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Cette section propose la liste des notices contenues sur le cédérom de l'Encyclopédie du Mouvement wallon. Les notices accessibles en ligne sont datées : le carré jaune indique les mises à jour, le carré rouge signale les nouvelles notices.

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Presse d’action wallonne

Congrès,associations et partis

   

WILMART Jules

   

Né à Jambes le 1er juin 1848,
décédé à Bruxelles le 13 mai 1885

Étudiant à l’Athénée de Namur, Jules Wilmart poursuit d’abord des études gréco-latines. Après avoir étudié la philosophie à l’Université de Liège, il se rend à l’Université d’Édimbourg où il suit les cours de chimie du professeur Brown et les leçons de chirurgie du professeur Simpson. A son retour en Belgique, l’année suivante, il enseigne la rhétorique au collège de Bouillon (1868). Esprit curieux et indépendant, il entreprend des études de droit à Gand. Président de l’association des étudiants comme il l’avait été à Liège, il remet en question les matières qui lui sont enseignées ainsi que les méthodes. Malgré des ennuis sérieux avec l’Université, il achève brillamment sa formation avec un titre de docteur en droit de l’Université de Gand (1872). Il s’inscrit alors comme avocat au barreau de Bruxelles (1876-1884) et sera professeur à l’Université libre de Bruxelles. À nouveau en dispute avec les autorités académiques, il renonce à son titre d’agrégé et se consacre exclusivement au journalisme.

Engagé en politique au sein du mouvement ouvrier, dans la lutte en faveur du suffrage universel, il réclame aussi la séparation absolue et immédiate de l’Église et de l’État. Il combat encore le service militaire obligatoire, l’abolition de l’armée, la révision du système des impôts, une réglementation du travail et s’attaque fortement à la monarchie et à ses privilèges. Après une courte collaboration aux Nouvelles du Jour et à La Chronique, Jules Wilmart fonde la Tribune wallonne qui paraît durant dix-huit mois. Il lance ensuite Les Guêpes progressistes, dont l’existence est éphémère. À raison de trois numéros par semaine, il publie aussi les Guêpes gauloises de Belgique, où, avec une verve intarissable, il fustige les principaux hommes politiques belges et s’attaque aux flamingants. À cette époque, il est surnommé le “ Rochefort belge ”.

C’est à l’occasion des débats de la Chambre, lorsque les députés Delaet et Coremans revendiquent l’introduction du flamand dans l’enseignement moyen que Jules Wilmart décide de constituer une ligue à opposer au Mouvement flamand. (…) Il a rencontré partout l’accueil le plus chaleureux et les listes de souscription se sont couvertes de signatures ; président de la Ligue et rédacteur en chef de la Tribune wallonne, organe hebdomadaire de la ligue, Jules Wilmart donne aussi des conférences dans les villes wallonnes au cours desquelles il décrit son programme politique.

Au moment des élections de 1884, Jules Wilmart est rédacteur en chef du National belge. Dans ce journal démocratique dirigé par G. Marchi, Wilmart laisse libre cours à son esprit de polémiste et de pamphlétaire, contre le roi et en faveur de la république. Autour de Jules Wilmart se regroupe une série de jeunes esprits qui deviendront célèbres : Jean Volders, Blanvalet, Edmond Picard, Célestin Demblon, César de Paepe, Van Caubergh, Ch. Delfosse, Morichar, Linus Lavier et Ch. Détré (pour les questions politiques), Octave Maus et Émile Verhaeren (pour la partie littéraire). Porte-drapeau de ce groupe, Wilmart publie, le 23 septembre 1884, un Manifeste républicain qui est suivi, à Bruxelles, d’une importante manifestation place des Martyrs, dont les témoins rapportent qu’elle fit chanceler le régime. En 1885, il publie, sous forme de brochure, un Almanach républicain.

Conseiller provincial du Brabant, écrivain, poète, helléniste réputé, journaliste, Jules Wilmart est le fondateur de la Ligue wallonne de Bruxelles, dès 1882 (le 15 novembre ?), si l’on en croit La Gazette de Charleroi (21 février 1883, p. 2) : Depuis quelques mois seulement une ligue se formait à Bruxelles sous l’initiative et sous la présidence de M. Jules Wilmart (…) Sous sa forme sarcastique et plaisante, le jeune président de la ligue wallonne cache un but éminemment respectable, la glorification et la revendication des droits de la Wallonie. Ce but, il l’exposait déjà, en 1877, dans sa longue Lettre-Préface au poète flamand Emmanuel Hiel, qui précède une idylle en vers intitulée Mariage au pays wallon. Dans un style quelque peu romantique, Jules Wilmart y clame son amour de la terre où il a grandi et utilise le terme Wallonie pour la qualifier. Je ne vous ferai pas l’éloge de ce pays là, écrit Wilmart, mais il ne me plaît pas non plus qu’on en dise du mal, car c’est le plus beau pays du monde, tout plein de montagnes et de rivières (Lettre-Préface…, p. 26). Jules Wilmart confie aussi avoir une connaissance parfaite du wallon qui, sans doute, n’est plus une langue complète aujourd’hui, mais dont le secours est cependant indispensable à l’observateur des caractères et des mœurs de notre Wallonie, car une langue, si déformée qu’elle soit, est toujours un inventaire des idées du peuple qui la parle, et c’est souvent le mot que j’ai découvert ou complété l’idée (p. 29). Établi à Bruxelles pour raisons professionnelles, il ne cache pas qu’il se sent éloigné de sa Wallonie (p. 40). En ce qui concerne la question flamande qu’il cite nommément, il énumère les griefs avancés par le Mouvement flamand et réfute chaque argument ; pour Jules Wilmart qui use de termes très directs, le flamand n’est pas une langue, les Flamands ne forment pas un peuple et leur culture n’est pas très riche. Dans ces conditions, il est normal que la langue française soit imposée à la Flandre, estime toujours Jules Wilmart qui demande aux Flamands d’arrêter de nous quereller (p. 50).

Défenseur de la langue wallonne, Jules Wilmart n’envisage pas de lui attribuer un quelconque statut pour faire pièce au flamand. Respectueux des parlers wallons et flamands, il défend l’idée que la langue française doit être adoptée comme unique langue officielle. (…) Flamands, Wallons, restons wallons et flamands, mais seulement comme les félibres Provençaux en France. Ceux-là aussi, en tant que Provençaux, luttent pour conserver pures les traditions de leur belle langue d’oc ; mais en tant que Français, ils doivent se soumettre à la langue d’oïl victorieuse. Les lois de société l’emportent sur les lois de famille, et la famille ne peut avoir la prétention de dominer la société (…).
 

En 1950, Idès Lejour avait attribué à Jules Wilmart la paternité du Mouvement wallon. Son mouvement, anti-flamingant et défenseur acharné de la langue française, sombrera dans l’indifférence au lendemain de la disparition de son animateur. Après sa mort est publié un dernier pamphlet rimé, Grandeur et décadence du parti libéral, composé de six chants, dont le retentissement fut considérable. Wilmart l’avait achevé le 20 avril 1885 et dédié à Léon Defuisseaux.
 

 Paul Delforge

 

 

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