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Cette section propose la liste des notices contenues sur le cédérom de l'Encyclopédie du Mouvement wallon. Les notices accessibles en ligne sont datées : le carré jaune indique les mises à jour, le carré rouge signale les nouvelles notices.

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Toussaint Michel 

    Né à Namur le 26 novembre 1922, décédé à Namur le 23 mars 2007 

Après des humanités à l’Athénée de Namur, Michel Toussaint devient docteur en droit à l’Université de Liège (1947). Directeur aux établissements Materne (1947-1952), directeur de la Banque de Bruxelles, siège social de Bruxelles (1953-1954), il s’inscrit au barreau de Namur en 1954 avant de se lancer en politique au sein du Parti libéral.

Durant ses études à Liège, il avait participé au Congrès national wallon des 20 et 21 octobre 1945, mais c’est à la fin des années cinquante et au début des années soixante que Michel Toussaint s’implique plus particulièrement dans la question wallonne. Président de l’Entente libérale wallonne (1958-1961), président de l’Entente wallonne du PLP (1961-1965), il soutient les travaux du Congrès national wallon et est membre du comité général du deuxième Congrès culturel wallon (Liège, octobre 1955). En 1958, il monte au créneau contre le projet de loi du ministre namurois Héger portant adaptation du nombre des sièges parlementaires. Le vote d’une telle loi signifie le début d’une domination irréversible de la Wallonie par les Flandres. Rapporteur politique au congrès national wallon de 1959, Michel Toussaint dénonce la sous-représentation des Wallons dans les organes importants de l’État et revendique la place de la Wallonie dans une Belgique fédérale et au sein d’une Europe en formation. Il préconise la création d’un Sénat géographique où seraient représentés en tant que tels, Flamands, Wallons et Bruxellois ; il propose aussi la création d’une interprovinciale wallonne et flamande, munie de larges pouvoirs en matière économique, sociale et culturelle. L’interprovinciale ne nécessitant pas de réforme constitutionnelle, elle constituerait une étape vers le fédéralisme.

Sa proposition d’une interprovinciale wallonne suscitera des réactions diverses et variées, et de manière générale hostiles du côté du Mouvement wallon. À l’occasion d’une causerie faite à la tribune wallonne de l’émetteur régional fin 1959, Michel Toussaint précisera que le Sénat géographique est une garantie minimum contre la minorisation de la Wallonie. Il en appelle en fait à une affirmation forte des revendications wallonnes. En juin 1964, au moment du vote de la loi adaptant le nombre de sièges parlementaires, il déclare qu’il faut un « verrou » permettant à la minorité wallonne de faire obstacle à toute mesure qui irait à l’encontre de ses droits essentiels.

Administrateur de l’asbl Les Amis et Disciples de François Bovesse, administrateur de l’asbl Œuvre provinciale de Solidarité François Bovesse, président de la fédération libérale de Namur (1957-1965), vice-président du Parti libéral puis du PLP (1966), Michel Toussaint est choisi, en 1965, comme sénateur provincial. À ce moment, le distanciement avec le Mouvement wallon est consommé. Malgré les déclarations publiques qu’il avait faites auparavant en faveur du fédéralisme, Michel Toussaint démissionne du Comité permanent du Congrès national wallon (1961). Alignement sur le discours de Vanaudenhove qui s’en prend constamment au fédéralisme ? Préoccupations électoralistes ? Fédéraliste timide, effrayé par la naissance et la puissance croissante du MPW ? Il est difficile de répondre à ces questions posées en 1961 par Fernand Schreurs ; mais il apparaît que Michel Toussaint tourne le dos au Mouvement wallon pour se consacrer essentiellement à la vie politique au sein du parti libéral qui a fait peau neuve sous le nom de Parti de la Liberté et du Progrès (PLP) et se veut centralisateur et nettement anti-fédéraliste.

Secrétaire d’État à l’Éducation nationale (1966-1968), Michel Toussaint n’est pas ménagé par le Mouvement wallon qui lui reproche d’être un ministre à la solde des Flamands et d’avoir sabordé l’Entente libérale wallonne à la demande de Vanaudenhove. En septembre 1969, lorsqu’il n’est plus ministre, il réclame des mesures urgentes pour sauver la Wallonie, ses emplois, son économie, ainsi que des mesures de décentralisation accompagnées de moyens financiers autonomes. Il demande aussi la reconnaissance des trois régions et le retour de Fourons à Liège.

Vice-président du Sénat (1971-1972), ministre de l’Éducation nationale (1973-1974), ministre du Commerce extérieur (1974-1977), Michel Toussaint devient ministre de la Réforme des Institutions le 8 décembre 1976 en remplacement de François Perin démissionnaire. En fait, le PRLw vient d’être formé de la fusion du groupe CRéER (Perin, Gol), du PLP wallon (André Damseaux) et du Club Libertés et Réformes, club créé et présidé par Michel Toussaint depuis quelques mois déjà (24 novembre 1976). C’est en tant que membre du PRLw que Michel Toussaint remplace le père de la régionalisation provisoire (jusqu’en avril 1977). Fédéraliste d’union, craignant que le Pacte d’Egmont ne fasse éclater la Belgique, Michel Toussaint exige alors que la solidarité nationale joue en faveur de la Wallonie (1977).

Président du Conseil de la Communauté française (19 octobre 1982), Michel Toussaint exige la mise en place rapide des administrations communautaires et régionales. Nommé ministre d’État en 1983, il reste conseiller communal de la ville de Namur (1958-1988) dont il assumera aussi le mandat de premier échevin. Présent sur la liste du PRL lors des élections européennes du 17 juin 1984, il récolte 41.311 voix de préférence en Wallonie et à Bruxelles, soit le huitième score personnel. Il quitte alors la présidence du Conseil de la Communauté française pour siéger au Parlement européen (octobre 1984-1989). En 1989, il devient responsable de la fédération de Namur de Wallonie libre. Ancien vice-président du Parlement wallon, il prônait l’installation des institutions politiques et administratives wallonnes à Namur, capitale de la Wallonie.

 

Paul Delforge

 

 

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