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Cette section propose la liste des notices contenues sur le cédérom de l'Encyclopédie du Mouvement wallon. Les notices accessibles en ligne sont datées : le carré jaune indique les mises à jour, le carré rouge signale les nouvelles notices.

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Schlag Albert 

    Né à Gembloux le 1er septembre 1891, décédé à Liège le 24 avril 1986 

Historien des sciences, ingénieur des Mines, ingénieur électricien, assistant (1920-1924), chef de travaux (1924-1926), professeur à l’Université de Liège (1926-1961), Albert Schlag est admis à l’éméritat en 1961. Il n’en continue pas moins de professer à l’International Course in Hydraulic Engineering et à l’International Course in Sanitary Engineering de Delft (1960-1967), ainsi qu’à l’Université de Nancy (1963-1966), tout en étant conseiller scientifique au Centre scientifique et technique de la construction (1965-1981). Parallèlement à cette brillante carrière universitaire, Albert Schlag est un militant wallon particulièrement engagé. Membre du comité de la section de Liège des Amitiés françaises (1937-1940), il entend prendre une part active dans l’organisation de nombreuses manifestations visant à défendre l’influence de la France en Belgique. Il est aussi un sympathisant de la Ligue d’Action wallonne.

En mai ‘40, ce scientifique fuit devant l’offensive militaire allemande et, réfugié à Toulouse, il répond à l’appel au regroupement des Wallons lancé le 6 juin dans La Meuse de Paris par Georges Thone, président de la Ligue d’Action wallonne. Rentré à Liège, ce professeur d’hydraulique et directeur de la Revue universelle des Mines fournit de la dynamite à certains groupes de résistants et est un des chefs de la lutte clandestine contre l’occupant. A partir de la fin décembre 1941, il prend une part active dans la diffusion de La Libre Belgique clandestine, édition de Bruxelles, jusqu’à la Libération, puis à la diffusion de l’édition liégeoise du début 1942 à la Libération, à concurrence de 75 exemplaires par mois. Il fournit aussi une quinzaine d’articles qui sont tous publiés. De décembre 1942 jusqu’à la Libération, avec Georges Delgoffe et Sébastien Rossius, il s’occupera de la continuation du journal La Meuse, organe de la section liégeoise du Front de l’Indépendance. Il en assure la diffusion jusqu’à la Libération. La Meuse paraît plus ou moins régulièrement avec un tirage moyen de 10.000 exemplaires. Recruté par Paul Michot, il fait partie, dès le début 1943, du Comité régional de la Fédération liégeoise du Front de l’Indépendance. Au début 1944, Michot lui propose de le remplacer au Comité exécutif de la dite Fédération en qualité de « Responsable Presse et Propagande », aux côtés de Lallemand et J. Pirlet. En juillet 1944, il reçoit l’ordre du FI de passer dans la clandestinité ; il rentre à Liège un mois plus tard, au moment où Delgoffe imprime La Meuse de la Libération, tirée à 50.000 exemplaires et vendue dans les rues de Liège alors que les nazis n’ont pas encore évacué. D’abord rédacteur occasionnel (avril à juin 1944), Albert Schlag s’occupa de la gestion de La Meuse à partir d’avril 1944, avec Paul Michot. En tant que responsable de la propagande du Front de l’Indépendance (juin 1944), Schlag assure la publication de La Meuse en tant que directeur-rédacteur en chef jusqu’à la Libération. Il est encore membre des Milices patriotiques du 1er avril 1944 au 14 octobre 1944.

Après la guerre, il est reconnu Résistant armé par la commission de contrôle de Waremme en 1947 pour la période du 1er avril 1944 au 14 octobre 1944 et Résistant par la Presse clandestine pour la période 31 décembre 1941 au 8 septembre 1944.

Membre de Wallonie libre clandestine, membre-fondateur du Conseil économique wallon et de l’Association pour le Progrès intellectuel et artistique de la Wallonie pendant la guerre, il est désigné par le gouvernement, en novembre 1944, comme résistant wallon chargé de représenter la Résistance à Londres où il tient à montrer que des actions ont été menées dans une perspective de longue durée. À la Libération, il donne de nombreuses conférences pour expliquer la doctrine, les buts et le fonctionnement de Wallonie libre. Administrateur de l’Association pour le Progrès intellectuel et artistique de la Wallonie (février 1945), membre du comité organisateur du congrès national wallon qui se tient à Liège les 20 et 21 octobre 1945, il est chargé par les congressistes de présider la commission des griefs. Il s’est entouré immédiatement de collaborateurs choisis dans toutes les régions wallonnes et a créé huit sous-commissions : culturelle (président Lucien Godeaux), économique (Jules Dumont), démographique (Léopold Levaux, assisté d’Englebert Renier junior), administrative (Eugène Duchesne), agricole (Maurice Godbille), politique étrangère (Jean Rey), politique sociale (Leburton), jeunesse (Jacques Remouchamps).

                                                                              

Membre du Comité permanent du Congrès national wallon dès sa création (1945-1971), Albert Schlag attache beaucoup d’importance à tout ce qui a trait à l’économie wallonne. Ainsi, dans un important article sur l’effort à accomplir en cette matière, il dénonce d’emblée le principe selon lequel le déplacement des entreprises vers des lieux plus prospères et voisins de moyens de communication serait une loi naturelle. Albert Schlag s’insurge contre le fait que la politique économique soit avant tout inspirée par les intérêts de la Flandre et de Bruxelles. Réclamant la réalisation de grands travaux d’infrastructure pour la Wallonie, il dénonce encore la concentration économique à Bruxelles et le fait que l’industrie ne possède plus de patrie. Il exige que les Wallons soient maîtres chez eux, que la Wallonie définisse elle-même sa politique commerciale, sa politique de travaux publics, qu’elle utilise son savoir-faire, sa main-d’œuvre et ses cerveaux ; que l’industrie wallonne, maîtresse d’elle-même, s’oriente vers la fabrication de produits de qualité et spécialisés. Il insiste aussi sur l’importance et l’intérêt de développer une université de Wallonie, tant pour Liège que pour sa région et la Belgique.

Lors du congrès national wallon qui se tient à Charleroi en mai 1946, Albert Schlag présente un rapport provisoire. Les griefs wallons y sont répartis en quatre catégories : griefs administratifs, culturels, économiques et agricoles. De son exposé sur les griefs économiques, il ressort que les Wallons sont tout à fait exclus des leviers de commande nationaux et que, dans le secteur privé surtout, les sociétés centralisent leurs services à Bruxelles et ne recrutent que du personnel bilingue, donc majoritairement des Flamands.

En février 1952, à l’occasion d’une journée d’études du Congrès national wallon consacrée à l’emploi des langues modernes dans l’enseignement moyen de l’État, Albert Schlag évoque une étude qu’il a réalisée sur l’aide que les langues modernes peuvent apporter à un travail de recherche scientifique et tire une conclusion qui servira longtemps de référence aux adversaires de l’apprentissage obligatoire du néerlandais comme deuxième langue : « (...) pour nous Wallons, dont le français est la langue maternelle, la connaissance de l’anglais nous permettra d’avoir accès aux 3/4 de la documentation scientifique ; la connaissance en plus de l’allemand mettra à notre portée 85% des études publiées. Le néerlandais n’intervient dans la statistique que pour la proportion infime de 1%. C’est pour le moins une erreur grave que d’imposer à nos enfants l’étude du néerlandais, qui ne peut se faire qu’au détriment de la connaissance d’autres langues d’une utilité infiniment supérieure ».

À propos de l’électrification des chemins de fer, - la ligne Bruxelles - Gand est achevée alors que les travaux sur la dorsale wallonne et sur la ligne Bruxelles - Liège n’ont pas encore débuté -, Albert Schlag regrette vivement le non-respect du programme décidé par la direction de la SNCB et qu’une fois encore, en Belgique unitaire, toute question importante se résout d’abord en fonction des intérêts bruxellois et anversois et que (les Wallons) n’ont le droit d’être servis qu’après que la Flandre l’a été.

Figurant parmi les cinquante signataires wallons du Manifeste des Intellectuels wallons et flamands, aussi appelé Accord Schreurs-Couvreur (3 décembre 1952), membre du comité général du deuxième Congrès culturel wallon (Liège-1955), Albert Schlag demeure une personnalité éminente du Mouvement wallon. Son accession à l’éméritat de l’Université de Liège semble lui accorder davantage de temps encore pour s’occuper des problèmes wallons. Interpellé par la grève de l’hiver ‘60-’61 et par les problèmes de plus en plus graves que connaît la Wallonie à la fin des années cinquante, il fonde, avec Fernand Schreurs, le Mouvement libéral wallon. Il réagit à la nouvelle orientation donnée au Parti libéral par Omer Vanaudenhove. Premier président du Mouvement libéral wallon d’avril à octobre 1962, Albert Schlag laisse ensuite la place aux jeunes libéraux wallons, tout en acceptant de devenir membre du bureau national du Mouvement libéral wallon (1963). Membre du Comité permanent du Comité d’Action wallonne (1962-1964), Albert Schlag a été membre du comité liégeois de patronage au pétitionnement (1963) et membre de Wallonie libre (1963).

 

Paul Delforge

 

 

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