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Cette section propose la liste des notices contenues sur le cédérom de l'Encyclopédie du Mouvement wallon. Les notices accessibles en ligne sont datées : le carré jaune indique les mises à jour, le carré rouge signale les nouvelles notices.

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Presse d’action wallonne

Congrès,associations et partis

   

 PIRON André

     Né à Namur le 16 août 1900,
décédé à Ath le 19 mars 1986

Après des humanités classiques et trois années consacrées à l’étude de la musique et de la peinture à l’Académie des Beaux-Arts de Namur (1917-1920), André Piron décroche un doctorat en droit à l’Université de Liège (1923). Il s’inscrit au barreau de Namur (1923-1929) et fait son stage chez François Bovesse. Sa prise de conscience politique wallonne remonte à cette époque. Il reprend ensuite des études à l’Université libre de Bruxelles où il obtient un deuxième doctorat, en philologie classique celui-ci (1934). Il se tourne alors vers l’enseignement. Professeur à l’Athénée de Hannut (1934-1937) puis de Bruxelles I (1937-1945), il devient préfet à l’Athénée de Mons après la Libération (1945-1948), puis de Thuin (1948-1960). Préfet honoraire, il s’inscrit pour la deuxième fois au barreau, de Liège cette fois, pour une nouvelle carrière d’avocat. Tout au long de son parcours professionnel, André Piron déménagera avec sa famille : Namur, Boitsfort, Hannut, Boitsfort, Mons, Thuin et Liège. Il aura ainsi l’occasion de côtoyer plusieurs réseaux politiques et personnalités du Mouvement wallon : François Bovesse, Maurice Bologne, Robert Nemery, François Simon, etc.). Sur le plan politique, André Piron a été membre du Parti communiste belge, avec Maurice Bologne et Charles Plisnier, de 1925 à 1930, avant de rejoindre le POB. Constatant le sort pénible des travailleurs indépendants, il devient membre du PLB en 1958. Il participe ensuite à la création des partis wallons, avec Maurice Bologne qu’il rencontra fréquemment au sein de la section de Boitsfort du POB et où ils évoquaient surtout les griefs wallons.
 

Chroniqueur des expositions dans Le Rouge et le Noir, celui qui, à 15 ans, recevait à domicile les leçons du peintre-graveur Henri Bodart, devient secrétaire adjoint de la section namuroise de la Société des Amis de l’Art wallon (1924-1926), où il était entré sur la proposition... de Henri Bodart ; il deviendra président des Amis de l’Art wallon et le fondateur du Cercle d’Art namurois (1924-1929). Son action ne se limite à l’art wallon. Membre du Front démocratique wallon (1936-1939), il a écrit dans La Bataille wallonne (1931) et collabore à La Wallonie nouvelle (1935-1940). Dès 1938, il est membre de la Société historique pour la Défense et l’Illustration de la Wallonie. Mais il souhaite que le Mouvement wallon consacre davantage d’attention à la dimension sociale. Après la naissance du Mouvement populaire wallon, dont il se réjouit, il souhaitera, par contre, que les réformes de structure ne prennent pas le dessus sur le fédéralisme. Tout au long de sa vie de militant wallon, André Piron aura comme principe de privilégier le rassemblement des forces wallonnes par delà les différences philosophiques et politiques, tout en demeurant fidèle à une forme de libéralisme wallon qu’incarnait François Bovesse.
 

Sous l’occupation, André Piron figure parmi les fondateurs et membres du directoire de Wallonie libre (1940-1941). Membre du comité de rédaction du clandestin Wallonie libre (1940-1943), il démissionne du directoire de Wallonie libre en juillet 1941, après des contestations nées en son sein à propos de la fondation du Front wallon pour la Libération du Pays et pour des raisons familiales. André Piron reste cependant membre du conseil général et de la rédaction du journal ; il est remplacé au Directoire par Fernand Schreurs. Membre du Front wallon, membre du bureau national du Front de l’Indépendance (1942), André Piron est l’un des fondateurs du mouvement La Wallonie indépendante, créé pour réaliser les buts du Front de l’Indépendance tout en y faisant une place à la question wallonne. André Piron est le responsable du journal La Wallonie indépendante qui paraît à partir du mois d’août 1942. Il est aussi le délégué des trois organisations wallonnes (Wallonie libre, Wallonie indépendante, Mouvement wallon catholique) au comité central du Front de l’Indépendance (1942). La Wallonie indépendante défend le principe du fédéralisme, prône l’union des forces démocratiques flamandes et wallonnes pour bouter l’occupant hors du pays et pour résoudre le problème de l’avenir de la Belgique. Ce n’est qu’après la Libération qu’André Piron se rendra compte que l’un de ses contacts clandestins, Monsieur Robert, était Théo Dejace.

Membre de la commission du choix de la deuxième langue de l’Association pour le Progrès intellectuel et artistique de la Wallonie, André Piron participe à ses réunions et partage les conclusions qui sont présentées au ministre de l’Instruction publique et publiées, sous forme de brochure, en 1947 : pour l’école primaire, la commission propose notamment la suppression de l’enseignement de toute langue étrangère, l’interdiction du bilinguisme obligatoire (du flamand) tant à Bruxelles qu’en Wallonie. Pour l’enseignement secondaire, la commission prône une réelle liberté du choix de la deuxième langue par le père de famille et la possibilité, partout en Wallonie, de pouvoir choisir entre l’anglais, le flamand et l’allemand. Se préoccupant aussi de la formation des maîtres, la commission propose aussi plusieurs mesures diverses mesures pour l’enseignement supérieur et met l’accent sur l’amélioration de la maîtrise de la langue française dans la formation des enseignants.

Membre du Cercle Les Gaulois (1945), André Piron n’aura pas d’activité wallonne durant sa carrière professionnelle dans l’enseignement de l’État. Il s’efforcera néanmoins de défendre la liberté du père de famille dans le choix de la deuxième langue des étudiants qui fréquentent son établissement scolaire. Indépendantiste de raison et par conviction intime, défenseur acharné de la Francité, membre du Parti libéral (1958), André Piron rejoindra le Mouvement wallon dans les années soixante. Membre du Comité permanent du Congrès national wallon (1960-1971), il est parmi les fondateurs du Mouvement libéral wallon (1962). Il en assumera la présidence dans les moments difficiles (1963, 1966, 1968). Ainsi, membre du comité directeur, il succède à Jean Van Crombrugge lorsque celui-ci démissionne en mars 1966 ; deux mois plus tard, Van Crombrugge est réélu.
 

Pour étudier les résultats des travaux de la Table ronde, André Piron participe aux travaux d’une commission juridique créée au sein du Comité permanent du Congrès national wallon (printemps 1965) ; aux côtés de Jean Deterville, Jean Penelle, Robert Regibeau, Fernand Schreurs, Freddy Terwagne et André Wautier, il insiste sur la nécessité de créer une Société wallonne et une Société flamande de développement régional. Il participe aux travaux de la Délégation permanente des quatre Mouvements wallons et est proche du Parti wallon. C’est donc tout naturellement qu’il participe à la création du Rassemblement wallon. Aux élections du 31 mars 1968, il occupe la troisième place sur la liste du parti à la Chambre dans l’arrondissement de Huy-Waremme, mais sans aucune ambition personnelle. Une semaine après les législatives qui consacrent le premier succès du parti, André Piron réactive le Mouvement libéral wallon ; il préside son nouvel exécutif. Dans le même temps, il fait partie du Front de Libération de la Wallonie ainsi que de divers autres petits mouvements qui se développent pour promouvoir l’indépendance de la Wallonie. En 1970, André Piron figure en 33e position sur les listes de l’alliance Rassemblement wallon-Démocratie chrétienne-Centre Gauche wallon aux élections communales de Liège. Les élections seront annulées et Piron ne se représente plus le 6 juin 1971.

Membre du Rassemblement wallon sans y exercer de fonction dirigeante, André Piron accompagne la tendance Perin-Gol lors de l’implosion du parti à l’automne 1976, et figure parmi les membres fondateurs du PRLw (janvier 1977). Surtout attaché au caractère wallon du nouveau parti, il ne supporte pas la suppression du w dans le sigle du PRL et, surtout, lorsque Jean Rey est contraint par son parti de laisser son siège de député européen à Luc Beyer de Rijcke (1980), André Piron envoie sa démission en guise de protestation.
 

Fondateur de cercles d’art, André Piron est aussi peintre, graveur et poète. En 1945, le succès remporté par son exposition à la galerie Apollo (Bruxelles) s’estompera cependant en raison d’une activité professionnelle exigeante. En compensation, la poésie et l’écriture en général lui serviront d’exutoire : après les recueils (1958), Les sons de l’heure (1966), L’apesanteur syncopée (1970), il contribue à la connaissance de La peinture wallonne ancienne (1963), de Lucas d’Heere (1966), de Jean Gossart (1965) ainsi que de Joachim le Patinier, Henri Blès, leurs vrais visages (1970). En 1965, il relance l’Association des Amis de l’Art wallon ; c’est d’ailleurs sous sa présidence que la Société des Amis de l’Art wallon adoptera une motion très politique en 1971, estimant indispensable que tous les citoyens belges soient tenus de choisir entre l’une des deux nationalités : flamande (ou néerlandaise) ou wallonne (ou romane). La Société des Amis de l’Art wallon deviendra la commission artistique de la Fondation Plisnier dont André Piron devient vice-président. Il est encore membre de l’Association des Écrivains belges de Langue française et de l’Association des Écrivains wallons dialectaux et francophones. Il collabore à La Nouvelle Revue wallonne, à Wallonie libre et à l’Ethnie française. Au début des années ’70, il relance activement sa passion pour la peinture et plusieurs expositions sont organisées permettant de voir ses œuvres.
 

 Paul Delforge

 

 

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