Comme Jules Keybets notamment, Édouard
Lambrette est une des figures marquantes du Mouvement wallon dans la région
verviétoise dans l’Entre-deux-Guerres. Membre du comité de la Ligue wallonne
de Verviers (1928-1931), délégué de l’Association wallonne du Personnel de
l’État au sein de ce comité, trésorier de la Ligue pour la Défense de la
Frontière de l’Est (1931), trésorier de la Ligue wallonne de Verviers
(1931-1940), ce comptable à la société des téléphones participe au deuxième
congrès de la Concentration wallonne (1931). Membre du conseil général de la
Concentration wallonne (1932), trésorier de la Ligue wallonne de Verviers de
1934 à 1940, il prend en charge l’organisation du congrès de la
Concentration wallonne, à Verviers, en décembre 1936. Admirateur de l’abbé
Mahieu, dont il défend les idées dans l’est wallon, il figure parmi les
fondateurs du Parti wallon indépendant en 1939.
Lorsque la Seconde Guerre mondiale éclate, il
part en exode en France, dans l’Aveyron, avant de rentrer au pays. Édouard
Lambrette crée alors un des premiers noyaux de résistance dans la région de
Verviers. Délégué de Verviers au sein du groupe Sambre-et-Meuse, il porte le
nom de code W9. Principale cheville ouvrière de la section verviétoise de
Wallonie libre, il en est l’un des fondateurs et l’un des premiers
propagandistes. Participant également à la résistance par la presse
clandestine, il est parmi les fondateurs du Parti d'Unité wallonne
clandestin, en 1943. Après la Libération, il poursuit ses activités au sein
de Wallonie libre - il exerce la fonction de trésorier de Wallonie libre
jusqu’à sa mort en 1955 – et au sein du Parti d'Unité wallonne. Trésorier de
l’Entraide wallonne, fondateur du Souvenir français, correspondant du Musée
de la Vie wallonne, membre du Comité d’Action wallonne (1949-1952), fidèle à
tous les rassemblements de Waterloo, militant wallon en dépit de sa santé et
de ses intérêts personnels, Édouard Lambrette avait perdu son fils, Georges,
déporté dans des camps de concentration, torturé avant de disparaître à
Mauthausen.
Paul Delforge