux secteurs en expansion.

Mais "s'il y a crise, note Michel Molitor, c'est parce que les sociétés s'avèrent souvent impuissantes à maîtriser ces processus et on est dès lors autorisé à parler d'une crise de l'action collective. Ce qui se passe, dit Alain Touraine, cité par Michel Molitor, ne doit pas être conçu par rapport à un état d'équilibre, à un état stable, à un système et à des références universelles mais doit être appréhendé comme mécanisme de passage d'une situation, d'un moment, d'un type d'organisation sociétale à un autre type d'organisation sociétale."

"Sortir de la crise, dit encore Alain Touraine, ce n'est pas affirmer que nous sommes dans l'anomie et dans l'entre-deux, ni dire que le vieux monde se casse mais dégager la manière dont nous pouvons dégager, dont nous pouvons construire le nouveau champ économique d'abord culturel et finalement social et politique".

Et c'est précisément ici qu'apparaît la seconde convergence dans les analyses proposées: la référence à la culture. En effet, on retrouve chez plusieurs auteurs, le sentiment que le dépassement de la crise n'est plus seulement fonction de paramètres matériels. Aujourd'hui, si les mutations qui s'opèrent dans l'ordre productif sont évidemment conditionnées par l'évolution des ressources dont dispose une société, elles n'en sont pas moins aussi tributaires de la culture qui caractérise cette société. Le temps semble définitivement révolu où il suffisait de disposer de capital, de machines et de travailleurs à peine formés pour faire de la croissance. Les conditions de la nouvelle prospérité sont aujourd'hui tout aussi immatérielles.

Pour ces auteurs, l'évolution de la société, y compris l'évolution de son système économique, est aussi liée aux modifications du système de signification ou de valeur qui régit toutes ces manifestations, c'est-à-dire, en dernière analyse, de sa culture. Et hier soir, en lisant un journal local, j'ai constaté avec beaucoup d'intérêt que le Président Mitterrand, inaugurant le Collège de l'Europe à Bruges, il y a un jour ou deux, développait le même genre d'idées au niveau de l'Europe. Il faut un projet culturel européen, disait-il. Et rappelant la célèbre phrase de Jean Monet, un des pères de l'Europe, il disait: "Si c'était à refaire, je commencerais par la culture".

A ce stade de l'exposé, sans doute n'est-il pas inutile de s'étendre un peu sur ce concept de culture pour noter qu'à quelques exceptions près, la plupart des communicants ont de ce concept une appréhension relativement semblable.

La troisième convergence réside donc dans l'acception quasi généralisée du concept de culture dans une perspective sociologique héritée de la sociologie de Weber. Ainsi pour Laurent Busine, la culture correspond au système de signification que les membres d'un groupe connaissent et utilisent dans leurs interactions. Pour André Moreau, il s'agit de l'ensemble des opinions, des idées et des valeurs d'une population déterminée et qui se traduit par des comportements caractéristiques. Lorsqu'Anne-Marie Straus parle, par exemple, de systèmes de pensées, de systèmes d'actions et de comportements communs à un ensemble de personnes, Joseph Henrotte parle de modèles culturels, d'échelles de valeurs et Elio Di Rupo de projets de société.

Ainsi définie, la culture acquiert pour fonction principale d'assurer la communication entre les différents acteurs sociaux tout en autorisant, évidemment, des actions et des perceptions assez différenciées. En donnant du sens aux expériences sociales et en définissant le cadre des solutions possibles, la culture acquiert une fonction importante de contrôle au sens anglo-saxon du terme, c'est-à-dire, de guide de l'action et de l'innovation sociale. Cette précision d'ordre conceptuel étant faite, comment dès lors ne pas comprendre que la crise contemporaine doit nous conduire à une révision profonde de nos valeurs, de nos représentations mentales, bref, de notre culture.

Cette question essentielle est également posée par plusieurs auteurs, à commencer par Claude Durieux qui fait remarquer qu'il aura sans doute fallu attendre que la crise actuelle s'approfondisse pour que la question de l'interaction, développement économique, facteur culturel, soit sérieusement posée.

Michel Molitor, abordant la question de la modernisation, note pour sa part que les transformations culturelles sont une des composantes essentielles des changements qui s'opèrent en Wallonie et que l'innovation implique de faire son deuil de certaines références culturelles, de certaines pratiques sociales du passé.

Cette idée importante de modèle culturel dépassé est aussi présente chez Laurent Busine qui ajoute que lorsque, pour affronter de nouveaux défis, une culture est devenue trop rigide, le déclin risque de se produire.

Là réside précisément un des défis les plus importants que doit relever la Wallonie aujourd'hui. Car la tentation est grande de vouloir s'attacher à tout prix aux anciens modèles culturels, politiques, patronaux ou syndicaux d'autant que ceux-ci ont très bien fonctionné dans le passé.

Il n'empêche, note catégoriquement Michel Molitor, que la modernisation passe par la modification de cette culture industrielle et qu'il faut avoir, comme le suggère Anne-Marie Straus, la volonté de rompre avec le climat de morosité sociale qui caractérise encore trop notre région et la volonté de créer une nouvelle identité positive.

A cet égard, plusieurs auteurs perçoivent déjà des signes avant coureur du changement: pour Anne-Marie Straus toujours, c'est la résurgence de l'esprit d'entreprendre et du goût du risque; pour Claude Durieux, c'est la mise en place progressive d'un nouveau type de relations sociales et l'idée de développement concerté.

Mais si ces analyses politiques sont, par nature, optimistes, le chemin à parcourir est encore long, car le temps opératoire du développement et du changement social est un temps long.

Plusieurs révolutions culturelles sont encore à faire. Il faut détruire les bureaucraties car celles-ci sécrètent et entretiennent une véritable culture de la dépendance. Il faut oser le risque de l'expérimentation sociale. Il faut oser inscrire la Wallonie dans le contexte international, note Michel Molitor, repenser le travail, estime André Moreau, investir d'avantage en capital humain, se forger une nouvelle éthique, inventer une nouvelle morale, pense Georges Viatour.

Reste une ultime question posée par plusieurs communications: comment favoriser l'émergence de cette nouvelle culture, de ce nouveau système symbolique, de ce nouveau code socialement partagé? Sur cette importante question, certaines divergences de vue apparaissent. De manière sans doute trop schématique, on pourrait dire qu'il y a d'un côté les partisans du développement auto-centré et de la recherche culturelle identitaire, et de l'autre les tenants de l'ouverture économique et culturelle. Pour les premiers, il s'agit de reconstruire quasi uniquement à partir de ce qui existe au plan régional. Au plan culturel, et sous prétexte que le jeu des flux culturels converge vers un modèle unique, la démarche auto-centrée vise à une survalorisation de la culture locale ou régionale et risque de dresser des barrières à l'entrée aux importations culturelles. Pour les seconds, les partisans de l'ouverture, cette attitude culturelle est néfaste pour le développement car elle risque d'entraîner le repli sur soi, la marginalisation, l'immobilisme et donc l'anti-développement.

Mais le vrai débat, note un des auteurs, ne consiste plus tant à opposer développement endogène et développement exogène mais plutôt à réconcilier développement endogène et apport extérieur. N'est-il pas absurde, en effet, de nier l'existence de flux culturels et de rejeter les phénomènes de diffusion interculturelle dans un système international hypermédiatisé et dominé par des enjeux industriels comparables; l'hypothèse de culture close ne tient plus. Loin de conduire à la négation des identités culturelles, les éléments importés ne peuvent qu'enrichir la culture réceptrice et donner lieu à des significations nouvelles. Ces éléments consacrent ainsi, non pas à la convergence des cultures, mais à l'originalité de modèles d'innovation différents face à des défis économiques et industriels plus ou moins semblables. La culture nouvelle qui résulte de la combinaison des changements endogènes et des flux importés gardera toute son originalité dans la mesure où elle alliera fonctionnellement des traditions régionales et de la modernité. Le grand défi industriel et culturel de cette fin de siècle est donc clair: si la Wallonie doit faire face à des contraintes industrielles incontournables, à une concurrence extérieure exacerbée et au drame social qu'est le chômage, elle se doit cependant d'entrer de plein pied dans cette ère nouvelle de bouleversements économiques, industriels et sociaux sans perdre de vue que ceux-ci favorisent et exigent en même temps de profondes mutations culturelles.

Dans cette conjoncture de sortie de crise, enjeux économiques et enjeux culturels sont appelés à converger chaque jour davantage. Entretenir cette convergence, c'est déjà préparer un autre projet de société.

Mesdames, Messieurs, je m'en voudrais de terminer ce rapport sans remercier tous les auteurs qui ont bien voulu déposer une contribution sur cette importante question. Qu'ils me pardonnent d'avoir été incomplet et d'avoir parfois passé sous silence certaines parties de leur réflexion. J'ai voulu, plutôt que de souligner les spécificités et originalités de chacun, m'en tenir à ce qui m'est apparu comme les axes fondamentaux et généraux de la réflexion.

Afin de réparer ces éventuelles omissions, je vais maintenant passer la parole aux auteurs des communications qui le souhaiteraient en leur demandant une fois encore, de bien veiller à être le plus concis possible. Je vous remercie

Débats

(Laurent Busine, Licencié en Histoire de l'Art et Archéologie, Directeur du Palais des Beaux-Arts de Charleroi pour le domaine des expositions)

- J'ai eu le plaisir de travailler avec Jean-François Escarmelle sur un sujet qui traite des rapports entre économie et culture puisqu'aussi bien on s'était rendu compte rapidement dans le thème de nos discutions qu'il y avait un certain paradoxe au constat que nous pouvions faire: lui, l'économiste, parlait d'économie en termes de culture et que moi, le culturel, je parlais de culture en termes d'économie. Nous avons décidé dès lors de faire un travail commun plutôt que de répéter la chose. Ce que je pense être particulièrement spécifique à la situation présente, et je pense que l'on insistera pas assez là dessus: ce n'est pas que le développement des nouvelles valeurs se fait avec difficultés; les créateurs sont conscients et existent qui portent en eux ce nouveau développement et cette nouvelle valeur d'une culture à venir. Le problème essentiel est plutôt un problème de "porter à la connaissance": c'est plutôt un problème institutionnel. Nous nous trouvons finalement devant une situation qui est celle-ci: des valeurs existent, en Wallonie. Mais comment parler du monde de la Wallonie simplement en imaginant que ses frontières se terminent à Tournai d'une part et à Liège de l'autre. D'un autre coté les communications et la diffusion de la communication sont très intenses: il est plus facile pour moi, en tant que directeur des expositions, d'être au courant d'une manifestation qui se tient à Washington plutôt que d'une manifestation qui se tient à Wanfercée-Baulet. C'est une réalité, un constat. La diffusion de l'information existe et me permet d'être au courant de ce qui se fait dans le monde, par les revues, par la télévision, par toute une série de réseaux qui existent. Donc on ne peut plus imaginer que notre monde s'arrête à ses frontières. C'est une vision complètement rétrograde, dépassée qui n'a plus de sens, qui n'a plus de parole. Et ne le nions pas, les créateurs sont dans le même cas, connaissent aussi bien ce qui se fait en dehors de leur réseau de relations que ce qui s'y fait stricto sensu. Donc nous devons envisager la création dans ce sens là, mais surtout obtenir des institutions, quelles qu'elles soient, de quelqu'ordre qu'elles soient (et je m'inclus bien entendu dans ses institutions), qu'elles ouvrent leurs portes, qu'elles portent à la connaissance du public, des créateurs et ainsi de suite, la réalité du monde qui nous entoure.

Si une communauté vous donne cent francs et que vous devez rendre cette somme symbolique à la communauté en question, la première manière, et la plus simple, c'est de prendre ces cent francs et, par exemple, d'acheter une oeuvre d'art à un artiste de la région: ainsi on a rendu le service qui était attendu, la chose est claire et tout le monde est content. Deuxième solution: prendre ces cent francs, faire venir quelqu'un de l'étranger, essayer d'ouvrir à ce qu'il y a de plus dérangeant, de plus actif, de plus pointu dans la création et donner alors à la population, pour ces cent francs, la possibilité de s'ouvrir sur le monde. Ces deux options sont complètement différentes, et ont leur raison d'être, à la limite, chacune. Je vous laisse deviner laquelle est celle que je préfère. Je vous remercie.

- Merci Laurent. La parole est maintenant à Elio Di Rupo.

(Elio DI RUPO, Docteur en Sciences, Inspecteur général adjoint au Directeur d'Administration, Inspection générale de l'Energie, Ministère de la Région wallonne)

- Mon Cher Président, merci. Comme on l'a dit donc je suis Elio Di Rupo. Je participe à ce colloque en ma qualité d'inspecteur général à l'Inspection générale de l'Energie et je dirai d'emblée que le petit texte qui a été adressé dans le cadre de ce colloque est un texte qui est extrêmement spécifique. Je n'ai pas voulu participer en tant qu'homme politique à cette assemblée, sachant qu'il y avait des contributions, et l'excellent résumé de Jean-François montre que les idées générales ont bien été émises au sein de cette assemblée. Donc c'est une contribution qui est extrêmement spécifique car si le général est important, si les idées maîtresses doivent naître et exister, il faut aussi que le concret se fasse et pour une fois, je vais prendre l'habit de l'homme du concret, du terrain et vous parler d'un problème fort important qu'est celui de l'énergie. L'énergie en Wallonie, c'est quelque chose de très intéressant, parce que c'est un cas qui n'est pas unique, mais révélateur de notre situation et en tout cas, c'est un cas aussi qui nous permet d'espérer.

En termes simples, nous sommes dépendants de quatre grands vecteurs énergétiques: le charbon, le nucléaire, le pétrole et le gaz. Ce sont les quatre vecteurs de l'offre. Et puis y il a, parallèlement, une politique qui se développe un peu partout en Europe depuis quelques années, c'est la politique de la maîtrise de l'énergie, d'économie de l'énergie en général. Et les experts s'accordent à scinder l'ensemble des ces quatre vecteurs et de cette maîtrise en deux groupes: le groupe des quatre vecteurs d'une part et le groupe de la maîtrise. Et que constate-t-on dans une région comme la région wallonne? Qu'il y a sur le plan national, (sans parler du plan international), un déséquilibre extraordinaire, double. Il y a un déséquilibre d'infrastructure. Quand on parle du pétrole, c'est Anvers qui vient à l'esprit, car là seul se trouvent les lieux de réception de stockage et raffinage. Quand on parle du charbon, il ne nous reste plus, bien entendu que la Campine, suite à la fermeture du Roton. Quand on parle du gaz, c'est essentiellement Zeebruges qui vient à l'esprit avec le port méthanier. Quand on parle du nucléaire, même s'il y a un certain équilibre au niveau des parcs de production, il y a un déséquilibre fondamental en matière de recherche et tout se situe au Nord du pays. Beaucoup plus grave, en termes économiques (et je reviendrai en termes culturels dans un instant), c'est bien entendu les retombées sur l'emploi. Si l'on compte le secteur du gaz, du charbon, les raffineries, le nucléaire et quelques distributeurs de produits pétroliers, on peut considérer que l'emploi général en Belgique, dans le domaine énergétique, est d'environ cinquante mille personnes. Et bien, sur ces cinquante mille personnes, il n'y a que huit mille cinq cents personnes wallonnes qui y travaillent contre trente-six mille cinq cents en Flandres et un peu plus de cinq mille à Bruxelles.

Ceci étant, quelles sont les relations entre l'économie et la culture? Les quatre grands vecteurs traditionnels, sont les vecteurs que je qualifie de "centralisés". Je prend l'exemple de l'électricité, car c'est très simple: un conseil d'administration, donne des orientations, aux techniciens de travail en produit d'électricité. Ca se distribue, ça va chez le participant, on ne discute pas. On ne participe pas, on n'a strictement rien à dire, si ce n'est à payer et bien entendu, quand il y a de gros problèmes comme ceux que l'on rencontre dans le domaine du nucléaire, c'est la force qui apparaît, c'est donc un modèle de société, c'est un modèle centralisé d'une part et un modèle fort. Je schématise bien sur, mais c'est un modèle que l'on retrouve également au niveau du pétrole, surtout maintenant avec la crise dans le golfe. C'est un modèle culturel, un projet de société qui montre que l'énergie, c'est une force qu'il faut préserver: c'est centralisé et ça ne donne pas la parole aux utilisateurs.

Parallèlement à ce système qui est le système de l'offre, il y a celui de la demande. Un peu schématiquement aussi, pour faire des économies d'énergie, il ne suffit pas d'un conseil d'administration, il ne suffit pas de dire ce qu'il faut faire, il faut trouver sur le terrain, à chaque endroit où l'on effectue l'économie, une participation. Il faut convaincre, là où se trouve l'économie à réaliser, la personne, l'institution. C'est à dire que c'est une politique totalement différente, c'est une politique de participation, à tous les niveaux et qui se ramifie complètement sur le terrain. Et là, les experts, disons d'une manière simplifiée, s'accordent pour dire qu'il y a vraiment deux modèles de société au départ d'une même réalité économique. Et la Wallonie est un terrain intéressant. Pourquoi?

Depuis la loi du 8 août 80, on a quelques compétences. Je ne dirai pas de faibles compétences car je pourrais en parler longtemps. Quelques compétences en matière d'énergie et, comme disait un homme politique, avec des miettes, on en a fait un gâteau. Mais ceci étant, ça reste des miettes. C'est à dire qu'on a pu mener une maîtrise de l'énergie et donc influencer un modèle de société, mais c'est trop faible.

La Wallonie pourrait être un modèle d'expérimentation comme on en trouve dans certaines régions des Etat-Unis (qui est pourtant un modèle libéral par excellence) où l'on trouve des compagnies d'électricité qui s'investissent très fort dans les économies d'énergie ou bien, comme dans certaines régions allemandes où le pouvoir local est un pouvoir qui permet à la fois la production, la distribution et en même temps la maîtrise de l'énergie, la Région wallonne pourrait devenir un terrain qui rompe un peu ce clivage simpliste entre l'ordre et la force d'une part et la participation d'autre part. Pour ce faire, très concrètement, il faut des hommes, il faut changer les mentalités, mais il faut aussi que nous ayons les instruments légaux. Et c'est pour cela que dans ce petit texte, j'ai plaidé pour, (et c'est peut-être au goût du jour), un approfondissement des lois de réformes institutionnelles et en tout cas une clarification. Il faut clarifier d'une part et approfondir et donner aux Régions beaucoup plus de compétences qu'elles n'en ont en matière d'énergie. Nous en parlerons peut-être dans le débat et pour ce faire, comme les Régions ont un pouvoir législatif et exécutif, et que nous générons nous- mêmes notre propre démocratie, on pourrait peut-être, dans ce secteur comme dans bien d'autres, changer un peu les mentalités et apporter une dimension nouvelle, une dimension culturelle différente.

- Voilà une première omission qui est réparée puisque j'ai passé sous silence l'approfondissement de la régionalisation, bien que je partage entièrement évidemment cette revendication. J'appelle maintenant Monsieur Claude Durieux à la parole, s'il le souhaite.

(Claude DURIEUX, Député permanent de la Province du Hainaut)

- Oui, merci Président. Si je siège à la tribune, ce n'est pas par favoritisme par rapport aux autres intervenants, mais comme je suis un peu l'aubergiste de service, très volontiers d'ailleurs, en tant que vice-président de l'institution, je suis resté à cet endroit d'accueil. Je ne vais pas revenir sur les grands principes que nous avons développés au travers de tous les discours sur cette liaison entre l'économie et la culture.

Je vais simplement dire ce que nous avons essayé de faire dans une région de Wallonie, plus exactement à Mons-Borinage, particulièrement éprouvée par la crise, (je crois que c'est un des endroits où l'on a touché le fond le plus tôt). Concrètement, dans cette liaison économie et culture, et en se posant le problème de la culture et des arts comme éléments des stratégies de développement économique d'une sous-région, nous sommes partis d'un site chargé d'une valeur symbolique extrême que certains d'entre vous connaissant peut-être, qui est le Grand Hornu. Grand Hornu témoin à la fois de toute une histoire sociale, d'une histoire économique, de la grande expansion des charbonnages et donc d'un grand boom économique au moment où il était en activité, a été restauré par un architecte qui a seul relevé, dans une région, le pari de faire revivre ce charbonnage qui devait être rasé pour devenir un supermarché. On était très près de l'acte de signature lorsqu'il est intervenu et disons que, une fois cette oeuvre restaurée il se sentait un peu perdu au sein du site. Il a d'abord essayé par quelques manifestations, d'en faire une galerie de peinture qui a eu ses heures de gloire mais il sentait très bien que "autre chose" devait venir s'organiser au sein de ce Grand Hornu. C'est pourquoi nous avons fait plus particulièrement une proposition, à la Province du Hainaut, de créer cette association sans but lucratif Grand-Hornu Images.C'est en son nom que je parle aujourd'hui.

Nous avons constaté qu'il y avait eu dans cette région, à un certain moment, d'abord, un pouvoir économique fort, une grande activité économique et parallèlement à cela une grande activité culturelle, que ce soit au travers des maisons du peuple ou de divers cercles organisés d'ailleurs par les gérants de charbonnages. Puis, avec la crise, avec la fermeture des charbonnages, de l'industrie sidérurgique, de l'industrie du cuir qui était également florissante dans cette région, nous avons, aux travers des analyses, décelé une anomie culturelle profonde. Et nous nous sommes posés le problème de savoir si nous pourrions redémarrer.

Redémarrer à partir de quoi? D'abord, à partir de ce qui existe encore: le témoignage de ces gens qui ont vécu cette expansion du Borinage. Nous sommes partis tout d'abord sur une démarche de mémoire collective: reconstituer par des documents visuels, sonores, ce qu'avait été ce passé, mais surtout en ne voulant pas en faire un musée, en proposant à partir des activités du passé, une réflexion pour projeter l'image du futur. D'où cette appellation aussi "Grand Hornu Images": images certainement d'une mémoire vécue mais d'une mémoire du futur également. Nous y avons intéressé l'ensemble des acteurs économiques, des universités de la région de Mons. Nous n'avons pas voulu rester isolés non plus, puisque nous avons créé, au travers des accords entre la Communauté française et le Nord-Pas-de-Calais, des liens avec notamment toute la région lilloise. Bien plus loin également, nous avons aussi une idée européenne.

Quelles sont alors les activités que nous avons mises sur pied? Nous avons d'abord travaillé dans le domaine de l'édition. Nous avons rappelé un auteur qui comme beaucoup d'autres n'avait pas trouvé à s'exprimer dans sa région, Marcel Moreau. Comme beaucoup d'autres peintres ou artistes, il était parti vers Paris. Généralement d'ailleurs, ces gens ont un grand ressentiment vis-à-vis du pouvoir en place, ou vis-à-vis de leur région. On lui a demandé s'il voulait bien revenir, en même temps que tous ceux qui avaient illustré ses oeuvres (Topor et d'autres), exposer sur ce site du Grand Hornu. Nous avons également retracé toute la vie musicale et nous avons publié un double trente-trois tours sur les grandes voies du Hainaut. C'est assez étonnant d'ailleurs, cette vie intense des chorales, des fanfares, dans la région Mons-Borinage. Combien nous avons produit de grands talents, au niveau de l'opéra, au niveau du domaine musical: nous avons réédité, à la fois, en livres, avec le concours des familles, et en double album trente-trois tours ces grandes voix du Hainaut.

Nous nous sommes également lancés dans le domaine de la coproduction. Nous avons travaillé avec les créateurs de la région et ce n'est pas un hasard, si, à chaque fois, le Centre dramatique hennuyer a choisi le Grand Hornu pour lancer ses nouvelles créations, mais également procéder à la mise en valeur de toute une série de fanfares au travers du Hainaut et du Nord-Pas-de-Calais, lors des Fêtes de la musique. Création aussi, d'une mémoire sonore et visuelle vivante, le but étant de rassembler, en excluant toutes démarches du passé, une sélection significative de témoignages, de photos, de documents filmés, télévisés, radiophoniques, que nous sommes en train de constituer, avec la concours de la R.T.B.F.

Il s'agit donc de susciter une mémoire du futur axée sur toutes les recherches actuelles dans le domaine du son et de l'image. Nous produisons aussi, à partir d'une idée de Maurice Culot, Directeur des Archives d'Architecture moderne et attaché à l'Institut français d'Architecture, une série télévisuelle qui a pour thème: "Villes et jardins de l'industrie". Nous avons confié cette réalisation à Jean-Marie De Busscher et, à la fois au travers de documents d'art et de fiction, nous reconstituerons ce périple au travers de l'Europe des jardins et villes de l'industrie.

Ce qui est assez intéressant aussi, c'est le rapport que peut avoir cette influence culturelle sur l'économie: nous avons voulu donner à des jeunes la possibilité de créer. Nous nous sommes tournés vers la création et nous avons lancé à partir de cette année une bourse de la création qui s'est concrétisée par une première étape, une manifestation "mode en musique". A côté de l'élément musical que nous avions retenu, nous avons pendant les vacances rassemblé des stylistes, dans le domaine de la couture (qui est aussi un secteur économique en expansion alors qu'on a fermé la plupart des sections coupe-couture, et s'il est vrai qu'il faut les revoir, le temps de remettre en ordre toutes ces sections et qu'elles puissent répondre aux besoins, peut-être que le phénomène économique sera passé). Mais toujours est-il que nous voulons répondre à ce besoin et nous avons mis ensemble des gens du domaine du stylisme, des élèves des sections coupe-couture et les patrons de cette industrie, de ces entreprises et nous nous sommes posés le problème de savoir si nous pouvions, à partir du vêtement de travail, aller vers un acte de création. Et la surprise était grande, certains d'entre vous m'en parlaient encore avant la séance; ceux qui étaient présents ont vraiment été frappés par l'importance de cette manifestation et l'engouement que l'on a pu créer. Nous allons lancer cette bourse de la création au travers des domaines du stylisme, du design, de l'esthétique, non seulement pour récompenser un lauréat, mais pour l'aider à aller vers la transposition industrielle de son projet si celui-ci en donne la possibilité.

Nous nous sommes intéressés également au domaine des logiciels, et avec le centre informatique et nos enseignants, nous avons fabriqué toute une série de logiciels dans l'enseignement du français, des mathématiques, de la géographie qui sont actuellement sur le marché. Nous espérons bien un centre de recherche développement sur les techniques du laser, centre de recherche-développement qui est constitué de cinquante millions de capitaux apportés par un holding qui est Delphine, par la Région wallonne, par la Province et surtout par l'Université de Mons, à partir d'un savoir-faire donc dans le domaine de l'auto-électronique et du laser à partir de l'Université de Mons. En se conjugant ainsi au sein du site du Grand Hornu, nos vieilles pierre doivent receler autre chose qu'un ordre muséologique, et faire coexister à la fois des manifestations culturelles en favorisant le plus possible la création, mais aussi le domaine de l'industrie, une vitrine des nouvelles technologies.

Dans cet axe qui est Wallonie-Bruxelles-Nord-Pas-de-Calais, et aussi au sein de l'Europe (parce que nous avons pris contact avec l'ensemble des Centres culturels européens et nous venons d'entrer dans un processus de fusion d'activités avec le centre de futurologie d'Arqué, la fondation Claude-Nicolas Ledoux aux Salines d'Arqué), nous voulons procéder à une série d'échanges d'expériences dans cette réflexion avec le futur. Il est bien entendu que si on s'est tourné vers le Nord-Pas de Calais, vers l'Europe, vous serez toujours les bienvenus pour voir ce que nous y faisons ou apporter votre collaboration. Merci.

-Merci Monsieur Durieux pour ces informations sur une expérience un peu plus concrète de l'articulation économie-culture. Madame Anne-Marie Straus?

(Anne-Marie STRAUS, Chef de Cabinet du Ministre de l'Economie, de l'Emploi et des Classes moyennes de la Région wallonne)

- D'abord, je partage vraiment l'opinion de Monsieur Molitor suivant laquelle vous avez accompli un travail très compliqué en essayant d'en retirer les grande lignes. Je m'appelle Anne-Marie Straus, je suis chef de Cabinet d'Arnaud Decléty, Ministre chargé de l'Economie, des Classes moyennes et de l'Emploi à la Région wallonne. Je voulais souligner, Monsieur le Président, cet aspect culturel. On en a beaucoup parlé jusqu'à présent dans les interventions au niveau concret et ce n'est pas un reproche. Mon ami Elio Di Rupo a lancé l'idée - très dirigiste d'ailleurs - de passer d'abord par le réglementaire: je ne partage pas son opinion. Je suis juriste de formation et je crois qu'effectivement, il faut des actions volontaires. Claude Durieux vient de développer une action volontaire que je connais bien d'ailleurs, j'admire les efforts qu'ils font au Grand Hornu: ils sont non seulement bien organisés mais ils ont le goût du risque. Il y en a d'autres. Mon métier m'a appelée à en voir pas mal du même style. C'est donc qu'il y a un besoin qui est exprimé à ce niveau-là, au niveau pratiquement institutionnel. Monsieur Busine, je crois, a dit: les créateurs existent, la communication est difficile, et il a mis en cause, à juste titre, les institutions à cet égard. Bien que les institutions réagissent: Monsieur Durieux a développé une expérience, je vous ai dit, il y en a d'autres, nous les souhaitons, nous en faisons nous-mêmes, dans la même optique. Mais ce qui m'étonne toujours, c'est que finalement dans toutes ces expériences on s'intéresse très peu à l'homme: on s'intéresse institutionnellement à l'esprit de création, mais on s'intéresse relativement peu au changement de culture, au changement au niveau des hommes. Je trouve que l'effort qui est fait par exemple en matière de formation, depuis la tendre enfance, quant à l'esprit d'entreprise, quant à ce lien, entre la culture et l'économie, est trop faible. Par ailleurs, on a trop tendance à confondre uniquement cet esprit d'entreprise, donnée culturelle, avec l'économie. Ainsi, ce qui me frappe vraiment profondément, c'est que, en ce domaine, à part de petites expériences isolées, il n'y a rien qui bouge dans notre pays. J'ai été surprise de voir par exemple, qu'en France, dont on dit que son cadre culturel est semblable au nôtre, les choses ont vraiment fort évolué. On dit que la Belgique est mieux préparée que la France, et sous certains aspects c'est vrai, à 1992. Et bien, en ce qui concerne la formation, sous l'angle changement, adaptation à la culture, je crois que ce n'est pas vrai. Les Français sont en avance sur nous, de manière profonde. A titre d'exemple, j'ai découvert l'institution "SAISI" en France, c'est une école qui forme au métier d'ingénieur - le terme d'ingénieur n'a pas la même signification chez nos voisins que chez nous- là, un ingénieur est en fait un cadre. Et bien, pour ce faire, les Français acceptent d'interrompre pendant deux ans leur travail actif pour se reformer, pour avoir une formation complémentaire. C'est vrai qu'en France, il y a une participation financière publique importante, mais les Français eux-mêmes financent leur formation, leur formation nouvelle et pas leur formation technique nouvelle, leur formation à une nouvelle culture, à un changement de culture. Et c'est un petit peu sur cet élément là que je voulais mettre l'accent aujourd'hui. C'est vrai que les choses changent; je l'ai dit dans ma communication, je ne reviens certainement pas sur ce que j'ai dit. Les choses changent aussi au niveau de l'entreprise. Vous savez, si les relations sociales au niveau institutionnel sont encore un peu dures, je vous affirme que dans toutes les restructurations d'entreprises que j'ai été amenées à connaître, de par ce que je fais pour le moment, les mentalités changent à ce niveau-là. Tant au niveau des ouvriers, que des employés, que des patrons, cette modification, cette préparation au changement se font. L'institutionnel suivra. Monsieur Di Rupo propose que la loi précède les faits, moi je n'y crois plus depuis longtemps, je crois que c'est les gens, l'énergie, le goût du risque qui feront en sorte que la loi se modifie. Je vous remercie.

- Merci beaucoup Madame. Je crois que votre intervention, après celle du Député Durieux doit réconforter les organisateurs de ce colloque puisque, hier à la télévision, lors de la présentation, vous craigniez qu'il n'y ait point de décideurs aujourd'hui. Je crois que l'intervention de Madame Straus infirme ces déclarations d'hier. J'appelle maintenant Monsieur Georges Viatour à la tribune.

- L'essentiel a été dit.

-Bien. J'ai fait le tour maintenant des appels aux communicants.

(Octobre 1987)

 


 

 

 

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