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Cette section propose la liste des notices contenues sur le cédérom de l'Encyclopédie du Mouvement wallon. Les notices accessibles en ligne sont datées : le carré jaune indique les mises à jour, le carré rouge signale les nouvelles notices.

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Presse d’action wallonne

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LEMPEREUR Emile

   

Né à Châtelet le 16 octobre 1909,
décédé à Châtelet le 10 août 2009

Fils de commerçants bouchers, vivant dans un milieu ouvrier, Émile Lempereur suit une formation d’instituteur à l’École normale de l’État à Mons. Instituteur communal à Châtelet (1928-1950) et à l’Athénée de Châtelet (1950-1963), chargé de cours à l’École provinciale de service social à Châtelineau (1948-1952) et à l’École industrielle de Châtelet (1952-1954), bibliothécaire diplômé de l’Institut provincial d’Éducation et des Loisirs, Émile Lempereur est surtout un touche-à-tout-culturel-wallon. Déjà en 1930, il créait à Châtelet un club de cinéma et assurait le secrétariat d’un nouveau cercle local d’histoire et de folklore et, en 1932, figurait parmi les fondateurs d’un cercle régional d’art et de littérature, qu’il présidera, après la guerre, pendant un demi-siècle. C’est à partir de 1933 qu’il rayonne à travers la Wallonie. Toute sa vie, il multiplie articles, causeries, conférences, débats, concerts, expositions, récitals, cours d’initiation, etc.

Il se proclame homme de Mouvements et se reconnaît comme un disciple de Jules Destrée, d’Arille Carlier et d’Élie Baussart ; il s’occupe de littérature wallonne et française, d’histoire régionale, de toponymie, d’onomastique, de dialectologie, de folklore, de beaux-arts. Présent dans de nombreux cercles, il connaît de nombreux artistes et écrivains. Il a toujours souhaité établir des liens permanents entre tous les groupements, de Mouscron à Malmedy.

En 1933, au congrès de langue et de littérature wallonnes qui se déroule à Charleroi, Émile Lempereur dépose un rapport révolutionnaire sur les sources d’inspiration de la poésie dialectale. À la suite de ce congrès, il crée l’Action littéraire interprovinciale wallonne, avec Fernand Stévart, Michel Duchatto, Marcel Fabry, Franz Dewandelaer, Gabrielle Bernard, notamment. Les premières manifestations de l’Action sont des adaptations réciproques de textes et des expositions de livres et de revues. En 1935, membre de la Ligue wallonne de Charleroi et de la Concentration wallonne, Lempereur fait partie de la nouvelle équipe de La Wallonie nouvelle, aux côtés de l’abbé Mahieu et d’Arille Carlier ; en collaboration avec son épouse, il dirige la page littéraire, artistique et folklorique qu’il a créée en 1936. Il tient une chronique régulière des Lettres wallonnes à l’INR ; il est considéré comme la tête de file du mouvement pour le renouveau de la littérature wallonne. En 1935, avec Fernand Stévart, il organise une exposition de livres wallons à Amiens, sous l’égide de l’Amitié franco-wallonne. Conférencier de l’Office des Conférences wallonnes de Propagande, il collabore à de nombreuses revues françaises et wallonnes dont Le Pays noir, l’Almanach de La Wallonie nouvelle-Le Carré wallon, La Défense wallonne (critique littéraire), Échos de Wallonie, La Flûte de Pan (1938), La Terre wallonne, Radio-Wallonie (1939). Il est l’un des premiers écrivains wallons à adhérer à la Société historique pour la Défense et l’Illustration de la Wallonie (1938).

Lorsque la Seconde Guerre mondiale, Émile Lempereur participe à la Campagne des Dix-huit Jours. Fait prisonnier sur la Lys, il est envoyé au Stalag IIC, en Poméranie. Là, il organise un cercle clandestin de conférences auquel il associe des prisonniers français en vue d’une connaissance réciproque. Libéré pour raison de santé en juin 1941, il rentre à Châtelet. D’emblée, il crée l’Aide aux Écrivains wallons prisonniers, dont il devient le secrétaire. En 1942, il est recruté par la Wallonie libre clandestine. En contact avec l’abbé De Froidmont (alors chapelain à Pontaury), il distribue des tracts et le journal Wallonie libre. Avec Maurice Bologne, Nestor Miserez et Émile André-Robert, il crée, en 1943, la section culturelle du Conseil économique clandestin de l’ouest wallon, qui deviendra en 1945 la section carolorégienne de l’Association pour le Progrès intellectuel et artistique de la Wallonie. Par ailleurs, il refuse de collaborer à diverses organisations « à tendance germanique », à savoir de faire une conférence sous les auspices du Grand Charleroi (1941), de collaborer à l’INR, à la Gazette de Charleroi (1941) ; il refuse aussi d’entrer à la Commission archéologique du Grand Charleroi (1942) et démissionne de l’Association littéraire wallonne de Charleroi lorsque celle-ci envoie un délégué lors des journées culturelles de Charleroi (1942). Il refuse enfin de prendre une direction de la Communauté culturelle wallonne (1941). Il sera reconnu résistant par la Presse clandestine du 1er février 1943 au 3 septembre 1944.

À la Libération, avec Jacques Dupont, Fernand Massart, René Demeuse et M. Salmon, Émile Lempereur prend l’initiative de créer Le Coq wallon (1945), hebdomadaire spécifique à la fédération de Charleroi de Wallonie libre. Avec Albert Gilain, il crée aussi l’hebdomadaire Femmes wallonnes dont il est le rédacteur en chef. Il fonde encore un comité d’aide aux artistes et écrivains wallons sinistrés. Membre du Congrès national wallon, il participe au congrès national wallon de 1945 les 20 et 21 octobre.

Secrétaire du comité artistique des Cahiers du Nord (1945-1960), créateur et rédacteur unique du Bulletin trimestriel du Cercle d’Art et de Littérature du Canton de Châtelet (1954-1994), directeur-fondateur des Cahiers de la Sambre, responsable du mensuel franco-wallon El Bourdon (1975-1987), Émile Lempereur donne des cours de wallon, collabore régulièrement au Journal de Charleroi (de septembre 1944 à décembre 1975). Conseiller d’art dramatique auprès de l’Institut provincial de l’éducation et des loisirs puis du Centre culturel du Hainaut à partir de 1936, il est membre de la Commission ministérielle pour la promotion des dialectes de Wallonie (1976-1986) puis du Conseil des Langues régionales endogènes (1986-1996), membre de comité directeur de l’Union wallonne des associations culturelles à partir de 1968.

De 1960 à 1985, il visionne des spectacles dialectaux pour la télévision, et programme des émissions dialectales carolorégiennes pour la RTB-Hainaut. Membre de la Commission culturelle consultative de Radio-Hainaut (1947-1977), vice-président des Amis de Radio-Hainaut (1960-1990), il a figuré dans le comité fondateur du Conseil national des Écrivains de Wallonie

Rapporteur à de nombreux congrès de langue, de littérature et de folklore wallons, Émile Lempereur participe à toutes les initiatives nombreuses de l’Association littéraire wallonne de Charleroi, à laquelle il adhère en 1932, et qu’il préside de 1950 à 1987. Il y mène une politique de confraternité, de perfectionnement mutuel, d’édition et de présence dans toutes les manifestations wallonnes. Membre titulaire de la Société de Langue et de Littérature wallonnes (1955) et de la Société des Sciences, des Arts et des Lettres du Hainaut (1938), administrateur du Fonds d’Histoire du Mouvement wallon (1964), de la Fondation Joseph Calozet (1964), de l’Institut Jules Destrée, de la Fondation Plisnier, administrateur du Foyer culturel wallon Arille Carlier (1974), membre de l’Union wallonne des Écrivains et des Artistes, vice-président de la Commission culturelle de Wallonie libre de Mons-Borinage (1974), créateur des Journées des Écrivains de Wallonie, celui que Olympe Gilbart qualifiait, en 1950, de Wallon inoxydable est l’auteur ou l’éditeur d’une soixantaine de livres, tous inspirés par la Wallonie. Il apporte encore sa collaboration aux journaux et revues Les dialectes belgo-romans, Alerte, L’Avant-Poste, Forces nouvelles, La Vie wallonne, La Nouvelle Revue wallonne. Il collabore au 3e tome de l’encyclopédie Wallonie, Le Pays et les Hommes, à l’édition de l’Encyclopédie Larousse en 10 volumes, et au Dictionnaire de la chanson en Wallonie et à Bruxelles.

Dans les années ’80, il publie régulièrement dans L’Ethnie française-Francophonie vivante, la revue trimestrielle de la Fondation Plisnier, des éphémérides rappelant ce que la Wallonie a fourni à la civilisation gallo-romane, depuis Charlemagne, comme écrivains, artistes, savants et institutions. S’inscrivant à la suite des Fleurs de Wallonie de Lucien Colson (1912), il accomplit totalement seul cette immense recherche pour laquelle il reçoit le prix Bouvier-Parvillez de l’Académie de Langue et de Littérature françaises, en 1997.

En juin 1976, Émile Lempereur figure parmi les signataires de la Nouvelle Lettre au roi pour un vrai fédéralisme rédigée à l’initiative de Fernand Dehousse, Jean Rey et Marcel Thiry, notamment, et qui vise à dépasser la régionalisation pour instaurer un fédéralisme véritable, fondé sur le respect des droits de l’homme et de l’égalité des citoyens, fondé sur l’égalité politique des communautés et des régions qui ont des pouvoirs véritables, un fédéralisme où Bruxelles est reconnue comme région à part entière.

Fondateur, président ou simple membre de nombreuses organisations artistiques, littéraires, folkloriques, dramatiques et radiophoniques, Émile Lempereur est tout à la fois poète, essayiste (sur la littérature dialectale), animateur de la vie artistique et littéraire au pays de Charleroi et écrivain. Au cours de sa longue carrière vouée à la Wallonie, il a usé de plusieurs pseudonymes : L. Wallon, A. Debry, El Walon, J. Fostier, etc. et signé des initiales de sa mère (A.D.) ou de sa femme (J.F.).

Paul Delforge

 

 

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