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Une Politique de plein emploi pour la Wallonie

Francis BIESMANS
Maître de Conférence à l'Université de Liège - Centre d'Histoire quantitative

 

1. Considérations préliminaires

Parler d'une politique économique pour la Wallonie, c'est déjà faire un choix et admettre que le fonctionnement d'une économie fondée sur le système des marchés ne conduit pas, de lui-même, à la meilleure utilisation possible des ressources économiques.

Cependant, un tel choix ne relève pas du hasard ou d'un a priori idéologique : non seulement l'idée de politique économique s'est imposée, après la seconde guerre mondiale, comme moyen d'empêcher le retour du chômage massif des années trente, mais encore il est très difficile de soutenir que les difficultés structurelles profondes, auxquelles est confrontée la Wallonie depuis 30 ans, pourraient disparaître sous l'effet des automatismes rééquilibrants du marché.

C'est pourquoi une politique économique, ambitieuse et volontariste, est nécessaire pour que la Wallonie puisse sortir de la crise. Toutefois, ses limites doivent être soulignées d'emblée: en particulier, elle n'est pas toute puissante et ne suffit pas à engendrer un nouveau modèle de développement économique; ses effets, par définition, concernent le court et le moyen terme, mais poursuivie pendant un laps de temps suffisant, elle permet de véritables choix de société.

 

1.1. Relance contre austérité

Sortir de la crise, pour la Wallonie, c'est en premier lieu résorber son important chômage. Dans la lignée de l'analyse keynésienne, cette résorption passe, non pas par l'abaissement du pouvoir d'achat global, mais bien par l'accroissement de la demande sous toutes ses formes : consommation, investissements, exportations. En d'autres termes, il s'agit de libérer les dépenses publiques et les dépenses privées. Cependant, le noyau essentiel de la politique proposée, l'élément qui joue le rôle moteur initial, c'est l'accroissement de la demande de consommation, donc des revenus disponibles et cela pour la raison toute simple que l'investissement prend du temps pour sortir ses effets.

La mise en oeuvre d'une relance globale soulève néanmoins un certain nombre de questions quant au contexte économique dans lequel elle intervient: quel est le niveau de l'inflation et l'état de la balance des payements, et quant aux effets de la relance sur le taux de hausse des prix et les équilibres externes?

Nous allons les aborder successivement.

1.1.1. Inflation et balance des payements

Dans un processus inflationniste, les anticipations ou prévisions des agents économiques jouent un grand rôle: plus ces agents prévoient une inflation forte et plus la hausse des prix risque d'être effectivement importante. Sans nous lancer dans de grandes discussions sur les anticipations, nous dirons simplement que les agents extrapolent l'évolution passée de la hausse des prix - en particulier en donnant plus de poids aux données les plus récentes - et en tiennent compte dans leurs comportements et revendications.

Pour juger des effets d'une politique de relance, il est évidemment très important de savoir si l'on se trouve dans une phase où les anticipations inflationnistes sont orientées à la baisse ou à la hausse. Dans le premier cas, une relance "désinflationniste" est d'autant plus aisée; dans le second, la relance doit s'accompagner de mesures destinées à "briser" les anticipations inflationnistes haussières.

Enfin, l'état de la balance des payements, spécialement celui de la balance commerciale, i.e. des exportations moins les importations, est une variable à prendre en considération dès le départ: si la balance est déficitaire, une dévaluation est immédiatement nécessaire faute de quoi la relance viendrait buter sur le déséquilibre extérieur des payements.

1.1.2. Les effets de la relance globale

On entend souvent dire qu'une relance a nécessairement comme conséquence d'accroître le niveau des prix. La proposition n'est pas fausse, mais elle demande à être soigneusement nuancée en fonction de deux cas principaux:

1.1.2.1. Si le plein emploi est réalisé, alors effectivement le supplément de demande induite par la hausse de la dépense globale se manifeste par une demande excédentaire globale, cette dernière entraînant la hausse généralisée des prix.

1.1.2.2. Lorsque, au contraire, le sous-emploi prévaut et qu'existent de fortes capacités de production (en hommes et en machines), alors une éventuelle hausse des prix ne peut être imputée à la demande car il existe une offre excédentaire importante (sous forme de chômage notamment).

Par contre, les effets d'une relance sur la balance des payements sont absolument sans équivoque: la croissance plus soutenue du pays qui relance nécessitera des importations (en biens de production et biens d'investissement) accrues et, de ce fait, induira un déficit des échanges extérieurs.

 

1.2. Les trois volets de la "relance désinflationniste"

Il résulte de ce qui précède, qu'une politique de relance globale est, en fait, un triptyque dont les trois volets doivent être appliqués:

  • la stimulation des dépenses globales;

  • la maîtrise du processus de hausse des prix et des anticipations inflationnistes, ce qui nécessite une politique directe des prix et des revenus;

  • une politique du change qui permette au pays concerné de connaître une croissance plus rapide que la moyenne tout en n'étant pas confronté à un déficit extérieur galopant.

Tels sont les éléments de la politique économique optimale, de celle qui permet à la fois une croissance sans inflation et sans pertes de change insupportables.

 

2. Contenu de la politique économique optimale

Nous supposerons initialement d'abord que la balance des payements est équilibrée (si ce n'est pas le cas, une dévaluation est indispensable); et ensuite que, comme dans la situation actuelle, les anticipations inflationnistes sont orientées à la baisse. Sur cette base, nous détaillerons la politique économique proposée.

 

2.1. L'augmentation de la demande globale

2.1.1. La dépense de consommation

Il faut soigneusement sélectionner la ou les composantes de la consommation qui doivent être stimulées et cela en vue d'obtenir les effets inflationnistes minimaux. De ce point de vue, le classement suivant peut être opéré:

2.1.1.1. Les accroissements de salaire généralisés sont le type même de redistribution des revenus qui accroît le plus les taux d'inflation parce qu'ils grèvent les coûts de toutes les entreprises, suscitent les tentatives de maintenir les marges bénéficiaires par hausse des prix et tarifs, provoquent souvent une création de monnaie.

2.1.1.2. Les transferts publics, tout en amenant sur le marché un supplément de demande, n'affectent pas les coûts des entreprises et ont donc un effet inflationniste moindre. Mais pour être complet, il faut également envisager le mode de financement de ces transferts : par création de monnaie, par emprunt ou par imposition additionnelle.

2.1.1.3. La fourniture de services publics supplémentaires - par baisse des tarifs existants ou par offre de services nouveaux - a encore moins d'effets sur la hausse des prix tout en précisant qu'il faut, ici aussi, tenir compte de leur mode de financement.

Il suit de ce classement qu'il faut, très nettement, préférer les deux derniers types de mesure. Par conséquent, la relance de la consommation doit s'appuyer principalement sur:

  • l'accroissement des transferts sociaux (notamment les allocations de chômage, minimex, allocations familiales),

  • la baisse des taux d'imposition (par exemple en supprimant le décumul des revenus et en détaxant partiellement les revenus les plus bas).

2.1.2. L'investissement

C'est à ce niveau que les choix de société peuvent particulièrement s'exercer. Il s'agit de viser à la fois:

  • une action sélective des pouvoirs publics en privilégiant le développement des secteurs laboristiques et de ceux qui favorisent un nouveau modèle de croissance et le remaillage du tissu industriel wallon : on peut citer les transports en commun, les économies d'énergie, le logement, la recherche, l'aval de la sidérurgie;

  • la stimulation de l'investissement privé, spécialement quand il est créateur d'emplois: de ce point de vue, un nouveau mode de calcul des cotisations sociales - fondé non plus sur la charge salariale, mais sur l'ensemble de la valeur ajoutée - est particulièrement important.

2.1.3. Remarques complémentaires

La stimulation de la demande de consommation peut, à titre accessoire et au fur et à mesure que la croissance s'affirme, prendre la forme d'une réduction du temps de travail sans diminution de salaire, non pas tant pour partager le travail disponible que pour accroître le temps libre et la possibilité d'activités autonomes. De même, une politique directe de l'emploi par le biais d'une formation professionnelle accrue, bien diversifiée et donnée à toutes les catégories de chômeurs est utile tout spécialement lorsqu'on se rapproche du plein emploi.

De surcroît, les mesures proposées ici ne forment qu'un cadre général et elles sont parfaitement compatibles avec une croissance économique finalisée et respectueuse de l'environnement, croissance caractérisée par:

  • le développement du marché intérieur,

  • la promotion des consommations collectives et des technologies douces,

  • l'accroissement des possibilités de formation continue,

  • l'encouragement et la promotion du secteur social de l'économie (coopératives, asbl, etc...)

2.2. Une politique directe des prix et des revenus

Par politique directe des prix et revenus, il faut entendre "une intervention sur la formation des prix et revenus sur les marchés de la part d'un autre agent, qui peut en particulier être une partie du secteur public" (1)

Une telle politique est nécessaire pour accompagner la relance globale. En effet, même si l'on se trouve dans le cas d'anticipations d'inflation haussières (c'est notre hypothèse), il faut éviter que les prévisions ne reprennent un caractère haussier.

Par ailleurs, puisque nous sommes dans une situation d'offre excédentaire du point de vue des hommes et des machines, il y a peu à craindre - ainsi que nous l'avons vu - quant aux effets de la relance, via une demande globale accrue, sur les prix. Mais subsiste cependant la possibilité d'une inflation de sous-emploi due à la lutte pour le partage de la valeur ajoutée. Pour ces deux raisons, principalement, une politique des prix et des revenus est indispensable.

2.2.1. La politique des prix

C'est à elle que revient la tâche de brider les anticipations inflationnistes. Globalement, on peut atteindre cet objectif par deux moyens: la déflation, ce qui est évidemment exclu dans le cadre d'une relance, et le contrôle des prix. C'est ce dernier qui nous intéresse. Deux questions se posent alors: quelle doit être la durée du contrôle des prix? Quelles sont ses modalités?

La réponse à la première question dépend précisément du caractère des anticipations et du taux d'inflation actuel: en règle générale, plus les anticipations sont haussières et plus les taux de hausse des prix sont forts, plus le contrôle des prix doit être long. Dans l'hypothèse qui est la nôtre et qui correspond aux tendances observées aujourd'hui, on peut mieux retenir une durée de neuf à douze mois. (2)

Il reste à examiner maintenant les modalités. Un blocage total des prix pendant une longue période n'est pas possible tant pour des raisons internes que pour des raisons externes (les variations des prix à l'importation). C'est pourquoi la meilleure formule semble être:

  • soit un blocage complet pendant 4 mois suivi d'un contrôle des prix pendant 6 à 8 mois: certains prix seraient alors débloqués en fonction de l'évolution des coûts,

  • soit un contrôle sélectif et flexible qui s'attache, pendant les douze mois considérés, à tenir en laisse les prix importants qui entrent dans les coûts des entreprises.

Dans les deux cas, l'Etat peut et doit intervenir pour provoquer des baisses de prix dans les services qu'il offre: pour nous limiter à un seul exemple, une étude récente de la Kredietbank a montré qu'en Belgique, le prix de l'électricité pour les petits usagers dépassait de plus de 25% la moyenne de 6 pays de référence (3); alors autant couper ces "surprix".

2.2.2. La politique des revenus

Cette dernière vise à empêcher une inflation par les coûts, inflation qui mettrait à mal le contrôle des prix et qui risquerait de raviver les anticipations haussières des agents économiques. Comme la relance n'est pas basée sur des accroissements de salaire, la politique des revenus - en tout cas pendant la durée du contrôle des prix - cherche à maintenir constante les parts relatives des revenus. Ce résultat peut être atteint par une indexation uniformisée de tous les revenus (y compris les transferts sociaux et les intérêts sur les titres ou emprunts d'Etat).

2.3. La politique des changes

Cette politique est nécessaire pour permettre à la relance de se poursuivre. Toutefois, avant de la définir plus précisément, il est nécessaire d'examiner les effets d'un système de taux de change fixes ou flottants.

2.3.1. Changes fixes

Supposons deux pays avec un taux d'inflation identique; supposons encore que l'un de ces pays veuille relancer seul pour diminuer son chômage et accroître son revenu national. Qu'observe-t-on?

La croissance plus importante du pays en question va entraîner un déficit commercial: les importations s'accroissent parce que la production interne stimulée par la relance va nécessiter une demande accrue de biens importés (de consommation et d'investissement); il n'en va pas de même des exportations qui, elles, dépendent de la demande de l'autre pays. De plus, ce déficit s'amplifie avec le temps et l'importance des différences de croissance.

Ajoutons que le déficit commercial est encore amplifié lorsque le pays qui relance se trouve au départ dans une situation de déséquilibre de ses échanges extérieurs ou lorsque le taux d'inflation se révèle plus important dans le premier pays que dans le second: en effet, la hausse des prix exerce alors un effet négatif sur les exportations du premier pays, aggravant ainsi le déficit commercial.

Dans un premier temps, le déficit peut être comblé par l'utilisation des réserves de change ou par l'obtention d'emprunts à l'étranger, emprunts qui devront être remboursés, principal et intérêts, en devises, donc en dégageant plus tard un surplus de la balance des payements. Mais ce n'est, de toute façon, qu'un pis-aller car, tôt ou tard, les réserves de change et les possibilités d'emprunts seront épuisées. Il reste alors deux attitudes possibles: (4)

  • l'austérité ou la rigueur, qui vise à dégonfler les revenus et la demande interne pour freiner les importations et rétablir ainsi l'équilibre de la balance commerciale. Cependant, elle le fait au prix de l'abandon de la politique de relance et de la reconstitution d'un chômage important; de surcroît, si les taux d'inflation continuent à différer entre les deux pays, il faudra introduire des doses de plus en plus massives d'austérité et donc de chômage.

  • la dévaluation de la monnaie, i.e. la modification de sa parité maximale aura pour effet d'abaisser les prix du premier pays relativement aux prix des biens du second pays et d'accroître les exportations tout en freinant les importations. D'où un rééquilibrage des comptes extérieurs. Pourtant, les dévaluations présentent un certain nombre de défauts: elles se font après coup; elles créent des incertitudes majeures sur les prix extérieurs; elles introduisent des modifications brutales dans les échanges; elles laissent prise à la spéculation. Ces défauts sont d'autant plus avérés que les dévaluations sont répétées.

2.3.2. Les changes flottants

Comme nous l'avons vu, depuis mars 1973, les monnaies ne sont plus liées par des taux de change fixes; elles "flottent" au gré de l'offre et de la demande et leur taux de change est déterminé par le marché des changes, sans intervention des banques centrales (du moins en principe). Par définition, la balance commerciale ou des payements, est équilibrée: la valeur (externe) d'une monnaie s'établit de manière telle que l'offre de cette monnaie égalise exactement sa demande. On aurait en quelque sorte trouvé la solution miracle!

L'expérience acquise depuis 1973 amène malheureusement à déchanter. La principale critique que l'on puisse formuler à ce sujet est la suivante: les taux de change flottants conduisent à des parités déséquilibrées ou désajustées. Nous entendons par là que les parités s'écartent sensiblement des taux qui assureraient l'équilibre de la balance de base (définie, en bref, comme la somme de la balance commerciale et des mouvements de capitaux à long terme).

En d'autres termes, les taux flottants sont suffisamment sensibles aux mouvements spéculatifs des capitaux à court terme pour s'écarter des parités réelles d'équilibre. Cette divergence, assez systématique, affecte l'économie réelle en poussant les ajustements (difficultés d'exportations, faillites, désindustrialisation en cas de surévaluation, inflation, barrières à l'entrée et dopage des exportations en cas de sous-évaluation). En nous référant à J. Williamson, les deux principaux désajustements observés jusqu'à présent sont la surévaluation de la livre (45% environ en 1980) et celle du dollar (40% début de 1985).(5)

Au total, les taux flottants, en plus de leur divergence d'avec les taux d'équilibre, fluctuent trop fortement et trop brutalement, ce qui, comme pour la dévaluation, ne fait qu'accroître la spéculation dont ils sont l'objet.

2.3.3. La politique optimale du change (6)

Elle consiste à laisser glisser le cours d'une monnaie vers le haut ou vers le bas pour compenser les différences d'inflation et de croissance et assurer l'équilibre des mouvements de biens et services ainsi que des capitaux à long terme, i.e. l'équilibre de la balance de base.

De la sorte, ce sont les parités réelles -et non plus les parités nominales comme dans les changes fixes - qui sont maintenues inchangées, tandis que les parités nominales elles, se modifient avec le temps. De surcroît, les taux glissants ne sont pas influencés par la spéculation.

Voyons maintenant quels sont les avantages de cette formule:

  • le principal, et celui qui nous intéresse le plus, est qu'il permet à un pays de mener une politique interne autonome et donc, en particulier, de relancer seul; par conséquent, les taux de change glissants desserrent, presque totalement, la contrainte extérieure.

  • elle fait pièce à la spéculation parce qu'elle écarte les capitaux à court terme de la détermination du taux de change d'équilibre, mais aussi parce qu'elle exclut les modifications brutales de parités (dévaluation ou changes flottants).

  • elle est optimale également pour tous les autres pays: en effet, un pays qui laisse glisser le cours de sa monnaie et assure ainsi l'équilibre de sa balance de base contribue aussi à réduire les surplus ou déficits des balances des autres pays, puisque, par définition, surplus et déficits de l'ensemble des pays s'annulent algébriquement.

2.3.4. La mise en oeuvre du glissement

Puisque les taux glissants ne résultent pas du simple jeu du marché des changes, leur fixation se fait par le Gouvernement et la banque centrale. La manière la plus simple de procéder est encore d'examiner les statistiques du commerce extérieur et des mouvements de capitaux et de modifier, en conséquence, le taux de change, et cela de manière régulière et sans variations brusques.

Reste un dernier point à aborder, à savoir l'incompatibilité du glissement avec les parités fixes (ou peu s'en faut) prévues par le SME A cet égard, la démarche doit être double:

  • Comme une politique de relance concertée au niveau européen est, sans contestation possible, plus efficace que dans un pays isolé, il faut proposer une relance à l'échelle européenne et l'adoption d'un système de taux de change glissants entre les partenaire du SME

  • Si cette solution, la plus intéressante pour tous, n'est pas réalisable, alors il faut négocier un élargissement des marges de fluctuation à l'intérieur du SME (par exemple 10% au lieu de 6% maximum d'aujourd'hui) et appliquer, ensuite la politique de glissement proposée.

 

3. Conclusions

Il est donc possible qu'un pays entreprenne une relance isolée, désinflationniste et équilibrante du point de vue des échanges extérieurs, à condition d'accompagner la relance:

  • d'un contrôle des prix sous les formes appropriées,

  • d'un glissement du cours de la monnaie du pays en question.

Les trois volets de cette politique économique de sortie de la crise doivent être appliqués simultanément parce qu'ils se corrigent mutuellement et permettent une reprise durable. En effet, la politique du change efface le déficit extérieur que la reprise tend à créer en stimulant les importations, tandis que la politique directe des prix empêche la relance de prendre un caractère inflationniste.

Quant aux conditions politiques nécessaires pour appliquer le schéma, elles se résument à un transfert important de compétences aux régions qui composent l'Etat belge avec maintien d'une unité monétaire s'apparentant à l'actuelle Union économique belgo-luxembourgeoise ou encore à une autonomie complète de la Wallonie et de la Flandre dans le cadre d'une Europe des régions.

(Octobre 1987)

 

Notes

(1) KOLM S.C., Sortir de la Crise, Hachette, Paris, 1983, p 165.
(2) Dans la situation qui prévalait entre 1978 et 1982, il aurait fallu doubler la période de mise en oeuvre du contrôle des prix, donc la porter à plus d'un an et demi.
(3) Bulletin de la Kredietbank, n°12, 1987, p.4.
(4) On pourrait évidemment envisager une fuite en avant dans le protectionnisme, mais c'est très aléatoire et difficile à exécuter.
(5) WILLIAMSON J.,Une nouvelle politique des taux de change in GRJEBINE A., Théorie de la Crise et Politiques Economiques, Coll. Points, Seuil, Paris, 1986, p 327.
(6) Cette politique est proche des propositions de WILLIAMSON J., (1986) et KOLM, s.c. (1983).


 

 

 

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