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Cette section propose la liste des notices contenues sur le cédérom de l'Encyclopédie du Mouvement wallon. Les notices accessibles en ligne sont datées : le carré jaune indique les mises à jour, le carré rouge signale les nouvelles notices.

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Petit Jean 

    Né à Mélen le 27 avril 1926 

Étudiant à l’Athénée de Liège de septembre 1938 à août 1944, Jean Petit déploie sous l’occupation allemande une double action de résistance, socialiste et wallonne.

Maurice Denis l’embrigade dans le mouvement socialiste dès 1941, au moment où Denis rentre de captivité. Jean Petit s’occupe alors de propagande vers les écoles : la vente de cartes et de timbres apporte plusieurs dizaines de francs dans un fonds qui deviendra plus tard le fonds Delbrouck-Truffaut. Il diffuse aussi dès ce moment Le Monde du Travail. En mars 1943, Jean Petit devient membre des Jeunesses socialistes, créées alors à l’initiative et sous la direction de Joseph Leclercq (qui deviendra le gouverneur de la province de Liège après la guerre). Maurice Denis en est le président, Hubert Rassart le secrétaire. Dès ce moment, Petit est versé aux Équipes des Jeunesses socialistes et participe, de ce fait, à l’organisation de séminaires clandestins d’étude, à l’évasion de prisonniers, et toujours à la vente de cartes de solidarité et de journaux.

Sur le plan wallon, Jean Petit a été recruté en avril-mai 1942 par Fernand Schreurs pour la diffusion de la presse clandestine. Il a d’abord diffusé Wallonie libre édition de Bruxelles, puis Sambre et Meuse, et enfin Wallonie libre édition de l’est, à raison de 25 à 30 exemplaires par mois, régulièrement. Jean Petit venait chercher les journaux chez Fernand Schreurs.

Rapidement, Petit devient membre de l’équipe de rédaction de Sambre et Meuse (1942). Sous le nom de code Auguste, il est aussi l’un des cinq fondateurs de Jeune Wallonie, mouvement de jeunes résistants wallons (février 1942), connu d’abord sous le nom des Lycéens wallons, avant de devenir la section de jeunesse du Rassemblement démocratique et socialiste wallon (1943). En février 1942, il décide en effet avec Pierre Bertrand, Christian Grafé, Paul Dehousse et André Schreurs, de fonder ce mouvement clandestin destiné à toucher l’enseignement secondaire : Les Lycéens wallons. Après quelques tracts publiés de façon indépendante en 1942, les Lycéens wallons font paraître un clandestin, La Jeune Revue wallonne, dès le 1er avril 1943. Jean Petit participe à l’impression du stencil de ce journal à plusieurs reprises entre avril 1943 et juillet 1943, y rédige occasionnellement des échos, et assure tant le transport que la répartition de plusieurs centaines d’exemplaires d’avril à juillet 1943. Par mesure de précaution, Jean Petit est aussi amené à devoir transporter le matériel d’imprimerie d’une rive à l’autre de la Meuse.

Après une interruption due à l’arrestation de Pierre Bertrand, le groupe des Lycéens se reconstitue sous le nom des Jeunesses estudiantines wallonnes (septembre 1943). Jean Petit fait partie du comité de rédaction de Jeune Wallonie, dont il assura la répartition d’un nombre très important d’exemplaires jusqu’en avril 1944. Au sein de ce groupe et dans les colonnes du journal, il revendique la déchéance de Léopold III, la séparation nette de la Flandre et de la Wallonie, la constitution d’une Wallonie indépendante, la conclusion d’accords avec la France, l’abolition de la dictature. Il est en faveur d’un régime démocratique, anticapitaliste et républicain, assurant du travail à tous les citoyens.

Outre une action par la presse clandestine, Jean Petit pratique au sein de Jeune Wallonie d’autres formes de résistance : aide aux jeunes réfractaires au travail en Allemagne, fourniture de fausses pièces d’identité, hébergement et accompagnement de prisonniers français évadés. Diffuseur actif de la presse clandestine, Jean Petit a propagé de nombreux titres : Le Monde du travail, Le Peuple, L’Espoir, Wallonie libre (Bruxelles et édition de l’Est) du 1er février 1942 au 18 mai 1944.

Auprès des établissements scolaires de la région liégeoise, il vend régulièrement des photographies des grands leaders alliés du moment et récolte les fonds au profit de Wallonie libre et de Jeune Wallonie. Membre du réseau Aide wallonne aux Prisonniers français, il est le responsable des transports de fonds et du matériel, ainsi que dans la fabrication des pièces d’identité nécessaires aux évadés. Il est aussi membre de la Brigade « Front de l’Indépendance Jeune Wallonie », groupement armé dirigé par André Schreurs, dépendant des milices patriotiques du Front de l’Indépendance. Après la Libération, et pendant plusieurs mois, il participe à la préparation du congrès national wallon d’octobre 1945 et à une intense campagne de propagande (par conférences, meetings, débats, organisation de bals et placardage d’affiches), notamment en faveur de l’abdication de Léopold III.

En 1943, Jean Petit adhère à la section de Liège de la Wallonie libre et contribue au développement de La Wallonie libre, édition de l’Est dont il est membre du comité de rédaction. Il y représente Jeune Wallonie. Trésorier du comité exécutif de la province de Liège de Jeune Wallonie (1944), vérificateur aux comptes du comité national de Jeune Wallonie (1945), membre du comité de direction, de gestion et de rédaction de Jeune Wallonie (1945-1946), Jean Petit en est l’administrateur-gérant. Après la Libération, Jean Petit, qui continue d’adhérer à Wallonie libre, s’engage comme volontaire dans l’Armée belge, puis devient commis à la SNCB, employé de bureau à la SNCB, puis fonctionnaire à la province de Liège, enfin bibliothécaire à Ougrée. Conseiller communal (1958), échevin des Finances d’Ougrée (1965-1976), échevin des Affaires économiques et de l’Économat de la nouvelle commune de Seraing (1976-1982), il est le frère de Raymond Petit, échevin socialiste de Liège. Membre du conseil d’administration et secrétaire de l’asbl Wallonie libre clandestine, il est aussi membre du Conseil d’administration de l’Association wallonne des anciens Combattants (1968).

Il est reconnu comme Résistant par la Presse clandestine du 1er février 1942 au 18 mai 1944, et comme résistant armé du 1er février 1942 au 14 octobre 1944 en raison de son appartenance au groupe des Milices patriotiques. Le titre de résistant civil du 31 décembre 1941 au 3 avril 1944 lui est reconnu comme membre du Comité provincial liégeois de Wallonie libre, membre fondateur de Jeune Wallonie, comme membre du mouvement socialiste de la Résistance et des Jeunesses socialistes, pour avoir distribué des journaux clandestins ; il a aussi invoqué – confirmé par témoins – avoir récolté des fonds, de 200 à 300 francs par mois en vendant des tickets ou photos Solidarité, entre le 31 décembre 1941 et le 3 avril 1944 ; qu’à partir de cette date, il doit se soustraire aux recherches de l’ennemi pour d’autres raisons, reconnu comme résistant civil.

 

Paul Delforge

 

 

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