C’est
probablement en 1898 que le Cercle wallon de Laeken voit le jour, mais ses
débuts ainsi que les circonstances qui préludent à sa formation restent
inconnues. Juste avant la Première Guerre mondiale, le Cercle est présidé par
François Dumez. Les premières traces significatives remontent à septembre
1921, date à laquelle le Cercle s’insurge contre la nouvelle loi sur l’emploi
des langues en matière administrative. Peu après, comme bon nombre de cercles
de la capitale, il adopte le Programme minimum de l’Assemblée wallonne.
En 1922, il adhère à la Fédération des Sociétés wallonnes de Bruxelles. Trois
ans plus tard, la présidence du Cercle est occupée par Marcel Franckson, par
ailleurs candidat malheureux à la présidence de la Fédération des Sociétés
wallonnes de l’Arrondissement de Bruxelles et futur chef de Cabinet de
François Bovesse. En 1930, le Cercle traverse une période de crise et se
plaint amèrement du manque de mobilisation des Wallons de Laeken. Des quatre
cents membres que compte le Cercle à ce moment, ils ne sont que dix-sept à
assister à l’assemblée générale du 2 août 1930. Il est vrai que depuis 1921,
Laeken a été rattachée à Bruxelles et ne forme donc plus une commune à part
entière.
Alors que la question de la stratégie politique
divise la Fédération, le Cercle wallon opte en faveur de la création d’un
Parti wallon, ce qui entraîne, semble-t-il, l’absence de la Fédération lors
des cérémonies de son XXVe anniversaire qui se déroulent, en
décembre 1933, en présence des autorités communales de Bruxelles et… des
cercles flamands de la capitale, et ce à un moment où le comité directeur du
Cercle est une nouvelle fois contesté. Malgré cette prise de position en
faveur d’un Parti wallon, le Cercle wallon reste fidèle au programme de l’Assemblée
wallonne, n’adhère pas à la Concentration wallonne et salue, avec émotion, la
montée de Léopold III sur le trône. Comme la plupart des cercles, celui de
Laeken se partage entre des préoccupations politiques et des activités
festives dont les fameux Galas du Folklore wallon dont il est l’un des membres
fondateurs. Après la Seconde Guerre mondiale, le Cercle périclite – ses
membres dirigeants n’habitent plus Laeken – et sa seule activité demeure sa
participation annuelle aux Galas du Folklore wallon. Il disparaît en 1965.
Chantal Kesteloot