Prisonnier politique de 1914-1918 en raison de
ses activités anti-allemandes, cet agent des postes à Couillet participe à
une réunion du Groupement des Fonctionnaires wallons révoqués qui se
constitue fin 1923. Il s’agit de fonctionnaires ayant eu une charge durant
l’occupation allemande dans les ministères wallons et révoqués à
l’Armistice. Mis en disponibilité et sans la moindre nouvelle de la part de
l’Administration depuis l’Armistice, (Nestor)-Marcel Lambotte est en rapport
avec Arille Carlier qui, par ailleurs, lui trouve une nouvelle profession
dans l’industrie du verre de Charleroi. Il devient ensuite directeur du
bassin de natation de Charleroi.
Militant wallon, membre du Conseil
d’administration de la Maison wallonne de Charleroi (1938), Marcel Lambotte
s’oppose farouchement à la politique de neutralité de la Belgique, dans les
années trente ; il mène une campagne plus intense encore au début de
l’occupation. à Charleroi,
avec Jules Avaux et Victor Paindaveine, Marcel Lambotte met sur pied une
cellule du Front wallon pour la Libération du pays. Résistant de la première
heure au service de Wallonie libre, approché par un espion qui tentait
d’infiltrer Wallonie libre, Lambotte est arrêté en novembre 1941 et emmené
en Allemagne en 1943 comme prisonnier politique. Il reçoit son acte
d’accusation en août au camp d’Esterwegen : il est condamné à mort pour
espionnage, le 8 septembre, et décapité à la hache en octobre 1943.
Paul Delforge