Président de la Jeune Garde wallonne de Namur
(1932-1935), Émile-Édouard Terwagne en est le délégué au conseil général de
la Concentration wallonne (1932). Délégué de la Jeune Garde wallonne de
Namur au troisième congrès de la Concentration wallonne (1932), il souhaite
voir se développer des Jeunes Gardes dans toutes les villes wallonnes. En
1933, il dénonce les visées du Boerenbond sur la vallée de la Semois
et surtout sur ses planteurs de tabac. Il réclame une loi protégeant cette
activité agricole mise en péril par une prise de monopole du Boerenbond.
En 1935, la Jeune Garde wallonne de Namur est dissoute.
En 1937, Émile Terwagne fait paraître la revue
La Gaillarde, qui connaît six numéros, avant de mourir financièrement
exsangue. Revue littéraire et satirique, La Gaillarde avait pour
programme la défense de la langue et de la culture françaises et la
résistance à l’impérialisme flamingant. Elle portait en manchette : Il
n’y a pas de littérature belge. Il y a la littérature française et des
écrivains français de Belgique. Terwagne était administrateur,
directeur, éditeur, rédacteur et responsable publicité de La Gaillarde.
Admirateur et disciple de François Bovesse, Émile Terwagne est profondément
attaché à la culture française et à la Wallonie. Sous le pseudonyme de Ch.
Méricourt, il écrit aussi dans La Défense wallonne et La Wallonie
nouvelle.
Directeur du Compte rendu analytique de la
Chambre, rédacteur à La Province de Namur, à L’Étoile belge, à
La Lanterne, à La Meuse, à La Cité, correspondant de la
Voix du Nord (Lille), journaliste, écrivain (le roman La Lucarne,
1943), poète, Émile Terwagne écrit aussi dans Le Guetteur wallon, Vérité
et Le Secours wallon aux Blessés français. Il est l’auteur d’Automnalgie.
Au moment de la Drôle de Guerre, il est membre du comité d’action du Secours
wallon aux Blessés français (1940), mouvement patronné par Charles Plisnier,
Jules Bordet et Maurice Desombiaux.
En 1963, Émile Terwagne est premier échevin de
la commune de Saint-Hubert et aussi membre du comité de direction du Parti
social indépendant. Il est en fait l’animateur principal sur le Luxembourg
de ce nouveau parti qui se présente comme un parti wallon et exclusivement
wallon dont le programme exige la suppression des conseils provinciaux et la
création de conseils régionaux disposant de larges pouvoirs. Le PSI apparaît
comme une dissidence du PLP, menée par le député-bourgmestre Albert L’Allemand
(président) et par Émile Terwagne. Ils refusent de suivre le PLP nouvelle
mouture, c’est-à-dire à tendance unitaire, sous la direction d’Omer
Vanaudenhove. Émile Terwagne créera quelques sections du PSI dans le
Luxembourg (1963). Rejeté par le Mouvement wallon, le PSI abandonnera
rapidement ses revendications wallonnes avant de sombrer. Émile Terwagne,
quant à lui, reste actif dans le Mouvement wallon : membre de l’Union
wallonne des Écrivains et Artistes, de l’Institut Jules-Destrée et de
Wallonie libre, il était un assidu de la maison de la Francité à Bruxelles.
Paul Delforge