Avant la Seconde Guerre mondiale, des militants
wallons de la Ligue d’Action wallonne semblent avoir créé une Agence
wallonne d’Information chargée d’adresser aux grands organes de presse des
comptes rendus ou des avis sur des questions concernant la Wallonie (ligne
de défense de l’Est, conseils culturels, économie, etc.). La déclaration de
guerre met un terme à ses activités. Georges Thone relance l’idée fin 1944
et début 1945. L’Agence wallonne de Presse diffuse les communiqués de presse
émanant du Conseil économique wallon, du Conseil national wallon de la
Radiodiffusion et de l’Association pour le Progrès intellectuel et
artistique de la Wallonie à leurs débuts, en 1945. Il s’agit de montrer à
l’opinion publique et aux journalistes que les Wallons entendent maîtriser
les moyens de communication. Fictive, l’Agence wallonne de Presse, dont
l’adresse de contact est celle d’Ernest Degrange à Charleroi, ne passe pas
le cap de l’été 1945.
L’idée réapparaît en 1966. À la suite d’un
voyage à Paris, Maurice Bologne écrit à Georges Thone combien indispensable
serait une Agence wallonne d’Information installée dans la capitale
française. Cette agence publierait, à l’attention de la presse française,
des revues de presse relatives à ce qui se passe en Wallonie. Via le Grand
Liège, Georges Thone contacte Jean Lejeune et conseille Maurice Bologne de
prendre contact à Paris avec Didier Lejeune, mais ce dernier est davantage
préoccupé par les questions culturelles que politiques.
Convaincus que le redressement régional passe
par une information objective sur les problèmes qui accablent la Wallonie,
quelques militants wallons se décident à créer, au début de l’année 1968, le
Bureau d’Information wallonne. Il est établi à Liège. L’avocat liégeois
Jacques Levaux assume la direction de cette agence.