Le
jeune Van Ongeval vient à peine de fêter s es quinze ans
quand éclate la Première Guerre mondiale. On ne lui connaît
aucune activité au sein du Mouvement wallon, ni même
professionnelle, quand le 1er mars 1918 on retrouve
Van Ongeval parmi les signataires du manifeste Au Peuple de
Wallonie et comme commis au ministère wallon des Sciences et
des Arts.
Par
ce manifeste il souhaite défendre l’émancipation politique de la
Wallonie dans le cadre de la Belgique, poser la question
wallonne sur le plan international et défendre les intérêts
wallons face au danger qu’il identifie venir du Raad van
Vlaanderen et des indépendantistes flamands. Membre du
Comité de Défense de la Wallonie, il en devient le secrétaire.
Fondateur du cercle L’Avant-Garde wallonne qui devait être avant
tout un cercle d’agrément, de musique et d’excursions, il
entreprend une campagne de ralliement au programme politique du
Comité de Défense de la Wallonie parmi les jeunes de son âge
employés dans les ministères wallons. Il ralliera une
cinquantaine de membres. Président du cercle, Van Ongeval donne
lui-même une conférence au Casino pour exposer le programme
politique wallon, organise au théâtre de Namur, le 24 juillet
1918, une fête de charité. Van Ongeval est aussi membre du
Comité directeur de gestion du Casino de Namur. On trouve encore
quelques articles de Van Ongeval dans le journal L’Écho de
Sambre et Meuse.
En
novembre 1918, il quitte précipitamment Namur.
Il se
réfugie aux Pays-Bas. Lors du procès dit des « ministères
wallons » qui se tient à Namur en décembre 1919, Pierre Van
Ongeval figure parmi les inculpés absents et en fuite. Dans son
acte d’accusation, l’avocat général le considère comme l’un des
huit « politiques ». Jugé par contumace, il est condamné à vingt
ans de travaux forcés.
En 1923, il rentre en
Belgique, est arrêté et fait appel de sa condamnation.
Défendu par Jules Destrée, il obtient finalement un non-lieu,
après plusieurs mois de prison et quelques rebondissements
judiciaires.
Devenu instituteur, il ne joue aucun rôle dans le Mouvement
wallon. Secrétaire général des Éditions belges de « La Science
et la Vie », Van Ongeval s’établit à Bruxelles. En 1939, il est
secrétaire de la Chambre de Commerce belgo-allemande…. Durant la
Seconde Guerre mondiale, il ne résistera pas à la tentation
d’apporter son aide aux forces occupantes. Secrétaire général de
la Chambre de commerce allemande en Belgique, il signe notamment
un article dans la revue Wallonie, de mars 1943, sous le
titre Collaboration économique.
Paul
Delforge
Paul
Delforge, La
Wallonie et la Première Guerre mondiale. Pour une histoire de la
séparation administrative, Namur, Institut Destrée, 2008 |