Issu d’une famille ouvrière et paysanne,
orphelin dès sa naissance, Camille Mattart accomplit ses études primaires
dans son village natal puis des études administratives à l’École moyenne de
Huy. Après quelques petits boulots, Camille Mattart entre, le 2 janvier
1940, comme rédacteur au Secrétariat général de recrutement du personnel de
l’État. Pendant la Seconde Guerre mondiale, il participe aux actions
clandestines de Wallonie libre et s’occupe aussi de Jeune Wallonie. C’est à
ce titre qu’il participe au congrès wallon qui se tient à Liège les 20 et 21
octobre 1945. Président du comité exécutif de la fédération bruxelloise de
Jeune Wallonie (1944), nommé président d’honneur en décembre 1945, il est le
délégué adjoint à la propagande du comité national de Jeune Wallonie (1945).
Établi à Bruxelles, Mattart entre au ministère
de la Santé publique en 1945. En 1972, il sera nommé directeur
d’administration. Syndicaliste CGSP, secteur Ministère, il sera à diverses
reprises détaché comme permanent syndical à la régionale de Bruxelles et à
la CGSP nationale. Membre du Parti communiste de Belgique en 1946, il en est
exclu en 1952 en raison de ses critiques des méthodes staliniennes. Il
adhère alors au Parti socialiste belge.
Au début des années soixante, Camille Mattart
participe à la création de la régionale bruxelloise du Mouvement populaire
wallon ; membre du comité provisoire en 1961, membre du comité de la
régionale de Bruxelles (juin), il est nommé vice-président de la régionale
et membre du comité directeur du mouvement (1962). Au lendemain des
élections communales de 1964, le Parti socialiste belge accuse le Mouvement
populaire wallon d’être la cause de son recul électoral. Dans les
fédérations du PSB, des sanctions sont prises contre des dirigeants du
Mouvement populaire wallon. À Bruxelles, Camille Mattart (comme Joseph
Desamory) est sommé de démissionner du MPW dans les 24 heures ; il refuse et
est exclu de la régionale du PSB. Mattart était “ coupable ” d’appartenir au
MPW et aussi d’avoir contribué à un rapprochement entre syndicalistes,
socialistes et communistes (appel de 26 syndicalistes ucclois, septembre
1964). Membre du conseil général du Mouvement populaire wallon, il est aussi
visé par la motion d’incompatibilité décidée par le congrès socialiste de
décembre 1964 mais affirme rester fidèle aux revendications de fédéralisme
et de réformes de structure ainsi qu’aux résolutions des congrès des
socialistes wallons. En 1965, Mattard est membre de la Commission politique
permanente du Mouvement populaire wallon de Bruxelles.
Paul Delforge