Avant la Seconde
Guerre mondiale, Émile Marchand a été l’un des fondateurs du Syndicat wallon
des Chemins de fer, PTT, Finances, Caisse d’épargne. Fonctionnaire au groupe
des cheminots de Charleroi, il disait avoir pressenti, au cours de son
labeur et grâce à son savoir, les menaces de flamandisation qui pèsent sur
le groupe de Charleroi en raison de l’électrification Anvers-Charleroi ; il
disait aussi vouloir s’opposer aux conséquences de l’emprise unitaire des
partis traditionnels sur les syndicats. Avant-guerre, avec Jules Bary
notamment, ce sous-chef de station de la SNCB combat ceux qu’il appelle
les profiteurs du régime unitaire.
Dès le début
1940, Émile Marchand entreprend la lutte contre les nazis ; réfugié dans le
sud de la France avec Yvon Paris notamment, il rentre au pays ; résistant
armé, membre de Wallonie libre clandestine, il participe très activement à
l’action pour la libération de la Wallonie. Français de cœur, ce chef de
guerre à Roux anime, avec Émile André-Robert, de nombreuses émissions
clandestines sur Ici Radio Sambre et Meuse. C’est Émile Marchand qui servait
d’intermédiaire entre le groupe carolorégien de Wallonie libre et le Front
de l’Indépendance.
Paul Delforge