Condisciple de
Fernand Schreurs à l’Athénée de Liège, secrétaire de la Ligue des Étudiants
wallons (1923-1924), il représente son association au comité d’Action
wallonne de Liège (1924). Docteur en droit de l’Université de Liège (1925),
il accomplit une carrière dans la magistrature : avocat, juge d’instruction
au tribunal de Verviers, premier substitut de l’auditeur militaire (à
Verviers) avant la guerre, il deviendra conseiller à la Cour d’Appel de
Liège après la Libération.
Dès septembre 1939,
il eut l’occasion de recueillir des renseignements précis et intéressants
concernant l’activité d’individus au service de l’espionnage allemand contre
la France. Il a fait part de ses découvertes au sénateur Auguste Buisseret qui
a transmis les renseignements aux autorités françaises compétentes : une série
de rapports identifiant des individus actifs dans la région frontière de
Verviers. Il s’attache à établir aussi, pour le compte des autorités
françaises, les faits d’espionnage posés par ces individus, la façon dont ils
avaient procédé et les complicités qu’ils avaient pu trouver sur le territoire
de la République. Au terme de ses investigations, Marcel Vivier eut la
satisfaction, notamment, de pouvoir dévoiler l’activité d’un Alsacien, au nom
de Stotz qui apparut être un des dirigeants du Service d’espionnage allemand
établi en Belgique pour y centraliser les renseignements d’agents exerçant sur
le territoire français. Il a transmis ses renseignements au chevalier
Winniwarter (qui mourra en Allemagne), et au substitut Jean Baguette (qui
mourra lui aussi en Allemagne). Médaille commémorative de la guerre 40-45,
avec deux éclairs entrecroisés, Chevalier de l’ordre de Léopold, Marcel Vivier
reçut aussi de la France une récompense pour l’aide qu’il accorda aux évadés
français. Marcel Vivier est le frère de l’écrivain Robert Vivier.
Paul Delforge