L’Institut Jules Destrée a soixante ans : Que les Fêtes de Wallonie soient celles de la démocratie L’Assemblée générale de l’Institut Jules Destrée, réunie à l’Hôtel de Ville de Charleroi ce 1er juillet 1998, sous la présidence de Jacky Morael, a salué ses soixante ans. Cet organisme pluraliste a en effet été fondé le 11 juin 1938 à Liège sous le nom de Société historique pour la défense et l’illustration de la Wallonie. Hommage a été rendu à ses fondateurs : le libéral Arille Carlier, le socialiste Maurice Bologne et l’Abbé Jules Mahieu, son premier président. L’Assemblée générale de l’Institut Jules Destrée s’est par ailleurs réjouie du rassemblement des forces politiques démocratiques wallonnes qui, à plusieurs reprises et depuis un an, se sont manifestées au Parlement wallon, notamment sur les questions fondamentales du droit de vote et d’éligibilité de tous les habitants de la Wallonie aux prochaines élections communales. Toutefois, l’Assemblée générale de l’Institut réaffirme son souhait de voir toutes les Wallonnes et tous les Wallons, Belges ou non-Belges, installés durablement en Wallonie, se voir reconnaître une citoyenneté wallonne complète afin que leur soit accordé le droit de vote et d’éligibilité aux élections régionales. De même, s’intéressant au travail réalisé par la Commission spéciale du Parlement wallon sur les modes d’expression de l’identité wallonne, l’Assemblée générale de l’Institut Jules Destrée a réaffirmé sa conviction : l’identité de la Wallonie se manifeste au premier chef dans les valeurs démocratiques qui sont défendues et les actes citoyens qui sont posés par le Parlement et le Gouvernement wallons. Ainsi, l’Assemblée générale de l’Institut Jules Destrée a estimé que la date proposée pour la fête de la Wallonie, à savoir le troisième dimanche de septembre, ne permet pas, telle quelle, de donner un signal fort de ce que la Wallonie veut être : une région à forte implication démocratique et citoyenne. En effet, toute référence aux journées de septembre 1830 apparaît obsolète en 1998, tant sur le plan de la recherche historique que sur celui de la symbolique politique. Jusques à quand va-t-on, du reste, - à l’heure de l’Union européenne - continuer à tenter d’expliquer aux jeunes Wallonnes et Wallons que l’on fête la Wallonie en référence au fait que des patriotes belges ont chassé les Hollandais à Bruxelles, en 1830 ? Dès lors, l’Assemblée générale de l’Institut Jules Destrée demande que l’article premier de la proposition de décret déterminant le jour de fête et les emblèmes propres à la Wallonie fasse explicitement référence à l’idée de démocratie et soit ainsi rédigé : La fête de la Région wallonne est célébrée chaque année le troisième dimanche du mois de septembre par référence à la création de l’Assemblée wallonne en 1912 saluant ainsi l’attachement de la Wallonie à la démocratie. De plus, suivant le même principe selon lequel ce sont les valeurs affirmées, promues et défendues par des actes qui fondent les signes de l’identité de la Wallonie, l’Assemblée générale de l’Institut demande que le Parlement examine rapidement, ainsi qu’il l’avait lui-même évoqué, le volet Constitution wallonne de ses travaux. Enfin, l’Assemblée générale de l’Institut Jules Destrée a lancé un appel à tous les acteurs et décideurs économiques, politiques, sociaux, culturels et à tous les citoyens souhaitant s’impliquer dans la renaissance de la Wallonie, afin qu’ils participent au quatrième congrès La Wallonie au futur, qui se tiendra à l’Université de Mons les 9 et 10 octobre prochain, sur le thème Sortir du XXème siècle : Evaluation, Innovation, Prospective. Par ailleurs, l’Assemblée générale a renouvelé les mandats d’administrateurs de MM. Jacques Brassinne de la Buissière, Philippe Busquin, Alain Clara, Jean-Pierre Fabry, Paul Ficheroulle, Jean-Pol Hiernaux, Fernand Lefebvre, Marc Lefèvre, Jean-Pierre Lemaître, Jean Pirotte et Jean-Marie Roberti, administrateurs sortants. Un nouvel administrateur a été élu en la personne de M. l’abbé Alberto Gabbiadini, militant à Liège et en Wallonie pour les droits des immigrés depuis plus de vingt-cinq ans et président, depuis 1995, de la très active Commission Immigration et Interculture de l’Institut Jules Destrée. En élisant pour la première fois un non-Belge à son Conseil d’Administration, l’Institut Jules Destrée entend montrer l’exemple de l’ouverture à une nouvelle citoyenneté wallonne. M. Alberto Gabiaddini a d’ailleurs appelé à ce que la Wallonie reprenne conscience de ses responsabilités vis-à-vis des émigrés et des réfugiés. Quant au bureau de l’Institut Jules Destrée, il a lui aussi été renouvelé comme suit : Présidence : Jean-Pol Demacq, Vice-présidence : Sœur Micheline Libon, Vice-président : Jacques Brassinne de la Buissière, Vice-président : Jacky Morael, Trésorier : Jean-Marie Roberti.