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Cette section propose la liste des notices contenues sur le cédérom de l'Encyclopédie du Mouvement wallon. Les notices accessibles en ligne sont datées : le carré jaune indique les mises à jour, le carré rouge signale les nouvelles notices.

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Presse d’action wallonne

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WAUTIER André

   

Né à Courbevoie (France) le 11 mars 1917,
décédé à Schaerbeek le 4 décembre 1995

Après des humanités gréco-latines à l’Athénée d’Anvers, Lucien-Théophile-Jean Wauthier s’inscrit en droit à l’Université libre de Bruxelles en 1935. Membre des Phalanges universitaires wallonnes, il participe à la fusion des mouvements universitaires wallons et à la création de l’Action universitaire wallonne (février 1937) et devient vice-président du comité des Phalanges universitaires wallonnes (1937). Docteur en droit (1940), il accomplit aussi un complément en droit maritime à l’Université libre de Bruxelles (1940).

En juillet 1940, d’anciens membres des Jeunesses wallonnes et des Phalanges universitaires se retrouvent autour de Victor Van Michel. Parmi eux, on retrouve Yves Bricteux, Jean Denis, René Moressée, Albert Regibeau et Jean Wauthier. En septembre ce petit groupe se liera à une série de militants, la plupart libéraux, appelés par Fernand Schreurs pour former le groupe Sambre et Meuse (septembre 1940-avril 1941) qui s’occupe essentiellement de la diffusion du clandestin Wallonie libre. À la mi-avril 1941, Sambre et Meuse fusionne avec le Groupe W et Wallonie libre pour former la section liégeoise de Wallonie libre clandestine. Celle-ci fait paraître son propre clandestin (fin juillet 1941) sous le titre Sambre et Meuse. Jean Wauthier en sera un rédacteur régulier.

À la Libération, il exerce peu comme avocat et préfère entamer une carrière de fonctionnaire au ministère des Classes moyennes, où il est engagé comme conseiller juridique (notamment au ministère du rééquipement national et de la Coordination économique 1948-1949). Par la suite, il donnera aussi des cours de droit constitutionnel et fera profiter de ses talents de polyglotte (il aurait connu 17 langues !) comme traducteur interprète. De 1974 à 1979, il est d’ailleurs président de la Chambre belge des Traducteurs. À soixante ans, admis à la retraite, il se passionne pour l’astrologie et rédige plusieurs essais sur les religions (il est membre des Amis de l’Institut d’histoire et du christianisme).

Au sortir de la guerre, Jean Wauthier paraît avoir troqué son nom pour celui d’André Wautier. On trouvera aussi l’orthographe André Wauthier et le prénom Lucien-André. Il use par ailleurs des pseudonymes suivants : André Thierry et Jean d’Hyver.
 

Conseiller juridique de l’Association wallonne du Personnel des Services publics (1946), André Wautier est secrétaire adjoint des Équipes fédéralistes wallonnes créées en avril 1949. Cette association où l’on retrouve Jacques Toint, René-Octave Dupriez, Albert Regibeau et Charles Becquet dans le comité de direction, est la branche wallonne des Équipes fédéralistes de Belgique, elle-même affiliée à l’Union européenne des fédéralistes. Fédéraliste, André Wautier est l’un des dix membres wallons du Collège wallo-flamand qui se constitue officiellement le 17 octobre 1954. La même année, il est parmi les membres fondateurs de la Fondation Plisnier. Avec Charles Thomas, Charles Becquet et Georges Willame, André Wautier est aussi l’un des promoteurs du Bulletin d’information et de presse de la Fondation Charles Plisnier section de l’Association européenne de l’Ethnie française (1961) dont le but est de présenter des études et de vulgariser les problèmes culturels et sociaux qui se posent à l’ethnie française en Belgique et en Europe. C’est aussi lui qui publie Réactions wallonnes devant le Mouvement flamand (1960), dans la collection Études et Documents de la Fondation. Aux éditions de l’Institut Jules-Destrée, André Wautier publie deux brochures qui témoignent de ses préoccupations : La poésie française contemporaine en Wallonie (1964) et La question linguistique en Belgique (1966), version augmentée de La question linguistique : une affaire flamande ! Pour Wautier, seules les régions flamande et bruxelloise sont bilingues et seule la Flandre est concernée par le problème du bilinguisme qui, au XIXe siècle, a provoqué le divorce entre la bourgeoisie et le peuple flamands.
 

Conseiller juridique de la Fondation Plisnier dont il est administrateur depuis sa création en 1954, membre du Mouvement libéral wallon (1963), André Wautier est vice-président de sa section bruxelloise. Avec Joseph Piquint toutefois, il refuse de suivre le Mouvement libéral francophone, entendant lutter comme Wallon dans des organisations connues et non comme francophones se mêlant aux Bruxellois.

Pour étudier les résultats des travaux de la Table ronde instaurée par le gouvernement en 1964, André Wautier participe aux travaux d’une commission juridique créée au sein du Comité permanent du Congrès national wallon (printemps 1965) ; aux côtés de Jean Deterville, Jean Penelle, André Piron, Robert Regibeau, Fernand Schreurs et Freddy Terwagne, il affirme la nécessité de créer une Société wallonne et en une Société flamande de Développement régional.

Membre du comité directeur du Mouvement libéral wallon revigoré au lendemain des élections législatives de 1968, André Wautier est resté longtemps favorable à un fédéralisme à deux, formule qu’il avait notamment défendue lorsqu’il participait aux contacts entre Wallons et Flamands (1952-1956). Dans les années septante, il considère cependant qu’une formule à trois s’impose. Depuis 1971, il est aussi administrateur de l’APWFSP. Séduit par le programme de l’Union wallonne des Écrivains et Artistes de Wallonie, il demande son adhésion mais celle-ci lui est refusée. Outré, Wautier décide de quitter la Wallonie libre dont certains des dirigeants se retrouvent à l’UWEA. En 1978, il est vice-président du Groupe d’action des Écrivains. Poète, il est l’auteur de plusieurs recueils dont Lyre, Mystères, Errances. Intéressé par la philosophie, il a publié plusieurs tomes de Fondements rationnels de la métaphysique et de la morale.

En septembre 1975, il pose la question de savoir s’il existe une nationalité bruxelloise ; habitant la région de Bruxelles depuis la guerre, il se considère comme un Wallon de Bruxelles, son père étant hutois d’origine et lui-même ayant résidé à Anvers et en France. Il distingue les Wallons de Bruxelles, les Flamands de Bruxelles, les étrangers, les Bruxellois de longue date et les habitants de Bruxelles établis depuis tellement longtemps qu’ils ne se souviennent plus de leurs origines wallonnes ou flamandes. Pour Wautier, les Bruxellois francophones constituent au sein de l’ethnie française une catégorie particulière, distincte des Wallons, ce qui lui permet de dire qu’il y a trois nationalités en Belgique, outre les germanophones, les Wallons, les Flamands et les Bruxellois. Il y a donc lieu de créer trois régions distinctes.
 

Habitant la commune qu’il renomme “ Scarrebecq  ”, il soutient Roger Nols dans son combat en faveur des guichets séparés. Wautier traduit régulièrement les articles des journaux flamands pour en informer le Mouvement wallon. Partisan du fédéralisme, André Wautier abandonne cette option au profit d’une réunion de la Wallonie à la France, dans les années quatre-vingt. À ses yeux, c’est la seule solution possible depuis l’échec des négociations d’Egmont. Quant à Bruxelles, il estime qu’elle doit devenir un territoire européen. En 1991, alors que l’on parle de la troisième phase de la réforme de l’État, il souligne que l’élection directe du Conseil de la Communauté française n’est pas nécessaire, ni même celle des Sénateurs. En limitant l’élection directe à la Chambre, il suffirait de déléguer une partie de ces élus vers les deux autres assemblées.
 

 Paul Delforge

 

 

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