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Cette section propose la liste des notices contenues sur le cédérom de l'Encyclopédie du Mouvement wallon. Les notices accessibles en ligne sont datées : le carré jaune indique les mises à jour, le carré rouge signale les nouvelles notices.

Notices biographiques

Notices thématiques

Presse d’action wallonne

Congrès,associations et partis

   

PLOMDEUR Jean-Jacques

   

Né à Liège le 9 mai 1861,
décédé à Liège le 30 août 1944

Négociant et commerçant à Liège, délégué au congrès progressiste du 31 mai 1896, président du comité des Gardes wallonnes, Jean Plomdeur joue un rôle important dans le Mouvement wallon naissant, aux côtés des Léon Clerx et Auguste Buisseret. Membre du comité de la Ligue nationale anti-flamingante (1912-1914), il préside notamment le Comité d’Action wallonne qui voit le jour à Liège et qui est le groupement local des membres et sympathisants de l’Assemblée wallonne (1913). Inactif durant la Première Guerre mondiale, Jean-Jacques Plomdeur relance le Comité après l’Armistice mais, en raison des tensions qui éclatent au sein de l’Assemblée wallonne entre unionistes et séparatistes, il prend ses distances par rapport à celle-ci. Aux problèmes de fond s’ajoute une opposition de personnes entre Jean-Jacques Plomdeur et Joseph-Maurice Remouchamps, qui est élu secrétaire général de l’Assemblée au printemps 1923. Le divorce entre le Comité d’Action wallonne et l’Assemblée wallonne est alors consommé.

Par ailleurs responsable de l’Action régionaliste, Jean Plomdeur est l’un des membres fondateurs de la nouvelle Ligue d’Action wallonne (1923) dont il assure la présidence (1924-1934). Membre du Comité de la Fête de Wallonie et du Comité d’Action wallonne (1924), administrateur de La Barricade (du n° 46, 1927 au n° 55, 1928), il est, avec Eugène de Warzée, le principal organisateur du premier congrès de la Concentration wallonne (Liège, septembre 1930). En 1931, découragé, celui qui se présente comme étant le seul à pouvoir assurer la concorde entre les différentes tendances du comité, envisage de démissionner ; il reportera sa décision jusqu’en 1934. Entre-temps, il participe à l’organisation du deuxième congrès de la Concentration wallonne et c’est à ce moment qu’il passe le relais à François Van Belle, qui devient président du conseil général de la Concentration wallonne, organisme indépendant. J-J. Plomdeur sera aussi l’un des délégués de la Ligue d’Action wallonne au troisième congrès de la Concentration wallonne (1932). Il figure aussi parmi les fondateurs de l’asbl Radio-Wallonie (1932).

Opposé au bilinguisme, partisan d’un raccordement des voies de navigation de Charleroi et Liège avec le Rhin et le bassin de la Ruhr, partisan de l’indépendance complète de la Wallonie, formule prônée par François Van Belle, il rejette le fédéralisme (à 2 ou à 3) dans la mesure où la Wallonie resterait toujours minorisée. J-J. Plomdeur encourage d’ailleurs le congrès de la Concentration wallonne de Tournai (1937) à abandonner la formule adoptée au congrès de Nivelles et l’invite à développer une propagande wallonne nette et franche, axée sur l’indépendance intégrale. Tout en souhaitant accentuer la propagande dans les communes wallonnes englobées au Limbourg, il propose de véhiculer les revendications wallonnes via la littérature et les cercles littéraires wallons, à l’exemple de ce qui se passe en Bohême. Soucieux d’une démarche active et volontariste de la part des Wallons, il persistera à réclamer des actes plutôt que des discours, ne cessant de dénoncer les dormeurs tant de l’Action wallonne que de la Concentration wallonne.

Son départ de la Ligue d’Action wallonne et de la Concentration se produit avec fracas. Il encourage publiquement cette dernière à se réveiller, à se dégager des entraves réactionnaires fascistes et à se débarrasser des mauvais bergers. Visiblement aigri, il met en garde son président qui s’enlise inconsciemment dans le marais nationaliste (La Wallonie nouvelle, 1936, n° 28). Plomdeur ne formulera cependant jamais de critiques plus explicites. En décembre 1936, il participe au septième congrès de la Concentration wallonne comme délégué des Éclaireurs de Wallonie.

Président du Front démocratique wallon à Liège (1939), J-J. Plomdeur apporte sa contribution à l’élaboration de La Wallonie enchaînée (juillet-novembre 1939) et adresse une lettre au Wallon Hubert Pierlot que Léopold III a chargé de former le gouvernement. Plomdeur prie instamment Pierlot de tenir compte de la Wallonie, d’installer une défense militaire complète de la frontière de l’Est, de signer un accord militaire avec la France et l’Angleterre, de prendre des mesures pour arrêter le déclin économique wallon et pour supprimer le Bouchon de Lanaye, de créer un Office économique wallon ainsi qu’une Académie de Lettres, Sciences et Arts pour la Wallonie.
 

Le dessein politique de Jean Plomdeur est la création d’une république wallonne indépendante. Dans l’immédiat, en guise de première étape, il accepte la réforme de la Belgique selon un schéma fédéral. Il réclame aussi l’union économique la plus étroite avec la France. Il s’oppose à la création d’un parti wallon et reste partisan de la tactique du vote préférentiel. La présence de listes du Parti wallon indépendant aux élections de 1939 et surtout leur échec électoral provoquent de plus vives tensions encore dans les milieux wallons. Déjà controversé, l’abbé Mahieu ne réunit plus l’unanimité autour de son nom comme président de la Concentration wallonne. En tant que président et secrétaire du Front démocratique wallon de Liège, Plomdeur et Stiernet, opposés à l’abbé Mahieu, entreprennent de rassembler tous les mouvements wallons dans une nouvelle Concentration wallonne. En vain. Considérant néfaste le projet Truffaut-Dehousse parce qu’il laisse les Bruxellois continuer à faire la loi, Plomdeur défend l’indépendance de la Wallonie, la seule qui permette de ne plus subir les brimades de Bruxelles et les revendications flamingantes. Réfugié à Besançon en mai 1940, il ne devait plus revoir “ sa ” Wallonie libre.
 

 Paul Delforge

 

 

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