À l’initiative de Carl Otton Gœbel et de
Raymond Colleye, les Jeunes Gardes wallonnes inactives depuis 1908 sont
relancées sous l’appellation Jeune Garde de Wallonie, durant le printemps
1914. Une première réunion en assemblée générale a lieu le 1er
mars 1914, à Bruxelles ; la seconde se tient à Charleroi le 24 mai. Pour ces
jeunes gens, le Mouvement wallon se perd en paroles stériles et ne se montre
pas assez agissant. Se proclamant “ Groupe d’action directe ”, avec comme
devise Des actes et non des paroles, la Jeune Garde de Wallonie
entend être l’avant-garde de la défense des droits étranglés par la patte
puissante du flamingantisme. À Mons, Arthur Cantillon, Carl Otton Gœbel
et Charles Plisnier fondent une section dont Gœbel est le secrétaire.
D’autres sections voient le jour à Charleroi et Namur notamment. Au cours de
son existence éphémère, la section de Namur émet un manifeste de
protestation à l’endroit de l’Assemblée wallonne qu’elle trouve trop
timorée. Elle piétine dans les plates-bandes académiques. La Jeune
Garde wallonne du Hainaut publie un manifeste identique. Le déclenchement de
la Première Guerre mondiale ne permettra pas à la jeune association de
développer ses projets.
Paul Delforge