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Cette section propose la liste des notices contenues sur le cédérom de l'Encyclopédie du Mouvement wallon. Les notices accessibles en ligne sont datées : le carré jaune indique les mises à jour, le carré rouge signale les nouvelles notices.

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André Patris 

    Né à Wépion le 3 février 1921, décédé à Waterloo le 15 octobre 2010 

Après des humanités au Collège des Pères jésuites, une licence en philologie classique à l’Université de Liège perturbée par la guerre (1942) et un diplôme de l’Institut de langue russe à Bruxelles, André Patris devient docteur en philosophie et lettres après avoir réussi les épreuves devant le Jury central en 1945. Dès la fin de la Seconde Guerre mondiale, il entre comme journaliste au quotidien Vers l’Avenir, où il développe des positions progressistes et wallonnes. Ainsi, alors que de vifs débats contradictoires internes opposent les journalistes sur la question du retour de Léopold III, André Patris n’hésite pas à affirmer nettement son opposition au retour d’un roi qui n’est plus celui des Wallons.

Journaliste à Vers l’Avenir (1947-1953), membre du comité de rédaction de La Revue nouvelle (1952-1954), il prend progressivement conscience de la problématique wallonne depuis les observatoires que constituent le journal Vers l’Avenir et les responsabilités qu’il prend dans l’information pour la Belgique aux Communautés européennes. C’est là qu’il rencontre André Renard, premier président du Conseil consultatif de la CECA. Cette rencontre (1959) déterminera son entrée dans l’action wallonne.

Fonctionnaire à la Commission des Communautés européennes (1954-1973), André Patris est tenu par un devoir de réserve ; cela ne l’empêche pas de s’interroger sur Ce que veulent les Wallons ? (La Revue nouvelle, 1961), ni de participer, avec Hubert Dewez, à la création et à la rédaction de la revue Forces nouvelles (1960-1961) qui eut le défaut de venir trop tôt. Discrètement, le fonctionnaire européen apporte son soutien au fédéralisme et aux réformes de structure, tant au sein du Mouvement populaire wallon qu’au sein de Rénovation wallonne. Ses éditoriaux dans Combat, sous le pseudonyme de Coq, ainsi que certains écrits d’André Genot toujours dans Combat, attestent de son engagement wallon. Il exhorte alors les Bruxellois à soutenir les Wallons dans leur combat, notamment au sujet des communes de Fourons. Au lendemain de la réforme de l’État de 1970, il convie les Wallons à être attentifs au sort de Bruxelles sous peine de voir celle-ci devenir un nouveau Fourons.

Cofondateur du club namurois Convergences (1967), signataire du manifeste La Wallonie dans l’Europe (mars 1968), André Patris observe que le déclin économique wallon mesuré à l’échelle européenne est considérable (ralentissement de l’économie de plus de 30% en dix ans) et se prononce en faveur d’une réforme institutionnelle profonde. S’il considère légitime la volonté flamande de constituer un grand ensemble avec le Limbourg hollandais et Rotterdam, il demande que la Wallonie ne soit pas prisonnière du Benelux et qu’elle puisse, librement, se chercher les alliances qui lui conviennent le mieux, ainsi que le prévoient les traités européens. Dans Vers l’Avenir, il rédige deux éditoriaux réclamant la convocation d’États généraux de la Wallonie (1967). Influencé par les personnalités de Charles Baré et d’André Genot, André Patris apporte souvent son soutien à ce dernier. Ce fut notamment le cas lorsque les quatre mouvements wallons sollicitent Jean Rey afin que la Communauté économique européenne entreprenne une étude sur l’économie wallonne. Des dizaines de bourgmestres de Wallonie signeront une pétition en ce sens.

Auteur d’articles nombreux sous les pseudonymes de CoQ et de J. Chavanne, c’est sous celui de Gallus qu’il publie un ouvrage majeur contre les tendances “ bénéluxiennes ”, Benelux 20 millions de Néerlandais ? Il ne sortira de son anonymat volontaire qu’en 1970, lors de la création de l’hebdomadaire Rénovation pour l’Union des progressistes. Il dirige cette publication et signe de nombreux éditoriaux qui reflètent la pensée du groupe Objectif 72. Auteur d’articles dans La Wallonie, il écrira aussi dans Quatre Millions Quatre. En 1970, il publie Wallonie ’70. Naissance d’un peuple, dans lequel il examine les relations entre Wallons et Flamands. Il fait le constat de l’existence, depuis très longtemps, d’un peuple flamand qui forme une nation dans l’État belge alors que la Wallonie naît seulement en tant que peuple. Préconisant des mesures pour hâter la prise de conscience wallonne, André Patris propose notamment d’accentuer les relations entre la Wallonie et la France : face à l’expansion économique et culturelle thioise, l’avenir de la Wallonie passe par la reconnaissance de son autonomie, soutenue par un puissant contrefort méridional. Auteur de L’Étape décisive (1973), il pose la question de l’avenir de la Belgique, sous l’angle wallon : la Wallonie de demain sera-t-elle un appendice francophone du Benelux ou bien aura-t-elle une place à part entière dans l’Europe qui se construit ? En choisissant la deuxième option, il considère que l’aide de la France sera indispensable à une Wallonie qui doit, dès lors, obtenir une autonomie suffisante dans le cadre belge, pour posséder le contrôle de sa politique extérieure. Appelant de ses vœux la transformation de la Belgique en une confédération de trois États, André Patris considère que le Rassemblement wallon sera l’accoucheur du futur État wallon.

Influencé par des personnalités socialistes, il reste attaché au monde chrétien et garde ses distances par rapport aux positions du FDF. Membre du Groupe de réflexion Bastin-Yerna créé en 1968, il répond à l’appel au rassemblement des progressistes lancé par Léo Collard, en participant à la publication du livre Quelle Wallonie ? Quel socialisme ? (1971). Fonctionnaire à la Commission française de la Culture de l’Agglomération de Bruxelles (1974-1986), il contribue à la création de la Maison de la Francité dont il devient le directeur (1978-1999) et participe à la création de l’Atelier de vocabulaire (1983). Directeur de la revue Questions de Français vivant, (1984-1992), André Patris est attaché à la langue et à la culture françaises qu’il considère comme les fondements du peuple wallon. Très attaché à la francophonie, il estime l’enseignement de l’histoire des Wallons comme un enjeu prioritaire de l’autonomie culturelle ; il affirme en outre que la fédéralisation de la Communauté française est le complément obligatoire de la régionalisation. Poursuivant sans cesse sa réflexion sur le devenir de la Wallonie, André Patris interroge ses compatriotes wallons en publiant l’ouvrage Wallon, qui es-tu ? (1990), et nourrit leur réflexion dans plusieurs articles parus dans des revues wallonnes, dont notamment Wallonie-France, République, Wallonie française.

 

Paul Delforge

 

 

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